Pietro Bellotti (1725-vers 1805)

Pietro Bellotti
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Genre artistique

Pietro Bellotti, ou Pietro Bellotto, est un peintre vénitien de vedute, né le [1]. Le lieu et l'année de sa mort sont inconnus, probablement vers 1804-1805[1]. La majorité de sa carrière s'est déroulée en France.

Il est connu sous les noms de Pietro Bellotti di Canaleti, le Sieur Canalety. Il a aussi signé des tableaux « Bellotti dit Canaleti vénitien peintre roial[réf. nécessaire] ».

Biographie

Né à Venise en 1725, Pietro Bellotti est le fils de Lorenzo Bellotti et de Fiorenza Canal. Il est le frère cadet de Bernardo Bellotto et le neveu d'Antonio Canal dit Canaletto par sa mère[1].

Formation et jeunesse

Pietro Bellotti se forme probablement au contact de son oncle Canaletto, de son grand père et surtout de son frère ainé, Bernardo Bellotto, avec qui il voyage à Rome et peut-être à Florence en 1740[1]. En 1741, un contrat d'apprentissage est signé entre Bernardo et Pietro, mais des distensions apparaissent rapidement entre les deux frères, qui mettent un terme à l'apprentissage[1].

À la suite de la mort de son grand père et du départ de son oncle pour l’Angleterre, Pietro Bellotti quitte Venise. Il épouse une française, Françoise Lacombe en juin 1748 à Gênes, avec qui il a eu un enfant quelques mois auparavant[1]. Le couple s’installe d’abord à Toulouse, où l’épouse à des attaches familiales et où nait leur deuxième fille, Elisabeth, le 23 mars 1749[1].

Carrière itinérante et monstration d'un spectacle d'optique, « le théâtre sans pareil »

Bien que fixé à Toulouse, Pietro Bellotti embrasse une carrière itinérante à travers la France, vivant de l'exhibition d'un spectacle optique, qu'il désigne sous le nom de « théâtre sans pareil », « pièce de méchanique » ou encore d'« optique théâtrale ». Il s'agit vraisemblablement d'une boîte d'optique dans laquelle il présente des peintures topographiques dans le genre des vues d'optique[2]. Un prospectus décrivant le spectacle est conservé à la Bodleian Library : y sont mentionnées les « plus belles vues de l'Europe, le tout peint à l'huile et de sa grandeur naturelle ». Le peintre montre notamment des vues de Venise, Florence, Milan, Turin, Versailles, Strasbourg et de différents ports de mer. Une partie de ces tableaux sont probablement dérivés de gravures contemporaines de Canaletto et de Marieschi[2].

Bellotti séjourne ainsi à Nantes (1755 et 1763), Paris (vers 1754), à Besançon (1761), et en Angleterre (vers 1766)[2]. Il se serait également rendu à Lille. Outre la présentation de son spectacle d'optique, Bellotti donne des représentations de feux d'artifice et enseigne le dessin durant ses séjours[2].

Présence à Toulouse

Malgré ses longs voyages, Pietro Bellotti reste ancré à Toulouse, où il revient régulièrement. Au cours des années 1760, son épouse et sa fille continuent d'y résider pendant qu'il est en Angleterre[2].

Ses tableaux sont exposés à neuf reprises aux Salons de l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse (1755, 1760, 1761, 1765, 1774, 1775, 1780, 1783 et 1790[3]), principalement présentés par des amateurs locaux qui ont acquis ses œuvres. Parmi les clients de Pietro Bellotti, figurent le marquis de Puget, qui possède une dizaine d'oeuvres de l'artiste[2].

En 1765, sont exposées vingt « Vues en perspective », qui correspondent peut-être aux dix-sept tableaux identifiés par Robert Mesuret au château de Merville.

Décès et descendance

La date et les circonstances du décès de Pietro Bellotti ne sont pas connues : il est communément admis que l'artiste serait mort autour de 1804-1805. Cette hypothèse est nourrie par une mention dans le catalogue des collections du Musée des Augustins de 1818 indique que l'artiste est mort « depuis quelques années ».

