Saulcy-sur-Meurthe

Saulcy-sur-Meurthe

L'église construite après la guerre de 1939-1945.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Vosges
Arrondissement Saint-Dié-des-Vosges
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Saint-Dié-des-Vosges
Maire
Mandat
Jacques Jallais
2020-2026
Code postal 88580
Code commune 88445
Démographie
Gentilé Salixien(ne)s
Population
municipale
2 319 hab. (2022 )
Densité 142 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 14′ 14″ nord, 6° 57′ 38″ est
Altitude 392 m
Min. 359 m
Max. 740 m
Superficie 16,37 km2
Type Bourg rural
Unité urbaine Saint-Dié-des-Vosges
(banlieue)
Aire d'attraction Saint-Dié-des-Vosges
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Dié-des-Vosges-2
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Saulcy-sur-Meurthe
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Saulcy-sur-Meurthe
Liens
Site web www.saulcy-sur-meurthe.fr

Saulcy-sur-Meurthe est une commune française située dans le département des Vosges en région Grand Est.

Ses habitants sont appelés les Salixiens.

Géographie, aspects géophysiques

Localisation

C'est la première agglomération traversée par la D 415 en quittant Saint-Dié-des-Vosges par la voie rapide en direction de Gérardmer ou de Colmar. Le trafic important génère parfois des bouchons, particulièrement en fin de week-end mais le remplacement des feux tricolores par un giratoire a rendu la circulation plus fluide.

L'habitat déterminé depuis deux siècles par cet axe principal, doublé d'une voie ferrée depuis 1875, aujourd'hui anecdotique, est encore assez dispersé, bordant l'ancienne nationale, la départementale D 58 et les voies menant aux quartiers de Claingoutte, du Moncel ou d'Anozel. Seuls les hameaux des Censes et du Pair, au nord respectivement en rive gauche et droite sur des terrasses alluviales de la haute vallée de Meurthe, se détachent réellement de l'agglomération reconstruite après guerre.


Saulcy-sur-Meurthe est traversée par la rivière Meurthe, comme son nom officieux puis officiel l'indique depuis le milieu du XIXe siècle[1]. À l'aval la commune de Sainte-Marguerite est aussi installée au bout de la vallée de la Fave, et à l'amont, Saint-Léonard s'étale de part et d'autre de la grande prairie. Sur le flanc oriental les collines appartiennent à Entre-deux-Eaux, alors que sur ou au-delà du Kemberg, du col d'Anozel ou du long massif des Faîtes, séparant ici la val de Meurthe du haut vallon du Taintroué, se place la vaste commune de Taintrux. Saint-Dié n'est limitrophe de Saulcy qu'à l'extrême nord-ouest, sur un secteur forestier et montagneux du Kemberg, à proximité du lieu-dit des Trois fauteuils.

Limites communales et caractéristiques du relief

Les altitudes y varient de 359 m dans le fonds des gravières proche de la Meurthe à 740 m d'altitude, point culminant de la commune dans le massif du Kemberg, près de la Roche d'Anozel qui, sur la commune de Taintrux, à plus de 761 m, offre un large panorama sur Saulcy-sur-Meurthe.

La commune de Saulcy ne possède qu'une partie du flanc oriental du massif du Kemberg. Au nord des terres des anciennes granges du Ménil, se trouve le point triple réunissant les limites communales de Saint-Dié, de Sainte-Marguerite et de Saulcy au sud. La haute forêt déodatienne laissant à Saulcy le secteur des Trois fauteuil, espace septentrionale de la forêt domaniale de Kemberg-Langchamps occupent l'amont du fond de Foucharupt, alors que les collines margaritaines plus basses que le haut du bois de Bosey ou des Rapailles culminant sur Saulcy à plus de 454 m d'altitude a gardé les mêmes appellations qu'au voisinage du Ménil ou du hameau des Censes en contrebas au sud du petit massif du Bozey sur Saulcy. La vallée de la Meurthe, ici de l'ordre de 900 mètres à peine, est franchie en petit zig-zag entre le contrefort du Bois du Bozey et l'ancien hameau dit "Le Pair", dont le développement urbanisé ne fusionne qu'en partie avec le lotissement margaritain dense du Haut de Chaumont. À moins d'un kilomètre plus à l'ouest, l'espace encore champêtre de Saulcy sur un replat à plus de 390 m, voire 400 m d'altitude, bute déjà sur le noyau urbanisé de Remémont qui appartient à la commune de Entre-Deux-Eaux. La limite communale devenue forestière vers le sud se resserre ensuite sur Mialefosse à l'est du bois de Remémont et un peu moins vers les hauteurs, à l'ouest du bois de la Planchette, vers 488 m d'altitude. Dans ce secteur, le Hautmont, emblématique du Vieux Saulcy, et culminant à plus de 473 m, n'est plus qu'un petite hauteur boisée, encore accessible par deux vieux chemins autrefois pastoraux, le chemin de la Calmuche et le chemin de la Petite Haumont. Le Hautmont, s'élevant au-dessus du canal de dérivation de la Meurthe vers le Pair, correspondait sur l'autre rive du couchant avec le Hadremont et le Bois du Bosey, dans ce secteur étroit de la Meurthe, autrefois sacré car soumis aux inondations ou résurgences phréatiques d'essence divine.

La limite communale avec Entre-deux-Eaux se poursuit sur les rebords de plateaux à plus de 800 mètres à l'ouest de la ferme de La Tourniolle, dans les anciens "prés saint Jean". Un relief mollement ondulé oscillant entre 460 m et 470 m d'altitude marque ces collines, et la limite zigzaguante, conservant les parcelles de vieux champs, redescend vers le sud-est englobant Flangoutte et Régimont, et rejoint le fond des vallées prairies d'Entre-deux-Eaux et Mandray, entre 396 m et 399 m d'altitude. Au sud de Régimont, à l'abri des inondations sur une terrasse à 420 m, se rejoignent sur le territoire communale de Saulcy le ruisseau de la Mie et la Mandrezelle, laissant 200 mètres à l'aval, leur confluence avec le ruisseau de Mandray, déjà présent plus au sud. L'extrême sud de la commune de Saulcy jusqu'en limite de Meurthe formant un sursaut en rebord avoisinant 400 m d'altitude est une plaine entre 396 m et 398 m d'altitude, relevée de quelques mètres à peine au nord. La Meurthe et ses diverses dérivations sont franchies dans cette vaste plaine, nommée "Launa", bien au nord de la "Grande Mardichamps" et de Contramoulin, sur la commune de Saint-Léonard. Et la limite d'arriver aux abords de l'Anoux au sud de Claingoutte, dont la rive est surélevée de quelques mètres relativement à l'autre rive, drainée vers l'autre côté de Meurthe relativement plus effondré.

Le col d'Anozel communiquant avec le haut val du Taintroué, en limite de la commune de Taintrux ne dépasse qu'à peine 448 m. Au sud, la limite communale partant le "Haut de Faîte" ne reprend en moyenne qu'une trentaine de mètre de surplomb, avant de s'avancer vers l'ouest d'abord sur un replat à 520 m et de descendre dans la haute vallée forestière du Taintroué, accaparant une grande part de la forêt de Kemberg-Langchamps, à l'est du hameau de La Bource. Les Hauts bois du sud-ouest de Saulcy culminent ainsi à 541 m d'altitude. La limite avec Saint Léonard part à quelques mètres du ruisseau Taintroué pour remonter à 470 m puis en évitant les Champs de la Pierre, regrimpe à 532 m en ligne de faîte avant de redescendre vers la vallée de la Meurthe vers l'est-nord-est, y parvenant au sud de Claingoutte.

Espaces forestiers

La surface de la forêt communale est de 218 hectares, dont 90 ont été détruits à 100 % par la tempête de décembre 1999.

Géologie

La rivière Meurthe traverse l'espace communal depuis des millénaires, en attestent les diluvium et terrains d'atterrissement comprenant les grandes roches anciennes du massif selon les géologues du XIXe siècle, granites et gneiss. En réalité, ce sont de vastes et profonds dépôts fluvio-glaciaires, à peine remaniés en surface pendant les derniers millénaires, qui caractérisent le fond de la vallée. Dans la plus grande partie amont, règnent encore sous les alluvions quaternaires récents les galets empilés de la Meurthe, formant un puissant aquifère. Plus au nord, vers Sainte-Marguerite, l'énorme flux porteur des fontes glaciaires, de plus en plus réduit, a ennoyé l'ensemble dans des sables en couches abondantes. La sous-strate rocheuse en grès rouge dite "Todt liegende Sandstein" dans le bassin germanique est presque partout observable, car nous sommes encore principalement dans le bassin permien plus local de Saint-Dié et du Villé, comme le prouvent les collines et monts gréseux. Mais à l'interfluve entre le bassin de la Fave et de la Meurthe, au niveau de ce que les Anciens nommaient "entre deux auves" ou entre deux eaux, affleure déjà en surélévation le socle de gneiss qui annonce le vaste socle primaire formé à la fin du Carbonifère. Précisément, au niveau du village de Saulcy se montrent les grès rouges, alors qu'il suffit de traverser sur l'autre côté occidentale de la vallée de la Meurthe pour que se dévoilent les grès vosgiens[2]. Les hautes collines et montagnes en rive droite de la Meurthe sont formées de gneiss.

Sismicité

Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[3].

Hydrographie et eaux souterraines

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meurthe, le ruisseau de l'Anoux et le ruisseau de Mandray[4],[Carte 1].

La Meurthe, d'une longueur totale de 160,6 km, prend sa source dans la commune du Valtin et se jette dans la Moselle à Pompey, après avoir traversé 53 communes[5].

Le ruisseau de l'Anoux, d'une longueur totale de 12,4 km, prend sa source dans la commune d'Anould et se jette dans la Meurthe sur la commune[6].

La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[8].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 140 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 10,8 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ban-de-Sapt », sur la commune de Ban-de-Sapt à 12 km à vol d'oiseau[9], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 027,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 36,9 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 1],[10],[11].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[12]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].

Urbanisme

Typologie

Au , Saulcy-sur-Meurthe est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Dié-des-Vosges[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant 16 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[15],[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[16]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (46,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (46,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (46,7 %), prairies (25,2 %), zones urbanisées (11,5 %), zones agricoles hétérogènes (10 %), mines, décharges et chantiers (2,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,1 %), eaux continentales[Note 5] (1,5 %), terres arables (0,1 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].

Toponymie

Alors que Charles Charton se limite à citer l'ancien toponyme latinisé dans le Pouillé Chatrian en 1768 Salicetum et l'appellation contemporaine Saulcy-sur-Meurthe divulguée par nombres d'écrits savants vers 1840, Pierre Estivandier, oubliant de citer ses diverses sources, abonde en relevant 28 mentions anciennes du toponyme associé à la localité (village, paroisse, ban, domaine seigneurial, garde ou warde, jardins ou wardeins etc.) depuis son origine jusqu'en 1854[20]. Le nom de la localité est attesté sous les formes Salzeis (1188); Saucis (1219) ; Sauscis (1290) ; Ban de Sauciz (1290) ; A Sacis et au ban (1284) ; Bans de Sasis (XIIIe siècle ; Sacei (vers 1300) ; Sancis (1309) ; Saucilz (1342) ; Saucil (1357) ; Salcis (1360) ; Sassis (1373) ; Salsy (1390) ; Salcy (1394) ; Saucy (1400) ; Sautix, Sauctix (1402) ; Saulcy, Sacy, Saucis (XIVe siècle) ; Salciis (1412) ; Sachsiss (1419) ; Sacy (1428 ) ; Saulci (1428) ; Salci (1456) ; La ville de Saulci en val de Sainct Diey (1456) ; Saussy (1472) ; Saulcy proche Sainct Lienart (1502) ; Le Saulcy (XVIIe siècle) ; Salicetum (1768) ; Lesaulcy (19 vendémiaire an X)[21]

Le nom de la commune dériverait du terme latin salicetum, au suffixe marqué par la forme collective en -etum (ou au féminin -eta ), soit une prairie humide, plantée des saules ou à défaut une saussaie mieux dénommée par Saussois, soit un « lieu planté de saules »[22]. Le toponymiste Hippolyte Cocheris qui est à l'origine d'interprétations érudites de ce type rappelait que le saule, salix en latin, représentait autrefois l'arbre des eaux, un arbre typique des bords de rivières et des lieux humides, en particulier des prairies humides, n'hésitant pas à rapprocher ce dernier mot du sanskrit sâla signifiant "arbre", et dérivant selon lui du terme sala eau et de l'adjectif salika "aquatique", et ensuite à expliciter souvent abusivement par ce biais de nombreux toponymes de lieux humides, tels que Salces, Saula (Tarn-et-Garonne), Saulcy, Saule (Nord), Saules (Doubs), Sauliac, Saulxures, Sausses, Saussey, Saux, Sceaux etc[23]. Si l'historien local, Pierre Estivandier, divague d'entrée sur diverses considérations associées aux peuples anciens, ligures ou celtes, sans apporter de documentation archéologique précise, et rappelle à l'envi quelques éléments de l'histoire du val, extraits in extenso, et sans toujours les mentionner, des ouvrages d'Albert Ohl des Marais, il n'écrit curieusement nullement sur cette interprétation commune, fruit de la relatinisation du siècle des Lumières[20].
Sans passer par cette relatinisation tardive, il existe d'autres interprétations, portant sur la topographie locale et l'importance des nappes phréatiques.

