Prieuré de la Ramée
| Prieuré de la Ramée | |
| Présentation | |
|---|---|
| Culte | Catholique romain |
| Fin des travaux | XIIIe siècle |
| Géographie | |
| Pays | France |
| Région | Pays de la Loire |
| Département | Mayenne |
| Ville | La Chapelle-Rainsouin |
Le Prieuré de la Ramée, dit de Saint-Thomas-de-Cantorbéry, date du XIIIe siècle. Il est construit par des moines de l'abbaye Notre-Dame d'Évron, à La Chapelle-Rainsouin en Mayenne. Il dépendait de l'abbaye d'Évron. Désormais, bâtiment de ferme, il contient des vestiges de peintures murales de la fin du XIIIe siècle, et est exclusivement à vocation agricole depuis le XVIIIe siècle. Il est situé à 2 kilomètres au Sud du bourg de La Chapelle-Rainsouin. Ce prieuré est particulièrement représentatif des prieurés ruraux, par sa fondation et son organisation comme par ses fonctions.
Désignation
- Capella de Rameia…, In Rameia duæ medietariæ…, Omnia quæ in Rameia contuli, 1211 (Cartulaire de l'abbaye d'Évron).
- Capella de la Ramée, XIIIe siècle (Cartulaire de l'abbaye de la Couture, p. 222).
- Iter de Montesecuro ad locum de la Ramée, 1457 (Titres de la fabrique de La Chapelle-Rainsouin).
- Le chemin de Sainte-Suzanne à la Ramée, 1523 (Cabinet de Louis-Julien Morin de la Beauluère).
- La chastellenie de la Ramée, 1458 (Cabinet de Louis-Julien Morin de la Beauluère).
- Prieuré, étang, moulin de la Ramée (Hubert Jaillot, Carte de Cassini).
Histoire
L'acte de fondation du prieuré date de 1211[1]. Il semble indiquer que la Ramée formait un petit pays, ou du moins un territoire étendu de défrichement où il pouvait y avoir plusieurs métairies, des bois, des étangs, etc[2]. Il provient d'un cartulaire factice de l’abbaye d’Évron copié par dom Ignace Chevalier, un mauriste du XVIIe siècle, un acte se distingue par son caractère détaillé et même le seul fait de son existence[1]. Le prieuré est une fondation seigneuriale[1].
Jean II d'Alençon, comte d'Alençon, fait prisonnier à la Bataille de Verneuil, mit en vente une partie de ses terres du Maine, y compris la Ramée. Ses mandataires[3] cédèrent la châtellenie à Jean de la Chapelle-Rainsouin, à condition de la relever de Sainte-Suzanne et en exceptant l'étang, le moulin, les mouteaux et pêcheries, les féages de Bray. L'acte est du . Les seigneurs de la Chapelle-Rainsouin se gardèrent bien d'aliéner dans la suite cette châtellenie dont ils étaient précédemment les vassaux[2].
Féodalement, c'était une châtellenie mouvante de la Baronnie de Sainte-Suzanne, sur laquelle pourtant, en 1450, « depuis que la terre estoit hors de la subjection et jouissance des Anglois » l'évêque du Mans réclamait par sa baronnie de Touvoie une suzeraineté qui ne lui était reconnue que pour les féages de Roullais[2].
Sa juridiction et ses droits étaient considérables, s'étendant sur la Chapelle-Rainsouin, Nuillé-sur-Ouette, Saint-Léger, Saint-Georges-le-Fléchard et même Saint-Ouen-des-Vallons pour la prévôté de la Saint-Barthélemy. Le domaine comprenait un superbe étang de 150 hectares, alimenté par l'Ouette et desséché seulement en 1825, à la limite des communes de la Chapelle-Rainsouin, Nuillé-sur-Ouette, Soulgé-sur-Ouette. Une île en émergeait[2]. C'est au bord de cet étang que se déroule en 1794 le Combat de la Ramée[2].
