Renault Scénic I

Le Renault Scénic I, (Projet J64), appelé à sa première phase Mégane Scénic, est la première génération de monospace compact du constructeur automobile français Renault. Il est commercialisé en Europe du 24 septembre 1996 au 6 juin 2003, et sa carrière en Amérique latine s'est poursuivie jusqu'en juillet 2010.

Bien que précédé sur le segment par les FIAT 600 Multipla (1956) et Mitsubishi RVR (1991), le Scénic est le premier monospace compact à connaître un si énorme succès en Europe.

Malgré des prix plus élevés que la berline, le succès est immédiat et dépasse les prévisions du constructeur, qui est obligé d'augmenter sa capacité de production. Le Mégane Scénic permet à Renault de se sortir d'une période de grave crise financière. Nommée Voiture européenne de l'année 1997, le Scénic I a été vendu à plus de 2 millions d'exemplaires^[2].

Bien que devancée par la FIAT 600 Multipla (1956), le Mitsubishi Space Wagon (1983) et le Space Runner (1991), le Renault Mégane Scénic est, par le succès immédiat et impressionnant qu'il rencontre, considéré, en Europe, comme le premier véhicule de la catégorie des monospaces compacts. Il est nettement plus petit que son grand-frère, le Renault Espace, à l'origine du concept de monospace chez Renault.

En 1991, le Renault Mégane Scénic est dévoilé sous la forme d'un concept car, le Renault S.C.E.N.I.C. (Safety Concept Embodied in a New Innovative Car), présenté au salon automobile de Francfort dont le design est censé évoquer une « invitation au voyage »^[3],[4]. Désigné comme l'automobile familiale du XXI^e siècle, une voiture « pour la vie et à vivre », il présente de nombreuses innovations technologiques reprises plus tard par des modèles Renault de série : utilisation optimisée de matières recyclables, ABS couplé à une transmission automatique, etc^[3].

• Renault S.C.E.N.I.C.
• Renault S.C.E.N.I.C. (vue arrière)
• Renault S.C.E.N.I.C. (intérieur)

Lancé en 1996, le modèle de série s'appelle Renault Mégane Scénic et dérivé comme son nom l'indique de la Renault Mégane 1^re génération. Du concept car, il conserve la philosophie et les sièges arrière indépendants, mais pas les portes latérales coulissantes.

Le véhicule connait un succès d'une ampleur que Renault n'avait pas anticipé, puisque 1 800 unités sont fabriquées par jour alors que les prévisions initiales étaient de 300 véhicules quotidiens^[5].

Apparu en 1996 avec un design « bonhomme » tout en rondeur, le Mégane Scénic est restylé en 1999 afin de lui donner un aspect plus moderne, grâce notamment à une calandre modifiée et de nouvelles optiques^[6]. Il est alors rebaptisé simplement Renault Scénic.

Conçu dans l'optique de séduire les familles, l'habitabilité du Mégane Scénic I est indéniablement son point fort. Les trois places arrière sont indépendantes et offrent à ses occupants des tablettes repas au dos des sièges avant ainsi que des rangements sous le plancher^[6].

Le coffre du Mégane Scénic est particulièrement bien conçu grâce à un espace cubique et volumineux. Néanmoins, le Mégane Scénic est un monospace compact et non un monospace si bien que ce volume est inférieur à celui du Renault Espace ou des Citroën Evasion - FIAT Ulysse I - Lancia Zêta - Peugeot 806^[6].

Reposant sur la plate-forme technique de la Mégane berline apparue un an auparavant, il en reprend également de nombreux éléments stylistiques. Le châssis, les boites de vitesses JB et les « moteurs F » sont donc dérivés des Renault 9 et Renault 11.

Malgré une longueur de 4,17 m, le Mégane Scénic évolue avec aisance et maniabilité dans un milieu urbain et ne ménage pas le confort de ses occupants grâce à des suspensions souples. En revanche, ce dernier point se révèle être un défaut en cas d'utilisation routière. S'affaissant trop et trop rapidement sur ses appuis, le Scénic engendre un important roulis de la caisse^[6].

En 2000, Renault présente une version Scénic destinée à se mouvoir sur tous chemins : le Scénic RX4. Il permet aux familles de s'aventurer hors des routes goudronnées sans prendre trop de risques grâce à une garde au sol surélevée et des pneus prévus pour un usage mixte goudron/terre. N'étant pas un 4 × 4 à proprement parler, ses capacités de franchissement sont tout de même très limitées. Il est commercialisé en avril 2000 en 2.0 16V, puis en dCi à partir de septembre 2000.

Les modifications apportées n'ont concerné que l'extérieur. Le Scénic RX4 est rehaussé de 12 cm et dispose de petits pare-buffles. Les ailes sont quant à elles élargies et de grandes protections latérales en matériaux composites font leur apparition. À l’arrière, il abandonne le hayon pour une demi-porte à charnières et une lunette arrière ouvrante. La roue de secours est arrimée sur ce hayon. Sur la version Pack, elle est protégée par un cache-roue^[7].