La première trace écrite de Saulcy dans les archives administratives remonterait à 1188. Salzeis est en effet mentionné dans les archives capitulaire de Saint-Dié en 1188, Saucis en 1219 ou ban de Sauciz en 1290 dans les archives de Rappolstein (Ribeaupierre à Ribeauvillé), Sausis en 1380 puis enfin Saulcy en 1400. Saulcy est associé à une vieille paroisse et à un vaste ban légendaire. La contrée ou localité serait une très ancienne dépendance du ban saint Dié. Elle est présente dès l'origine du ban, du moins dans les légendes écrites à la fin du onzième siècle et recopiées avec les nécessaires adaptations ensuite. Paul Boudet, auteur d'une thèse sur le chapitre de Saint-Dié, a décrit les biens que le chapitre possédait au hameau du Chesnois. L'église de Saulcy dépendait effectivement de la juridiction spirituelle du grand prévôt, à l'instar des autres églises du Val de Galilée.

Si Saulcy décrit manifestement une étendue plus ou moins vaste, parfois fantasmée, et surtout l'habitat d'origine en rive orientale de Meurthe, le Chénois ou Chesnois, lieu de pouvoir capitulaire, mentionne une de ses communautés enclavée dans ce village. Y sont attestés une mairie, avec le maire dou Chasnois en 1343, le finage de cette enclave on finage dou Chasnois en 1376 et même une ménantie, soit la menantie du Chasnois en 1524[24]. Le Chesnois de Saulcy est mentionné par Thierry Alix en 1594, parce qu'il s'agit d'un incontournable centre administratif. En 1711, les autorités précisent que le Chénois est une mairie composée seulement d'une partie du village de Saulcy.

Histoire

La lente reconstruction quasi intégrale de Saulcy-sur-Meurthe, après les destructions de novembre 1944 et la préconisation des architectes de raser les ruines et autres demeures d'habitation en partie éboulées, largement appliquée, a modifié considérablement les installations et les repères de la commune antérieure[25]. L'étude de la photographie aérienne de 1935 permet de retrouver non seulement la vieille route traversant le vieux Saulcy en rive droite et se dirigeant vers le Paire, ancien hameau partagé et en limite avec Sainte-Marguerite, mais aussi l'ancienne église (non reconstruite après 1945 et transformée en entrepôt ou local municipal), la mairie (non reconstruite), la grande usine de tissage (non reconstruite), l'ensemble des écoles détruit mais reconstruit et finalement préservé in situ, le petit séminaire etc[26]. La mairie et l'église actuelles, construites ex nihilo après guerre, entérinent bien le déplacement du centre de gravité, désormais entre le ruisseau de l'Anoux et la rivière Meurthe, une ancienne terre de prairies humides dépourvues d'habitations villageoises autrefois. D'autre part, la croissance contemporaine du hameau des Cours, en rive gauche de la Meurthe et du ruisseau de l'Anoux, traversé par la grand route vers Anould et Fraize, puis par le rail vers Saint-Léonard, semble justifier ce rééquilibrage a posteriori.

Le vieux village de Saulcy, aux maisons parfois multiséculaires, dont il sera question avant 1944, peut se décrire comme un long village rue au début du XIXe siècle, ou encore comme une succession de hameaux et de maisons isolées, selon la carte de Cassini un siècle plus ancienne. Il est entièrement situé en rive droite de le Meurthe, sur un vieux chemin médiéval qui, ici sinuant entre des collines en sursaut et la plaine alluviale, relie Sainte-Marguerite, antique centre religieux, à Contramoulin et Bellegoutte, ou diverge entre-temps soit vers le village d'Entre-deux-Eaux ou vers les terres de Mandray, pour rejoindre dans les deux cas le vieux chemin Saint-Dié. Le Chênois ou Chesnois ne correspond qu'à une enclave juridictionnelle, limitée par deux chemins, au centre du vieux village étendu de Saulcy. Une boutade affirmait que les trois seigneurs de Saulcy pouvait festoyer à la même table à proximité de la vieille église, tout en étant chacun assis sur son territoire[27]. Les trois parties de la seigneurie de Saulcy se nommaient alors la Varthe (La Warde ou La Varde), le Chesnois et le ban de Saulcy. La Varde, garde d'essence militaire pour le contrôle des routes relevait en général du duc de Lorraine suzerain, et le Chesnois au long d'un puissant canal amenant l'eau vers des installations hydrauliques relevait du chapitre de Saint-Dié. Le ban de Saulcy était souvent sous le contrôle de vassaux du duc, grand féodaux aptes à surveiller chemins et routes des grands bans montagnards voisins.

Période médiévale

Un mémoire de 1188 atteste que le grand prévôt percevait à Saulcy 12 deniers sur les cens[28]. Sa juridiction spirituelle lui offrait cinq sous pour le benedicti et six sous trois deniers pour les menues dîmes. En 1209, Gauthier et Woiry, fils de Hughes de Lebeuville, donne au chapitre, après assentiment du duc Ferry III, deux ménanties au finage du Moncel (ad Monsez) avec les hommes et leurs hoirs qui y vivent ou vivront. Le chapitre principal décimateur se réserve sur l'ensemble de la paroisse les grosses dîmes. Dans le cadre de la cure propre de Saulcy, elles s'élèvent dans les comptes du sonriat en 1398 à 58 muids de blé, et à cinq réseaux de fèves[29].

Saulcy désigne au treizième siècle, époque où est érigée la croix de chemin de Hadremont, une grande paroisse et un vaste ban, rassemblement de communautés de la grande vallée de la rivière Meurthe, dans le Val de Galilée, "galilée" rappelant la galerie dite "cloître" du chapitre de Saint-Dié[30]. Le Chesnois est le siège d'un doyenné, gérant sous l'autorité du sonriat du Val et de la Ville, les ultimes parts seigneuriales du chapitre de Saint-Dié, terres spécifiques où le chapitre s'affiche encore haut, moyen et bas justicier. Toutefois les autres familles habitantes sont assujetties à plusieurs co-seigneurs, parmi lesquels figurent les maisons alsaciennes de Marches jusqu'au XVe siècle ou de Ribeaupierre jusqu'au XVIe siècle, longtemps vassales du duc de Lorraine, ou encore à l'origine la maison lorraine des Parroye, installée précocement pour protéger les intérêts ducaux sur le ban Saint-Dié à partir de Taintrux et Robache, au XIe siècle[31]. Ces familles et apparentées, sous vouées du chapitre de la collégiale, et fidèles à leur duc suzerain, voué de l'insigne église de Saint-Dié, dominent jusqu'au XVe siècle, où bien avant le renforcement de l'état ducal, le château du Spitzemberg, capitainerie lorraine et bras armé du "château de la Cour" à Saint-Dié, dirigé par Jacques de Bade ou son bailli Wazerich von Stoffemberg, impose obligations et devoirs aux divers habitants[32].

En janvier 1483, les archives du duché de Lorraine attestent d'un appointement entre Sa majesté le Duc de Lorraine et le sieur de Ribeaupierre, concernant sa seigneurie du ban de Fraize et Saulcy. Le duc avait mandé ses officiers pour lever un aide. À la prière du comte Oswald de Thierstein, qui avoue avoir opéré des prélèvements exceptionnels en argent et hommes de guerre, l'aide prévu est remis à d'autres dates[33].

Période moderne

Au cours des siècles modernes, diverses seigneuries ne sont alors plus essentiellement que biens fonciers et, par affermage et gestion confiée, confortables revenus financiers, qui tombent par lots d'héritages, perte par gages ou acquisitions, dans l'escarcelle de nobles familles souvent de plus en plus lointaines des sires de Chateaubrehain (famille des Bayer de Boppart), des sires Demenge ou Ferry, de la famille du grand prévôt de Saint-Dié, Monseigneur de Mahuet, et finalement rassemblés par la famille des Bazelaire de Lesseux, prenant tôt le parti français au cours du XVIIIe siècle.

Au milieu du seizième siècle, les derniers droits salixiens de la famille comtale de Ribeaupierre leur sont retirées, du fait de leur lente spoliation des terres alsaciennes du duc de Lorraine qu'ils gouvernaient en son nom, de leur revirement politique ou traîtrise par l'alliance conclue avec les dignitaires Habsbourg et surtout de l'adhésion d'une importante partie de cette famille alsacienne aux idées de la Réforme, luthériennes puis calvinistes[34]. En 1560, le chapitre affairé à reconstruire la ville canoniale de Saint-Dié, détruite par l'incendie de 1554, organise la vente de quatre ménanties gérées à partir du Chesnois[35].

Le "dénombrement du duché de Lorraine" effectué en 1594 sous la direction du président de la chambre des comptes, Thierry Alix mentionne la "terre de la Warde de Saulcy", mais aussi la mairie de Meurthe, audict chapitre, ainsi que le hameau d'Aubripaire[36]. Au XVIe siècle, la mairie de Meurthe, progressivement insérée dans le duché de Lorraine, se compose de Contramolin (Contramoulin), Girompaire, Sainct-Léonard, Scaruz ou Sarru, Vannemont (Vanémont), ainsi que Le Chesnois de Saulcy, Moncel, La Ruelle et Saulcy. L'enclave du Chesnois se distingue du long village de Saulcy[37]. Elle regroupe donc une grande part du ban commun de Saulcy et de Saint-Léonard, probablement depuis le XIIIe siècle. L'honnête homme Demange Valantin (sic), paroissien de Saulcy, âgé de 40 ans, est maire de Meurthe, il figure parmi les témoins de la paroisse de Saulcy sollicités, devant deux notaires, lors de l'enquête du grand prévôt de Saint-Dié, messire Nicolas Reynette, chargé d'une enquête sur la valeur des biens et revenus des cures du Val les 21 et 25 juillet 1565[38]. Le chapitre de Saint-Diey, collateur des cures du Val, en la personne du doyen et des vénérables chanoines, souffrait d'être accusé de rapacité par une litanie perpétuelle des modestes curés desservant les paroisses de Fraisse, Mandray, Anould, Cleuvecy, Saint-Lienard, Saulcy, Entre-deux-Eaux, Sainte-Marguerée, La Croix, Laweline, Bertrimoutier, Provenchières, Colroy, Leusse, Taintrux[39]. Parmi les cinq autres témoins d'âge mur, également paroissiens de Saulcy, figurent Jehan Noël du ban de Saulcy, Dieudonné Lemaire, Valantin du Moncel dans la cinquantaine, Dieudonné Alizei et Demange Dieudonné dans la quarantaine. L'enquête aboutit à une revalorisation substantielle du traitement des curés plaignants, obtenant la moitié en argent des menues dîmes, alors que, paradoxalement, l'immense majorité des témoins laboureurs consultés affirmait en guise de conclusion que les revenus des curés étaient amplement satisfaisants et que les desservants des paroisses avaient tort de se plaindre[40].

L'église de Saulcy est dite église mère de Saint-Léonard. La paroisse réduite de Saulcy compte en 1565 cent laboureurs qui doivent, en plus de la dîme, au chapelain une gerbe de blé et une gerbe d'avoine, c'est-à-dire un demi-bichet de chaque type de céréales, mesure de Saint-Dié[41]. La dîme du blé s'y élève à 58 muids en 1568. La cure de Saulcy possède plusieurs pièces de prés ou terres arables qui se louent globalement 10 à 12 Francs, dont 7 francs pour les prés[42]. Mais le curé n'a aucune maison ni meix ou domaine pour y résider[43]. Il loge dans la maison presbytérale de Saint-Léonard, possédant meix et jardin attenant, largement suffisant pour les besoins d'un ménage. Selon les témoins salixiens, les vastes prés du meix presbytéral de Saint-Léonard pouvaient rapporter plus de 18 charrées de foins, ce que les témoins prudents de Saint-Léonard minimisent à 10 charrées. Jusqu'en 1629, le curé de Saulcy réside au presbytère de Saint-Léonard, desservant seul ses deux annexes[44]. En 1629, le curé monopoliste de Saulcy accueille en résidence permanente un vicaire, ce qui permet d'assurer désormais une messe dominicale dans les trois églises.