Seigneurs[2]
- Payen de Vaiges, fondateur du prieuré, 1211.
- Raoul de Thorigné fonde son anniversaire à Évron sur le lieu de la Ramée, 1251.
- Pierre II d'Alençon, comte d'Alençon, seigneur de Sainte-Suzanne, tient de l'évêque du Mans « la terre de la Ramée avec toutes les appartenances, à V sols de service par an, » 1394. Epoux de Marie Marie Chamaillard, il cède en 1403 au seigneur de la Motte-Ferrant droit de pacage sur les rivages de l'étang de la Ramée, « au retrait des eaux ». L'étang ayant été laissé longtemps à sec, ce droit fut compensé par l'abandon de 8 journaux de terre.
- Jean II d'Alençon, comte d'Alençon, petit-fils du précédent, fait prisonnier à la Bataille de Verneuil, mit en vente une partie de ses terres du Maine, y compris la Ramée. Ses mandataires cédèrent la châtellenie à Jean de la Chapelle-Rainsouin, à condition de la relever de Sainte-Suzanne et en exceptant l'étang, le moulin, les mouteaux et pêcheries, les féages de Bray. L'acte est du .
- Les seigneurs de la Chapelle-Rainsouin.
- L'étang et le moulin, engagés en 1594 à Jean de la Vigne, furent rachetés par Guillaume Fouquet de La Varenne en 1605, puis cédés au seigneur de la Chapelle-Rainsouin.
Prieuré
Le prieuré, dédié à Thomas Becket, fondé par Payen de Vaiges en 1211[2] pour deux moines de l'abbaye Notre-Dame d'Évron[4].
On mentionne encore en 1574 « la chapelle et le manoir y adjacent », mais en fait[2], le prieuré n'était plus desservi déjà depuis longtemps que par un chapelain chargé d'acquitter trois messes par semaine. Au logis du prieuré, dans une chambre, il y a une vaste cheminée avec écu chargé d'une fleur de lis au linteau, XVe siècle.
Le prieuré[5] fut vendu nationalement, le , pour 36 971 ₶.[2]
Chapelle
La chapelle, servant à la fin du XIXe siècle de grange, s'élève sur le roc vif, longue de 15 mètres, ayant sa porte en plein cintre encadrée dans une arcature en arc brisé, contreforts à la façade et une fenêtre romane au Nord. [2]
La chapelle du prieuré était peinte à fresque. On peut en voir d'intéressants vestiges[2][6]. Un chœur en rond-point, ajouté au chevet du levant au XVIIIe siècle, renfermait au-dessus d'un autel les statues de la Vierge-Mère, des Trois-Maries, de saint Fort, de saint Thomas, de saint François d'Assise[7].
Prieurs[2]
- Guillaume de Joué, 1458.
- François de Châteaubriant, abbé d'Évron, 1486.
- Pierre Nepveu, † 1572.
- Claude Girard, cessionnaire de Jean Guillet, de Lévaré, prieur de Neuvy-Pailloux (Bourges), maintenu contre Jean Aubry, religieux d'Évron, † 1582.
- Pierre Barbes, d'Évron, 1582.
- Jean Adelée résigne le .
- Marin Boudet, de la Bigottière, 1586.
- Guillaume de Pleurs, † 1596.
- Pierre Tanchon, religieux d'Évron, 1596.
- Christophe Gouault résigne le .
- Claude de Laulne, chanoine de Saint-Marcel de Paris, prétendant à la cure de Sully, au diocèse de Metz, résigne en novembre 1601.
- Étienne de Pleurs, fils d'un conseiller à la Chambre des comptes et de Denise Le Prestre, 1602, 1607.
- Jacques Fougu l'aîné, chanoine de Paris, prieur de Beaupréau, parent de l'abbé de Saint-Serge d'Angers, 1607.
- René Amellon, † 1613. Il y eut alors compétition entre René de Blain, religieux d'Évron, Adrien Morissant, chanoine de Saint-Denis-du-Pas, 1614 ; Pierre Mortier et Claude Hutel, 1616.
