René Sturel

René Sturel
Biographie
Naissance
Décès
(à 29 ans)
Châtelet
Sépulture
Cimetière de la Belle-Motte (d)
Nom de naissance
René Jules Eugène Sturel
Nationalité
Formation
Activités
Parentèle
Jean Gascogne (d) (beau-père)
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Signature

René Sturel, né le dans le 10e arrondissement de Paris et mort pour la France à Châtelet en Belgique le , est un professeur de littérature français du XXe siècle. Son nom est inscrit au Panthéon parmi les 560 écrivains morts au combat pendant la Première Guerre mondiale.

Biographie

René Jules Eugène Sturel, né le [1] au no 93 de la rue de Maubeuge à Paris, est le fils d'Edmond Claude Justin Sturel (1838-1913), caissier et de Hélène Joséphine Sturel (1853-1931), tous deux originaires de Thionville[2].

Après avoir été élève au collège Rocroy-Saint-Léon[3], il achève ses études secondaires au lycée Condorcet, il les poursuit à la Sorbonne où il obtient la licence ès lettres en 1905[4]. Il fait son service militaire au 54e régiment d'infanterie d'octobre 1905 à septembre 1906. Envoyé dans la disponibilité, il est nommé sergent en 1907 et promu sous-lieutenant de réserve en 1910[5].

Après le service militaire, il obtient le diplôme d'études supérieures en 1907 avec un mémoire intitulé Jacques Amyot, traducteur des Vies parallèles de Plutarque. Celui-ci est publié en 1908 dans la collection de la Bibliothèque littéraire de la Renaissance et lui vaut un prix de l'Académie des inscriptions et belles-lettres l'année suivante[4]. Il est également auditeur à l'École pratique des hautes études et suit les conférence de paléographie latine d'Émile Chatelain et de l'historien de la littérature du XVIe siècle Abel Lefranc[6].

Il réussit le concours de l'agrégation en lettres en 1909 et devient professeur de seconde au lycée de Saint-Étienne (1909-1910).

Le 19 octobre 1910, il épouse Marguerite Marie Josèphe Ratoin (1888-) à la mairie du 7e arrondissement de Paris, avec pour témoins René Pichon et Émile Picot[7],[8] et prend un congés de 1910 à 1912 pour préparer une thèse de doctorat à la Sorbonne consacrée à l'influence de l'hellénisme en France au début du XVIe siècle. Il fait de nombreuses publications à partir de ses recherches et s'éloigne de son objectif avec la rédaction d'une étude sur Bandello en France au XVIe siècle[9].

En 1912, il reprend ses fonctions de professeur au lycée de Beauvais, puis au lycée du Havre en 1913[1] et entreprend un travail sur la « méthode d'enseignement du latin »[10].

À la mobilisation, il est affecté comme sous-lieutenant à la tête de la 2e section de la 5e compagnie du 36e régiment d'infanterie à Caen[11]. Le , son régiment participe à la bataille de Charleroi à Châtelet. Sa section doit couvrir la retraite du bataillon sur la Sambre avec la section de mitrailleuses. Resté avec quelques hommes pour ralentir l'ennemi, René Sturel est porté disparu[12],[13]. Ce n'est que six mois plus tard qu'une liste avec les noms des officiers tués à Châtelet est communiquée par l'armée allemande, parmi lesquels figure son nom[14],[15]. Après la guerre, il est inhumé au cimetière militaire français de la Belle-Motte à Aiseau (tombe 538)[16].

La citation qui accompagne sa distinction à l'ordre de la Légion d'honneur en précise les circonstances : « excellent officier, d'une attitude remarquable au feu. Chargé de soutenir une section de mitrailleuses, a continué à tenir tête à l'ennemi qui le débordait de tous côtés jusqu'à ce qu'il ait été mortellement frappé (janvier 1915), au Châtelet ».

Œuvres principales

Distinctions

Hommages

Bibliographie

  • Gustave Lanson, « René Sturel », Bulletin des écrivains de 1914-1915, no 6,‎ , p. 1-2 (lire en ligne)
  • Henri Hauvette, « Nos deuils - René Sturel », Bulletin italien,‎ , p. 46-50 (lire en ligne)
  • Abel Lefranc, « René Sturel », Revue du seizième siècle, vol. III,‎ , p. 101-105 (lire en ligne)
  • Gustave Lanson, Anthologie des Écrivains Morts à la Guerre - 1914-1918, t. 2, Amiens, Edgar Malfère, coll. « Bibliothèque du Hérisson », , « René Sturel (1885-1914) », p. 633-642

Références

  1. Lanson 1924, p. 633.
  2. « Paris - 1885 - Naissances - 10e arrondissement - V4E 6279 - acte n° 1864 », sur archives.paris.fr, p. 19
  3. « Rocroy-anciens.org », sur www.rocroy-anciens.org
  4. Hauvette 1915, p. 47.
  5. « Paris - Sturel, René Jules Eugène - matricule n° 285 - D4R1 1292 », sur archives.paris.fr
  6. « Annuaire / École pratique des hautes études, Section des sciences historiques et philologiques », sur Gallica, , p. 80
  7. « L'Écho de Paris », sur Retrpnews, , p. 4
  8. « Paris - 1910 - Mariages - 7e arrondissement - 7M 180 - acte n° 852 », sur archives.paris.fr
  9. Hauvette 1915, p. 48.
  10. Lefranc 1915, p. 103.
  11. « 36e régiment d'infanterie : J.M.O. - 26 N 612/1 - 5 août 1914-6 janvier 1915 », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, p. 2
  12. « Le Havre - Décès - 4 E 20023 - Transcriptions 1918 - acte n° 2110 », sur Archives de la Seine-Maritime, p. 152
  13. « René Jules Eugène STUREL - Mort pour la France », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  14. Lanson 1924, p. 635.
  15. « L'Intransigeant », sur Gallica, , p. 3
  16. « Base des sépultures de Guerre - René Jules Eugène STUREL », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  17. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 8641
  18. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 5057
  19. « René STUREL | Académie française », sur www.academie-francaise.fr
  20. « La Pensée française », sur Gallica, , p. 2
  21. « STUREL René Jules Eugène 1914-1918 », sur www.memorialgenweb.org
  22. Jean Plattard, L'adolescence de Rabelais en Poitou, Paris, Les Belles-Lettres, (lire en ligne)

Liens externes

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