Anne Pierre Coustard de Massi

Anne Pierre Coustard de Massi

Coustard de Massi en aérostat en 1784, à Nantes.
Fonctions
Député de la Loire-Inférieure

(1 an et 20 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(1 an, 2 mois et 2 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Léogane (Saint-Domingue)
Date de décès (à 52 ans)
Lieu de décès Paris (République française)
Nature du décès Guillotiné
Nationalité Française
Parti politique Gauche
Girondins
Fratrie Guy-Pierre de Coustard
Conjoint Ursule Marchand
Enfants 7
Entourage Guy Coustard de Saint-Lo
Profession Militaire
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
députés de la Loire-Inférieure

Anne Pierre Coustard de Massi, également orthographié de Massy, né le 4 février 1741 à Léogâne (colonie française de Saint-Domingue, actuel Haïti)[1], mort le 16 brumaire an II (6 octobre 1793) à Paris[2], est un homme politique de la Révolution française.

Biographie

Origines coloniales et débuts en France

Anne Pierre Coustard est issu d'une famille créole de militaires de la colonie française de Saint-Domingue.

Son grand-père, Guy Coustard, est conseiller du roi au conseil souverain de l'île de Saint-Domingue. Son père, Pierre Coustard, né en 1699[3], mort en 1749[4], est capitaine de cavalerie. Son cousin germain, Guy Coustard de Saint-Lô, est général d'armée durant la Révolution.

Anne Pierre Coustard est ondoyé peu après sa naissance et baptisé en 1742 à Croix-des-Bouquets.

En 1768, il épouse à Nantes Ursule Marchand[5]. De leur union naissent sept enfants[6].

Sous l'Ancien régime

Anne Pierre Coustard entreprend une carrière militaire. Il est gendarme de la garde du roi, puis mousquetaire du roi. En 1771, il est lieutenant des maréchaux de France. En 1775, il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis.

Il se consacre un peu à l'écriture et on conserve de lui un poème, L'Éventail (1768), et une pièce satirique, La Foire Saint-Ovide (1778)[7].

Un des premiers aérostiers

Le 21 novembre 1783, François-Laurent d'Arlandes et Jean-François Pilâtre du Rozier effectuent à Paris la première ascension en montgolfière. Le 11 juin 1784, Anne Pierre Coustard et le révérend père Mouchard, professeur au collège des Oratoriens de Nantes, effectuent une ascension dans l'aérostat Le Suffren, qui part de l'hospice des Enfants-Trouvés de Nantes et se pose à Gesté (département du Maine-et-Loire)[8],[9].

Sous la Révolution

Le , il est à la tête d'une centaine de patriotes qui demandent la reddition du château royal, que le gouverneur accorde sans combat. La Commune s'organise alors en corps de volontaires sous les ordres de Coustard[10].

Pierre Coustard est ensuite nommé colonel de la garde nationale et est un des membres influents de la section nantaise de la société des Amis de la Constitution, dite "club des Capucins".[réf. souhaitée]

En 1790, il fait partie du directoire du département et préside la première séance de cette assemblée.

Mandat à la Législative

La France devient une monarchie constitutionnelle en application de la constitution du 3 septembre 1791.

Le même mois, Anne Pierre Coustard est élu député du département de la Loire-Inférieure, le premier sur huit, à l'Assemblée nationale législative[11].

Il siège sur les bancs de la gauche de l'Assemblée. En octobre 1791, il est reçu au club des Jacobins[12]. En février 1792, il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[13].

Mandat à la Convention

La monarchie prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré avec sa famille à la tour du Temple.

En septembre 1792, Anne Pierre Coustard est réélu député de la Loire-Inférieure, le huitième et dernier, à la Convention nationale[14].

Il siège sur les bancs de la Gironde. Lors du procès de Louis XVI, il se prononce en faveur de l'appel au peuple et du sursis à l'exécution de la peine. Lors du troisième appel nominal, relatif à la peine à infliger, il vote[15] :

Il répugne à ma conscience d'être en même temps accusateur, juré, législateur et juge. Je vote pour la réclusion jusqu'à la paix et le bannissement après la guerre.

Le 13 avril 1793, il vote en faveur de la mise en accusation de Jean-Paul Marat[16]. Le 28 mai, il est absent lors du scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze[17].

Le 30 avril, Anne Pierre Coustard est envoyé en mission dans le département de la Loire-Inférieure[18].

À l'issue des journées du 31 mai et du 2 juin, Anne Pierre Coustard est rappelé à la Convention sur motion de Jean-François Delacroix (député d'Eure-et-Loir), membre du Comité de Salut public[19]. Il choisit cependant de rester à Nantes[20] :

D'après le décret de la Convention qui me rappelle auprès d'elle, j'avais cru devoir cesser mes fonctions. Mais le danger imminent où nous nous trouvons, [...] m'ont fait penser que dans des circonstances aussi extraordinaires, et que la Convention ne pouvait être avertie à temps, le salut public me faisait une loi impérieuse de continuer les fonctions qui m'avaient été déléguées.