La période moderne voit aussi la division de la grande paroisse du diocèse de Toul, d'abord avec l'existence concrète d'églises succursales confiées à des vicaires, puis avec l'érection de paroisses autonomes successives, d'abord Entre-deux-Eaux, paroisse émancipée en vicariat perpétuel et rattaché à Mandray en 1667 puis Saint-Léonard en 1770[45].

En 1715, les premières dîmes sur les cultures prolifiques de pommes de terre sont levées, après cinq ans de libre moratoire et d'atermoiement sur la décision officielle de 1710. En 1755, cette levée d'un dixième sur les tubercules des champs représentait déjà pour l'église de Saulcy un revenu de 500 Francs[46].

En 1728, le curé de Saulcy, nommé Banc, anime la fronde des modestes curés du Val de Galilée, qui se prétendent spoliés de leurs parts de dîmes par le chapitre. Comme les desservants ne disposent pas de presbytère à Saulcy à cause des affres de la guerre de Trente Ans, il réside toujours à Saint-Léonard et peut mieux fédérer les revendications rémunératrices des curés en fonction à l'amont du Val. L'arrêt de la cour de justice en 1728, au grand procès concernant cette dîme des Novales, confirme leurs droits à une part décente dans chaque paroisse, principale ou annexes, dîmes et casuel[47]. Le 28 octobre 1736, Jean-Claude Sommier, successeur de Mgr de Mahuet, consacre la grande église de Saulcy, qui a remplacé la modeste chapelle, aux soubassements érigés au XIe siècle, tout en reprenant son monumental bénitier ou baptistère baroque et la dédicace au saint patron Jean Baptiste. En 1770, la paroisse désormais réduite de Saulcy, dédiée traditionnellement à saint Jean Baptiste et rattachée aux annates de Saint-Léonard et au doyenné de Salm, dispose d'un presbytère flambant neuf et ne rassemble plus officiellement que des communautés en rive droite de Meurthe "La Varde", "Le Chesnois", "La Ruelle", et en rive gauche "Les Courts", "Anozey", "Aubripaire", "Moncel" ou Le Moncel, "Clingoutte". Chacun de ses petits villages ou hameaux possèdent une longue histoire, remontant pour la plupart par maints aspects à l'Antiquité.

Aubripaire, devenu un simple écart au XIXe siècle, figure au dénombrement du duché de Lorraine de 1594. En 1710, il existe encore deux appellations : Aubripal et Aubripaires, la première semble associée au libre pâturage, alors qu'Aubripaires stigmatisent l'entrée des troupeaux. Les Cours rappellent les parcours des troupeaux autorisés en rive gauche de l'Anoux, ce qui explique les Cours de Saulcy, à proximité de la Meurthe. Les limites banales avec Saint-Léonard paraissent encore incertaines au XVIIIe siècle: Contramoulin en 1720 relève en partie du ban de Saulcy et de la mairie de Saint-Léonard ou encore Le Moncel en dépendance partielle de ces deux entités. Ce sont des subtilités du legs seigneuriale, transformées en droits de propriétés viciées, car les accords entre communautés paysannes des bans civils paraissent sans équivoque, Contramoulin ressort de la mairie de Saint-Léonard et les gens du Moncel sont hommes de Saulcy.

Nicolas Durival mentionne en 1753 dans le bailliage de Saint-Diez trois entités différentes au ban de Saulcy : le village de Saulcy, chef lieu d'un ban et de paroisse, à une lieu et demie au sud-est de la ville de Saint-Diez, Le Chénois de Saulcy, communauté au village de Saulcy et même paroisse, et enfin La Varde de Saulcy, communauté dont les membres sont dans les villages de Saulcy et du Paire (Le Paire)[48]. Le ban de Saulcy est aussi composé, selon Durival, de plusieurs autres villages en entier, soient Le Paire, Anolzey (sic), à une lieue de Saint-Diez, Les Cours sur la Meurthe à même distance de la ville, Clingoutte et Sarupt (sic) et, d'autres villages de manière partielle, soient Le Moncel, Contramoulin, Saint-Léonard, Girompaire (sic) et Fouchifol, cette dernière communauté ayant d'autres attaches avec les communautés de Mandray et de Coinche[49]. En août 1770, Nicolas Clevenat devient curé de Saulcy et de Saint-Léonard. Il s'agit déjà d'un simple cumul de poste. Six mois auparavant, le 31 janvier, le service funèbre du seigneur de Lesseux et de Saulcy, Joseph Florent Bazelaire, avait impressionné les paroissiens.

Saulcy a été un village de l'ancien duché de Lorraine, longtemps chef-lieu de ban et centre de paroisse, un ban civil restreint et une paroisse religieuse bien caractérisée par des étendues plus larges dans le haut val de Meurthe que la dernière entité villageoise, rassemblant encore huit ou neuf communautés, au XVIIIe siècle, dans le bailliage de Saint-Dié en 1710, et après 1751, dans le bailliage et la maîtrise de Saint-Dié, coutume de Lorraine. La paroisse rejoint au spirituel dès sa création l'évêché de Saint-Dié entre 1775 et 1777, passant au doyenné de Saint-Dié en 1776. La cure est désormais à la collation du chapitre cathédral.

Un château a été reconstruit sur les ruines d'une petite place forte détruite au milieu du XVIIe siècle. Une tour ancienne, réaménagée, y sert de prison encore au début de l'époque contemporaine. Le sieur Tre. Barbey, financier et armateur, y fait construire son château à proximité, au milieu du siècle.

Époque contemporaine

Saulcy-sur-Meurthe, comprenant "la Varde et le Chesnois" comme son autre nom l'indique, étendue le long de la vallée de la rivière Meurthe, et Ban-de-Saulcy dispersée en rive gauche et sur les hauteurs au-delà de la route principale correspondent respectivement à deux communes distinctes dans le district de Saint-Dié le 29 avril 1790[50]. La fusion s'effectue au cours des années suivantes. L'an X voit la commune de Saulcy quitter le canton de Saint-Léonard, pour être rattachée à Saint-Dié. En l'an XI, la commune de Saulcy étendue sur 1637 ha rassemble déjà 1091 habitants permanents.

La mairie du Chesnois ou de Saulcy qui abrite les archives du ban, les actes de baptêmes, mariages et sépultures depuis 1597, est entièrement reconstruite en 1834. Pour cela, une maison a été achetée pour installer les deux écoles de filles et de garçons, ainsi que la mairie. La maison d'école des Cours, constituant un autre pôle communal en rive gauche de la Meurthe et de l'Anoux, est bâtie en 1837 pour éviter aux petits écoliers le délicat passage à travers les prairies humides. Cet école n'était point prévue pour les fillettes, scolarisées alors au village dans une classe dirigée par des sœurs religieuses[51].

Au début des années 1840, la redécouverte des anciennes mines de cuivre d'Anozel, en particulier d'une longue galerie de 500 mètres connectée à des percements supérieurs, attisent les investigations archéologiques. Or l'oxyde de cuivre, sous forme de trace du minerai collecté, vieilli, altéré et coloré en vert, recouvre bien le grès blanchâtre de quelques accès miniers[52]. Les historiens exhument des archives du XVe siècle et XVIe siècle attestant la fabrication de barre de cuivre, et la part de chaque seigneur. Des savants locaux, férus d'antiquités prouvent l'existence d'une vaste halde, qui a collecté une montagne de scories rejetés par les installations associées à la fonderie et à la mine, près du col d'Anozel. Ils mettent au jour marteaux, pics, poteries à proximité attestant l'activité minière et l'habitat minier. Les habitants questionnés sont étonnés : les familles n'avaient plus aucun souvenir d'exploitation minière, en tout cas de mémoire d'homme. Seul un folklore lointain et malfamé, datant a minima du XVIIe siècle, accompagné de quelques mots techniques mais vilipendé par ses allusions grivoises et expurgé par les bonnes convenances tridentines, rappelle les vieilles croyances aux nains, vivant dans les tréfonds du Kemberg, mais apparaissant autrefois près des puits ou des fontaines pour séduire en vain les jeunes femmes de la vallée.

En 1845, Saulcy est desservi par le chemin de grande communication n°28 de Fraize à Saales. Le centre symbolique de la commune, c'est-à-dire la mairie ou bâtiment communal, est situé à 55 km d'Épinal, chef-lieu de département et préfecture, et à 8 km de Saint-Dié, chef-lieu d'arrondissement et de canton[53]. Courrier et lettres passent préalablement par la ville centre de Saint-Dié. La population jeune, en croissance, compte 1230 habitants, répartis en 314 ménages demeurant dans 195 maisons[52]. L'école de garçons accueille 120 élèves, celle de filles seulement 110. Les douze conseillers municipaux, qui choisissent parmi eux un premier officier public, le maire, sont élus par 113 électeurs censitaires, essentiellement des propriétaires qui peuvent payer une part notable de l'impôt levé sur la commune.

L'inventaire obligatoire des surfaces du territoire de la commune, soit 1637 ha, distingue impérativement en 1844 :

  • 659 ha de terres labourables, c'est-à-dire des champs labourés où se récoltent des céréales d'hiver comme le seigle, le sarrasin et accessoirement le froment, céréales de printemps comme l'avoine, des cultures massives comme la pomme de terre. Le chanvre et le lin, à défaut des meix proches des habitations, occupent des parcelles plus humides.
  • 387 ha de prés ouverts et de prairies humides, c'est-à-dire irrigués par l'eau de canalisations.
  • 15 ha de jardins particuliers ou de vergers. L'herbe est fauchée sous les arbres des vergers, pour affourager le bétail, désormais la plupart du temps en stabulation.
  • 428 ha de bois communaux.

La commune s'étend sur de nombreux écarts : les huit hameaux se nomment Anozel, Aubripaire, Le Chénois (sic), Clingoutte, Les Cours, Le Moncel, le Paire, la Varde. Les anciennes censes s'appellent Basse des Jardins, La Haute Goutte, Martin-pré et Morel-pré. Les fermes plus isolées sont La Hutte du Bozé près du Bois des Rapailles ou Bozé, Le Ménil, et La Poule qui boit, proche de la route.

Cinq moulins à grains, encore actifs, témoignent de la lointaine indépendance des communautés du ban sous l'Ancien régime. Une carrière de grès rouges, produisant moellons, pierres de fontaine, éviers, etc. est exploitée en 1845 sur la montagne orientale, près d'Anozel. Le commerce de bêtes à cornes et de fourrages épais ou légers, de porcs et de pommes de terres prouve que la commune est nourricière pour ces élevages traditionnelles. Mais les bêtes rouges vont désormais rarement à l'estive ou sur les ultimes parcours montagnards, alors que quelques troupeaux de porcs partent encore parfois pour la glandée ou la faînée voisine.

Dans les années 1850 et 1860, le curé Koëhler marque la vie paroissiale[54].

La déposition du cultivateur Eugène Long à Saulcy-sur-Meurthe, choisi pour l'enquête agricole de l'arrondissement confirme que les principales productions végétales de sa commune concernent fourrages et pommes de terre[55]. La production de céréales qui demeure importante, n'a pas été affectée par la chute des prix. Comme les engrais sont généralement insuffisants et les assolements irréguliers, le cultivateur craint que les champs de la vallée, constamment ensemencés en tubercules, ne perdent leur fertilité. La valeur des propriétés agricoles et de la terre arables a diminué, et le cours variable de la pomme de terre influe grandement sur celle-ci. Depuis quinze années, la rareté des brassiers est évidente, du fait de l'irrésistible attraction industrielle ou urbaine dont sont victimes les anciens ouvriers agricoles. Les derniers manouvriers restés au pays sont devenus petits propriétaires, et rechignent à redevenir simples saisonniers ou brassiers. Du fait de l'héritage français à part égal, la propriété continue de se morceler. Plutôt optimiste sur l'activité agricole nullement en état de souffrance, le déposant Long conçoit l'intérêt commun à diminuer les impôts, en particulier les impôts fonciers et les droits d'enregistrement.

Début de la Troisième République : Progrès à la Belle Époque

Le 2 août 1873, les dernières troupes d'occupation allemandes, notamment prussiennes, casernées et entretenues à Saint-Dié, quitte à pied et à cheval de 2 h à 4 h du matin le chef-lieu d'arrondissement. Une fraction paisible de la longue cohorte militaire passe dans la fraîcheur de la nuit à Saulcy en direction du col du Bonhomme. Les bruits de ce déplacement martial inquiètent d'abord les habitants, réveillés et fiévreux d'inquiétude dans leurs maisonnées, mais dès le lever du jour, une liesse populaire explose, relayée par une multitude de cloches battues à la volée, prémisse d'une journée de fête improvisée, clôturant définitivement la fin de la guerre.

