Pierre Jean Baptiste Van Reeth
Pierre Jean Baptiste Van Reeth, né à Merksem, Anvers, le et mort à Anvers le , est un graveur et un illustrateur belge.
Ses œuvres sont notamment exposées au Rijksmuseum Amsterdam.
Biographie
Famille
Pierre Jean Baptiste Van Reeth, habituellement prénommé Pierre, né à Merksem, Anvers, le , est le fils de Corneille Van Reeth (1795-1830), natif de Wilmarsdonk, et de Marie Elisabeth Sophie Cockx (1789-1856), native de Brasschaat, tous deux cultivateurs, mariés à Merksem le et parents de cinq autres enfants[1].
Formation
Jusqu'en , Pierre Van Reeth est étudiant en gravure à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, où il bénéficie de l'enseignement d'Erin Corr et reçoit, en 1846, deux médailles d'encouragement pour la gravure[2].
Il se présente pour participer au Prix de Rome belge ouvert à la gravure en 1848 et permettant au lauréat de recevoir une pension durant quatre ans, afin de se perfectionner à l'étranger. Sont en lice les élèves anversois d'Erin Corr : Joseph Bal et Pierre Van Reeth, opposés aux élèves de l'École royale de gravure de Bruxelles de Luigi Calamatta : Jean-Baptiste Meunier, Joseph Demannez et Joseph Franck qui doivent réaliser un dessin de Faune d'après l'antique, puis le reproduire au burin. Le , le prix de Rome est décerné à Joseph Bal[3].
Carrière
Pierre Van Reeth commence sa carrière au Salon de Bruxelles de 1845 en exposant deux gravures intitulées Un arabe, d'après un tableau de Nicaise De Keyser et Une jeune fille, d'après un tableau de Jean-Baptiste Greuze[4].
Sa vie personnelle est jalonnée par une série d'épreuves. En 1840, on lui attribue un mauvais numéro à la loterie de la milice. Il est donc appelé au service militaire, en 1843, et rejoint un régiment de chasseurs. La vie de soldat n'étant guère en accord avec ses inclinations pour l'art, il se sent très malheureux. En poste comme sentinelle sur les fortifications d'Anvers, il ne peut s'empêcher d'exprimer son amertume à ses amis. Atteint par la fièvre rouge, il est soigné à l'hôpital d'Anvers et peu de temps après, il est libéré de ses obligations militaires[5].
Plus tard, en raison d'une blessure au doigt qui s'était infectée et avait fini par atteindre la main entière, il doit faire soigner son inflammation par le docteur Borrewaeter, à Merksem, puis par le chirurgien Alexandre Baguet à Anvers. En dépit des soins reçus, la maladie s'étend et l'oblige à consulter des professeurs de l'Université de Louvain, où tous les muscles du bras enflammé sont traités, mais aucune guérison n'advient. Il se rend ensuite chez des médecins à Paris qui réussissent à le guérir, après dix-huit mois de souffrance[5].
D'autres prétendent qu'un soir, à son retour en Belgique, il est attaqué dans la ville de Merksem et violemment battu. Il est difficile de déterminer si tel est le cas. Il est certain cependant que la peur d’être poursuivi le hantait, tout comme le sentiment de persécution. Peu à peu, la mélancolie de l'artiste s'accroît, jusqu'à la folie complète. L'artiste passe de nombreuses années dans cet état délétère[5].
Au Salon d'Anvers de 1855, il expose Le Malade, un dessin d'après Ferdinand de Braekeleer, qui est sa dernière œuvre. Ses facultés cognitives déclinantes mettent prématurément fin à sa carrière.
En 1855, il est contraint à être hospitalisé dans l'institution des frères Alexiens à Anvers, où il demeure jusqu'en 1863. Pierre Van Reeth meurt, à l'âge de 44 ans à l'asile d'aliénés d'Anvers, le [2],[5].