Côté mécanique, Renault fait appel au spécialiste autrichien des transmissions 4x4, Steyr-Puch, pour développer un système à quatre roues motrices adapté au Scénic^[8]. La suspension avant est renforcée. Le train arrière à barres de torsions est remplacé par des bras à ressorts et des amortisseurs, fixés sur un berceau galvanisé logé à la place de l'habituelle roue de secours. Ce berceau accueille également les composants spécifiques au RX4 tels que le visco-coupleur pour la transmission intégrale^[7]. Le Renault Scénic RX4 est dévoilé en mars 2000. L’habitacle est quasiment identique au Scénic classique. La presse spécialisée critique son manque de puissance et son peu d'aptitude au tout-terrain. En fait, le Scénic RX4 est davantage un simple tout-chemin qu’un tout-terrain mais dispose d'une bonne traction pour rouler sur les routes enneigées, ce que peut demander un père de famille s'il réside en montagne.

Le Scénic RX4 n'a vraiment pas connu le succès escompté et sa production est arrêtée en décembre 2003 après avoir conquis à peine 40 000 clients. Les ventes avaient pourtant bien débuté. En 2001, il est même le 4x4 le plus vendu sur le marché français^[8] mais très rapidement, les ventes déclinent. Après l’échec cuisant des Vel Satis et Avantime et les gros déboires mécaniques des nouvelles Laguna et Espace, le non renouvellement du Scénic RX4 a certainement été la solution de raison pour reconquérir une clientèle en quête de qualité et de fiabilité. Cette mauvaise situation a poussé Renault à ne pas renouveler l'expérience RX4 sur le Scénic II^[9]. Seul un faux-baroudeur Scénic Conquest, à deux roues motrices, sera proposé sur la deuxième génération.

Grâce à la généralisation des mécaniques à 16 soupapes entamée par Renault, les performances des moteurs de la Mégane Scénic I, tout comme leur souplesse, se voient améliorées. Le moteur essence 1.6 L 16V de 110 ch brille ainsi par sa polyvalence tandis que les versions 1.8 L de 120 ch et 2.0 L de 140 ch assurent le haut de gamme^[6].

Le moteur Diesel 1.9 L dCi 105 à injection directe common rail, nouveau dans la gamme Renault, perd en revanche en performances et en sobriété face à son prédécesseur, le moteur dTi de 100 ch^[6].

Les Renault Scénic I J64 et RX4 ont été fabriqués dans l'usine de Douai à 2 068 482 exemplaires entre 1995 et 2003.

En 2004, le jeune constructeur iranien Kish Khodro, fondé en 1998, lance la Veek^[10],[11], un Scénic à l'avant retravaillé : phares plus grands et placés plus bas, capot plus plongeant et doté d'un moteur de 1 598 cm³, le K7M. En 2005, la voiture est rebaptisée Sinad Veek^[12]. Le nombre d'exemplaires fabriqués est inconnu, il ne devrait pas dépasser quelques dizaines d'exemplaires. Le constructeur Kish Khodro a fabriqué, au total, 200 véhicules Sinad, Sinad Coupé et Scenic en 2000, 238 en 2001 et 300 en 2002^[13] mais n'en a produit que 100 en 2003^[14].

Le Scénic I a été fabriqué au Brésil de novembre 1998 à juillet 2010 dans la nouvelle usine Ayrton Senna de Curitiba de São José dos Pinhais pas encore inaugurée^{[15],[16],[17]}. La version brésilienne, commercialisée en mars 1999, a d'abord été équipée du moteur 2 litres 8V développant 115 ch avant de voir apparaître la version RT équipée du 1,6 litres développant 110 ch en 1999.

En 2000, Renault lance la version baroudeuse RX4, doté de baguettes latérales caoutchoutées, de plastiques noirs sur les pare-chocs et les ailes, et d’une roue de secours à l’arrière, exactement comme le FIAT Idea Adventure^[18].

À partir de 2006, Renault propose une version avec quelques attributs stylistiques de SUV, le Scénic Sportway^[19]. Il n'est pas affilié au Scénic RX4 européen.

Le Scénic était le dernier membre de la famille Mégane I encore commercialisé dans les pays du Mercosur, après l'arrêt de l'assemblage, en 2009, des berlines en Argentine, à Córdoba. Le Scénic n'a pas eu de remplaçant ce qui a permis d'augmenter légèrement le volume de production des Nissan Livina et Grand Livina, modèles exclusifs au marché brésilien. Au total, en 12 ans de production, Renault n'a vendu que 142 500 exemplaires au Brésil entre modèles importés et fabriqués localement^[20],[21].

600 exemplaires du Scénic I phase 2 ont été assemblés en kits CKD provenant de l'usine de Douai, à partir du mois de décembre 2000 jusqu'à mi-2004 dans l'usine Nissan de Cuernavaca au Mexique. Il s'agissait alors de la toute première opération de production croisée entre les deux marques de l'alliance Renault-Nissan nouvellement créée^[34]. Les exemplaires suivants ont été directement importés de France. En 2005, la deuxième génération Scenic 2 a également été importée au Mexique pendant une très courte période^[35].

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