Qin Xi (poète)

Qin Xi (poète)
Naissance
Décès
V. 810
Moling, Chine
Nom dans la langue maternelle
秦系 (Qin Xi)
Nom de naissance
秦系 (Qin Xi)
Autres noms
nom de courtoisie : Gongxu (公绪) (héritier noble)
surnom  : Pêcheur de la mer de l’Est (东海钓客)
surnom : Lettré retiré de Nan'an (南安居士)
Nationalité
Activité
réviseur du Tao Te King, poète

Qin Xi (chinois : 秦系 ; chinois traditionnel : 秦系 ; pinyin : Qín Xì ; Wade : Ch’in Hsi) est un ermite et poète de la dynastie Tang originaire du district de Huiji dans la préfecture de Yue (越州) (aujourd’hui Shaoxing, province du Zhejiang). Il a le prénom de courtoisie Gongxu (公绪), se surnomme lui-même « Pêcheur de la mer de l’Est » et « lettré retiré de Nan’an » (南安居士). Ses dates de naissance et de décès sont imprécises même si certaines sources donnent 724-810 comme années de sa vie[1],[a 1]. Il meurt à Moling vers l’âge de quatre-vingts ans.

Biographie

Il naît environ en la 12e année de l’ère Kaiyuan de la dynastie Tang (724)[2]. Il vit au bord de la rivière Ruoye (au sud de Shaoying). Il est très talentueux et ambitieux dans sa jeunesse, son style poétique est frais et élégant et il a une certaine influence. Il a de grands espoirs et va à Chang'An, pour passer les examens impériaux qu’il échoue[1].

Vers 756, lors de la révolte d’An Lushan et Shi Siming (755-763), Qin Xi, avec son épouse et ses enfants, se réfugie à la rivière Shanxi pour fuir les troubles[2]. En 770, Xue Jianxun, gouverneur militaire de la capitale du Nord Chang'An, apprécie les écrits de Qin Xi et il lui obtient le poste d’officier aux approvisionnements de la garde droite du prince héritier, mais Qin Xi refuse ce poste pour raison de santé[3]. Puis, à cause des calomnies sur ses affaires familiales, il se sépare de sa femme, quitte la rivière Shanxi et retourne à son ancienne demeure de la rivière Ruoye[4]. Ensuite, il voyage autour de Suzhou et du fleuve Fuchun où il fréquente les poètes célèbres Qian Qi, Wei Yingwu, Liu Changqing, Gu Kuang et d’autres[1].

En 780, Qin Xi décide de s’isoler à Quanzhou (préfecture de Fengzhou, district de Nan'an) dans la montagne Jiuri au sommet de laquelle il se bâtit une chaumière[5], se surnommant « Lettré retiré de Nan’an ». Vivant en ermite, il reste enfermé toute l’année dans la montagne sans en sortir[5] p. 371. À cette époque, Qin Xi jouit d’une grande réputation et est respecté par Xue Bo, préfet de Quanzhou[1], qui lui rend souvent visite sur la montagne et lui envoie, aux fêtes, offrandes, boisson et nourriture. Qin Xi lui compose un poème intitulé « Réponse à Xue Bo, préfet de Quanzhou, pour le vin offert le jour du Double neuf »[a 2] pour le remercier[2]. Malgré les attentions de Xue Bo, Qin Xi ne se rend jamais à la porte de la ville de Quanzhou[5]. Dans sa réclusion, Qin Xi creuse des pierres pour en faire des encriers et il annote le Tao Te King (道德经) de Laozi[a 3]. Il pêche souvent au bord des falaises de pierre et des eaux et se surnomme « Pêcheur de la mer de l’Est ». En 788, Qin Xi, ne voulant pas servir comme fonctionnaire, reçoit le titre nominal de « Correcteur des livres » après recommandation du censeur impérial Zhang Jianfeng (745-800). Quand le célèbre politicien et poète-moine taoïste Jiang Gongfu (en) (姜公辅) est démis de ses fonctions et est exilé comme adjoint administratif à Quanzhou et qu'il s’installe sur le pic est du mont Jiuri, il devient le voisin de Qin Xi avec qui il boit, compose des poèmes, discute d’histoire et de littérature, tous les deux libres des contraintes mondaines. Ils vivent ainsi côte à côte pendant treize ans[4]. En 805, à la mort de Jiang Gongfu dont la famille est au loin, Qin Xi organise ses funérailles au pied de la montagne. Qin Xi est aussi ami avec les poètes Liu Changqing, Wei Yingwu et Ouyang Zhan et il échange fréquemment des poèmes avec eux[4].