Œuvre
Caractéristiques
Selon Henri Hymans, il est l'un des meilleurs élèves d'Érin Corr. Vouant ses préférences aux maîtres nationaux, il traduit leurs œuvres d'un burin coloré. Rarement il exécute des gravures d'après ses propres dessins[6].
Galerie de gravures
- 
			La Librairie de l'imprimeur Jacob Van Liesvelt au XVIe siècle. 
- 
			Le Buveur et le taureau. 
- 
			Les Deux compagnons. 
- 
			Un petit Savoyard avec un singe dans un paysage. 
- 
			L'Arbre mort. 
Œuvres exposées aux salons triennaux belges
- Un Arabe, gravure d'après Nicaise De Keyser (Salon de Bruxelles de 1845)[4] ;
- Jeune fille, gravure d'après Jean-Baptiste Greuze (Salon de Bruxelles de 1845)[4] ;
- La Jeunesse de Gérard Dou, gravure d'après Henri Leys (Salon d'Anvers de 1852)[7] ;
- La Librairie de l'imprimeur Jacob Van Liesvelt au XVI siècle, gravure d'après Henri Leys (Salon de Bruxelles de 1854)[8] ;
- Le Malade, dessin d'après Ferdinand de Braekeleer (Salon d'Anvers de 1855)[9].
Autres œuvres
Selon Theodore Hippert, la liste s'établit comme suit[2] :
- La Conversation sous l'arbre, gravure d'après Henri Van der Poorten ;
- L'Arbre mort, gravure ;
- Le Buveur et le taureau, gravure d'après Jan Josef Horemans ;
- Portrait de l'écrivain Auguste Snieders, gravure ;
- Les Deux compagnons, gravure d'après Henri Van der Poorten ;
- Un petit Savoyard avec un singe dans un paysage, d'après son propre dessin ;
- Portrait d'Auguste Snieders, d'après son propre dessin.
Illustrations
Pierre Van Reeth illustre deux ouvrages[2] :
- Histoire d'Anvers de Frans Hendrik Mertens et Karel Lodewijk Torfs, en cinq tomes, de 1846 à 1849 : dix planches, représentant Les Vêtements des chanoines, Les Vêtements des seigneurs de Saint-Michel, Les Vêtements des membres des guildes, L'Image de Saint-Georges, Bourgeois du XVe siècle, Les Écus des trois chambres de rhétorique, Gilbert van Schoonbeke, Antoon van Stralen, La Statue du duc d'Albe et Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde ;
- Het Kind der Voorzienigheid d'Abel Maurice : quatre planches, d'après les dessins de Johan Bernhard Wittkamp (1850).
Collection muséale
- Rijksmuseum Amsterdam : une dizaine de gravures sont conservées[10].
Références
- ↑ « État-civil de Merksem », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
- Hippert 1879, p. 810-812.
- ↑ Hymans 1888, p. 279-282.
- Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1845, Bruxelles, Demortier frères, , 136 p. (lire en ligne), p. 124.
- Rédaction 1869, p. 75.
- ↑ Hymans 1888, p. 375-376.
- ↑ Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 95 p. (lire en ligne), p. 87.
- ↑ Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1854, catalogue explicatif, Bruxelles, G. Stapleaux, , 163 p. (lire en ligne), p. 116.
- ↑ Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 115 p. (lire en ligne), p. 105.
- ↑ (en) « Pierre Jean Baptiste Van Reeth », sur rijksmuseum.nl, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (nl) Rédaction, De Vlaemsche school : Notice sur Pierre Jean Baptiste Van Reeth, vol. 15, Anvers, J Peeters - Van Genechten, , 181 p. (lire en ligne), p. 73-75.
- Theodor Hippert, Le peintre-graveur hollandais et belge du XIXe siècle, Bruxelles, Fr-J. Olivier, , 1154 p. (lire en ligne), p. 810-812.
- Henri Hymans, Annuaire de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique : Notice sur Joseph Franck, vol. 54, Bruxelles, Palais des Académies, , 496 p. (lire en ligne), p. 275-296.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Portail de la gravure et de l'estampe
- Portail de la Belgique