Raymond Tournier
| Raymond Tournier | |
| Naissance | Bermont (Territoire de Belfort) |
|---|---|
| Décès | (à 82 ans) Cognac (Charente) |
| Origine | France |
| Allégeance | République française Forces aériennes françaises libres |
| Arme | Armée de l'Air |
| Grade | Commandant |
| Années de service | 1934 – 1963 |
| Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine Guerre d'Algérie |
| Distinctions | Commandeur de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Médaille militaire Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre T.O.E |
Raymond Tournier, né le à Bermont et mort le à Cognac, est un militaire et résistant français, Compagnon de la Libération.
Biographie
Jeunesse et engagement
Fils d'un sous-lieutenant du 172e régiment d'infanterie, Raymond Tournier naît le à Bermont, dans le territoire de Belfort[1],[2]. Il effectue sa scolarité au sein de l'école des enfants de troupe des Andelys[3]. Après la première guerre mondiale, son père Louis devient capitaine de réserve au 33e régiment d'aviation[2]. Souffrant de graves séquelles de guerre, il meurt prématurément en 1930[2],[4]. Considéré alors comme orphelin de guerre, Raymond est fait pupille de la Nation par jugement du tribunal de Belfort le 12 mars 1932[1]. Soutenu par son oncle, colonel au 39e régiment d'aviation, il suit les traces de son père et s'engage lui-aussi dans l'armée, devenant navigateur dans un groupe de bombardement stationné à Alep, en Syrie[5],[3]. Sergent-chef, il intègre le peloton d'élèves gradés au moment où éclate la seconde guerre mondiale[6].
Seconde Guerre mondiale
Le 16 juin 1940, il effectue une mission au-dessus du Dodécanèse italien et bombarde l'île de Rhodes[6],[3]. Six jours plus tard est signé l'armistice du 22 juin 1940 que Raymond Tournier rejette[6]. Décidé à se rallier à la France libre, il tente de voler un avion pour s'enfuir mais est arrêté et emprisonné par les autorités de Vichy[6],[3]. Condamné à mort pour atteinte à la sûreté de l'État il ne passe qu'un mois en prison, parvenant à s'évader à la fin du mois de novembre 1940 grâce à un camarade lui ayant fait parvenir clandestinement des lames de scie[6],[3]. Ayant rejoint la Palestine mandataire britannique, il s'engage dans les forces aériennes françaises libres et est affecté au French Fighter Flight no 2 sous couvert de la Royal Air Force[6]. Sous les ordres du capitaine Paul Jacquier, il effectue des missions de protection du canal de Suez et du port d'Haïfa[6]. Il est ensuite muté à la 2e escadrille du 39 Squadron et participe à la guerre du désert dans le ciel de la Libye au sein de l'équipage d'Yves Ezanno[6],[3].
En septembre 1941, lors de la création du groupe de bombardement Lorraine, il est affecté à cette nouvelle unité commandée par Lionel de Marmier[6]. Continuant les combats en Libye jusqu'à la fin de l'année 1942, il contribue à la destruction d'un Messerschmitt Bf 109 qui pourchassait son bombardier en décembre 1941, participe aux combats autour du Col d'Halfaya et obtient une citation à l'ordre de l'armée le récompensant pour la précision de ses bombardements sur les colonnes ennemies[6]. Raymond Tournier est ensuite détaché quelque temps pour suivre les cours d'élève-officier[6]. Promu aspirant en octobre 1942, il retourne au groupe Lorraine qui a entretemps été déplacé en Angleterre pour participer aux missions de bombardement sur le front occidental[6]. S'illustrant lors de nombreuses missions de jour en vol rasant, il est promu sous-lieutenant en avril 1943[6].
En janvier 1944, il quitte à nouveau temporairement le groupe Lorraine pour suivre une formation de pilote à l'école de Sywell[6]. Après son premier vol le 5 juin 1944 et une formation de plusieurs mois, il obtient son brevet de pilotage le 9 avril 1945 mais n'aura pas le temps de rejoindre son groupe pour combattre, l'Allemagne ayant entretemps capitulé[6].
Après-Guerre
Promu lieutenant à la fin de la guerre, Raymond Tournier poursuit sa carrière militaire et est affecté à la base aérienne 709 Cognac-Châteaubernard[6]. Obtenant ses galons de capitaine, il passe ensuite deux ans à la base aérienne 158 de Gabès, en Tunisie, avant de partir en Indochine[6]. À l'issue de la guerre d'Indochine en 1954, Raymond Tournier compte 107 missions de guerre et plus de 356 heures de vol de combat[6]. Après avoir servi lors de la guerre d'Algérie puis au Maroc, il est promu commandant et prend sa retraite militaire en 1963 avec le grade de colonel[6]. Installé à Cognac, il devient agent d'assurances[6].
Raymond Tournier meurt le 15 septembre 1998 à Cognac et est inhumé au cimetière des Grand'Maisons de Jarnac, non loin de la tombe de François Mitterand[5].
Décorations
| Commandeur de l'Ordre de la Légion d'Honneur |
Compagnon de la Libération Par décret du 28 mai 1945 |
Médaille militaire | ||||||
| Croix de guerre 1939-1945 Avec une palme |
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs | Croix de la Valeur militaire | ||||||
| Médaille de la Résistance française | Médaille des évadés | Croix du combattant volontaire Avec agrafe "Guerre 1939-1945" | ||||||
| Médaille coloniale Avec agrafes "Libye", "Tunisie", "Indochine" et "Maroc" |
Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945 |
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre | ||||||
| Médaille commémorative de la campagne d'Indochine | ||||||||
Hommages
- À Cognac, une rue a été baptisée en son honneur[7].
Références
- « Acte de naissance de Raymond Tournier - 1E11 NDM5 / 2 », sur Archives départementales du Territoire de Belfort
- « Registre matricule de Louis Tournier - 1R0117/710 », sur Archives départementales de l'Ain
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
- ↑ « Acte de décès de Louis Tournier - 1EC 2014 99 / 100 », sur Archives départementales de l'Ain
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
- ↑ « Rue du colonel raymond Tournier - Cognac », sur adresse.data.gouv.fr
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
- François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
- Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance : 1940-1945, Paris, Éditions Perrin, , 575 p. (ISBN 978-2-262-02799-5 et 2-262-02799-4, OCLC 827450568).
- Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
- « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128, .
- Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, .
- Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, .
Articles connexes
Liens externes
- Portail de l’Armée française
- Portail de la Résistance française
- Portail de la Seconde Guerre mondiale
- Portail du Territoire de Belfort