Pierre Jaquet-Droz
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(à 69 ans) Bienne |
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Horloger, inventeur d'automates |
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Pierre Jaquet-Droz, né le à La Chaux-de-Fonds (Neuchâtel) et mort le à Bienne (Berne)[1],[2], est un horloger neuchâtelois du XVIIIe siècle, créateur de nombreux automates.
Biographie
Fils d'Abraham (1686-1767), agriculteur et horloger, et de Marie-Madeleine Droz. Pierre Jaquet-Droz fait ses premières études à l'école élémentaire de sa ville natale[1]. Destiné à la théologie, durant deux années, il étudie les humanités et la philosophie au collège d'Érasme à Bâle dès le [3].
De retour à La Chaux-de-Fonds, Pierre Jaquet-Droz débute l'apprentissage de l'horlogerie mécanique, entre 1740 et 1747, auprès du pendulier et horloger Josué Robert (1691-1771). En 1750, il épouse Marianne ou Marie Anne Sandoz-Gendre (1731-1755). Trois enfants naissent de leur union : Julie (1751-1806), Henri-Louis (1752-1791) et Charlotte (1755-1755) qui décède quelques mois après sa naissance, juste après sa mère[3].
En 1758, il effectue un voyage en Espagne pour vendre ses pendules[4], dont deux sont pourvues d'automates, au roi Ferdinand VI. En 1959, selon la spécialiste du sujet, Éliane Maingot, l'horloge de table ou entremets : la pendule du berger ou du Flûteau que le souverain place dans la Salle des Ambassadeurs[5], représente l'une des trois pièces majeures réalisées après la pendule du couronnement de Friedrich von Knaus (1724-1789) et celle des chevaliers de Johann Ludwig Knaus (1689-1742), respectivement fils et père. L'œuvre du berger située à Madrid, présente sur son sommet un petit pâtre jouant du chalumeau et autour de lui y compris dans le pendule se déroulent des scènes animées au son d'un jeu d'orgues[6]. En 1759, il développe son entreprise dans la production de pièces haut de gamme à La Chaux-de-Fonds[1].
Jaquet-Droz trouve le moyen d'adapter aux horloges communes un carillon et des jeux de flûte. Il invente une pendule qui, au moyen de la combinaison de deux métaux inégalement dilatables, fonctionne sans être remontée. Il réalise une pendule astronomique et un automate qui écrit lisiblement et fait tous les mouvements des doigts.
Alors que Paris et Londres représentent les capitales de la mode et du luxe, c'est à Londres qu'est installé un atelier dont le but est de vendre une production mécanique en Chine. La particularité dans la décoration des objets fins produits par les Jaquet-Droz et Jean-Frédéric Leschot (1746-1824) est la technique et la maîtrise de l'émail. Ce savoir-faire les incite à s'installer à Genève où ils ouvrent un atelier et vont passer l'essentiel du reste de leur vie[7].
Il a conçu et construit des poupées mécaniques ou automates, pour aider sa firme à vendre des montres et des oiseaux mécaniques.
Pendant la période de 1767 à 1774, il supervise la réalisation d'un remarquable ensemble d'automates[1] avec son fils Henri-Louis et Jean-Frédéric Leschot dont l'écrivain (constitué de 6 000 pièces), la musicienne (2 500 pièces) et le dessinateur (2 000 pièces) qui sont exposés dans toute l'Europe et sont présents aujourd'hui au musée d'Art et d'Histoire de Neuchâtel[1].
Ses mécanismes étonnants ont fasciné les plus grands de ce monde : les rois et les empereurs d'Europe, de Chine, d'Inde et du Japon.
Certains considèrent ces automates comme étant les plus anciens exemples de calculateur (ou ordinateur). L'écrivain a un dispositif d'entrée pour positionner des tabulateurs ce qui forme une mémoire programmable, 40 cames qui représentent le programme en lecture seule, et une plume en sortie. Le travail de Pierre Jaquet-Droz a devancé celui de Charles Babbage de plusieurs décennies.
