Pieter Gorus

Pieter Gorus
Naissance
Décès
(à 60 ans)
Grembergen
Nationalité
Activité

Pieter Gorus, né le à Termonde et mort à Grembergen le , est un peintre belge.

Peintre de l'École de Termonde, son champ pictural couvre essentiellement les marines, les paysages et les fleurs.

Biographie

Famille

Pieter (Petrus Franciscus Lucianus) Gorus, né le rue de Bruxelles à Termonde, est le fils de Judocus Leopoldus Gorus (1848-1909), fabricant de textiles, et d'Elisa Anna Caroline De Block (1857-1893), mariés le à Termonde[1]. Pieter Gorus épouse à Saint-Josse-ten-Noode le Henriette Charlotte De Wilde (1889-1971). Le couple a huit enfants, dont Vera (née à Overmere le et seconde personne la plus âgée habitant en Belgique en 2025) et André (1918-1999), de même que les trois peintres Stephan (1913-2012), Albert et Ernest[2],[3],[4].

Formation

Après ses humanités au Heilige Maagdcollege de Termonde, Pieter Gorus étudie, selon le souhait de son père, l'ingénierie minière à Louvain. Cependant, dès ses dix-huit ans, il abandonne la faculté au profit de la peinture. Il est attiré par le travail des artistes de l'École de Termonde, tels que Jacques Rosseels et Isidore Meyers. En compagnie d'Herman Broeckaert, il se rend fréquemment à Vlassenbroek, hameau de Baesrode, lieu propice à l'épanouissement de son art[5].

Carrière

En , Pieter Gorus expose pour la première fois au cercle artistique de Termonde[6]. En 1905, il emménage à Saint-Amand avec les artistes peintres Léon Spanoghe et Herman Broeckaert, formant le « triumvirat » de Termonde, poursuivant les traditions artistiques de Franz Courtens jusqu'en 1914[7].

En 1914, Pieter Gorus et sa famille quittent Termonde, ravagée par l'armée allemande, et s'installe temporairement dans la campagne d'Overmere-Donk. Quelque temps plus tard, Pieter Gorus s'établit dans une maison disposant d'un studio spacieux à Zele, le long de l'Escaut[3].

Nommé en 1908 professeur de dessin au trait à l'Académie des beaux-arts de Termonde, Pieter Gorus dispense également des cours de dessin à l'école des garçons à Termonde. Une maladie oculaire l'oblige cependant à renoncer à son professorat en 1925[3].

Pieter Gorus meurt à l'âge de 60 ans le à Grembergen, où son corps est retrouvé tôt le matin gisant sur la chaussée principale, après avoir été heurté de dos par une voiture, dont le conducteur a pris la fuite[5].

Œuvre

Caractéristiques

Son champ pictural couvre les marines, les paysages et les fleurs. Il préfère peindre en plein air sur les bords de l'Escaut. Il est surnommé « le peintre du printemps », en raison de sa palette luministe[5]. Ses débuts sont remarqués comme ceux d'un peintre au style puissant[8]. Les critiques demeurent favorables tout au long de sa carrière. Son art est décrit, en 1924, comme sain, robuste et varié. Artiste assez maître de lui et assez fort pour ne pas céder aux formules, il atteint l'efficacité par lui-même et sa sincérité est appréciée par le public, nombreux à collectionner ses toiles[9].

Il est également illustrateur d'ouvrages, tels que ceux de Karel van de Woestijne.

Réception critique

En , lorsque Pieter Gorus expose aux Galeries Boigelot à Bruxelles, le critique du quotidien L'Indépendance belge écrit :

« Pieter Gorus est un paysagiste chez qui se dessine une forte personnalité, une nature de peintre capable d'accorder la vigueur à la délicatesse, d'évoquer les expressions subtiles et les aspects fugitifs en de la réalité consistante, en des pages à la forte structure […]. M. Pieter Gorus qui peint dans le beau pays de Termonde, où tant de vigueur se pare de tant d'insaisissables effets et où l'atmosphère colorée semble quelquefois palpable, est attentif à toutes ces beautés. Pour parvenir à les fixer, il a acquis un métier savant, mais simple, qui n'innove pas. Il peint comme on a toujours peint dans son pays, en belle pâte vibrante où frémit une sorte de fécondité. Pourtant son art est personnel et se distingue nettement de celui d'autres peintres de cette partie de la Flandre. Ce paysagiste est sensible au style ; sa vision synthétise et grandit. Il est sensible aussi à l'infinie variété d'accents de la lumière et sait associer celle-ci au langage du style, en des visions épiques où la terre, les arbres, les nuages et les rayons contribuent à imposer une lumière exaltée. Son Printemps, étrange un peu fantastique avec son arbre en fleur dressant sa douce joie dans le drame du ciel d'orage est une œuvre superbe, de grand caractère[10]. »

