Riki Wilchins

Riki Wilchins
Biographie
Naissance
Nationalité
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Activités

Riki Anne Wilchins, née en 1952, est une militante LGBT+, écrivaine et chercheuse américaine, spécialiste de la transidentité. Elle a cofondé le groupe d'action Transsexual Menace en 1993, et la Gender Public Advocacy Coalition (GenderPAC) en 1995.

En anglais, Riki Anne Wilchins utilise le pronom neutre s/he.

Biographie

Riki Wilchins grandit dans le Connecticut, dans une famille hostile aux identités de genre queer[1]. Elle fait ses études à l'université de Cleveland, et est diplôme en psychologie et en communication en 1980. La même année, elle transitionne[1].

En 1981, Riki Wilchins déménage à New York. Elle y travaille comme consultante en informatique à Wall Street et suit une formation en psychologie clinique[1].

Dans les années 1990, Riki Wilchins fait partie des chercheurs à l'initiative des transgender studies, avec Sandy Stone, Leslie Feinberg, Kate Bornstein et Sam Bourcier[2]. En parallèle, elle fonde plusieurs collectifs militants pour les droits LGBT+.

En 2001, Riki Wilchins déclare souhaiter être désignée en anglais par le pronom neutre s/he[3].

Engagement militant

Transsexual Menace

En 1994, suite à ses propres expériences de transphobie et à la non inclusion du terme « trangender » dans le nom de la 25e marche des fiertés de New York[4], Riki Wilchins cofonde avec Denise Norris le groupe d'action Transsexual Menace[5]. Le groupe s'implante dans plus de quarante états des États-Unis, et organise notamment des veillées pour les victimes de meurtres transphobes[5].

Dans une newsletter de Transsexual Menace intitulée « In Your Face », publiée en 1995, Riki Wilchins est une des premières personnes à utiliser le terme gender queer pour désigner une identité de genre[6].

En 1995, le documentaire de Rosa Von Praunheim, Transsexual Menace, relate les activités du groupe éponyme[7]. Il est diffusé par Arte en 1996[7].

Camp Trans (1995-2015)

En 1995, Riki Wilchins cofonde Camp Trans, en réponse à l'exclusion de Nancy Jean Burkholder du Michigan Womyn’s Music Festival. Cet événement à visée pédagogique est mis en place tous les ans aux abords de la route du festival, jusqu'à la dernière édition du festival en 2015[5]. Son but était de s'opposer aux politiques discriminatoires du festival. Bien qu'il n'ait pas abouti à un changement de politique, il a permis d'attirer l'attention du public sur les problématiques rencontrées par les personnes trans[5].

Gender Public Advocacy Coalition (1995-2009)

En 1995, Riki Wilchins fonde également la Gender Public Advocacy Coalition (GenderPAC), une organisation nationale militant pour les droits LGBT+[5]. La Gender Public Advocacy Coalition œuvre principalement contre les discriminations au travail, les crimes de haine, la psychiatrisation des personnes LGBT+, et pour davantage de visibilité[5]. Son action se concentre surtout sur les droits des personnes trans[5].

Riki Wilchins prône, au sein de la GenderPAC, pour une lutte plus large vers l'égalité des genres, incluant toutes les personnes ayant subi des discriminations et/ou violences à cause de leur identité ou expression de genre[8]. Cette politique crée une dissession avec les autres leaders de la GenderPAC, et aboutit à sa dissoute en 2009[9].

En 2009, dans le prolongement de GenderPAC, Riki Wichins fonde TrueChild.

Carrière universitaire

En 1997, Riki Wilchins publie Read My Lips: Sexual Subversion & the End of Gender, un ouvrage pédagogique qui mélange théorie queer et expériences personnelles[9]. Cet ouvrage a eu un impact majeur dans le champ scientifique qui étudie la transidentité[10]. Il se compose à la fois de recommandations à adopter pour une meilleure intégration des personnes trans, d'anecdotes personnelles et données historiques[9]. Il évoque également les normes sociales qui encadrent l'érotisme[11].

En 2001, Riki Wilchins organise la première National Conference on Gender[12].

En 2002, Riki Wilchins co-édite l'anthologie GenderQueer: Voices from beyond the Sexual Binary avec Joann Nestle et Clare Howell, comprenant notamment un article de la militante Sylvia Rivera[13] et une trentaine de textes abordant la non-binarité[9].

En 2004, Riki Wilchins publie Queer Theory, Gender Theory: An Instant Primer, un essai de vulgarisation scientifique visant à rendre accessible les études queers aux jeunes LGBT+[9].

Bibliographie

  • (en) Charlie McNabb, Nonbinary Gender Identities: History, Culture, Resources, Rowman & Littlefield Publishers, , 304 p. (ISBN 9781442275522)
  • (en) Abbie E. Goldberg et Genny Beemyn, The SAGE Encyclopedia of Trans Studies, SAGE Publications, , 1040 p. (ISBN 9781544393841)

Références

  1. McNabb 2017, p. 81
  2. Emmanuel Beaubatie, « Des savoirs confisqués : La connaissance trans’ à l’épreuve de la précarité », Revue du Crieur, vol. 1, no 22,‎ , p. 36-45 (DOI 10.3917/crieu.022.0036)
  3. (en) John Cloud, « Community Activism: Helping Men, Women, Etc. », Time,‎ (lire en ligne)
  4. Goldberg et Beemyn 2021, p. 857-859
  5. McNabb 2017, p. 83
  6. (en) Alison Ash Fogarty et Lily Zheng, Gender Ambiguity in the Workplace: Transgender and Gender-Diverse Discrimination, , 192 p. (ISBN 9781440863233), p. 14
  7. Karine Espineira, « Le mouvement trans : un mouvement social communautaire ? », Chimères, vol. 3, no 87,‎ , p. 85-94 (DOI 10.3917/chime.087.0085)
  8. Goldberg et Beemyn 2021, p. 340-341
  9. McNabb 2017, p. 84
  10. Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas, « Pour aller plus loin », dans Transidentités et transitude se défaire des idées reçues, Paris, Le Cavalier Bleu, , 184 p. (ISBN 9791031804927), p. 179-183
  11. Loïc Jacquet, « La réinvention de la sexualité chez les intersexes », Nouvelles Questions Féministes, vol. 27, no 1,‎ 49-60, p. 2008 (DOI 10.3917/nqf.271.0049)
  12. (en) « Riki Wilchins », Out, vol. 10, no 6,‎ , p. 85 (ISSN 1062-7928)
  13. Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas, « Les trans n’ont rien à voir et à faire avec la Pride », dans Transidentités et transitude se défaire des idées reçues, Paris, Le Cavalier Bleu, , 184 p. (ISBN 9791031804927), p. 131-137

Liens externes

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