Par ordinateur, on n'entend pas bien sûr le sens qui lui est donné aujourd'hui. Les automates de Jaquet-Droz contenaient seulement ce qu'on pourrait considérer comme une mémoire en lecture seule et une « imprimante » (avec les doigts), et peut-être même encore un rouleau de cire sur un phonographe (ancêtre du disque), ces systèmes s'apparentaient plus à une boîte à musique ou encore à un métier à tisser. Ils pouvaient uniquement dessiner, écrire ou jouer des musiques. Ils n’avaient pas d'unité de contrôle, pas de mémoire dynamique et ne pouvaient pas prendre de décisions à partir de travaux précédents.
Cependant, Babbage avait planifié une adaptation d'un métier Jacquard pour fournir des instructions à un nouveau type de machine qu'il avait inventé : un calculateur dont l'unité centrale et la mémoire sont séparées. Les cames des automates de Jaquet-Droz ressemblent plus à un enchaînement de cartes perforées dans le calculateur de Babbage ou du métier à tisser de Jacquard.
Les automates de Jaquet-Droz sont aussi considérés comme quelques-uns des meilleurs exemples de résolution de problèmes d'humains mécaniques. Trois exemples particuliers assez complexes, et des poupées fonctionnant toujours sont conservés au Musée d'Art et d'Histoire de Neuchâtel en Suisse et maintenant connus sous le nom d'automates Jaquet-Droz.
Notes et références
- Anne Jeanneret-de Rougemont, « Pierre Jaquet-Droz », sur dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le ).
- ↑ (fur) Martin e Figlio, Notizie storiche sopra Pierre Jaquet Droz e di lui figlio Henri Louis Jaquet Droz, Plaisance (Italie), T.p. Solari, , 8 p. (lire en ligne), p. 3-8.
- S. Girardier, L'entreprise Jaquet-Droz…, p. 18 sur Google Livres
- ↑ A. Tissot, Voyage de Pierre Jaquet-Droz à la cour du roi d'Espagne, 1758-1759, p. 1 sur Google Livres.
- ↑ René Guye-Bergeret et René Guye, « Biograne (Biographies neuchâteloises) : Henri-Louis et Pierre Jaquet-Droz (Igu-Luz) » [PDF], sur Société neuchâteloise de généalogie / sngenealogie.ch, (consulté le ), p. 45.
- ↑ E. Maingot, Les automates, p. 29-32 sur Google Livres.
- ↑ S. Girardier, L'entreprise Jaquet-Droz…, p. 16 sur Google Livres.
Voir aussi
Bibliographie
- Ouvrages
- [1878] Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Pierre Jaquet-Droz » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource).
- [1906] Charles Perregaux, Les Jaquet-Droz et leurs automates, Neuchâtel, Société d'histoire et d'archéologie du canton de Neuchâtel (d), , 55 p., 19 cm (OCLC 40069756, présentation en ligne).
- [1916] Charles Perregaux et François Louis Perrot (d) (préf. Philippe Godet), Les Jaquet-Droz et Leschot, Neuchâtel, Éditions Attinger (d), , 271 p., 30 cm (OCLC 494772730, SUDOC 125062893, présentation en ligne).
- [1928] Alfred Chapuis (d) et Édouard Gélis (préf. Edmond Haraucourt), Le monde des automates : étude historique et technique, vol. 2, Neuchâtel / Paris / Genève, Chez l'auteur / Éditions Slatkine (réimpr. 1984) (1re éd. 1928), 351 et 357 p., 28 × 23 cm (ISBN 2-05-100518-4, OCLC 3006589, BNF 32222052, SUDOC 017994098, présentation en ligne).
- [1949] Alfred Chapuis et Edmond Droz, Les Automates : figures artificielles d'hommes et d'animaux, histoire et technique, Neuchâtel, Éditions du Grillon (impr. de P. Attinger), , 433 p., 28 × 41 cm (OCLC 490766478, BNF 32045831, SUDOC 064527484, présentation en ligne).
- [1959] Éliane Maingot, Les automates, Paris, Hachette / FeniXX, coll. « Tout par l'image (ISSN 1968-3987) », , 95 p., 24 cm (ISBN 979-1-0376-0568-9, OCLC 2946645, BNF 33086993, SUDOC 017937817, présentation en ligne sur Gallica, lire en ligne ).
