Sanche Ier (roi de Portugal)

Sanche Ier

Sanche Ier de Portugal, enluminure du XVIe siècle issue de la Généalogie des rois de Portugal.
Titre
Roi de Portugal

(26 ans, 3 mois et 20 jours)
Prédécesseur Alphonse Ier de Portugal
Successeur Alphonse II de Portugal
Biographie
Dynastie Dynastie de Bourgogne
Date de naissance
Lieu de naissance Coimbra
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Coimbra
Père Alphonse Ier de Portugal
Mère Mathilde de Savoie
Conjoint Douce d'Aragon
Enfants Thérèse de Portugal
Infante Sancha
Constance de Portugal
Alphonse II de Portugal
Pierre de Portugal
Ferrand de Flandre
Infante Blanche
Bérengère de Portugal
Mafalda de Portugal
Héritier Alphonse II de Portugal

Rois de Portugal

Sanche Ier, dit «le Laboureur», «le Fondateur», «le Colonisateur» ou «le Populaire», deuxième roi de Portugal, est né le [1] et mort le [2],[3] à Coimbra. Il utilise également le titre de «roi de Silves» de 1189 jusqu'à ce qu'il perde ce territoire au profit de l'Empire almohade en 1191 [4].

Biographie

Jeunesse

Sanche est le fils d'Alphonse Ier de Portugal et de Mathilde de Savoie. Il est baptisé sous le nom de Martin (Martinho) car il est né le jour de fête de saint Martin de Tours [5],[6].

Le 15 août 1170, Sanche est armé chevalier par son père et devient son bras droit aussi bien du point de vue militaire qu'administratif [7].

Depuis la bataille d'Ourique en 1139, l'indépendance du Portugal n'est toujours pas fermement établie. Les rois de León ainsi que de Castille tentent de réannexer le pays et l'Église catholique ne soutient pas la souveraineté portugaise. Face à cela, Alphonse Ier cherche des alliés dans la Péninsule Ibérique. En 1174, un accord est scellé avec les aragonais par le mariage de Sanche, qui est alors prince héritier, avec l'infante Douce d'Aragon, sœur cadette du roi Alphonse II d'Aragon. Le royaume d'Aragon, ennemi traditionnel de la Castille, est ainsi le premier état ibérique à reconnaître pleinement l'indépendance du Portugal [8],[9].

Règne

À la mort d'Alphonse Ier, Sanche succède à son père en devenant le deuxième roi de Portugal et est couronné à l'âge de 31 ans, le 9 décembre 1185 [10].

En 1189, avec l'aide des croisés, Sanche Ier conquiert la ville de Silves dont il renforce les fortifications ainsi que son château. Il s'agit d'un important centre administratif et économique du sud qui compte 20 000 habitants [11]. Neuf autres châteaux passent aux mains des Portugais après la chute de Silves : Lagos, Alvor, Portimão, Monchique, Tavira, Lagoa, São Bartolomeu de Messines, Paderne et Carphanabel [12],[13]. Il y a également les prises de Cap Saint-Vincent ou de Sagres [14] ainsi que d'Albufeira, dont le gouverneur préfère se rendre aux Portugais par crainte des croisés [12].

La possession portugaise de Silves est défendue victorieusement face à la contre-attaque musulmane de 1190. Cependant, au cours d'une nouvelle offensive en 1191, les Almohades capturent Alcácer do Sal [15],[16],[17] et réussissent à reprendre Silves [18]. Face aux musulmans, Sanche Ier perd également Alvor ainsi que ses autres conquêtes du sud mais conserve l'importante forteresse d'Évora [19],[20]. Les hostilités prennent fin suite à la signature d'une trêve de cinq ans avec le calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur [21],[22].

De 1197 à 1199, le Portugal attaque la frontière de la Galice avec l'occupation de Tuy et de Pontevedra [23].

Sanche Ier travaille beaucoup à l'organisation politique, administrative et économique de son royaume. Il fonde diverses villes (comme Guarda en 1199) [24] et peuple les endroits retirés du royaume par des émigrants de Flandre ainsi que de Bourgogne [25].

Ce roi est aussi connu pour son goût des arts, de la littérature et notamment de la poésie [26]. Il meurt à Coïmbra en 1211 et est enterré au Monastère de la Sainte-Croix de Coïmbre.

