Poudrière de Vauban

Poudrière de Vauban
Poudrière de Vauban depuis le centre Dode.
Présentation
Destination initiale
Poudrière militaire
Architecte
Construction
1692
Propriétaire
État français
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
45° 11′ 34″ N, 5° 44′ 08″ E
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte d’Isère
Localisation sur la carte de Grenoble

La poudrière de Vauban est un monument historique situé à Grenoble dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'édifice, magasin à poudre de bastion datant de la fin du XVIIe siècle, est installé dans l'enceinte d'une cité administrative. Il a été inscrit au titre des monuments historiques le [1]. Son concepteur est le marquis Sébastien Le Prestre de Vauban.

Situation et accès

Situation

Ce petit bâtiment est situé rue du commandant L'Herminier dans l'enceinte de la cité administrative Dode, à proximité immédiate de l'Hôtel de police de Grenoble, non loin des tours de l'Île-Verte.

Le site peut être visité durant certains événements tels que la manifestation nationale annuelle des journées du patrimoine[2].

Accès

À pied

Le bâtiment, installé à l'entrée du domaine de la cité administrative Dode, une ancienne caserne militaire[3] qui accueille plusieurs services de l'État, est situé entre le centre-ville et le quartier de l'Île-Verte. Le bâtiment est accessible aux piétons, aux heures d'ouverture de la cité administrative, mais les visites sont soumises à autorisation.

Transports publics

La poudrière ainsi que la cité Dode sont desservies par la ligne B du réseau de tramway de l'agglomération grenobloise, station Notre-Dame Musée et la ligne 13 des Bus Proximo, arrêt Mutualité.

Historique

Afin d'écarter les risques liés à une invasion du Dauphiné par les troupes du Duc de Savoie (Grenoble n'est qu'à 50 kilomètres de Chambéry), le roi de France Louis XIV demande à son commissaire général aux fortifications, le marquis de Vauban de se rendre dans la province pour inspecter les places fortes.

L'architecte du roi, jugeant la ville mal protégée, met en place dès 1692 un projet pour améliorer les défenses de la ville de Grenoble dont celles du fort de la Bastille qui domine la ville, et demande la construction de deux magasins à poudre, dont seul celui situé près de l'Île Verte est encore visible [4].

Cependant, au-delà de ces constructions la demande de Vauban va quasiment rester lettre morte, malgré un plan de financement sur dix-huit ans, tout comme son projet d'agrandissement de l'enceinte de la ville vers le sud, qu'il proposera lors d'une seconde visite au cours du mois de .

La façade principale sera remaniée au XIXe siècle par le général François Nicolas Benoît Haxo, alors inspecteur général des fortifications frontalières de Louis XVIII.

Une association de défense du site dénommée « association pour la rénovation et la réhabilitation de la poudrière de Vauban (ARPP) » a été créée en 2003[5].

Description

Le magasin à poudre se compose d'un bâtiment allongé et construit d'après un plan rectangulaire de trente-cinq mètres par quinze mètres.

La construction comprend une salle voûtée à l'épreuve des bombes. Faisant trente mètres de long sur huit mètres de large avec une hauteur de six mètres sous la clé de la voûte en plein cintre, le bâtiment est couvert d'une épaisse couche de terre après la dépose de la toiture vers 1875 (les progrès de l'artillerie à poudre rendent cette voûte inefficace). Il possède des murs épais (murs pignons d'« 1,30 m » d'épaisseur, murs latéraux de « 3 m » d'épaisseur). Ces derniers sont renforcés par cinq gros contreforts qui assurent une explosion verticale (l'explosion latérale est plus mortelle pour les personnes regroupées dans l'enceinte). Deux systèmes d'aération sont nécessaires pour éviter l'humidité : un vide sanitaire sous le plancher et des barbacanes (évents en chicane) aménagées dans les murs latéraux pour permettre l'apport d'air extérieur tout en empêchant l'entrée des projectiles[6]. Les clous, gonds et serrures sont en bronze pour éviter toute étincelle pouvant déclencher l'explosion. De même, les magasiniers ne pouvaient pénétrer dans la poudrière qu'en sabots de bois non cloutés. Comme pour tous les magasins à poudre à canon et à mousquet, la construction de la poudrière de Vauban est soumise à des conditions spécifiques, liées à des impératifs de sécurité[7].

Un grand mur, érigé devant la façade, est situé le long de la rue du commandant L'Herminier, avec un décalage sur l’axe des portes qui forme un sas d’entrée, évitant un accès direct à l’intérieur. Il faut donc entrer dans la cité administrative pour visiter l'ancienne poudrière[8]

Références

  1. « Poudrière du bastion 10 », notice no PA00117201, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Site des journées du patrimoine, page sur la "poudrière Vauban", consulté le 10 mars 2019.
  3. Site spot-web, page "Grenoble fortifiée", consulté le 10 mars 2019.
  4. site Isère annuaire, page Patrimoine "Ancienne poudrière de Vauban", consulté le 10 mars 2019.
  5. Site du CTHS, page sur l'Association pour la rénovation et la réhabilitation de la poudrière de Vauban (ARRP), consulté le 10 mars 2019.
  6. « Au milieu du XVIIIe siècle, les Anglais vont dresser des rats kamikazes introduits par les barbacanes avec un pétard accroché à la queue, qui vont entrainer l’obligation de placer des plaques de bronze ne laissant passer que l’air ». Cf « Le magasin à poudre », sur museudiacorsica.corsica (consulté le )
  7. Claude Wenzler, Architecture du bastion. L'art de Vauban, Éditions Ouest-France, , p. 30
  8. site Grenoble Patrimoine, page sur la poudrière Vauban, consulté le 10 mars 2019.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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