- Claude Belot, † 1620.
- Antoine du Ryer, fils de noble Pierre du Ryer et de Catherine Mortier, de Paris, 1620, 1626.
- Paul du Ryer, frère du précédent, âgé de onze ans.
- N. Le Vasseur, 1681.
- Jean-Baptiste Le Paulmier résigne, 1698.
- Marin Le Paulmier, de Paris, étudiant à l'abbaye de Juilly, permute le .
- Pierre de Cornouailles, du même diocèse, seigneur de la Marre, chanoine de Saint-Thomas du Louvre, résigne, novembre 1756.
- Achille-Léonard L'Hôte de Beaulieu, du diocèse de Senlis, fils de Marin-Léonard-Antoine L'Hôte de Beaulieu, maître en la Chambre des comptes, pensionnaire de M. Guilhard, près de l'Estrapade, paroisse de Saint-Médard de Paris, 29 mai 1757-26 juin 1758.
- Remy Carré, Bénédictin, sacristain du prieuré de la Celle-en-Brie, prieur de Saint-Maurice (la Rochelle), de Saint-André (Poitiers), 1758-19 juillet 1783.
- Charles Garotty, du diocèse de Fréjus, capisel et grand chantre de la cathédrale, prieur de Chemars (Chartres), demeura plus tard à Paris, 1783, 1789.
Galerie
-
Entrée de l'ancienne chapelle du prieuré.
-
Ancien vivier du prieuré.
Notes et références
- Ladurée 2006.
- Angot et Gaugain 1900-1910.
- ↑ Marie de Bretagne, Jeanne d'Orléans, Pierre, bâtard d'Alençon, Lancelot Frézeau.
- ↑ Elle fut dotée par lui de la chapelle qu'il avait fait construire, d'une maison, d'un jardin, d'un étang, de vignes, de diverses dîmes, des deux métairies de la Ramée, avec droit d'usage dans les bois qui les joignaient, même au bois vif pour leurs charrues. Le donateur cédait encore ses droits de seigneur justicier, avec cette clause que s'il y avait duel judiciaire le seigneur laïque y présiderait ainsi qu'à l'exécution des condamnés à mort ou à la mutilation, l'amende appartenant au prieur.
- ↑ Avec les fermes de la Poussinière et de la Goderie.
- ↑ À la côtière sud de la nef, peintures ornementales figurant des têtes de lion dans des rosaces, dont les intervalles sont remplis de fleurs de lis disposées en croix : le rouge et le vert dominent. Sur le mur du pignon ouest, dans un grand cadre formé d'un double trait rouge et blanc, sont placés tête à tête deux grands chevaux caparaçonnés avec armoiries sur les housses, à l'un une fasce losangée, à l'autre des billettes.
- ↑ La Vierge, qui figure au nombre des Trois Maries, a le type bien caractérisé du XVe siècle. La statue qu'on prend pour un saint François pourrait bien être un saint Thomas Becket, car il est revêtu d'une chasuble. La table d'autel est d'un bloc en pierre de Bernay, de 2 mètres 50 de long, débordant sur un massif de maçonnerie.
Voir aussi
Articles connexes
Sources partielles
- « Ramée (la) », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
- « Prieuré-de-la-Ramée (le) », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
- Jean-René Ladurée, « Le prieuré de la Ramée dépendant de l’abbaye d’Évron : un prieuré rural exemplaire », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, vol. 113, no 3, , p. 61-72 (ISSN 0399-0826, DOI 10.4000/abpo.777, lire en ligne).
Références de l'Abbé Angot
- Titres de la fabrique de la Chapelle-Rainsouin.
- Chartrier de la Chapelle-Rainsouin, au cabinet de la Beauluère.
- Jacques Duchemin des Cepeaux, Lettres sur la Chouannerie, t. II, p. 186.
- Revue du Maine, t. XIX, p. 209.
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