René Brecheisen
| Naissance | |
|---|---|
| Décès |
(à 40 ans) Siegburg |
| Nationalité | |
| Activité |
| Membre de | |
|---|---|
| Conflit | |
| Lieux de détention |
Camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck (- |
| Distinction | |
| Archives conservées par |
René Brecheisen, né le à Strasbourg et mort le à Seigburg, est un résistant français, en Alsace annexée de fait, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est un des fondateurs d'un réseau de passeurs auquel on attribue 600 évasions.
Biographie
René Brecheisen est propriétaire du restaurant Coq de Bruyère, situé à l'angle de l'avenue de la Forêt-Noire et du boulevard de la Marne à Strasbourg[1].
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, début septembre 1939, il se réfugie à Senones sa femme et leurs quatre enfants. Après l'armistice du 22 juin 1940 et l'annexion de fait de l'Alsace, il choisit de regagner Strasbourg en juillet, mais son restaurant est occupé par des officiers allemands jusqu'en [1].
Une fois son établissement libéré, René Brecheisen renoue progressivement avec sa clientèle habituelle du quartier. Avec deux de ses amis, Charles Strohl et Joseph Deiber, il s'engage dans la Résistance. Le restaurant Zum Auerhahn (« Coq de Bruyère ») devient rapidement un point de rassemblement clandestin. René Brecheisen se spécialise dans l'assistance aux prisonniers de guerre (PG) évadés. Son épouse, Alice, accueille les fugitifs dans le restaurant et leur offre l'hébergement. Quand l'espace manque, ils sont dirigés vers Charles Strohl ou vers Eugénie Stich, sage-femme qui habite rue de l'Observatoire dans le même quartier. Joseph Deiber s'occupe particulièrement du ravitaillement en vivres, en habits et en fausses cartes d'identité. Il s'entoure d'une équipe de pourvoyeurs efficaces[1].
Une fois équipés, les évadés reprennent leur périple, accompagnés par deux passeurs : Léon Mettler et Albert Ott. Les itinéraires d'évasion empruntent principalement la vallée de Munster et le massif du Tanet, ou passent, en hiver, par Landange, près de Lorquin ainsi que par la vallée de la Bruche. Ces mêmes voies sont utilisées par les membres du groupe Équipe Pur Sang avec lequel des contacts sont pris[1].
En , à la suite d'une dénonciation, la filière est démantelée. René Brecheisen est arrêté dans son restaurant le . Après une première détention à Strasbourg, il est transféré au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck le , puis ramené dans sa ville natale le . Le Volksgerichtshof (« tribunal du peuple ») le juge les 6 et à Strasbourg. Il est condamné à dix ans de prison pour avoir aidé l'évasion de prisonniers de guerre et de jeunes Alsaciens réfractaires. Il est attribué 600 évasions à son réseau de passeurs[1],[2].
René Brecheisen est déporté le à Ludwigsburg, puis transféré à Siegburg le . Il meurt en déportation le , laissant derrière lui une veuve et six enfants. Un office religieux commémoratif est célébré en son honneur le à l'église protestante Saint-Guillaume de Strasbourg[1].
Alice Brecheisen, qui soutient les activités clandestines de son mari, est arrêtée par les Allemands le . Emprisonnée au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck, elle est relâchée dès le , les preuves contre elle étant insuffisantes[1].
Distinctions
- Médaille de la Résistance française par décret du [3].
Notes et références
- Éric Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens et Christophe Clavel, La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, coll. « Histoire en mémoire 1939-1945 », (ISBN 978-2-915742-32-9)
- ↑ « Les arrivées au SL Schirmeck, de janvier à juillet 1942, de personnes arrêtées en zone annexée (II.7.) », sur www.bddm.org (consulté le )
- ↑ Base des médaillés de la résistance, « Brecheisen René », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « René Brecheisen », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). DVD pédagogique.
- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « La filière d'évasion Brecheisen - Deiber - Strohl », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). DVD pédagogique..
- Auguste Gerhards, « Brecheisen René », dans Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN 9782749120676, lire en ligne).
- Jean-Claude Richez (dir.), Léon Strauss (dir.) et Hélène Bigot (dir.), Résistantes et résistants strasbourgeois, Strasbourg, Editions de Bonne Heure, , 226 p. (ISBN 978-2-493781-33-8, ISSN 2970-0108), p. 37,44,80,94,100,108,127,137,145,163,211.
- L'Alsace Libérée, 173, Vendredi 27 juillet 1945, quotidien, « A la mémoire de René Brecheisen ».
- L'Alsace Libérée, 172, Jeudi 26 juillet 1945, quotidien, « Service religieux à la mémoire de René Brecheisen ».
- L'Alsace Libérée, 306, Samedi 29 décembre 1945, quotidien, KIEFER Georges, « A mon regretté René Brecheisen ».
- Strassburger Neueste Nachrichten, 13 août 1943, quotidien, « Volksgerichtshof wieder in Strassburg - Todesurteil und Zuchthausstrafen - Die Ausrottung des Verrats geht weiter ». Procès des membres de la filière Brecheisen - Strohl - Deiber de Strasbourg.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Léon Strauss, « Brecheisen René – Maitron », sur maitron.fr, (consulté le ).
- Musée de la résistance en ligne, « René Brecheisen », sur www.museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
- Portail de la Résistance française
- Portail de Strasbourg