En 1873, le préfet des Vosges arrête le 5 décembre 1873, et le tracé de la ligne de chemin de fer de Laveline-devant-Bruyères à Saint-Dié, qui reprend en grande partie le tracé de la vieille route menant à Corcieux, à Saint-Jacques du Stat ou à Bruyères, par l'antique passe de Vanémont et les procédures d'expulsion des propriétaires des terrains concernés. Un procès-verbal d'enquête est ouvert du 15 au 25 décembre dans les mairies des communes concernées. Le maire de Saulcy (sic) Baptiste, et le maire de Saint-Léonard, Lalevée, font publier de concert, chacun pour leur commune, et afficher en mairie la liste exhaustive des propriétaires des parcelles concernées, qui n'habitent pas toujours dans les communes[56]. Figurent dans la liste des soixante-dix familles de propriétaires expulsés à Saint-Léonard quelques habitants de Saulcy, Jean-Joseph Aubertin à Saulcy (centre), les enfants de Joseph Aubertin à Claingoutte, Julien Simon, propriétaire mineur à Saulcy, Jean-François Pierrat, commis à Saulcy, Jean-Baptiste Stouvenel demeurant au Moncel. À Saulcy comme à Saint-Léonard, des bandes de terres communales sont concernées.

À Saulcy, parmi les cinquante-six propriétaires de parcelles confisquées, se remarquent la fabrique de l'église de Saulcy, Sébastien et Laurent Antoine, le cultivateur Jean-Joseph Mangin père, le cultivateur Jean-Baptiste Stouvenel-Noël au Moncel, plusieurs résidents des hameaux d'Aubripaire dont les familles Falayeux avec Falayeux aîné et le soldat Justin Falayeux, Joseph Falayeux-Grandidier et Auguste Georgeon et "aux Cours" avec les familles Falayeux, le sabotier Jean-Baptiste Mayer, le débitant Joseph Aubertin-Falayeux, Jean-Baptiste Colin le jeune, les cultivateurs Joseph Delagoutte-Colin et Jean-Joseph Doyen-Lemaire, le maréchal ferrant Jean-Augustin Simon-Falayeux, "aux Cours de Saulcy" le manœuvre François Comette, les héritiers de Simon Durain, les cultivateurs François Falayeux, fils de Sébastien et Jean-Nicolas Falayeux-Colin, ainsi que les cultivateurs Constant Aubertin, Joseph Étienne et Nicolas Lemaire, le fabricant de fécule Jean-Nicolas Baptiste, Jean-Baptiste Michel-Marchal dit Magnon, Louis-Victor Poirel à Anozel, Eugène Lung, Jean-Baptiste Mangeat dit "Jean de Claude", Jean-Joseph Aubertin fils, meunier et le cultivateur Jean-Baptiste Aubertin-Aubertin (sic) aux Censes, François-Xavier-Gustave Simon à La Poule qui boit, Jean-Baptiste Flandré cultivateur à la Cense des Réaux, sans oublier l'instituteur en titre de Saulcy Antoine Clévenot, le cultivateur François Étienne, fils de Jean-Nicolas Étienne, le meunier Jean-Nicolas Loisy à Saulcy, Marie-Catherine Lallemand et le cabaretier Jean-Baptiste Valentin-Simon à Claingoutte etc. D'autres petits propriétaires issus de familles locales ont quitté la commune, en quête d'un travail salarié ou en poursuivant un but d'entreprise. Rare sont les familles exilées de laboureurs qui ont gardé quelques biens immobiliers sur le tracé, ainsi Jean-Nicolas Lemaire dit "Le Kieux", habitant Fouchifol. Sept ou huit familles bourgeoises de Saint-Dié, représentées par des hommes de justice, des négociants ou entrepreneurs, des héritiers rentiers, parfois des veuves, apparaissent par leurs titres de propriétés. Il faut en distinguer Charles-Paul-Octave de Lesseux, résident à Saint-Dié, héritier de la noble famille Bazelaire, de la branche comtale dite "Bazelaire de Lesseux".

La mairie-écoles (sic) de Saulcy est rebâtie et agrandie après l'incendie en 1862[51]. La maison d'école des Cours est aussi rebâtie et agrandies en 1878. Près de ce hameau, a été installée la gare ou station sur le chemin de fer de Saint-Dié à Épinal. Le chemin de fer profite à l'économie de la grande vallée, devenue attractive, et l'essor démographique reprend, puis s'estompe, et ainsi de suite. Il profite d'abord à la voisine Saint-Léonard, où la population communale répartie sur 1433 ha atteint en 1876 1290 habitants (soit trente habitants de plus qu'à Saulcy sur 1637 ha), 1274 habitants en 1881 (idem)[57]. En 1891, bis repetita, Saint-Léonard semble s'imposer avec 1239 habitants, alors que 1152 habitants sont recensés à Saulcy. Mais ce bref dépassement n'est point durable, car Saulcy, bénéficiant d'implantations d'industries, reprend un second souffle avec 1523 habitants, laissant Saint-Léonard en stagnation et la reléguant en position secondaire jusqu'à nos jours.

La perception et la recette municipale sont regroupées à Sainte-Marguerite. La brigade de gendarmerie est stationnée à Saint-Dié, ville centre qui contrôle aussi la poste et le télégraphe. Le chemin de grande communication n°8 de Saales à Mélisey, localement nommée route de Gérardmer, et le chemin d'intérêt communal n°82 de Pont-Dauphin à Mandray en passant par Saint-Léonard, dessert la vaste commune, qui est sillonnée aussi par 10509 m de chemins vicinaux ordinaires et 29475 m de chemins ruraux reconnus[58].

En 1886, Paul Chevreux et Léon Louis décrivent la commune de Saulcy-sur-Meurthe, qui compte 1249 habitants, 262 maisons, 11 conscrits et 315 électeurs masculins, participant au suffrage universel. Une compagnie de sapeurs-pompiers accueille 25 hommes. L'école primaire de garçons de Saulcy accueille 72 élèves, celle de filles 90 élèves. L'école primaire mixte des cours regroupent 87 élèves. Chaque groupe d'école abrite une bibliothèque, soit 220 volumes. Une sage-femme assermentée aide les parturientes. Les revenus annuels de la commune s'élèvent à 4306 F dont 184 F en rentes 3% sur l'état. La valeur du centime additionnel est fixée à 75,57 F. Le produit des quatre contributions directes représente 14034,94 F dont 2159,21 F sur les patentes.

La paroisse de Saulcy dépend de la cure de Saint-Dié[59]. La fête patronale est le 24 juin, l'église étant dédiée à saint Jean-Baptiste. Une population protestante regroupe 6 fidèles déclarés, se tournant souvent vers le pasteur de Saint-Dié. En février 1880, Albert Humbert, rédacteur et illustrateur de La Lanterne de Boquillon, narre l'histoire de deux instituteurs laïcs de Saulcy-sur-Meurthe : le plus vieux des deux, chantre à l'église et compatible avec l'ordre clérical, ne s'offusque point des remontrances du curé qu'il estime amicales, et le second jeune républicain, hostile à la messe, reste appliqué à instruire sa classe et à ne point répéter croyances et bondieuseries[60]. Le curé, outré de l'attitude du jeune instituteur, le menace en pleine classe, et s'offre de le renvoyer comme un laquais impertinent. Une dénonciation calomnieuse survient, et malgré les protestations du maire, de son conseil municipal et le vœu de conservation de la population, l'instituteur est rétrogradé et déplacé vers une pauvre et lointaine commune, perdant 100 F d’appointements.

Les surfaces emblavées, cultivées ou en prairies en 1886, se sont accrues depuis 1844, malgré un exode rural :

  • 724 ha de terres labourables, c'est-à-dire des champs labourés où se récoltent 110 hectolitres de blé, 3120 hl de seigle ou 441 hl d'avoine, sans oublier les cultures de pomme de terre, de choux ou de navets.
  • 414 ha de prés ouverts et de prairies humides, c'est-à-dire irrigués par l'eau de canalisations.
  • 15 ha de jardins particuliers ou de vergers. L'herbe haute est fauchée dans les prés attenant aux maisons et sous les arbres des vergers, pour affourager le bétail en stabulation permanente.
  • 10 ha de friches.
  • 401 ha de bois communaux. La valeur de la forêt communale est estimée à 182800 F.

Le commerce principal agraire en 1886 reste le gros bétail et le beurre, les porcs, le fourrage et les pommes de terre. Mais l'industrie se déploie depuis 1850 sur la commune, avec le tissage de laine occupant 50 ouvriers en face de la mairie, une saboterie entièrement mécanisée de deux ouvriers, une scierie, deux féculeries et quatre moulins[61].

Une dissymétrie est déjà apparue entre la partie orientale, comportant les anciens lieux de pouvoir du Chesnois et de la Varde, et la partie occidentale aux environs des Cours mieux desservie par la route de Saint-Dié à Colmar ou Gérardmer et le chemin de fer. Dans cette dernière partie de plus en plus importante, des hameaux se densifient : Anozel regroupe en 1886 216 habitants en 48 maisons, Les Censes 110 habitants et 30 maisons, Les Cours 206 habitants et 47 maisons, Claingoutte en amont à 8 km de Saint-Dié 104 habitants et 19 maisons, Moncel ou Le Moncel à 7 km de Saint-Dié 112 habitants et 23 maisons, alors que des écarts comme Hadremont à 5 km de Saint-Dié comportant 18 habitants et 3 maisons, Aubripaire à 7 km de Saint-Dié s'étiole avec 15 habitants et 4 maisons, et de nombreuses fermes isolés, à part La poule qui boit, ferme de 5 habitants Le Ménil foyer de 6 habitants à proximité de la commune de Saint-Dié, ont déjà périclité. Malgré le grand tissage et l'attractivité religieuse, l'ancienne Saulcy représentée en partie orientale de la commune garde les hameaux transformés du Chesnois avec 58 habitants et 11 maisons, du Paire (Le Paire de Saulcy) à 5 km de Saint-Dié à proximité de la commune de Sainte-Marguerite, avec 59 habitants, un moulin et 12 maisons et les écarts de La Varde comptant 12 habitants 2 maisons et des Aulnes 22 habitants et 4 maisons.

En 1895, le professeur Auguste Stegmuller, dans son guide touristique, ne cite que la gare de Saulcy desservie par la voie ferrée de Saint-Dié à Fraize, ligne qui se confond jusqu'à Saint-Léonard avec celle de Saint-Dié à Bruyères ou Épinal. Pour ce premier tracé de chemin de fer, remontant la grande vallée de Saint-Dié à Fraize, il indique la durée d'une heure, avec l'arrêt à Saulcy à 5 km de Saint-Dié, l'arrêt à la gare de Saint-Léonard après 4 km, l'arrêt au Souche d'Anould au voisinage de l'importante usine ou papeterie du Souche[62].

Vers 1900, Alban Fournier livre une description laconique de la grande vallée de la Meurthe, d'Anould à Sainte-Marguerite, couverte de belles prairies dont le mode d'irrigation perfectionné reçoit les éloges des sociétés agricoles. Une population dense caractérise le fond de la vallée, sur douze kilomètres de l'amont à l'aval, avec trois gros villages Anould, Saint-Léonard et Saulcy, centre de communes homonymes comportant respectivement 3127, 1142 et 1525 habitants, en mettant à part la petite commune de Sainte-Marguerite rassemblant 597 habitants[63] L'auteur rambuvetais qui insiste sur la dispersion pittoresque de l'habitat encore bien visible de son temps ajoute : "Sur les flancs des montagnes se voient épars de tous côtés hameaux, écarts et fermes".

Un orage s'abat sur les flancs du col d'Anozel dans la nuit du 2 au 3 juin 1901. La foudre frappe la ferme de Madame Marcillat à Anozel, et initie un puissant incendie qui dévore les bâtiments d'habitation[64]. Si, en urgence, le bétail et quelques meubles sont évacués, les dégâts qui se monte à 6000 F sont couverts par une assurance.

L'ancienne école des Cours est fermée et vendue en 1902. Les écoles des Cours à quelques dizaine de mètre de l'ancienne sont regroupées en 1902[51].

Le comice agricole de l'arrondissement de Saint-Dié, tenu en ville de Saint-Dié dimanche 21 août 1904 sous la présidence de Frédéric Michel avec l'appui et le soutien financier des édiles municipaux, récompense les meilleurs agriculteurs et éleveurs locaux présents[65]. Parmi les citoyens salixiens figurant au palmarès exigeant, J. Clément reçoit le second prix et une grande médaille vermeil pour l'amélioration des prairies, et J. Mangin un septième prix avec médaille de bronze. E. Étienne s'impose dans la catégorie des boisements. Charles Léonard, en tête des "fils de famille aidant leurs parents", perçoit 10 F et une médaille d'argent. L'apiculteur Demange honoré d'une seconde place reçoit une médaille d'argent, alors que l'agriculteur de Saulcy-sur-Meurthe Biétrix se classe en honorable troisième au concours de labourage. L'éleveur Léonard, percevant quinze francs, se classe bon second pour ses vaches vosgiennes, alors que son compère E. Renard obtient la plus haute distinction, en seconde section, pour ses belles génisses de même race.