Expositions

  • Cercle artistique de Termonde en  : 19 œuvres, dont Chapelle à Grembergen, Maison paysanne, Le Temps des corbeaux, Automne, Soleil d'hiver et Maisons pauvres[6],[8].
  • Exposition du cercle De Distel à Malines en .
  • Cercle artistique de Termonde en  : plusieurs tableaux, avec Herman Broeckaert[11].
  • Cercle artistique de Termonde en  : Après la vie[12].
  • Salon de Doe Stil Voort de 1908: Remorqueurs sur l'Escaut.
  • Exposition salle Taets à Gand du au .
  • Exposition personnelle à la salle Aria à Termonde du au .
  • Exposition salle Taets à Gand en .
  • Exposition personnelle à la salle des Variétés à Anvers du au .
  • Exposition à Liège, boulevard de la Sauvenière en .
  • Exposition salle Taets à Gand en  : Croissant, Retour du salut, Allée de peupliers en automne, Verger au printemps, Sous les hêtres, …[13].
  • Exposition d'artistes paysagistes à la galerie d'art à Gand en 1923[14].
  • Exposition salle Taets à Gand en  : une douzaine de tableaux.
  • Exposition salle Belfort à Gand du au .
  • Exposition personnelle salle Taets à Gand en  : Soir de septembre, Kermesse, Automne au printemps [sic], Été, Poisson d'avril, Nuit de Saint-Pierre, …[15].
  • Galeries Boigelot à Bruxelles en  : des paysages, dont : Printemps, Matin de septembre, Quand la brume se dissipe, Noyers de la digue, Hiver, Automne sous bois, Derniers rayons, Verger au printemps et Lever de lunes[10].
  • Salon de Gand (XLIIe) de 1922 : des paysages[16].
  • Exposition personnelle salle Loquet, rue des Tanneurs à Bruxelles en  : une quarantaine de tableaux, dont Matinée de printemps, Sentier en automne, Matin sur l'Escaut, La Voile rouge et Clair de lune[9].
  • Cercle artistique de Termonde du au  : des paysages[17].

Références

  1. « État-civil de Termonde », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  2. « État-civil de Saint-Josse-ten-Noode », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  3. (nl) « Pieter Gorus », sur overmere.be, (consulté le ).
  4. (nl) Brent Saey, « Oudste inwoonster Vera blaast 108 kaarsjes uit », sur nieuwsblad.be, (consulté le ).
  5. (de) Rédaction, « Der Maler Pieter Gorus gestorben », Brusseler Zeitung, no 8,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  6. (nl) Rédaction, « Kunstkring van Dendermonde », Het Nieuws van den dag, no 185,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Dewilde 2014, p. 20-24.
  8. (nl) Rédaction, « Kunstkring van Dendermonde », Het Handelsblad, no 155,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  9. P.Artus, « Exposition Pieter Gorus », Le Matin, no 283,‎ , p. 3-4 (lire en ligne, consulté le ).
  10. G.V.Z., « Pieter Gorus », L'Indépendance belge, no 79,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  11. (nl) Rédaction, « De Tentoonstelling van Dendermonde », Het Handelsblad, no 267,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  12. (nl) Rédaction, « De Tentoonstelling van Dendermonde », Het Handelsblad, no 207,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  13. A.D., « Pieter Gorus », Le Bien public, no 60,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Dewilde 2014, p. 174.
  15. (nl) Adolphe Fordeyn, « De Tentoonstelling Pieter Gorus », De Standaard, no 18,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  16. G.V.Z., « Salon de Gand », L'Indépendance belge, no 201,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  17. Rédaction, « Exposition de Termonde », L'Indépendance belge, no 244,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (nl) Elise Dewilde, Léo(n) Spanoghe (1874-1955): portret van een verborgen kunstenaar : Masterproef voorgelegd tot het behalen van de graad van in de kunstwetenschappen, Gand, Université de Gand, , 312 p. (lire en ligne [PDF]).

Liens externes

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