Mésange boréale

Poecile montanus

Poecile montanus
Mésange boréale
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Paridae
Genre Poecile

Espèce

Poecile montanus
(Conrad von Baldenstein, 1827)

Répartition géographique

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

La mésange boréale (Poecile montanus, anciennement Parus montanus) est une espèce de passereaux de la famille des paridés.

Description

  • Taille : 12 cm
  • Poids : 9 - 12 g

Très semblable à la mésange nonnette, elle s'en différencie par quelques légers détails physiques : une tête plus grosse, l'arrière des joues blanc, une calotte noire mate, et une bavette plus grande.

Habitat

Elle peuple les forêts et les marais boisés de toute l'Europe continentale et l'Asie du nord jusqu'à la Sibérie.

Effectifs

Le tableau ci-dessous fournit les effectifs et leur tendance dans tous les pays européens où la Mésange boréale est documentée quantitativement, sur la base des données de Birdlife International en 2021.

Effectifs nationaux et tendances en Europe[1]
Pays/Territoire Nombre de couples Tendance de court terme Tendance de long terme
Albanie 360 à 370 stable (2007-2018) +169 à 620 % (1980-2018)
Allemagne 64 000 à 120 000 en baisse (2004-2016) stable (1980-2016)
Autriche 100 000 à 150 000 stable (2007-2018) ? (1981-2018)
Belgique 5 300 à 10 600 -56 à -12 % (2008-2018) -72 à -44% (1973-2018)
Biélorussie 280 000 à 350 000 ±10 % (2012-2019) stable (1980-2019)
Bosnie-Herzégovine 3 000 à 5 000 ±10 % (2007-2018) ? (1980-2018)
Bulgarie 25 000 à 50 000 stable (2000-2018) stable (1980-2018)
Croatie 60 000 à 150 000 ? (2007-2018) ? (1980-2018)
Danemark 500 ? (2006-2017) en hausse (1980-2017)
Estonie 70 000 à 100 000 stable (2007-2018) -50 à -20 % (1980-2018)
Finlande 444 000 à 671 000 -50 à -36 % (2007-2018) -62 à -43% (1980-2018)
France 100 000 à 200 000 ? (2007-2018) -55 à -50 % (2002-2017)
Grèce 200 à 1 000 stable (2007-2015) stable (1980-2018)
Hongrie 1 000 à 1 500 -40 à -33 % (2007-2018) ? (1980-2018)
Italie 30 000 à 50 000 stable (2000-2014) stable (1993-2018)
Kosovo 1 500 à 2 000 stable (2007-2018) stable (1990-2018)
Lettonie 104 000 à 208 000 -52 à -12% (2005-2018) en baisse (1991-2016)
Liechtenstein 230 à 320 stable (2006-2018) en baisse (1980-2018)
Lituanie 50 000 à 85 000 stable (2013-2018) stable (1980-2018)
Luxembourg 2000 à 4000 stable à +10 % (2007-2018) -40 à -20 % (1980-2018)
Macédoine du Nord 250 à 1 000 stable (2007-2018) ? (1980-2019)
Monténégro 2 500 à 4 000 stable (2007-2018) ?
Norvège 500 000 à 800 000 en baisse (2013-2018) stable (1980-2018)
Pays-Bas 10 000 à 15 000 -25 à -8 % (2006-2017) -66 à -52 % (1984-2017)
Pologne 230 000 à 292 000 -19 à -20 % (2007-2018) ? (1980-2018)
Roumanie 130 000 à 319 000 ? (2007-2018) ? (1980-2018-
Royaume-Uni 2 700 à 2 800 en baisse (2004-2016) en baisse (1980-2016)
Russie 4 000 000 à 8 000 000 -20 à -15 % (2006-2018) -29 à -20 % (1986-2018)
Serbie 5 900 à 8 600 stable (2007-2018) stable (1980-2018)
Slovaquie 60 000 à 120 000 stable (2007-2018) stable (1980-2018)
Slovénie 17 000 à 32 000 ? (2008-2012) ? (1980-2018)
Suède 486 000 à 597 000 -39 à -25 % (2007-2018) -74 à -68 % (1980-2018)
Suisse 70 000 à 95 000 -14 à 25 % (2007-2018) en hausse (1990-2018)
Tchéquie 45 000 à 90 000 ? (2007-2018) en hausse (1982-2018)
Ukraine 100 000 à 150 000 -10 à -15 % (2007-2018) -15 à -5 % (1980-2018)
Europe des 28 2 030 000 à 3 270 000
Europe 7 000 000 à 12 700 000

Répartition et sous-espèces

Selon la classification de référence du Congrès ornithologique international (15.1, 2025)[2] elle se répartit en quatorze sous-espèces (ordre phylogénique) :