Jeudi 27 mai 1909, une jeune femme, mariée et soi-disant atteinte de troubles d'esprit depuis quelques semaines, Madame Pichon, se jette sans prévenir sous le train en partance à la gare de Saulcy-sur-Meurthe[66]. Heurté par le train au départ, la malheureuse en sort atrocement mutilée.

Temps de guerre

Durant l'été 1914, la défense de la vallée de la Meurthe est terriblement meurtrière, avant la reprise du terrain rapide à la suite du repli allemand vers les hauteurs vosgiennes en septembre. Les troupes bavaroises en fin d'offensive occupent les villages de Mandray, Entre-deux-Eaux et Saulcy le mercredi 26 août 1914 et font irruption le jeudi matin vers 6 heures et demie à Saint-Léonard[67]. La seconde ligne de défense française, bien installée sur les contreforts occidentaux menant à Taintrux et au plateau de Corcieux-Vanémont, constitue un obstacle que l'état-major allemand ne semble pas souhaiter affronter de suite.

L'historique du 53e bataillon de chasseurs alpins mentionne après le 27 août la mort au champ d'honneur d'un sous-officier et de nombreux combattants à Saulcy-sur-Meurthe, à savoir les chasseurs Paul Amequin, Emile Dessuise, Jean Estival, Claude Genoux, Louis Lœillet, Alfred Massalon, Jean Momo, Frédéric Monod, Gilbert Portejoie, Maurice Panais, Jean Verret, Gilbert Zéland et le sergent-major Paul Cuzin-Vidoz, mais aussi encore plus à Anozel au niveau du hameau et du col homonyme sur l'ultime ligne de crête voisine défendue dans l'urgence, François Bechonnet (tué au sud d'Anozel), Arthaud Berlioz, Camille Caron, Emile Combes, J.B. Coste, Rémy Desvouas, Claude Métenier, Jean Nebout (décédé entre Anozel et Les Cours), Jean Nicolas, Michel Outenin, Jean Thevenet et Alexandre Truchet[68]. N'y figure aucun des officiers du bataillon, la perte de deux capitaines et deux sous-lieutenants ayant eu lieu au niveau des premières lignes du bois d'Ormont le 26 août 1914, un baptême du feu pour cette unité de réservistes déplacées en urgence de Saint-Léonard pour entraver le passage du col de Robache. N'oublions pas les chasseurs disparus sur le secteur de Saulcy-sur-Meurthe après la seconde irruption de l'ennemi dans la grande vallée et le bassin de Saint-Dié, à savoir François Chapuzet, Ernest Desmazière, Georges Dupré, Jacques Colin, Joseph Dussollier, Alfred Gavard-Violuy, Victor Laurin, Henri Meunier, Pierre Moreau, Elie Renaud, François Saugey. Après le repli vers Saint-Dié et sa position intenable en fond de vallée, les combats d'Anozel ont eu lieu le 28, 29 et 30 août 1914. Les engagements de l'unité de chasseurs alpins au niveau de la prairie de la Meurthe, à Saulcy, se déroulent du 1er au 3 septembre inclus, alors que l'essentiel de l'effort de percée allemand échoue autour du col de la Chipotte.

Après l'automne 1914, Saulcy se situe à l'arrière du front. Les bombardements allemands en direction de la ville ou des infrastructures routières ou ferroviaires sont rarement véhéments. La vie salixienne peut paraître morose en 1916. Vieillards, femmes et enfants non évacuées occupent les habitations et accomplissent le travail des mobilisés, dans l'attente du ravitaillement et de nouvelles parfois funestes. Solitude et frugalité accroissent la tristesse. Mi-juillet 1916, le sieur Jean-Baptiste Chachay, 69 ans, alcoolique notoire, se pend dans son modeste appartement de Saulcy-sur-Meurthe[69].

Lors de la Guerre de 1939-1945, tout comme pendant la Première Guerre mondiale, Saulcy-sur-Meurthe a quasiment été complètement détruit. Du vieux Saulcy, il ne reste en effet que trois maisons, plusieurs fois séculaires, nous confie Pierre Estivandier, pour ajouter laconique que les urbanistes les firent raser, se préoccupant nullement d'un legs du passé[70]. À la Libération, le , 325 familles sur 400 étaient sans abris. La ville de Moulins aida financièrement à la reconstruction, cette générosité lui valut de dénommer la nouvelle rue principale devant la mairie et l'église d'après guerre.

Entre-deux-guerres

La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918[71] et le , de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d'argent[72].

La ville abrite une nécropole militaire. En mars 1929, Henri Gérôme, maire de la commune, recueille les fruits de la dernière collecte ouverte, dans le cadre d'une souscription pour le monument du cimetière national militaire, lancée à l'initiative de l'Union Nationale des Combattants (section de Saulcy-sur-Meurthe) représentée par le président Jules Goeltzenlichter et Jules Joseph, trésorier de la section[73].

Le jeudi 10 juillet 1924 à partir de 9 h du matin, une vente au rabais de bois impropres ou endommagés, suite aux récents aléas climatiques, est diligentée par le conservateur des Eaux et forêts à Saint-Dié[74]. Les chablis des bois communaux de Saulcy-sur-Meurthe, à savoir le lot 110 et le lot 111 distinct, spécifique aux sections forestières nommées Anozel, Le Chesnois et La Garde, sont acquis pour les frères André, marchands de bois et scieurs à Gérardmer pour respectivement 1700 F et 1200 F.

Organe mensuel à l'initiative du Syndicat de Saulcy-sur-Meurthe, de la Féculerie coopérative des Censes de Saulcy-sur-Meurthe, du Syndicat d'élevage de Saulcy-sur-Meurthe, de la Mutuelle-bétail de Saulcy-sur-Meurthe, le périodique "La Haute-Meurthe agricole" est publié régulièrement dès le 15 juin 1925 : c'est un journal d'informations et de défense professionnelle agricoles qui paraît le 15 de chaque mois[75].

Le chemin de grande communication n°8 de Saulcy-sur-Meurthe est cylindré et goudronné par le service vicinal du département des Vosges les premiers jours de septembre 1930[76].

Le dimanche 3 juin 1934 a lieu à Saulcy-sur-Meurthe le concours annuel de la race bovine vosgienne, organisé par le syndicat central de l'élevage de l'arrondissement de Saint-Dié, dans la cour de halle des marchandises de la Compagnie des chemins de fer de l'Est[77]. Julien Dargot, président de la section local de ce syndicat qui reçoit à cette occasion un diplôme d'honneur pour l'excellence de son étable, et le maire de Saulcy-sur-Meurthe et conseiller général Gérôme, qui fait participer largement sa commune sur le plan financier, notamment avec un prix de la municipalité de 150 F, finalement attribué au premier « jeune taureau ayant deux dents et plus » de l'éleveur émérite, Henri Chaudron, de Denipaire, forment une des chevilles ouvrière salixienne de ce concours où figurent 35 animaux reproducteurs. Les éleveurs salixiens s'illustrent d'abord dans la catégorie d'élevage "Génisses depuis 10 mois sans dents" en raflant toutes les récompenses, soit cinq prix décernés respectivement à Camille Haxaire du Moncel, premier avec une plaque et 100 F de prime, Julien Dargot, second avec un diplôme et 90 F, André Dargot avec un diplôme et 80 F, Émile Delagoutte d'Anozel avec une prime de 70 F, le même Julien Dargot ex aequo avec André Dargot, les deux recevant une prime de 60 F sans oublier la simple mention à Gustave Mangeat d'Anozel. L'autre catégorie où se remarquent également, sans aucune concurrence, les éleveurs salixiens est celle des "vaches ayant plus de quatre dents de remplacement" : 1er prix : Julien Dargot avec 125 F et une plaque, 2e prix : Émile Delagoutte d'Anozel avec 100 F et un diplôme, 3e prix ibidem (90 F et diplôme), 4e prix : Félicien Bailly récompensé par 80 F, 5e prix Veuve Antoine du Village (70 F), 6e prix Eugène Humbert (60 F), 7e prix Emile Colin habitant Le Paire (50 F) et les trois mentions du jury attribuées à Emile Noël habitant Les Cours (à deux reprises) et à Emile Hestin de Clingoutte. La catégorie des "vaches ayant quatre dents au plus", offre des résultats moins probants pour les salixiens : Albert Aubertin n'obtient que le second prix avec 100 F et un diplôme, alors que l'éleveur de Saint-Dié, Marcel Marchal avec le prix de la fédération des syndicats d'élevage de race vosgienne (125 F et une plaque) et l'hôpital perçoit le troisième pris (90 F, un diplôme). Julien Dargot, André Dargot et André Grosgeorges ne figurent qu'à la cinquième, sixième et septième place, recevant respectivement 70 F, 60 et 50 F, sans oublier la mention à Émile Delagoutte d'Anozel. Dans les catégories "Taureaux depuis 10 mois sans dents", le jury récompense deux éleveurs de La Petite Raon qui ont fait le déplacement, Aimé Cuny (125 F, plaque) et Albert Depp (100 F, diplôme). Les Salixiens Albert Aubertin et Émile Delagoutte n'obtiennent respectivement que le troisième (90 F, diplôme) et quatrième prix (80 F).

L'ancien bâtiment de l'école des Cours, redevenu maison d'habitation, a été détruit par fait de guerre en 1944. Les écoles des Cours sont détruites en novembre 1944. Après 1945, un bâtiment en préfabriqué, construit derrière les écoles, sert à accueillir les élèves[51].

Après guerre

L'émission de radiodiffusion du mercredi, proposée par Georges Gosset, intitulée Les Compagnons de la Renaissance, et réalisée par François Chatelard, honore ce village vosgien amorçant sa lente reconstruction. La troupe de spectacle, des Variétés de la Radiodiffusion envoyé par Jean Ployé directeur de ce service, arrive en octobre dans le village dévasté de Saulcy-sur-Meurthe, une commune sans écoles, église et mairie et avec des amoncellements rectangulaires de moellons gardant l'emplacement des maisons[78]. Sur 276 immeubles abritant 420 familles de la commune, 225 ont été réduits à l'état de ruines fumantes. La population évacué de force en novembre et soixante hommes ayant été déportés depuis octobre 1944, le village avait été préalablement pillé de l'ensemble de ses biens meubles et de ses animaux. Le 15 novembre 1944, 325 familles chassés vers le haut de la vallée erraient la plupart du temps dans la neige, dépourvues d'abri. À proximité de grandes prairies vertes et épaisses à la fin du printemps, les habitations de Saulcy accueillaient autrefois 1500 habitants. L'importante usine de tissage, une manufacture de cycles, une tannerie et une scierie, qui animaient autrefois la vie laborieuse du village, sont complétement démolies en novembre 1944. Après la Libération, quelques secours publics de 3000 à 4000 F furent perçu par famille, mais les baraquements de bois promis si facilement restaient invisibles. L'usine fut rebâtie avec les maigres matériaux des bois communaux ou extraits des ruines, pendant un hiver rigoureux où quelques ouvriers périrent de froid, selon le journaliste Jacques de Potier. De vastes bâtiments en bois abritent les survivants des intempéries.

Une des grandes salles, aménagée en salle de spectacle par les prisonniers de guerre allemands sous le contrôle des gendarmes, accueille la joyeuse troupe d'artistes en octobre 1945. Le garde champêtre n'ayant plus de peau de tambour annonce le spectacle à la population en tapant sur une vieille lessiveuse. Chaque prestation est dûment enregistrée. Charlotte Dauvia, Jean Patart et Lyne Rolland, la jeune Gina Mario et l'imitateur Joé Noël sont applaudis tout à tour, mais aussi les clowns Zozo, Odette et Lola, la chanteuse Simone Alma accompagnée de l'orchestre de la Radio, dirigée par Camille Sauvage, le chanteur de charme hispanisant Jean Bruno et le pianiste égaré dans sa correspondance ferroviaire à Nancy, Pierre Dudan interprétant "Son café au lait au lit" et Pierre Lefèvre entonnant avec le public "Le Chant des partisans"[79]. Au terme du spectacle, Georges Gosset remit au maire de la commune, M. Vaucourt un chèque de 10000 F signé par la Radiodiffusion française.

