Prières léonines
Les prières léonines sont un ensemble de prières instituées en 1884 par le pape Léon XIII, à dire à la fin des messes basses (lues et non chantées) de rite romain.
Historique.
Le 18 juin 1859, par l'encyclique Qui nuper[1], le pape Pie IX décrète, pour l'Italie, que des prières supplémentaires doivent être dites à la fin de chaque messe en réponse à la contestation par le Risorgimento du pouvoir temporel du pape exercé au travers des États pontificaux. Ces prières consistent alors dans trois Je vous salue Marie, un Salve Regina et une oraison pour l'Église[2].
En 1884, alors que les États pontificaux ont été totalement conquis par le royaume d'Italie depuis déjà 14 ans, le pape Léon XIII étend universellement ces dispositions à la célébration des messes basses de rite romain. Cette nouveauté liturgique est connue sous l'expression de « prières léonines ». En 1886, la prière à Saint-Michel Archange est ajoutée aux prières initiales.
Le 13 juin 1904, Pie X y ajoute une triple invocation au Sacré-Cœur[2],[3]. Le 30 juin 1930, à la suite des accords du Latran établissant l’État du Vatican, Pie XI demande que ces prières continuent d’être récitées spécifiquement pour la conversion de la Russie, alors sous régime communiste[2].
Sous le pontificat du pape Paul VI, l’instruction Inter oecumenici[4] du 26 septembre 1964 supprime les prières léonines, au numéro 48[5]. Elles sont remplacées par un choix de sept prières d'actions de grâces facultatives.
Composition
Ces prières sont les suivantes : trois Je vous salue Marie, le Salve Regina, suivis d’une oraison pour l'Église et de la prière à saint Michel [6], ce qui donne[7] :
Je vous salue, Marie pleine de grâce ; Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous pauvres pécheurs, Maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il. [x3]
Salut, ô Reine, mère de miséricorde ; notre vie, notre douceur, notre espérance, salut ! Enfants d’Eve exilés, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô vous, notre avocate, tournez vers nous vos regards miséricordieux. Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles. Ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.
V. Priez pour nous, Sainte Mère de Dieu,
R. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ.
V. Prions.
Ô Dieu, notre refuge et notre force, jetez un regard favorable sur le peuple qui crie vers vous, et, par l’intercession de la glorieuse et immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, de saint Joseph son époux, des bienheureux Apôtres Pierre et Paul et de tous les saints, écoutez avec bienveillance et miséricorde les prières que nous vous adressons pour la conversion des pécheurs, pour la liberté et le triomphe de notre sainte mère l´Eglise. Par le Christ notre Seigneur.
R. Ainsi soit-il.
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat ; soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu lui fasse sentir son empire, nous vous en supplions. Et vous, Prince de la milice céleste, repoussez en enfer, par la force divine, Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes.
R. Ainsi soit-il.
Cœur sacré de Jésus, ayez pitié de nous. [x3]
Bibliographie
- Philip Kosloski, « Pourquoi dit-on des "prières léonines" ? », sur Aleteia, (consulté le ).
Références
- ↑ (en) Pope BI Pius IX, « Qui Nuper », sur Papal Encyclicals, (consulté le )
- Foyers ardents, « Les prières léonines », sur Foyers Ardents, (consulté le )
- ↑ Dom Gaspar Lefebvre, Missel vespéral romain (quotidien), Bruges et Paris, Apostolat liturgique (Belgique) et Société Liturgique (Paris), , p. 800
- ↑ L'Instruction 'Inter Oecumenici', (lire en ligne).
- ↑ Introibo, « Instruction Inter Oecumenici »,
- ↑ Dom Gaspar Lefebvre, Missel vespéral romain (quotidien), Bruges et Paris, Apostolat liturgique (Belgique) et Société Liturgique (Paris), , p. 800
- ↑ « Pourquoi dit-on des "prières léonines" ? », sur Aleteia (consulté le )
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