Le 18 juillet, sur motion François Chabot (député du Loir-et-Cher), il est décrété d'accusation pour s'être soustrait à son rappel au sein de la Convention[21]. Le 3 octobre, après la rapport de Jean-Pierre-André Amar (député de l'Isère), membre du Comité de sûreté générale, le décret d'accusation est confirmé[22].

Le 7 brumaire an II (le 28 octobre 1793), Anne Pierre Coustard est arrêté à Nantes par les représentants envoyés en mission Jean-Baptiste Carrier (député du Cantal), Pierre Francastel (député de l'Eure) et Albert Ruelle (député d'Indre-et-Loire)[23]. Il est déferré devant le tribunal révolutionnaire, condamné à mort et exécuté le 16 brumaire (le 6 novembre)[2].

Hommages

Sources

Liens externes

Notes et références

  1. Archives nationales d'outre-mer, « Registre paroissial de Croix-des-Bouquets, baptêmes de 1742, vue 14 / 17 » , sur http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Archives de Paris, « État-civil reconstitué, registre des décès, vue 10 / 51, 5Mi1 1133 » , sur https://archives.paris.fr (consulté le )
  3. Archives nationales d'outre-mer, « Registre paroissial de Léogâne, baptêmes de 1699, vue 4 / 10 » , sur http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. Archives nationales d'outre-mer, « Registre paroissial de Léogâne, sépultures de 1749, vue 18 / 47 » , sur http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  5. Archives numérisées de Nantes, « Registre paroissial de Nantes, paroisse Saint-Nicolas, baptêmes mariages et sépultures 1768, vue 310 / 320, AD44 3E109 / 157 » , sur https://archives-numerisees.nantes.fr (consulté le )
  6. Registres paroissiaux de Nantes :
    • Pierre François Bonaventure, né le 4 février 1770, décédé le 12 (Saint-Clément, vues 5 et 7).
    • Ursule Agathe Claire, née le 10 mars 1771, décédée le 17 janvier 1773 (Saint-Clément, vues 10 et 3-4). Parrain : chevalier Antoine Rousseau des Fontenelles ; marraine : Agathe Coustard, tante.
    • Victoire Marie, née le 21 avril 1773 (St-Clément, vue 18).
    • Anne Pierre Louis, né le 6 octobre 1775 (St-Clément, vue 57). Parrain : Pierre Jacques Coustard, capitaine de cavalerie, régiment Royal Lorraine, cousin ; marraine : Louise Sophie Coustard, cousine. Pierre Coustard est qualifié comme "écuyer... ancien mousquetaire du roi, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France".
    • Ursule Zénobie, née le 10 août 1778 (St-Clément, vue 42). Parrain : "écuyer François Joseph de Robineau, ancien mousquetaire de la garde du roi" ; marraine : Françoise Marchand, tante.
    • Claire, née le 16 mars 1780 (St-Clément, vue 16). Parrain : "Jacques Porthays, écuyer, conseiller rapporteur du point d'honneur" ; marraine : Victoire Coustard, sœur.
    • Anne Louise "Clémentine", née le 17 juillet 1782 (Nantes paroisse St-Clément, vue 36). parrain : Ecuyer Louis Drouin, juge en chef du consulat de cette ville et négociant; marraine : Dame Anne Laurence Duvivier, épouse de Messire Guy Pierre Coustard, colonel d'infanterie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, et commandant en second de l' Ile de Saint-Domingue, tante au paternel par alliance de l'enfant
  7. Assemblée nationale.
  8. Archives numérisées de Nantes, « Archives : Le Suffren : 1784, la première ascension à Nantes » , sur archives.nantes.fr (consulté le )
  9. Pajot, Stéphane, « Un voyage à Nantes en ballons au début du XXe siècle » , sur https://www.ouest-france.fr, (consulté le )
  10. Les Débuts de la Révolution à Nantes - 1788-1790, Nantes, Archives municipales de Nantes, (ISBN 978-2-901598-08-4)
  11. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896), Pionnier, Constant (1857-1924) et Tonnier, E., « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  12. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « La Société des Jacobins : recueil de documents pour l'histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 3 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  13. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896), Pionnier, Constant (1857-1924) et Tonnier, E., « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792 » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  14. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements » , sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
  15. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 57, séances du 16 et du 17 janvier 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  16. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  17. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  18. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 3 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  19. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 2 juin 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  20. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 4 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  21. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 69, séance du 18 juillet 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  22. Barbier, Gaston, Claveau, Louis, Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 75, séance du 3 octobre 1793 » , sur https://www.persee.fr/, (consulté le )
  23. Barbier, Gaston, Claveau, Louis, Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 78, séance du 11 brumaire an II (1er novembre 1793) » , sur https://www.persee.fr, (consulté le )
  24. Plan : Rue Coustard. La plaque de rue indique : "Rue Coustard 1734-1793" ; s'il s'agit de lui, il y a une incorrection sur la date de naissance !
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