Saulcy-sur-Meurthe regroupe seulement 967 habitants en 1946, alors qu'elle rassemblait 1431 habitants en 1936[80]. En 1954, la population municipale s'élève déjà à 1383 habitants, dont 825 dans les hameaux et écarts, demeurant dans 474 logements et 333 maisons.

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Liste des maires

Liste des maires successifs[81]
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
         
1825   Monsieur Faleyeux    
1836   Monsieur Aubert    
vers 1839   Monsieur Simon[82]    
1840   Joseph Aubertin[83]    
1841   Monsieur De Bazelaire[84]    
1848   Eugène Lung[85]    
1852   Simon Durain    
1859   Monsieur Charpentier[86]    
1863   Jean-Joseph Mangin[87]   cultivateur
1867   Monsieur Simon-Dargot    
1873   Jean-Nicolas Baptiste   Féculier à Anozel
1880   Antoine Clévenot[88]   ancien instituteur
1889   J.N. Noël   maire réélu en 1898
1906   Jean-Baptiste Faleyeux    
1910   Albert Georgeon    
1919   Ch. Grosgeorge    
1925   Henri Gérôme    
1935 1937 Lucien Noël    
janvier 1937 février 1966 René Vaucourt[89]    
2 avril 1966 1971 Paul Guizot    
20 mars 1971 juillet 1975 Émile Lamaze (1902-1975)   Décédé en cours de mandat
1975 juin 1995 Robert Petot (1921-2014) SE Entrepreneur en travaux publics
juin 1995 mars 2001 Jean-Claude Pebay SE Médecin
mars 2001 mars 2008 Anne Delhoume UMP juriste
mars 2008 En cours
(au 18 février 2015)
Jacques Jallais (1947- ) DVD Retraité de la fonction publique
Ancien président de la CC du Val de Meurthe (2001 → 2008)
Conseiller délégué de la CA de Saint-Dié-des-Vosges (2017 → )

Population et société

Démographie

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[90]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[91].

En 2022, la commune comptait 2 319 habitants[Note 6], en évolution de −0,69 % par rapport à 2016 (Vosges : −2,96 %, France hors Mayotte : +2,11 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1856
9079521 0751 1871 3011 2971 2301 2451 107
1861 1866 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
1 0501 0921 2601 2441 2491 1521 5231 7211 656
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
1 6241 2701 3931 3051 4319671 3831 5861 654
1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018 2022
1 7271 8661 8982 1032 3032 3602 3422 3262 319
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[92] puis Insee à partir de 2006[93].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

Établissements d'enseignements[94] :

  • Écoles maternelles et primaires à Saulcy-sur-Meurthe, Saint-Léonard, Sainte-Marguerite, Taintrux, Saint-Dié-des-Vosges.
  • Collèges à Saint-Dié-des-Vosges.
  • Lycées à Saint-Dié-des-Vosges.

Santé

Professionnels et services de santé[95] :

  • Médecins à Saulcy-sur-Meurthe, Anould, Fraize, Ban-de-Laveline, Plainfaing, Corcieux.
  • Pharmacies Saulcy-sur-Meurthe, Anould, Fraize, Ban-de-Laveline, Plainfaing, Saint-Michel-sur-Meurthe.
  • Hôpitaux Fraize, Gerbépal, Le Bonhomme, Sainte-Marie-aux-Mines, Lapoutroie, Orbey, Senones.

Cultes

Économie

Entreprises et commerces

Agriculture

  • Culture de céréales, de légumineuses et de graines oléagineuses.
  • Culture de légumes, de melons, de racines et de tubercules.
  • Élevage d'autres bovins et de buffles.
  • Élevage de volailles.
  • Exploitation forestière.

Tourisme

  • Hébergements et restauration à Saint-Dié-des-Vosges, Anould, Denipaire, Les Rouges-Eaux, La Voivre.

Commerces

  • Commerces et services de proximité.
  • Un projet d'exploitation d'eau de source, voire d'eau minérale, est en cours[Quand ?].

Budget et fiscalité 2022

En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[97] :

  • total des produits de fonctionnement : 1 989 000 , soit 834  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 1 802 000 , soit 756  par habitant ;
  • total des ressources d'investissement : 829 000 , soit 348  par habitant ;
  • total des emplois d'investissement : 621 000 , soit 260  par habitant ;
  • endettement : 620 000 , soit 260  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d'habitation : 21,76 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 48,03 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 28,15 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2021 : médiane en 2021 du revenu disponible, par unité de consommation : 22 090 [98].

Culture locale et patrimoine

Patrimoine disparu

Mine de cuivre d'Anozel

Cette mine se trouve au pied du massif du Kemberg. Probablement commencée dès l'époque médiévale, elle a connu son apogée au XVIe siècle et a été reprise pour une courte période au début du XVIIe siècle[99],[100].

Château et séminaire

Un château médiéval existait à Saulcy[101]. Il était propriété de la famille de Bassompierre[102]. Racheté en 1932 par l'archevêché de Saint-Dié, il abrita dans son parc le petit séminaire diocésain baptisé du nom de Louis-de-Gonzague.

Siège de la Gestapo et de la Kommandantur en 1940, en , trois généraux allemands y installèrent leur quartier général. En novembre de la même année, l'occupant dynamita le château avant son repli, entraînant l'incendie du séminaire.

Seul l'ancien séminaire fut réhabilité par le groupe Boussac en 1960 avant d'être revendu à la commune qui l'a rénové[103]. Une partie est depuis à usage d'habitation[104].

Lieux et monuments

Église

Vitraux de La façade d'entrée exécutés par l'atelier Gabriel Loire, qui réalise également les vitraux en dalles de verre des fonts baptismaux, de la nef et du chœur.
  • Ancienne chapelle provisoire (modèle de construction provisoire], sise rue de la Planchette, aujourd’hui transformée en local technique[109].
  • Monuments commémoratifs[110] :
Monument aux Morts.
Stèle commémorative Marcel Folmard, Résistant FFI.
Plaque commémorative érigée devant la Nécropole nationale[111] rappelant le souvenir de 8 soldats américains du 411e régiment d'infanterie de l'armée américaine, morts le 22 novembre 1944 à Saulcy-sur-Meurthe[112] et aujourd’hui inhumés au Cimetière américain d'Épinal.

Nécropole nationale

La nécropole nationale de Saulcy-sur-Meurthe est un cimetière militaire français situé un peu à l'extérieur de la localité, sur une hauteur, au milieu des sapins.

Les 2 565 corps, dont 1 174 réunis en deux ossuaires, proviennent des cimetières de guerre du col du Bonhomme, de la Schlucht, de Gérardmer, de Mandray, du Valtin ou de La Croix-aux-Mines[113]. Ils ont été regroupés pendant et après la Première Guerre mondiale. Des aménagements ont été effectués dans les années 1930 et un monument aux morts y a été édifié par l'Union nationale des Combattants. Les tombes des soldats allemands sont regroupées dans le Carré allemand. À l'entrée de la nécropole, une plaque commémorative, apposée en octobre 1989, rend hommage à huit soldats américains tombés dans la région le [114].

Comme c'est le cas pour les autres nécropoles nationales, les sépultures sont entretenues à perpétuité par l'État qui en assure la pérennité.

De 2004 à 2006, une recherche menée par de nombreux internautes a permis d'identifier l'Inconnu de Saulcy avec pour seul indice une alliance marquée « LC ED 7-2-14 »[115].

Autres patrimoines

  • Fontaine Sainte-Anne, le chalet St Hubert et la croix St Georges[116] et le chalet St Hubert.
  • Patrimoine architectural rural recensé par le service de l'Inventaire général du patrimoine culturel : Maisons[117] et fermes [118],[119].
  • La Croix Votive du XIIIe siècle qui a été déplacée. C'est le seul vestige de l'édifice antérieur.

Personnalités liées à la commune

  • Léonie de Bazelaire de Ruppierre (1857-1926), peintre et écrivain. Bien que née à Sainte-Marguerite, elle a vécu son enfance à Saulcy-sur-Meurthe, où son grand-père, grand propriétaire terrien, était maire.
  • L'aviateur René Fonck (1894-1953), as des as français de la Première Guerre mondiale avec soixante-quinze victoires officielles, puis député des Vosges, a été inhumé dans le cimetière communal. Il avait pris l'habitude d'atterrir pendant la Grande Guerre avec son avion de reconnaissance sur un vaste pré devant la ferme de la "Poule qui boit" pour se restaurer et se reposer chez ses amis salixiens.

Héraldique

Blason
D'azur au saule arraché d'argent soutenu par une chaîne brisée en fasce du même et accompagné à dextre d'un écusson d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent et à senestre d'un écusson d'argent chargé de trois écussons de gueules ordonnés 2 et 1[120].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Le blason a été officialisé en 1954. Le saule arraché évoque le nom de la localité et la chaîne brisée symbolise la résistance dont a fait preuve la commune lors des deux guerres mondiales. L’écu de Lorraine et celui des Ribeaupierre, d’argent à trois écussons de gueules, sont les emblèmes des anciens seigneurs du lieu.

Notes et références

Notes et cartes

  • Notes
  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
  3. Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Saint-Dié-des-Vosges comprend une ville-centre et 15 communes de banlieue.
  4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  5. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  6. Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
  • Cartes
  1. « Réseau hydrographique de Saulcy-sur-Meurthe » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
  2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ).
  3. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

