Pierre-Anselme Garrau

Pierre-Anselme Garrau
Fonctions
Député de la Gironde

(5 mois et 13 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(3 ans, 1 mois et 19 jours)
Député au Conseil des Cinq-Cents

(1 an, 8 mois et 12 jours)
Député à la Chambre des Cent-Jours

(1 mois et 28 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sainte-Foy-la-Grande, France
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Saint-André-et-Appelles, France
Nationalité Française
Parti politique Montagne
Gauche
Profession Avocat
Inspecteur aux revues
Distinctions Officier de la Légion d'honneur
députés de la Gironde

Pierre-Anselme Garrau, né le à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), mort le à Saint-André-et-Appelles (Gironde), est un homme politique français, député puis représentant en mission pendant la Révolution française.

Biographie

Mandat à la Législative

La France devient une monarchie constitutionnelle en application de la constitution du 3 septembre 1791.

Le même mois, Pierre-Anselme Garrau, alors maire de Sainte-Foy-la-Grande et président du district de Libourne, est élu député suppléant du département de la Gironde, le premier sur trois, à l'Assemblée nationale législative[1]. Il est admis à siéger le 7 avril à la faveur de la démission de Dominique Lacombe[2].

Il siège sur les bancs de la gauche de l'Assemblée. En août 1792, il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de La Fayette[3].

La monarchie prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré, avec sa famille, à la tour du Temple.

Mandat à la Convention

En septembre 1792, Pierre-Anselme Garrau est réélu député de la Gironde, le neuvième sur douze, à la Convention nationale[4].

Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort, et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution de la peine[5]. Le 13 avril 1793, il est absent lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[6]. Le 28 mai, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[7].

Le 8 mars 1793, Garrau est envoyé aux côtés de Jacques-Nicolas Billaud-Varenne (député de la Seine) auprès de la section Bonne-Nouvelle[8]. Le 9 mars, il est envoyé en mission aux côtés de Pierre Paganel (député du Lot-et-Garonne) dans les départements de la Gironde et du Lot-et-Garonne afin d'y accélérer la levée en masse[9].

À la suite de la mise en application du plan Turreau relatif à la guerre de Vendée le , Garrau et le représentant en mission Hentz sont envoyés auprès du général Turreau. Le , les représentants en mission Garrau, Francastel et Hentz sont à Angers et écrivent au Comité de salut public qu'ils soutiennent Turreau en évoquant son mérite et sa franchise[10].

Il accomplit plus tard plusieurs missions dans le Sud-ouest, à l'armée des Pyrénées, puis à celle de armée de Sambre-et-Meuse. Au cours de ses missions, il se lie avec Lazare Carnot qui, le , le fait nommer, en Italie, commissaire auprès de l'armée de Napoléon Bonaparte. Il soutient les « Jacobins » italiens et s'oppose à plusieurs reprises à Napoléon Bonaparte. Celui-ci s'efforce alors de s'en débarrasser et obtient du Directoire son rappel le . Rentré à Libourne, il est élu au Conseil des Cinq-Cents le  ; il s'y montre très « jacobin ».

À Sainte-Foy-la-Grande, où il est né, il s'oppose comme député à la proposition du maire, faite 2 frimaire an II, de transformer l'église Notre-Dame en magasin à fourrage. Nommé commissaire exécutif dans le district de Sainte Foy et de Bergerac par l'arrêté du 11 nivose an IV, Garrau autorise qu'on célèbre dans l'église le culte catholique (le matin) et le culte protestant (l'après-midi). Le , une fête de l'Être suprême est organisée à Sainte-Foy : un cortège fourni se déverse devant le temple de l'Être suprême et crie « Vive la république ! » ; Garrau, désormais commissaire du Directoire exécutif auprès de l'administration de Sainte-Foy, prononce ensuite un discours à la tribune[11].

Après le coup d'État du 18 brumaire an VIII (), Napoléon Bonaparte le nomme inspecteur aux revues. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le , intendant de Varsovie en 1806 puis sert en Espagne de 1808 à 1813. Il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur le .

Proscrit après les Cent-Jours, il se retire à Bruxelles puis à Wiesbaden. Absous par Louis XVIII, il peut revenir en Gironde, où il meurt le .

Il est l'oncle du poète occitan Charles Pierre Anselme Garrau (1781-1846), à qui une plaque rend hommage sur la façade de la mairie de Sainte-Foy-la-Grande[12].

Notes et références

  1. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896), Pionnier, Constant (1857-1924) et Tonnier, E., « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, Liste des députés par départements » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  2. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896), Pionnier, Constant (1857-1924) et Tonnier, E., « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 41, séance du 7 avril 1792 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  3. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896), Pionnier, Constant (1857-1924) et Tonnier, E., « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  4. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  5. Froullé, Jacques-François (≃1734-1794) et Levigneur, Thomas (≃1747-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  6. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  7. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  8. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 2 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  9. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 2 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  10. Anne Louise Le Cossec, « Francastel, représentant en mission dans la guerre de Vendée », La Révolution française, Institut d'histoire de la Révolution française, (lire en ligne).
  11. « Autour de l'église Notre-Dame », sur musée du Pays foyen (consulté le ).
  12. « Ley tastounemens d'un avuglé », sur saintefoylagrandehistoire.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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