De son mariage avec Françoise Lacombe, Pietro Bellotti a eu au moins deux enfants :

  • Élisabeth Barbe Bellotti, baptisée à Toulouse le 24 mars 1749 et mariée en 1766[1] ;
  • Laurent-Raymond Bellotti, né à Toulouse en 1753, mort à Lyon le 27 octobre 1776, à 23 ans. Il a été élève de l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse à partir de 1768 où il a remporté une médaille d'argent d'anatomie en 1770. Il a exposé au Salon de Toulouse de 1774 le portrait de son père avec d'autres peintures de sa composition[4]. Il est présenté comme graveur sur métaux sur les documents de son mariage avec Jeanne-Marie Rozier (Lyon, 22 octobre 1775)[5].

Œuvres

Une partie des peintures de Pietro Bellotti, en particulier ses vues de villes, est dérivée d'estampes gravées d'après les compositions de son oncle Canaletto (Venise), de son frère Bernardo Bellotto (Dresde) et des vedutistes Michele Marieschi (Venise) et Jacques Rigaud (Versailles et Marseille).

Plusieurs oeuvres de Pietro Bellotti se trouvent aujourd'hui conservées en collections publiques :

Notes et références

  1. Domenico Crivellari (dir.), « Pietro Bellotti, un vedutista nella Francia del XVIII secolo », dans Pietro Bellotti: un altro Canaletto, Vérone, Scripta editzioni, , 147 p. (ISBN 978-88-96162-96-5), p. 15-44
  2. Johanna Daniel, « Un « Théâtre sans pareil ». Nouveauté et innovations des spectacles optiques en France dans la seconde moitié du XVIII e siècle: », Histoire, économie & société, vol. 44 e année, no 1,‎ , p. 11–29 (ISSN 0752-5702, DOI 10.3917/hes.251.0011, lire en ligne, consulté le )
  3. Robert Mesuret, Les Expositions de l’Académie royale de Toulouse de 1751 à 1791 : livrets, Toulouse, Espic, , p. 445-447, 486-487, 549-552
  4. Marie-Louis Desazars de Montgailhard, « Les Salons de peinture de Toulouse au dix-huitième siècle », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, t. 2,‎ , p. 287 (lire en ligne)
  5. Neil Jeffares : Dictionary of pastellists before 1800, Laurent-Raymond Bellotti

Annexes

Bibliographie

  • [Mesuret 1946] Robert Mesuret, « L'Œuvre peint de Pietro Bellotti », L'Auta : que bufo un cop cado més, Société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, no 164,‎ , p. 8-9 (lire en ligne)
  • [Mesuret 1952] (it) Robert Mesuret, « Pietro Bellotti un veneziano di Tolosa », Arte Veneta, no 6,‎ , p. 170-172
  • [Mesuret 1957] Robert Mesuret, De Bellotti à Wallaert : Les peintres de marine à Toulouse, Toulouse, Musée Paul-Dupuy,
  • [van de Sandt 2001] (it) Anne van de Sandt, Udolpho van de Sandt et Tessie Vecchi, « Alla ricerca di "Pietro Bellotti, un Veneziani di Tolosa" », Saggi e Memorie di storia dell'arte, Fondazione Giorgio Cini Onlus, vol. 25,‎ , p. 89, 91-120
  • [Beddington 2005] (en) Charles Beddington, « Bernardo Bellotto and his circle in Italy. Part II : the Lyon Master and Pietro Bellotti », The Burlington Magazine, vol. 147, no 1222,‎ , p. 16-25
  • [Beddington 2007] (en) Charles Beddington, « Pietro Bellotti in England and elsewhere », The Burlington Magazine, vol. 149, no 1255,‎ , p. 678-684
  • [Exposition 2013-2014] (it) Pietro Bellotti, un altro Canaletto, mostra, 7 dicembre 2013 - 28 aprile 2014, Ca' Rezzonico, Museo del Settecento, Venise, Vérone, Scripta editzioni,
  • [Daniel 2025] Johanna Daniel, « Un « Théâtre sans pareil ». Nouveauté et innovations des spectacles optiques en France dans la seconde moitié du XVIII e siècle: », Histoire, économie & société, vol. 44 e année, no 1,‎ , p. 11–29 (ISSN 0752-5702, DOI 10.3917/hes.251.0011, lire en ligne, consulté le )

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