  1. La Meurthe est un cours d'eau du Grand Est, affluent de la Moselle et sous-affluent du Rhin. Abbé Georges FLAYEUX, « La vallée de la Haute Meurthe », sur La Costelle, Association de sauvegarde du patrimoine de Fraize, , p. 13
  2. Alban Fournier, Les vallées vosgiennes (suite), in Bulletin de la Société de géographie de l'Est, 1er trimestre, 1902, Nancy, Berger-Levrault, 678 pages pour l'année. Article p. 39-52. En particulier, sur la géologie sommaire autour de Saulcy, p. 44.
  3. Informations sur les risques naturels et technologiques
  4. « Fiche communale de Saulcy-sur-Meurthe », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
  5. Sandre, « la Meurthe »
  6. Sandre, « le ruisseau de l'Anoux »
  7. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  8. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  9. « Orthodromie entre Saulcy-sur-Meurthe et Ban-de-Sapt », sur fr.distance.to (consulté le ).
  10. « Station Météo-France « Ban-de-Sapt », sur la commune de Ban-de-Sapt - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  11. « Station Météo-France « Ban-de-Sapt », sur la commune de Ban-de-Sapt - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  12. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  13. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  14. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  15. « Unité urbaine 2020 de Saint-Dié-des-Vosges », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  16. Insee, « Métadonnées de la commune de Saulcy-sur-Meurthe ».
  17. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  20. Pierre Estivandier, Saulcy sur Meurthe et le Val de Galilée, op. cit., 1874. Lepage et Charton, op. cit., 1845. La source la plus précise, non mentionnée, est le Dictionnaire topographique du département des Vosges : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 553 pages avant la Grande Guerre par Paul Marichal pour le CTHS et publié tardivement par l'Imprimerie nationale en format in quarto à Paris en 1941. L'appellation officielle Saulcy-sur-Meurthe n'est attestée dans le Journal officiel qu'à partir du 27 octobre 1860, même si l'état civil l'emploie sur ces registres depuis 1854.
  21. Paul Marichal, Dictionnaire topographique du département des Vosges : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, format in quarto, Imprimerie nationale, Paris, 1941, 553 pages.
  22. Gérard Taverdet, Les noms de lieux des Vosges, CRDP, Dijon, 1988, 77 pages, p. 55. L'interprétation de salicetum emprunté au Pouillé lorrain de 1768 est correcte, mais est-ce le cas de Salzeis en 1188, Saucis en 1219 ?
  23. Hippolyte Cocheris (1829-1882), Origine et formation des noms de lieu, in 16, nouvelle édition, C. Delagrave, Paris, 1885, 276 pages. En particulier, Le saule, p. 42. Gérard Taverdet, ibidem supra, remarque que les Salces, Salses, Sals, Saulce, Sausses, Saussey etc. ou autres Saulxures s'apparentent mieux au latin salsus, signifiant salé.
  24. Paul Marichal, Dictionnaire topographique du département des Vosges, ibidem, p. 97.
  25. Les faits, alliant guerre totale et répression à la déportation et à la terre brûlée, promesses avortées de reconstruction rapide, s'appliquent également à la ville de Saint-Dié voisine, mais aussi à maintes localités de la montagne vosgienne. Sur gallica.bnf.fr, il est facile de retrouver les cartes postales, images de l'ancienne église, du séminaire et son château avec parc à la Vierge, préau, salle de classe etc. voire du cimetière militaire sur sa butte après la Grande guerre.
  26. Site Géoportail.gouv.fr. Section remonter le temps, pour retrouver la photographie aérienne de 1935. Même la vielle route traversant Saulcy a été modifiée et rectifiée, ainsi que le pont déplacé. D'autre part, après 1960, l'aval des vestiges de la grande prairie salixienne a été chamboulé par les profondes carrières de sables de l'entreprise Cantrelle.
  27. Paul Chevreux, Léon Louis, Le département des Vosges, op. cit., entrée Le Chênois.
  28. Paul Boudet, Le chapitre de Saint-Dié des origines au seizième siècle, op. cit., page 137.
  29. Le muid lorrain d'avoine avoisine 35 hectolitres. En 1568, la collecte équivalente ou dîme de bled opérée au niveau de Saulcy s'élève à 58 muids, ainsi qu'à 31 muids pour Saint-Léonard et un peu plus de 24 muids pour la cure d'Entre-deux-Eaux. La collecte est en conséquence opérée en harmonie avec les autorités paysannes des bans civils, bien en place. Pierre Estivandier, op. cit., p. 36, estime d'après des archives officielles (?) la portion congrue des prêtres desservant les églises entre 4,5 et 6 muids. Mais il ne tient pas compte des menues dîmes et des apports de l'élevage, plus importants dans les deux paroisses annexes.
  30. Le terme de ban de Fraize désigne un territoire qui appartenait dans les siècles passés au Val de Galilée. Le ban de Saulcy aurait comporté Sainte-Marguerite, Saint-Léonard, Entre-deux-Eaux et Mandray. Mais il ne garde qu'une composante théorique qui sert la fiscalité seigneuriale extraordinaire car les communautés de Sainte-Marguerite et Saint-Léonard, Entre-deux-Eaux et Mandray sont puissantes et autonomes en pratique, et à bien des égards, dangereuses envers les seigneurs prévaricateurs.
  31. Pierre Estivandier, op. cit., p. 50-51. Notons que la puissante maison de Parroye dominante dans le Val Saint-Dié au XIe siècle n'a gardé que des biens stables dans le ban de Fraize (hors Plainfaing), dans le ban d'Anould (Clefcy), dans le ban de Saulcy et de Taintrux-Robache (Taintrux). Ces nobles familles alsaciennes ont été installées pour rétributions et récompense des nécessaires contrôles des voies menant aux cols vosgiens, notamment le col du Bonhomme. Instillant la division et surjouant l'antagonisme, le duc s'assurait mieux face à ses turbulents vassaux. Les possessions des Ribeaupierre sont longtemps restés fermes sur le ban de Fraize (partie Plainfaing) et sur le ban de Saulcy.
  32. Pierre Estivandier, op. cit., p. 50-51. Le duc de Lorraine, Charles II en 1426 a donné sa fille au fils Jacques du margrave de Bade. Le château de plaine inséré un siècle plus tard dans les défenses de Saint-Dié au XIIIe siècle est réparé, prenant le nom de la gentille cour qu'il accueille et Jacques de Bade et son épouse gère avec méticulosité les gages de la dot, à savoir les prévôtés de Saint-Dié et de Raon-L'Estape, mettant au pas, autant les riches et vénérables chanoines que les anciens seigneurs ou vassaux territoriaux.
  33. Lepage et Charton, op. cit., 1845. D'un point de vue comptable, le duc René II et son vassal, le comte Oswald sont lourdement endettés et continuellement à la recherche d'argent. René prévoit même de se louer comme condottiere pour renflouer ses finances personnels, le comte de Rappolstein en stratège politique avisé doit défendre ses biens alsaciens et ne veut en aucun cas froisser les habitants de son arrière-ban pourvoyeur de richesses, d'autant plus qu'ils sont parents d'une fraction de ses soldats et vigoureux hommes de main en Alsace.
  34. Après 1546, les comtes de Ribeaupierre gardent toutefois leur seigneurie du ban de Fraize, correspondant à l'essentiel du vaste finage de la communauté de Plainfaing, ainsi qu'aux forêts et chaumes qui l'environne. Les liens culturels, économiques ou marchands, voire de recrutement d'hommes, pour diverses fonctions en particulier militaires, entre la ville de Ribeauvillé, centre des Rappolstein/Ribeaupierre ou le Val d'Orbey et ses abords, et la haute vallée de la Meurthe, si intenses pendant plus de 60 ans ne sont point rompus ex abrupto, et se poursuivent pendant la période moderne. Un façon particulière de continuer les échanges millénaires entre les versants : la barrière apparente de langues vernaculaires a souvent été promue en obstacle infranchissable par l'histoire contemporaine.
  35. Au milieu du quinzième siècle, les seigneurs Jaquet et Henri de Marches avaient gagés quatre ménanties aux vénérables chanoines, Thierry de Docelles et Dominique Vauthier. Si le grand prévôt en acquit les droits seigneuriaux en 1478, les quatre ménanties reprises par les seigneurs de Marches furent cédées au chapitre en pleine possession avant le milieu du XVIe siècle. Ce sont ces quatre ménanties que le chapitre vendit prestement en 1560, selon Paul Boudet, op. cit.. Le paiement franc des dettes déjà accumulées pour ce quartier était nécessaire pour rassurer les créanciers, et poursuivre la réparation de la grande et petite églises et entreprendre la construction en pierre ouvragée du cloître (en réalité inachevée puisqu'une partie provisoire demeura en bois)
  36. Henri Lepage, Alexandre de Bonneval, Dénombrement du duché de Lorraine en 1594 par Thierry Alix (1531-1594), format in octo, Imprimerie L. Wiener, Nancy, 1870, 264 pages avec XIV pages d'introduction et 8 pages de postface. Warde de Saulcy mentionnée p. 46, Mairie de Meurthe page 48,
  37. Thierry Alix, description du duché de Lorraine en 1594.
  38. Procès-verbal d'enquête dans le registre des antiquités des églises de Saulcy et de Saint-Léonard, Abbé Adrien Fresse, op. cit., p. 118.
  39. Le curé en titre de Saulcy, paroisse mère, gère aussi les annexes Saint-Liénard et Entre-deux-Eaux. Remarquons que la paroisse de Sainte Marguerée alias Sainte-Marguerite inclut Remémont et Fouchifol. La paroisse de Colroy est annexe de Provenchères. Bertrimoutier contrôle le flanc méridionale de l'Ormont, aves Nayemont, Pair-et-Grandrupt, Neuvillers, Frapelle etc..
  40. Abbé Adrien Fresse, op. cit., p. 117. Les curés du Val avaient droit à la portion congrue, à un maigre casuel incluant les droits d'école et les tarifs de cérémonies et célébrations religieuses, et à la location des terres appartenant à la cure. Les offrandes du bleuche ou tronc d'église étaient partagées à égalité entre le curé desservant et le chapitre. Plusieurs fondations d'anniversaire existent, mais les montants échappent complètement aux témoins, qui estimaient largement assuré pour les églises de Saulcy, Saint-Léonard et Entre-deux-Eaux un bénéfice minimal de 120 F par an, voire 180 F pour le plus optimiste des déposants Demange Valantin, appuyé par un autre paroissien Jehan Collenot. S'il est vrai que les chanoines percevaient l'énorme partie des dîmes, les curés, remplaçants modestes des anciens chanoines curés médiévaux, souhaitaient aussi se distinguer de la sobriété paysanne.
  41. Un résal de Saint-Dié équivaut à huit bichets. Les habitants qui ne sont point laboureurs sont tenu d'apporter six deniers par an.
  42. Abbé Adrien Fresse, op. cit., p. 126-127.
  43. L'église de Saint Liénard semble être associée dès l'origine, du moins nominale, à une puissante confrérie ou consortage, ce qui explique cette curieuse anomalie. Tout se passe comme si les biens d'églises étaient contrôlés et aménagés, améliorés par les confrères, alors que le chapitre, peu soucieux d'investir, jouait le rôle de financiers habiles, récupérant au mieux les revenus pour s'assurer un train de vie seigneuriale.
  44. Saulcy est l'église mère, les deux annexes sont Saint-Léonard et Entre-deux-Eaux. Il fait chanter la messe dominicale à Saulcy, et alternativement tous les quinze jours, il est présent en plus dans ses deux églises annexes.
  45. En 1667, l'historien de la montagne vosgienne et grand prévôt de Saint-Dié, François de Riguet, érige la cure de Mandray avec la paroisse annexe d'Entre-deux-Eaux, soustraite à celle de Saulcy. Paul Chevreux, op. cit., entrée Mandray et Entre-deux-Eaux. L'église de Saint-Léonard, dont l'église ne forme qu'une paroisse annexe en 1629, n'est érigée en paroisse autonome le 8 avril 1770. Pierre Estivandier, Saulcy sur Meurthe et le Val de Galilée, op. cit., p. 50 écrit que la paroisse de Saulcy comprend en 1677 "La Varde", "Le Chesnois", "La Ruelle", "Les Courts", "Anozey", "Aubripaire", le "Moncel", "Clingoutte" et "Contramoulin" (sic).
  46. Pierre Estivandier, op. cit., p. 55.
  47. Pierre Estivandier, Saulcy sur Meurthe et le Val de Galilée, op. cit., p. 39.
  48. Nicolas Luton Durival (1713-1795), Mémoire sur la Lorraine et le Barrois. Suivi de la table alphabétique et topographique des lieux, in-quarto, éditeur H. Thomas, Nancy, 601 pages avec XV pages d'introduction et 2 pages finales. En particulier, Le Chénois (de Saulcy) p. 144-145 ou 371 , Saulcy p. 549, La Varde de Saulcy, p. 145 ou 574. Le Paire est décrit comme un village du ban de Saulcy, à une lieue de la ville.
  49. Fouchifol, village à deux lieues de Saint-Diez, ressort, selon Durival ibidem p. 409, de trois communautés : Coinche, Mandray et Saulcy. Notons que la Basse Mandray est aussi fortement associé parfois au ban de Saulcy. Le Moncel, village à deux lieues de Saint-Diez, dépend en partie de la mairie de Saint-Léonard, mais aussi du ban de Saulcy. Ibidem, p. 488. Plus surprenant ou scorie d'information relictuelle des temps seigneuriaux anciens, Sarupt, à deux lieues et demi de Saint-Diez, est dit "village du ban de Saulcy", idem p. 548. Il semble que depuis belle lurette, la communauté de Saint-Léonard, administre de facto Sarupt, Girompaire et Contramoulin, ne serait-ce que pour des raisons pratiques, délaissant après transaction à la communauté de Saulcy certains de ces droits sur Le Moncel.
  50. Les dénominations des trois seigneuries médiévales ont été reprises, malgré les territoires rectifiés et plus homogènes. Ironie des premières appellations communales révolutionnaires, le hameau de la Varde en amont de Saulcy garde la mémoire d'une seigneurie dépendant du duc de Lorraine, et le Chesnois, enclave au centre du vieux village de Saulcy, rappelle le doyenné religieux et la seigneurie capitulaire, alors que le ban de Saulcy, à l'ouest du village de Saulcy, préserve le nom de la seigneurie de la maison de Parroye, des Marches ou des Ribeaupierre etc.
  51. Pierre Moineaux, L'école dans la région de Saint-Dié, op. cit., p. 108.
  52. Lepage et Charton, op. cit., 1845.
  53. La mairie, à 7 km de Saint-Dié et à 56 km d'Épinal (sic), se situe à 393 mètres d'altitude d'après Adolphe Joanne (dir.), Elisée Reclus (rédacteur), Dictionnaire géographique, administratif, postal, statistique, archéologique, etc., de la France, de l'Algérie et des colonies, in octo, Louis Hachette, Paris, 1869, en deux volumes, en particulier Volume 2, M-Z, article Saulcy-sur-Meurthe, p. 2038. La tour d'un ancien château, celui non cité de la Varde, est proche d'un beau château moderne, mentionné dans nombre de guides touristiques des années 1880, par exemple Les Vosges, guide du touriste, in-16, K. J. Trübner, Strasbourg, 1884, 485 pages, rédigé par Julius Euting, August Schricker, Curt Mündel (p. 290-291). L'ancienne mine de cuivre (celle d'Anozel) semble se visiter dans les années 1860.
  54. Il surveille et emploie au besoin les instituteurs, en particulier Nurdin en 1859, puis Clévenot en 1863.
  55. Rapport du conseiller d'état Léon Cornudet (1808-1876), Enquête agricole départementale, 2e série, 26e circonscription Doubs, Vosges, Haute-Saône, in quarto, édition du ministère de l'Agriculture, du commerce et des travaux publics, Imprimerie impériale, 1867, 449 pages, en particulier arrondissement de Saint-Dié, séance du 8 novembre 1866, p. 209-216.
  56. Supplément au Mémorial des Vosges, N°490, Vendredi 11 décembre 1873, soit une feuille.
  57. En 1886, Saulcy affiche fièrement 1249 habitants et perd moins d'habitants que Saint-Léonard restreinte à 1215 habitants.
  58. Paul Chevreux et Léon Louis, Le département des Vosges, tome VII, op. cit., entrée Saulcy-sur-Meurthe.
  59. La paroisse est dirigée par le curé Lemaire en 1880.
  60. La Lanterne de Boquillon, 13e année, no 355, , 16 pages. Rubrique Choses du jour, page 14.
  61. Monsieur Spenlé, tisseur à Saulcy-sur-Meurthe, siège en septembre 1882 au sein de la commission locale pour la surveillance des enfants mineurs employés dans les manufactures parmi d'autres industriels, marchands ou notables de l'industrie (28 au total), à savoir dans la première commission de l'arrondissement de Saint-Dié (limités aux cantons de Saint-Dié, Provenchères et Fraize). Rapports et délibérations du conseil général, Département des Vosges, 25 août 1882, cinquième séance, p. 534-535. La scierie mécanique à Saulcy-sur-Meurthe est tenue par l'entreprise "Cuny et consorts" en 1894. Annales de la Société des architectes de l'Est avec Annuaire du bâtiment : Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges, éditions G. Crépin-Leblond, Nancy, parution janvier 1894, §Industrie du bâtiment, scies mécaniques Vosges p. 137
  62. Auguste Stegmuller, Saint-Dié et ses environs, guide du touriste dans les Vosges et l'Alsace, 2e édition, Louis Geisler éditeur, Les Châtelles (Vosges) et Paris, 1896, 426 pages avec la table des matières, sans les sept pages de l'index alphabétique. En particulier, p. 115, après les tunnels de Vanémont p. 224-225, sur la même ligne p.420.
  63. Alban Fournier, Les vallées vosgiennes (suite), in Bulletin de la Société de géographie de l'Est, 1er trimestre, 1902, Nancy, Berger-Levrault, 678 pages pour l'année. Article p. 39-52. En particulier, sur la situation de Saulcy dans la grande vallée, p. 44.
  64. L'Abeille des Vosges, organe républicain (journal d'annonces : littérature, sciences, commerce, agriculture, actes officiels et administratifs), 65e année, Dimanche 9 juin 1901, page 3.
  65. Le Mémorial des Vosges, journal républicain progressiste, 35e année, n°7873, mardi 23 août 1904, Comice de Saint-Dié, page 2. Il s'agit du 25e comice placé sous la présidence Michel. Mais le comice de l'arrondissement Saint-Dié existe depuis 1840.
  66. Le Mémorial des Vosges, Journal Républicain Progressiste, Quotidien (politique, agriculture, industrie, commerce), Epinal, 40e année, N°9328, Dimanche 30 mai 1909, Lundi 31 mai et mardi 1er juin 1909, Revue de la Semaine, Les faits locaux, Saint-Dié, page 2.
  67. Abbé E. Claudel, "L'occupation allemande à Saint-Léonard", in La Semaine religieuse du diocèse de Saint-Dié, 40e année, n°4, vendredi 28 janvier 1916, article p. 47-48. Saint-Dié est prise également ce jeudi matin, au même moment que Saint-Léonard.
  68. Historique du 53e bataillon de chasseurs alpins, 2 août 1914-15 mars 1919, in octo, Imprimerie chambérienne, Chambéry, 1920, 44 pages. Liste des sous-officiers et chasseurs morts pour la France p. 27-42. Liste des disparus p. 42-44. Les pertes sont importantes, pour des troupes de réserve placées ici en couverture. Que dire sur l'infanterie de première ligne bien plus nombreuses avec les chasseurs à pied locaux ?
  69. Journal de la Meurthe et des Vosges, 119e année, N°182, jeudi 13 juillet 1916, Chronique de l'Est, Dans les Vosges, page 2.
  70. Une des maisons portait les armes parlantes d'un boucher, une autre d'un boulanger, etc. Pierre Estivandier, Saulcy-sur-Meurthe et le Val de Galilée, op. cit., p. 94.
  71. Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918
  72. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
  73. L'Express de l'Est et des Vosges, 9e année, n°2978, lundi 11 mars 1929, page 4. Rubrique Saint-Dié / Saulcy-sur-Meurthe, 8e liste. Le dernier montant qui s'ajoute aux quelques 5110 F déjà collectés s'élève à 625 F.
  74. Le Télégramme des Vosges, 7e année, n°2067, Vendredi 11 juillet 1924, Vente de chablis et bois façonnés de l'inspection de Saint-Dié page 1. Englobant aussi des bois façonnés, le vente du jour sur ce neuvième arrondissement forestier dépasse 1,6 millions de francs.
  75. Notice bibliographique La Haute-Meurthe agricole sur gallica.bnf.fr. La guerre freine son activité éditoriale. Aucune parution entre août et décembre 1939, puis entre janvier et février 1940. En 1940, la parution faute de papier devient trimestrielle, puis disparaît.
  76. L'Express de l'Est et des Vosges (journal républicain, quotidien d'informations), 10e année, n°3516, Mardi 2 septembre 1930, article "Cylindrage et goudronnage des routes", page 2.
  77. L'Express de l'Est et des Vosges, journal républicain quotidien, 14e année, N°4888, mardi 12 juin 1934, Rubrique Saint-Dié, Saulcy-sur-Meurthe page 4. Le syndicat qui paye les primes et rembourse les frais de port siège 8, rue de la Prairie à Saint-Dié. L'élevage salixien est incontestablement favorisé, en organisant ce concours en ces temps de crise économique.
  78. "Les Compagnons de la Renaissance : A Saulcy, village modèle de la reconstruction", par Jacques de Potier, Journal hebdomadaire Radio 45, vendredi 14 octobre 1945, page 5.
  79. Simone Alma mentionne nom d'artiste : elle est née en 1908 Simone Nollez à Raon-l'Étape et décédée en 2000 à Fréjus. Charlotte Dauvia (1893-1987) était une actrice des années trente, également chanteuse. Jean Patart, né en 1914, est un auteur, compositeur et interprète (chanteur ténor), également dénommé Jean Maxime. Gina Mario est une chanteuse de variété qui a collaborée dans la chanson traditionnelle avec le jeune Francis Linel en 1948. Le parisien Joé Noël a été un artiste de cabaret et de music hall, et également à la radio, imitateur après 1936 et bruiteur après 1945, comme le rappelle l'émission Contre-champ du 24 décembre 1970.
  80. Institut national de la statistique et des études économiques, Direction régionale de Nancy, Bulletin régional de statistique : Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Vosges, 1954, Premiers résultats du recensement de la population du 10 mai 1954, communes des Vosges, page 25.
  81. La liste de Pierre Estivandier, op. cit., a été corrigé avec les listes des Annales des Vosges.
  82. assisté de l'adjoint Bernard
  83. assisté de l'adjoint Bernard en 1840
  84. assisté de l'adjoint Bernard encore en 1846
  85. assisté de l'adjoint Simon puis Noël en 1849
  86. assisté de l'adjoint Pierron en 1859
  87. assisté de l'adjoint Masson en 1863
  88. assisté de l'adjoint Baptiste
  89. décédé en février 1966
  90. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  91. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  92. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  93. Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022.
  94. Établissements d'enseignements
  95. Professionnels et services de santé
  96. Paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Meurthe
  97. Les comptes de la commune
  98. Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet
  99. Minéraux et Mines du Massif Vosgien, par Jean-Luc Hohl, Éditions du Rhin (Mulhouse), 1994
  100. La mine d'Anozel
  101. Châteaux des Vosges
  102. Histoire de Saulcy-sur-Meurthe
  103. L’ancien Séminaire rénové
  104. Histoire du château et du séminaire
  105. L’église de saulcy
  106. Historique de l’église
  107. Biographie Jankowski Boleslas
  108. Église Saint Jean-baptiste
  109. Ancienne chapelle : Figure 8
  110. Monument aux Morts, Stèle commémorative, Nécropole nationale, Plaque commémorative
  111. La nécropole nationale de Saulcy-sur-Meurthe
  112. La commune se souvient des huit soldats américains tombés pour libérer le village, Vosges Matin, 26 novembre 2022
  113. MemorialGenWeb.org - Saulcy-sur-Meurthe : nécropole nationale
  114. Nécropole Nationale Française de Saulcy-sur-Meurthe
  115. « Le site de L'Inconnu de Saulcy »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  116. Le patrimoine de la commune
  117. « Maisons et fermes », notice no IA88000308, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  118. « Ferme 26 rue des Ecoliers », notice no IA88000309, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  119. La ferme pilote de Saulcy-sur-Meurthe
  120. L'Armorial des Villes et des Villages de France

