Pertes du Rhône
| Pertes du Rhône | ||||
| Les pertes du Rhône en 1931. | ||||
| Géographie | ||||
|---|---|---|---|---|
| Pays | France | |||
| Région | Auvergne-Rhône-Alpes | |||
| Départements | Ain, Haute-Savoie | |||
| Coordonnées | 46° 06′ 22″ nord, 5° 49′ 54″ est | |||
| Rivière | Rhône | |||
| Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Ain
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
| ||||
Les pertes du Rhône étaient des gorges de France situées sur le cours du Rhône, près de Bellegarde-sur-Valserine, juste en amont du confluent de la Valserine et du Rhône. Elles sont submergées en 1948 par le lac de retenue du barrage de Génissiat. Le fleuve marque à cet endroit la limite entre l'Ain et la Haute-Savoie.
Contrairement à ce que pourrait penser leur nom, les pertes du Rhône ne constituent pas à proprement parler une perte, phénomène dont est par exemple affecté le Danube, mais sont un canyon en fente à la manière des pertes de la Valserine ou encore des gorges du Fier.
Géographie
La nature des roches a donné au lit de ces cours d'eau une forme particulière, profonde de soixante mètres, dans laquelle le Rhône disparaissait pendant la saison sèche : ce site était appelé les « pertes du Rhône ». Dans ses Impressions de voyage en Suisse, Alexandre Dumas décrit le site qu'il visite en se rendant à Genève :
« Le Rhône, qui accourt bouillonnant et profond, disparait tout à coup dans les gerçures transversales d’un rocher pour reparaître cinquante pas plus loin : l’espace intermédiaire reste parfaitement à sec […] Ce qui se passe dans l’abîme où le Rhône se précipite, c’est ce qu’il est impossible de savoir : du bois, du liège, des chiens, des chats ont été jetés à l’endroit où il entre, et ont été attendus vainement à l’endroit où il sort ; le gouffre n’a jamais rien rendu de ce qu’il avait englouti. »
Histoire
Les pertes du Rhône constituaient une importante attraction touristique au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Le site était équipé d’un barrage de petite dimension, le Barrage des Forces Motrices, en amont immédiat de l’encaissement[1].
Les pertes du Rhône sont submergées en 1948 quand le barrage de Génissiat est mis en eau au sud de Bellegarde. Le site est noyé par le réservoir de vingt-trois kilomètres de long qui s'étend entre Génissiat et la frontière suisse. Aujourd’hui, à la place du « gouffre » effrayant vu par Alexandre Dumas, il ne reste plus qu’un plan d’eau, qui ne retrouve une partie de sa violence qu'à l’occasion des opérations transfrontalières de gestion des sédiments du Rhône[2], lorsque le niveau d’eau dans les retenues de Verbois, Chancy-Pougny, Génissiat et Seyssel est abaissé afin d’évacuer une partie des sédiments qui remplissent les retenues. Cependant, le niveau d'eau ne descend jamais suffisamment pour que les pertes du Rhône redeviennent visibles[1].
Iconographie
L'artiste Louis Bélanger a dessiné le lieu en 1798. Ses œuvres sont conservées aux musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles.
-
Vue en aquatinte
-
Plan du site
Notes et références
- Pierre Thomas, « Les pertes du Rhône (Ain et Haute-Savoie), une ancienne curiosité géologique maintenant engloutie — Planet-Terre », sur planet-terre.ens-lyon.fr, (consulté le )
- ↑ « L’opération transfrontalière de gestion des sédiments du Rhône atteint son objectif », sur CNR, (consulté le )
Annexes
Bibliographie ancienne
- Alexandre Dumas visite le site sur le chemin qui le conduit en Suisse. La description des pertes du Rhône est publiée dans « Impressions de voyage en Suisse », 1833, p. 45.
- Théodore Virlet mentionne les pertes du Rhône dans sa brève monographie intitulée « Des cavernes, de leur origine et de leur mode de formation », publiée dans le Feuilleton de l'Observateur d'Avernes, 1836, p. 4.
- Eugène Renevier professeur de géologie et de paléontologie à l'Université de Lausanne, a publié, avec François Jules Pictet de La Rive, « Description des fossiles du terrain aptien de la Perte du Rhône et des environs de Sainte-Croix », 1854.
- Edgar Quinet cite les pertes du Rhône à la dernière page de son ouvrage « Philosophie de l’histoire de France », Bruxelles, 1855, p. 965.
Bibliographie moderne
- Edouard-Alfred Martel décrit le fonctionnement (avec un schéma) de la perte du Rhône dans son ouvrage « Notice sur les travaux scientifiques », Paris, 1911, p. 74–75.
- Dominique Saint-Pierre, Les gorges perdues du Haut-Rhône - De la Suisse à Génissiat, Musnier-Gilbert, , 285 p. (ISBN 9782354110512).
- Bernard Chirol, La perte du Rhône à Bellegarde (Ain) et Éloise (Haute-Savoie) comme vous ne la verrez jamais plus, Auto-édition, .
Articles connexes
Liens externes
- Portail de l’Ain
- Portail du Bugey
- Portail de la Savoie
- Portail du massif du Jura
- Portail du Rhône
- Portail des eaux continentales