Descendance

En 1174, Sanche épouse Douce d'Aragon, fille de Pétronille d'Aragon et de Raymond-Bérenger IV, comte de Barcelone. Le couple a plusieurs enfants dont [27] :

Le roi a également plusieurs enfants illégitimes:

Avec Maria Aires de Fornelos [36],[37]:

  • Martin Sanches de Portugal, comte de Trastamara, il prend le parti du roi de Castille contre son demi-frère et meurt sans postérité en 1175 [38],[37] ;
  • Urraque Sanches [30],[39],[40].

Avec María Pais de Ribeira (a Ribeirinha) [41],[42]:

  • Rodrigo Sanches † près de Porto en 1245 [40],[43];
  • Gil Sanches († 1236) [40],[44];
  • Nuno Sanches [45];
  • Maior Sanches [46];
  • Thérèse Sanches, mariée avec Afonso Teles de Menezes de Albuquerque [40];
  • Constance Sanches († 1269) [47].

Avec Maria Moniz de Ribeira [48]:

Titre complet

Roi de Portugal et de Silves par la grâce de dieu

Ascendance

Notes et références

  1. Caetano de Souza 1735, p. 79.
  2. Carvalho Correia 2008, p. 179.
  3. Caetano de Souza 1735, p. 84.
  4. Álvarez Palenzuela 2013, p. 66.
  5. Mattoso 2014, p. 226.
  6. Rodrigues Oliveira 2010, p. 71.
  7. Mattoso 2014, p. 363.
  8. Mattoso 2014, p. 290 et 334.
  9. Rodrigues Oliveira 2010, p. 83.
  10. Caetano de Souza 1735, p. 80.
  11. Caetano de Souza 1735, p. 82.
  12. Loud 2010, p. 205.
  13. David 1939, p. 636.
  14. David 1939, p. 633 n333.
  15. Muhammad Abdullah Enan, p. 186-187
  16. Hugh Kennedy, p. 243
  17. S. Lay, p. 159
  18. Caetano de Souza 1735, p. 83.
  19. Lay 2009, p. 159–160.
  20. Barroca 2006, p. 980.
  21. Makki 1994, p. 73–74.
  22. Slaughter 1968, p. 43.
  23. (es) Humberto Baquero Moreno, Historia Hispanica - Sancho I de Portugal (lire en ligne)
  24. David Evans, Portugal, New Holland Publishers, , 195 (ISBN 9781860111266, lire en ligne)
  25. Caetano de Souza 1735, p. 80–81.
  26. (pt) José Hermano Saraiva, Memórias de El-Rei D. Sancho, Videofono para a RTP, (lire en ligne)
  27. Cahiers de l'Histoire n°12, novembre 1961, « Souverains et Gouvernements du Portugal » p. 42-43.
  28. Morte en odeur de sainteté au monastère de Lorvão dont sa sœur est abbesse, elle est proclamée Bienheureuse par le Pape Clément III en 1705.
  29. Mattoso 2014, p. 334.
  30. Rodrigues Oliveira 2010, p. 84.
  31. Rodrigues Oliveira 2010, p. 84 and 89.
  32. Caetano de Souza 1735, p. 88–89.
  33. Rodrigues Oliveira 2010, p. 85.
  34. Rodrigues Oliveira 2010, p. 85 and 92.
  35. Rodrigues Oliveira 2010, p. 85 and 93.
  36. Carvalho Correia 2008, p. 180.
  37. Rodrigues Oliveira 2010, p. 94.
  38. Carvalho Correia 2008, p. 178,180-182.
  39. Carvalho Correia 2008, p. 180–182.
  40. Sotto Mayor Pizarro 1997, p. 166.
  41. Carvalho Correia 2008, p. 187.
  42. Rodrigues Oliveira 2010, p. 44.
  43. Sotto Mayor Pizarro 1987, p. 223–224.
  44. Sotto Mayor Pizarro 1987, p. 223.
  45. Sotto Mayor Pizarro 1987, p. 224.
  46. Sotto Mayor Pizarro 1987, p. 224–225.
  47. Sotto Mayor Pizarro 1987, p. 225.
  48. Sotto Mayor Pizarro 1987, p. 168 and 261.
  49. Sotto Mayor Pizarro 1987, p. 168.

Liens externes

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