Bibliographie

  • Karl Albrecht (1846-1902), Rappoltsteinisches Urkundenbuch 759-1500, Tome 1, sur les débuts de la seigneurie de Rappolstein et les fonds d'archives de Ribeauvillé, de l'ouvrage ressource Quellen zur Geschichte der ehemaligen Herrschaft Rappoltstein im Elsass, en 5 volumes, Eglinsdœrfer et Waldmeyer (Colmar), 1891, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M38217-1
  • Paul Boudet, Le chapitre de Saint-Dié des origines au seizième siècle, thèse soutenue le 28 janvier 1914 à l'école nationale des chartes, en particulier 2e partie, page 137. Elle a été publiée in extenso par les Annales de la Société d'émulation des Vosges en 1922 et 1923, mais aussi, après rétribution de droits d'auteur, par le bulletin de Société philomatique vosgienne en 1915.
  • Sylviane Cousin, Claude Royer, François Sigaut, introduction de Jean Cuisenier, Le guide du patrimoine rural : 400 musées et collections d'agriculture, Besançon, Les guides de la manufacture, , 382 p. (ISBN 2-7377-0237-2)
    400 musées, écomusées, collections d’agriculture présentés par l’association française des musées d’agriculture : Deuxième édition revue et actualisée. Ouvrage publié avec le concours de la Direction des Musées de France (D.M.F.) : 13. Lorraine, pp. 215 à 228. La ferme musée Le Moho de Soyotte à Saulcy-sur-Meurthe ; Premier prix du concours de l'année du patrimoine pour la Lorraine en 1980, p. 227
    . Notez que la ferme de la Soyotte, dite "Lè moho" en patois, achetée et aménagée par Jean Bernard, se situe précisément au faing de Sainte-Marguerite.
  • Pierre Estivandier, Saulcy sur Meurthe et le Val de Galilée, Imprimerie Loos, Saint-Dié, 1974, 120 p. (écrit littéraire, humeurs et digressions fantaisistes associées pêle-mêle avec quelques descriptions économiques, ethnologiques et historiques.
  • Georges Flayeux (1868-1906) dit "Abbé Flayeux", La vallée de la Meurthe, format in octo, Imprimerie Cuny, Saint-Dié, 1905, 219 p. (aspect légendaire)
  • Abbé Adrien Fresse (curé de Saulcy), "États des biens et revenus des cures du Val de Saint-Dié en 1565", Bulletin de la société philomatique vosgienne, 60e année, 1934, Impression par les établissements C. Cuny, Saint-Dié, en 1935, en particulier article p. 117-133 et septième partie Saulcy, p.126-127.
  • Henri Lepage et Charles Charton, « entrée Saulcy (sic) », dans Le département des Vosges, Statistiques administratives des hameaux et villages des Vosges, .
  • Léon Louis, Paul Chevreux, Le Département des Vosges, description, histoire, statistique, en particulier Dictionnaire historique et statistique des communes, hameaux, écarts etc. tome VI et VII, Épinal, 1889. Entrée "Saulcy-sur-Meurthe" (Tome VII) et ses (anciens) hameaux ou écarts, Anozel, Aubripaire, (Le) Chesnois, Claingoutte, Le Moncel, Le Paire etc.
  • Pierre Moinaux, L’École dans la région de Saint-Dié, Aspects vosgiens de l’épopée scolaire au dix-neuvième siècle, publié sous les auspices de la Société philomatique vosgienne, Édition Gérard Louis, Écri, Impression à Héricourt, 1992, 150 pages ; nombreuses illustrations sous forme de cartes postales des écoles des cantons de Saint-Dié, Raon-l’Étape, Senones, Fraize, Corcieux, Provenchères, Saales, Schirmeck. En particulier, la page 108, Saulcy-sur-Meurthe et les écoles des Cours après 1902.
  • Albert Ohl des Marais, Histoire chronologique de la ville et du val de Saint-Dié, Édition culture et civilisation (réédition imprimerie Loos, 1947), Bruxelles, 1979, 384 pages.

Autres documents

  • Reportage photographique, sur imagesdefense.gouv.fr/ :
Le château bombardé le 29 août 1914,
Le château. La salle à manger,
Une chambre du château dévastée.

Autres liens

Articles connexes

Liens externes

Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/


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