  • P. m. kleinschmidti (Hellmayr, 1900) — îles britanniques ;
  • P. m. rhenanus (Kleinschmidt, 1900) — de la Bretagne à l'ouest de l'Allemagne, nord de la Suisse et de l'Italie ;
  • P. m. montanus (von Baldenstein, 1827) — Europe centrale ;
  • P. m. salicarius (Brehm, 1831) — Allemagne, ouest de la Pologne nord-est de la Suisse et sud-ouest de l'Autriche ;
  • P. m. borealis (de Sélys-Longchamps, 1843) — du sud de la Scandinavie à l'Ukraine ;
  • P. m. uralensis (Grote, 1927) — de l'ouest de la Russie au nord du Kazakhstan ;
  • P. m. baicelensis Swinhoe, 1871 — sud de la Sibérie, nord de la Mongolie, de la Chine et de la Corée ;
  • P. m. anadyrensis (Belopolski, 1932) — nord-est de la Sibérie ;
  • P. m. kamtschatkensis Bonaparte, 1850 — Kamtchatka et nord des Kouriles ;
  • P. m. sachalinensis (Lönnberg, 1908) — Sakhaline et sud des Kouriles ;
  • P. m. restrictus (Hellmayr, 1900) — Japon ;
  • P. m. songarus (Severtsov, 1873) — monts Tian ;
  • P. m. affinis Przevalski, 1876 — centre-nord de la Chine ;
  • P. m. stoetzneri (Kleinschmidt, 1921) — nord-est de la Chine.

La sous-espèce Poecile montanus montanus est parfois appelé Mésange alpestre[3]. La sous-espèce Poecile montanus salicarius est parfois appelée Mésange des saules[3].

Chant

Gazouillis rapide, répétition lente d'un son doux flûté (tsiu tsiu tsiu tsiu ou : tu tu tu tu tu...). Cris : fsi-tsi-tsi élevés, souvent suivis de khéé-khéé bas et appuyé (mais aussi mésange charbonnière).

Régime alimentaire

Araignées, graines, insectes.

Reproduction

La mésange boréale niche dans des cavités d'arbres dans le bois mort ou vivant, qu'elle creuse elle-même, contrairement à la mésange nonnette. Les couples se forment au sein des groupes hivernaux et sont unis pour la vie. Ils ne font qu'une seule nichée par année, mais une ponte de remplacement peut être faite en cas de disparition de la précédente. La femelle construit le nid presque seule, le mâle ne l'aidant que rarement.

La femelle pond 6-9 œufs blancs tachetés de roux et les couve seule pendant près de deux semaines. Durant cette période, elle est nourrie par le mâle. (Source : http://www.oiseaux.net/oiseaux/mesange.boreale.html)

Les jeunes sont nourris par leurs deux parents et s'envolent vers l'âge de 17-19 jours (source : http://www.oiseaux.net/oiseaux/mesange.boreale.html), mais restent en compagnie des deux adultes pendant quelques semaines supplémentaires.

État des populations, pression et menaces

Comme tous les animaux dépendant directement ou indirectement du bois mort, la mésange boréale a sans doute beaucoup souffert de la raréfaction des bois morts et arbres sénescents en forêt. Les monitorings de la « Station ornithologique suisse » ont démontré que la restauration de la quantité et qualité des bois morts et sénescents (suivi par l'Inventaire forestier national suisse) a permis une nette augmentation des populations reproductrices des espèces forestières dépendante de plusieurs types de bois mort (pic noir, pic épeiche, pic mar, pic épeichette, pic vert, pic tridactyle ainsi que mésange huppée, mésange boréale et grimpereau des bois) de 1990 à 2008 là où la ressource en bois mort a été restaurée, dans une mesure variant selon ces espèces.
Le pic à dos blanc a même fortement élargi son aire dans l’est de la Suisse.
Pour toutes les espèces suivies, hormis pour le pic vert et le pic mar[4],[5],[6], la disponibilité croissante en bois mort semble être le facteur explicatif le plus important. Ces espèces consommant les insectes parasites des arbres, on peut supposer que la résilience écologique des forêts en sera améliorée[7].

Protection

La mésange boréale bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Richard K. Broughton, The Marsh Tit and the Willow Tit, Londres et Dublin, T. & A.D. Poyser, (ISBN 978-1-4729-8031-1)

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Birdlife International, « Poecile montanus (Willow Tit) European Red List of birds supplementary material » [PDF], (consulté le ).
  2. Congrès ornithologique international, 15.1, 2025.
  3. « Liste des oiseaux de France (2020) » [PDF], sur www.faune-france.org, (consulté le )
  4. BArBALAT A, PioT B (2009) Progression récente du Pic mar (Dendrocopos medius) dans le Bassin genevois. Nos Oiseaux 56: 87–97.
  5. BüTLer r, AngeLsTAM P, eKeLUnD P, scHLAePfer r (2004) Dead wood threshold values for the three-toed woodpecker presence in boreal and sub-Alpine forest. Biol Conser 119: 305–318.
  6. MULHAUser B, JUnoD P (2003) Apparition et expansion des populations neuchâteloises de Pic mar Dendrocopos medius dans la seconde moitié du XXe s. en relation avec l’évolution des forêts. Nos Oiseaux 50: 245–260.
  7. Pierre Mollet Schweizerische, Niklaus Zbinden Schweizerische, Hans schmid Schweizerische ; “Steigende Bestandszahlen bei spechten und anderen Vogelarten dank Zunahme von Totholz ?” (« Est-ce que les effectifs de pics augmentent grâce à l'accroissement de la quantité de bois mort ? » ; Station ornithologique suisse. Schweiz Z Forstwes 160 (2009) 11: 334–340
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