Ralentissement psychomoteur
| Ralentissement psychomoteur | |
| Classification et ressources externes | |
| CIM-9 | 308.2 |
|---|---|
| MeSH | D011596 |
| Mise en garde médicale | |
Un ralentissement psychomoteur (RPM) comprend un ralentissement des pensées et une réduction des mouvements physiques d'un individu. Le ralentissement psychomoteur peut causer un ralentissement des réactions physiques et émotionnelles incluant la parole[1]. Ce type de ralentissement est très commun chez les individus atteints de dépression clinique et de trouble bipolaire, et est également associé à la prise de substances telles que les benzodiazépines[2]. Particulièrement chez les patients hospitalisés, le ralentissement psychomoteur requiert un grand soin médical pour assurer une prise d'aliments adéquate et une hygiène personnelle suffisante. Le consentement éclairé pour un traitement peut s'avérer difficile à obtenir chez ces personnes.
Épidémiologie
Prévalence par diagnostics
Trouble dépressif majeur unipolaire
Le RPM est l’un des symptômes centraux du trouble dépressif majeur (TDM), retrouvé chez près de 70% des patients évalués cliniquement au cours d’épisodes dépressifs modérés à sévères[3]. Cette prévalence élevée reflète l’importance du RPM dans l’évaluation diagnostique et pronostique de la dépression[4].
Trouble bipolaire
Au cours d’une phase dépressive du trouble bipolaire, le ralentissement psychomoteur (RPM) est souvent qualifié de "shutdown depression" et concernerait entre 60 et 80% des patients[5]. Des études familiales suggèrent que la présence de RPM pourrait représenter un signe prédictif de bipolarité chez des sujets ayant d’abord présenté un diagnostic unipolaire.
Schizophrénie
Les patients atteints de schizophrénie souffriraient de ralentissement psychomoteur pour environ 40 à 50% d’entre eux et pour 92%, de légères atteintes motrices détectables par des échelles standardisées comme la Heidelberg NSS Scale[6],[7]. Ce syndrome est corrélé à un pronostic fonctionnel défavorable et à une moindre réponse aux traitements antipsychotiques[8].
Facteurs sociodémographiques
Le taux de RPM augmente avec l'avancement de l'âge chez les personnes souffrant de dépression ou de schizophrénie. De plus, les "neurological soft signs" (NSS) ou "signes neurologiques doux" sont également d'autant plus fréquents avec l’âge[6].
Symptômes
Certains symptômes du ralentissement psychomoteur peuvent inclure :
- Une difficulté inexplicable à effectuer ce qui est considéré comme des tâches d'hygiène personnelle "habituelles" ou "automatiques" pour les personnes "saines" : prendre une douche, s'habiller, se coiffer, se brosser les dents, se préparer à manger ou faire de l'exercice.
- Une difficulté à réaliser des activités physiques qui requièrent normalement un minimum de pensée ou d'effort, comme monter des escaliers, sortir du lit, se préparer à manger ou débarrasser la table après un repas, effectuer des tâches ménagères, répondre au téléphone, etc.
- Une impossibilité à effectuer des activités nécessitant de bouger : sortir faire des courses, s'occuper d'un enfant, réaliser les tâches demandées au travail ou à l'école. Les individus faisant l'expérience de ce symptôme ressentent typiquement que quelque chose ne va pas mais ne sont pas capables d'expliquer pourquoi ils sont dans l'impossibilité d'effectuer ces tâches.
- Les activités nécessitant un minimum d'effort mental deviennent éprouvantes : faire un chèque, préparer une liste de courses, prendre des décisions pour des activités banales deviennent souvent difficiles.
Références
- ↑ (en) Tryon, W.W. 1991.Activity Measurement in Psychology and Medicine. Springer Publishing
- ↑ (en) C. Allgulander et B. Bandelow, WCA recommendations for the long-term treatment of generalized anxiety disorder., vol. 8, , 53–61 p. (PMID 14767398)
- ↑ (en) Florian Wüthrich, Stephanie Lefebvre, Vijay A. Mittal et Stewart A. Shankman, « The neural signature of psychomotor disturbance in depression », Molecular Psychiatry, vol. 29, no 2, , p. 317–326 (ISSN 1359-4184 et 1476-5578, DOI 10.1038/s41380-023-02327-1, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Djamila Bennabi, Pierre Vandel, Charalambos Papaxanthis et Thierry Pozzo, « Psychomotor Retardation in Depression: A Systematic Review of Diagnostic, Pathophysiologic, and Therapeutic Implications », BioMed Research International, vol. 2013, , p. 1–18 (ISSN 2314-6133 et 2314-6141, PMID 24286073, PMCID 3830759, DOI 10.1155/2013/158746, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Philip B. Mitchell, Andrew Frankland, Dusan Hadzi-Pavlovic et Gloria Roberts, « Comparison of depressive episodes in bipolar disorder and in major depressive disorder within bipolar disorder pedigrees », British Journal of Psychiatry, vol. 199, no 4, , p. 303–309 (ISSN 0007-1250 et 1472-1465, DOI 10.1192/bjp.bp.110.088823, lire en ligne, consulté le )
- (en) Stefan Fritze, Geva A. Brandt, Sebastian Volkmer et Jonas Daub, « Sensori- and psychomotor abnormalities, psychopathological symptoms and functionality in schizophrenia-spectrum disorders: a network analytic approach », Schizophrenia, vol. 11, no 1, (ISSN 2754-6993, PMID 39939637, PMCID 11821994, DOI 10.1038/s41537-024-00547-0, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Niluja Nadesalingam, Stéphanie Lefebvre, Danai Alexaki et Daniel Baumann Gama, « The Behavioral Mapping of Psychomotor Slowing in Psychosis Demonstrates Heterogeneity Among Patients Suggesting Distinct Pathobiology », Schizophrenia Bulletin, vol. 49, no 2, , p. 507–517 (ISSN 0586-7614 et 1745-1701, PMID 36413085, PMCID 10016403, DOI 10.1093/schbul/sbac170, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Sebastian Walther, Danai Alexaki, Florian Weiss et Daniel Baumann-Gama, « Psychomotor Slowing in Psychosis and Inhibitory Repetitive Transcranial Magnetic Stimulation: A Randomized Clinical Trial », JAMA Psychiatry, vol. 81, no 6, , p. 563 (ISSN 2168-622X, PMID 38416468, PMCID 10902782, DOI 10.1001/jamapsychiatry.2024.0026, lire en ligne, consulté le )
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