Il vit ainsi en ermite pendant 25 ans[1]. En 806, Qin Xi quitte le mont Jiuri pour retourner au pays de Wuyue, jusqu’à Moling (aujourd’hui Nankin) où il meurt à plus de quatre-vingts ans, ayant composé Commentaire du Tao Te King (道德经注) et un rouleau de Recueil poétique (诗集)[4]. Les habitants de Nan'an le pleurent appelant la crête ouest de la montagne Jiuri où Qin Xi vécut le « Pic du lettré vertueux » (高士峰). Ils érigent aussi un pavillon au sommet nommé « Pavillon des belles phrases » (丽句亭)[3].

Sous l’influence de la popularité du taoïsme à l’époque Tang, Qin Xi est un taoïste dévot. Comme il est un admirateur de Laozi, annoter le Tao Te King devient une partie de sa vie recluse[5]. Étant donné que le lettré et poète de Quanzhou Ouyang Zhan fréquente souvent Qin Xi et Jiang Gongfu pour discuter arts et savoirs, les trois établirent une profonde amitié, et un temple des Trois Sages (三贤祠) a été par la suite construit[1].

Poésie

Qin Xi écrit des poèmes en pentasyllabes qui rivalisent avec ceux de Liu Changqing et Wei Yingwu, ce qui lui vaut un grand respect des générations suivantes[1].

Œuvres

  • Commentaire du Tao Te King (道德经注)
  • Recueil poétique (诗集) : Qin Xi a écrit un rouleau de poèmes dont le manuscrit est transmis dans la section littéraire du Nouveau Livre des Tan (新唐书). Le recueil complet des poèmes de Qin Xi est conservé dans le volume 260, de Poésie complète des Tang (全唐詩).

Poème

« Réponse à Xue Bo, préfet de Quanzhou, pour le vin offert le jour du Double neuf » (答泉州薛播使君重阳日赠酒_欲强登高无)
Chinois

欲强登高无力也,
篱边黄菊为谁开。
共知不是浔阳郡,
那得王弘送酒来

Traduction libre

Je voudrais gravir la hauteur, mais mes forces me trahissent,
Pour qui fleurissent les chrysanthèmes jaunes près de la haie ?
Tous savent que ce n’est point le district de Xunyang,
D’où viendrait alors le vin offert par Wang Hong ?

Notes et références

Notes

  1. Il est toutefois reconnu qu’il vit entre la huitième année de l’ère Kaiyuan (720) de l’empereur Xuanzong et la cinquième année de l’ère Yuanhe (810) de l’empereur Xianzong.
  2. Titre en chinois : 答泉州薛播使君重阳日赠酒_欲强登高无. Le jour du Double Neuf est une fête traditionnelle chinoise qui a lieu chaque année le neuvième jour du neuvième mois du calendrier lunaire. À cette époque, les coutumes comprenaient la montée sur des hauteurs (collines ou montagnes), le culte des ancêtres, l’admiration des chrysanthèmes ainsi que des offrandes pour éloigner les mauvais esprits et attirer la prospérité
  3. Titre français : Livre de la Voie et de la Vertu. Œuvre philosophique, source importante de la philosophie taoïste. Une des plus grandes œuvres historiques chinoises, influence profonde sur philosophie, science, politique, religion traditionnelles.

Références

  1. (zh) 金刺桐 (Jin Citong), « 与韦应物刘长卿齐名,这个牛人在福建南安隐居了25年 (Il est aussi célèbre que Wei Yingwu et Liu Changqing, ce grand homme s’est retiré à Nan'an dans le Fujian pendant 25 ans.) », sur Sohu.com, Hebei,‎ (consulté le )
  2. (zh) « 秦系 (Qin Xi) », 泉州市志 (Annales de la ville de Quanzhou), Pékin, 中國社會科學出版社 (Maison d’édition des sciences sociales de Chine),‎ , chapitre 1, Biographies des personnages
  3. (zh) « 秦系 (Qin Xi) », sur Gushiwen.cn,‎ (consulté le )
  4. (zh) « Qin Xi (秦系) », sur Baike.baidu, Pékin,‎ (consulté le )
  5. (zh) Ouyang Xiu, Song Qi et d’autres (dynastie Song du Nord), 新唐書 (Nouveau livre des Tang),‎

Liens externes

  • Portail de la poésie
  • Portail de la Chine
  • Portail de l’Asie