Paul Gaignet
| Paul Gaignet | |
| Paul Gaignet en 1942 | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Chef départemental du Parti national breton pour Ille-et-Vilaine | |
| – | |
| Directeur des éditions du Parti national breton | |
| – | |
| Président de la Délégation Bleimor des Amis des Scouts d’Europe | |
| Biographie | |
| Nom de naissance | Paul Gaignet |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Bordeaux (France) |
| Date de décès | |
| Lieu de décès | Rennes (Bretagne, France) |
| Nationalité | Française |
| Parti politique | PNB (1931-1943) MOB (1961) Convention des institutions républicaines (années 1960) Parti socialiste (1969-) |
| Profession | Militant, écrivain, éditeur, urbaniste |
Paul Gaignet (1913-1999) est un militant, écrivain et éditeur breton, connu pour son engagement dans le mouvement breton au sein du Parti national breton (PNB) dans les années 1930 et 1940, ainsi que pour ses activités culturelles et politiques après la Seconde Guerre mondiale, notamment dans le scoutisme breton et les cercles socialistes.
Biographie
Jeunesse et formation
Paul Gaignet naît en 1913 à Bordeaux, dans une famille originaire de Rennes[1]. Il poursuit ses études à Rennes, capitale administrative de la Bretagne, où il s’engage dès 1931, à l’âge de 18 ans, dans le militantisme breton en adhérant au Parti national breton (PNB)[1],[2].
Engagement dans le mouvement breton
Débuts au PNB et à la Ligue fédéraliste de Bretagne
En 1931, Paul Gaignet rejoint le PNB, mais il s’en détourne temporairement pour intégrer la Ligue fédéraliste de Bretagne. En 1938, sous le pseudonyme de Per Goulven, il signe le Manifeste fédéraliste breton[1]. Face à l’échec de la Ligue, il retourne au PNB, où il devient une figure clé. En septembre 1940, il est nommé chef de la fédération d’Ille-et-Vilaine par Olier Mordrel et prend la direction des éditions du parti[HB 1],[2]. Il contribue régulièrement au journal L’Heure bretonne sous divers pseudonymes, développant des articles sur la doctrine nationaliste, l’économie et les questions sociales, tout en se démarquant des positions collaborationnistes de certains leaders[3],[HB 2].
Gaignet rédige également le bulletin mensuel An Hevoud, où il promeut une action militante pragmatique et critique les dérives romantiques ou extrémistes, notamment celles liées à la société secrète Gwenn ha Du[4].
Seconde Guerre mondiale et controverses
En 1943, opposé à la collaboration avec l’occupant nazi, il tente, sans succès, de convaincre Raymond Delaporte de suspendre les activités du PNB jusqu’à la Libération. Cette même année, il abandonne ses fonctions et se retire du parti, jugeant que le mouvement s’engageait dans une impasse[3],[1].
Durant l’Occupation, Gaignet participe à des émissions radiophoniques de propagande allemande destinées au Maghreb (Radio Brazzaville n° 2)[1]. À la Libération, il est arrêté et interné à Fresnes puis à Clairvaux. Lors de son procès en 1946 devant une cour spéciale à Paris, il est mis hors de cause après l’intervention d’un représentant de l’ambassade américaine, qui affirme qu’il collaborait avec l’Office of Strategic Services (OSS)[1],[3].
Après-guerre
Après la guerre, Gaignet s’installe à Paris, où il travaille dans l’urbanisme[3]. Il reste actif dans le mouvement breton, notamment à travers le scoutisme avec le mouvement Bleimor, où il devient président de la Délégation Bleimor des Amis des Scouts d’Europe[5]. Il participe à la création du Club des Bonnets Rouges, aux côtés de figures comme Yves Person et Charles Josselin, un cercle réunissant des socialistes bretons dans les années 1970-1980[1],[3]. En 1961, il adhère brièvement au Mouvement pour l’organisation de la Bretagne (MOB)[3]. Il rejoint la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand, puis le Parti socialiste en 1969[1].
Gaignet revient à Rennes après sa retraite et y décède en 1999[3].
Idéologie et écrits
Paul Gaignet incarne un nationalisme breton marqué par un idéalisme et une foi patriotique, qu’il qualifie d’« impératif catégorique » [HB 3]. Dans L’Heure bretonne, il défend une Bretagne unie par son peuple, son histoire et sa culture, tout en dénonçant l’exploitation économique par des capitaux étrangers [HB 4],[HB 2]. Il prône une action militante concrète, axée sur la formation et la propagande, plutôt que sur des actions violentes[4].
Ses écrits, souvent publiés sous les pseudonymes Per Goulven, Pierre Gautier, Gonidek ou Jean-François Le Balédic, reflètent une vision spirituelle et populaire du nationalisme breton [1].
Postérité
Paul Gaignet demeure une figure emblématique et nuancée du mouvement breton, mêlant un nationalisme engagé dans les années 1930 et 1940 à un militantisme culturel et socialiste après la Seconde Guerre mondiale. Son itinéraire reflète les tensions internes de l’Emsav, partagé entre collaboration, résistance et quête d’une « troisième voie »[6],[3].
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Ouvrages historiques
- Georges Cadiou, Emsav, dictionnaire critique, historique et biographique : Le mouvement breton de A à Z, Spézet, Coop Breizh, , 368 p. (ISBN 978-2-84346-574-1, présentation en ligne), p. 161
- Lionel Henry, Dictionnaire biographique du mouvement breton, Yoran Embanner, , 300 p. (ISBN 978-2-914855-74-7, présentation en ligne), p. 144-145
- Kristian Hamon, Les Nationalistes bretons sous l’occupation, Yoran Embanner, , 200 p. (ISBN 978-2-9521446-3-6), p. 105-106
- Hervé Le Boterf, La Bretagne dans la guerre : 1938-1939 - 1940-1941, Éditions France-Empire, , 450 p. (ISBN 978-2-7048-0042-1), p. 377
- Sébastien Carney, Breiz Atao ! : Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : une mystique nationale (1901-1948), Rennes, PUR, coll. « histoire », , 608 p. (ISBN 978-2-7535-4289-1, ISSN 1255-2364)
Références
- Articles du magazine L'Heure Bretonne
- ↑ « Au travail pour la Bretagne ! », L’Heure Bretonne, no 34, , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
- « La Bretagne, communauté populaire », L’Heure Bretonne, no 113, , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Les raisons constantes du nationalisme breton », L’Heure Bretonne, no 94, , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Devrons-nous une fois encore, sauver la France », L’Heure Bretonne, no 94, , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
Autres
- Cadiou 2013, p. 161.
- Henry 2011, p. 144.
- Henry 2011, p. 145.
- Carney 2015, p. 306.
- ↑ « Fête Bleimor », L'Avenir de la Bretagne, no 69, , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Carney 2015, p. 21.
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