- [1979] Roland Carrera, Dominique Loiseau, Olivier Roux et Catherine Cardinal (d) (photogr. Willy Abplanalp et Jean Jacques Luder, livret et disque 45T), Androïdes : les automates de Jaquet-Droz, Lausanne, Scriptar / Franco Maria Ricci (réimpr. 1983) (1re éd. 1979), 93 p., 25 cm (ISBN 2-88012-018-7, OCLC 405543457, BNF 38086905, SUDOC 14941482X).
- [1980] Jean-Claude Beaune (d), L'automate et ses mobiles, Paris, Flammarion, , 469 p., 22 cm (ISBN 2-08-211514-3, OCLC 610787169, BNF 34642723, SUDOC 000353701, présentation en ligne).
- [1982] André Tissot, Voyage de Pierre Jaquet-Droz à la cour du roi d'Espagne, 1758-1759 : d'après le journal d'Abraham Louis Sandoz (1712-1766), son beau-père, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, coll. « Cahiers de l'Institut neuchâtelois » (no 22), , 188 p., 21 cm (ISBN 2-8252-1103-6, OCLC 490084508, SUDOC 012342165, présentation en ligne).
- [1983] (de) Annette Beyer (d), Faszienierende Welt der Automaten: Uhren, Puppen, Spielereien [« Le monde fascinant des automates : Horloges, poupées, jouets »], Munich, Callwey (en), , 255 p., 29 cm (ISBN 3-7667-0659-4, OCLC 11044649).
- [1995] (en) Chris Hables Gray (d), Steven Mentor, Heidi J. Figueroa Sarriera (d) et al., The Cyborg Handbook, New York / Londres, Routledge, , 540 p., 26 cm (ISBN 978-0-4159-0848-1, OCLC 30919973, présentation en ligne, lire en ligne).
- [1996] Marc Vanden Berghe et Michel Schlup (d) (dir.), « Henri-Louis et Pierre Jaquet-Droz », dans Biographies neuchâteloises, De saint Guillaume à la fin des Lumières, t. I, Hauterive (Suisse), G. Attinger, , 287 p., 26 cm (ISBN 2-88256-081-8, OCLC 416643248, BNF 40210805, présentation en ligne), p. 148-158, [PDF] [détails de la publication] par Anita Froidevaux.
- [1997] (de) Jürgen Söring (d) (dir.) et Reto Sorg (d) (dir.), Internationales Neuenburger Kolloquium (1994), Die Androïden : zur Poetologie des Automaten [« Les androïdes : sur la poétologie de l'automate »], Francfort-sur-le-Main, Peter Lang AG, , 236 p., 21 cm (ISBN 978-3-6313-0612-3, OCLC 38199695, présentation en ligne), [PDF] [(de) bericht] von Reinhild Meinel (d).
- [2020] Sandrine Girardier (d) et François Lapeyronie (dir.) (préf. Liliane Hilaire-Pérez), L'entreprise Jaquet-Droz : Entre merveilles de spectacle, mécaniques luxueuses et machines utiles (1758-1811), Neuchâtel, Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, , 609 p., 23 cm (ISBN 978-2-88930-300-7, OCLC 1163757876, SUDOC 248732919, présentation en ligne, lire en ligne ).
- Vidéos
- [2008] (fr + en) Philippe Sayous (dir. et scénariste), Hélène Blazy (compositrice), Jacques-Henry Fabre (narrateur) et Myriam Allais (narratrice) (film officiel du Musée de Neuchâtel), Les androïdes Jaquet-Droz, Paris, TIL productions (réimpr. 2010) (1re éd. 2008), 4/3 (couleurs), 90 min (OCLC 762699179, BNF 42163694), extraits en ligne [parties 1 à 4] : [vidéo] « La naissance des androïdes », « La fièvre de l'androïde », « Quand l'envers vaut l'endroit » et « Les gardiens d'une tradition », sur YouTube.
- [2025] [vidéo] Philippe Lüscher et le Musée d'Art et d'Histoire de Neuchâtel (MahN), « Les automates Jaquet-Droz, l'un des fleurons des collections », sur YouTube, .
Fonds d'archives
- Les archives de Pierre et Henri-Louis Jaquet-Droz sont conservées aux Archives de la Ville de Neuchâtel[réf. nécessaire].
Articles connexes
- Automates Jaquet-Droz
- Jaquet Droz (entreprise horlogère)
- Greubel Forsey
- Automate d'art
- Jacques Vaucanson
- Roullet-Decamps
- François Junod
Liens externes
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