Poiné

Poiné
Mythologie grecque et romaine

Détail de l'une des deux Poenae (Représailles) sur une poterie représentant la vengeance de la sorcière Médée par le Peintre de Policoro, vers 400 av. J.-C.
Caractéristiques
Nom grec ancien Γέλως
Nom latin Poena
Fonction principale Personnification du châtiment
Lieu d'origine Grèce antique
Période d'origine Antiquité grecque
Associé(s) Némésis, Dicé, les Kères
Famille
Conjoint inconnu
• Enfant(s) Érinyes
Symboles
Attribut(s) une longue canne, ailes

Dans la mythologie grecque et romaine, Poiné ou Poéna (en grec ancien : Γέλως / Ποινή, romanisé : Poinḗ et Poena, litt. « récompense, châtiment ») est la personnification ou daimôn du châtiment et est une compagne et attendante de Némésis[1], la déesse de la vengeance divine, et de Dicé, déesse de la Justice[2].

Chez les romains, Poena fut parfois tardivement identifiée avec Némésis elle-même.

Étymologie

Le mot grec ποινή (poinḗ) signifie « récompense ou châtiment ». De ce mot dérive le mot latin poena, qui signifie « douleur, punition, peine », et qui a donné naissance à des mots tels que subpoena dont découlent le français pénal et l'anglais pain (« douleur »)[3].

Personnalisation unique ou multiple

Certaines représentations présentent un seul être, d'autres plusieurs. Au pluriel, leur nom est Poénai (Ποιναί) en grec ou Poenae en latin ; les Poénai sont apparentées aux Érinyes[4].

Mythologie

Une légende rapportée par Pausanias raconte que Poiné fut envoyée par Apollon pour punir les Argiens de la mort de son fils Linos. Poiné « arracha les enfants à leurs mères ». Cependant, Poiné fut tué par Corébos[5]. Poiné aurait été invoquée des profondeurs des Enfers, « vers le fleuve Achéron, dans l'antre profane des Euménides »[6].

Dans la Souda, Poiné est associée aux Kères[7].

Dans les Argonautiques de Valérius Flaccus, Éson et Alcimède (en), les parents de Jason, invoquent les Furies (Érinyes) pour se venger du roi Pélias, évoquant aussi Diké, déesse de la Justice, et Poéna nommée ici la "vieille mère des Furies", leur demandant de venir dans le palais du pêcheur (Pélias) l'emplir d'une juste terreur[2].

Rôle

Poiné était l'esprit personnifié (daimôn) de la vengeance, du châtiment, de la rétribution, du châtiment et de la peine pour le meurtre et l'homicide involontaire. Le mot poinê désignait également le prix du sang versé à la famille de la victime en expiation du meurtre.

Descriptions et représentations

Poiné (ou les poénai) est toujours représentée ailée, tenant souvent une longue canne ou bâton dans la main. Elle peut apparaitre jeune, les cheveux bouclés, ou être représentée plus âgée, effrayante et le nez crochu.

Strabon, décrivant les habitants des Îles Cassitérides, près de l'Espagne, les décrits comme « un peuple qui porte des manteaux noirs, se promène vêtu de tuniques qui lui arrivent aux pieds, porte des ceintures autour de la poitrine, marche avec des cannes et ressemble aux déesses Poinai dans les tragédies. »[8]

Voir aussi

Références

  1. Irwin, Patrick, « Nemesis » [archive du ], University of Oxford (consulté le )
  2. Valerius Flaccus, Argonautiques, I. 796 et suivantes (trad. Mozley)
  3. Harper, Douglas, « Penal - Etymology », Online Etymology Dictionary (consulté le )
  4. A Dictionary of Greek and Roman biography and mythology, Poena Cet article contient des extraits d'une publication dont le contenu se trouve dans le domaine public.
  5. Pausanias, Description de la Grèce I,43,7.
  6. Stace: Thébaïde 1. 588 ss
  7. Souda, voir «Ker»
  8. Strabon, Geographie 3. 5. 11
  • Portail de la Grèce antique
  • Portail de la mythologie grecque
  • Portail de la mythologie romaine