Paruline orangée
Protonotaria citrea, Protonotaria
| Règne | Animalia |
|---|---|
| Embranchement | Chordata |
| Sous-embr. | Vertebrata |
| Classe | Aves |
| Ordre | Passeriformes |
| Famille | Parulidae |
La Paruline orangée (Protonotaria citrea) est une espèce de passereaux de la famille des Parulidae, l'unique représentante du genre Protonotaria.
Taxonomie
La paruline orangée a été décrite par Buffon en 1779 dans Histoire Naturelle des Oiseaux,à partir d'un spécimen recueilli en Louisiane. Buffon lui a donné le nom de figuier protonotaire[1].
L'oiseau a aussi été illustré dans une gravure colorée à la main, créée par François-Nicolas Martinet dans Planches Enluminées D'Histoire Naturelle, un ouvrage produit sous la direction de Edme-Louis Daubenton pour accompagner le texte de Buffon[2].
Ni la description de Buffon ni l'illustration ne donnent de nom latin. Mais en 1783 le naturaliste hollandais Pieter Boddaert crée le nom binominal Motacilla citrea dans son catalogue des Planches Enluminées[3].
La paruline orangée est maintenant la seule espèce du genre Protonotaria, ce dernier ayant été introduit en 1858 par le naturaliste américain Spencer Baird[4],[5],[6].
L'espèce est monotypique, aucune sous-espèce n'est reconnue[6].
Le nom du genre provient du bas latin protonotarius, signifiant "protonotaire", un notaire rattaché à la cour de Byzance et dont le costume était fait d'une robe jaune. Le qualificatif citrea vient du latin citreus qui désigne la couleur "citrine"[7].
L'oiseau porte le nom vernaculaire anglais de « Golden swamp warbler »[8] (« fauvette jaune des marais »).
Une étude phylogénétique moléculaire de la famille Parulidae publiée en 2010 a trouvé que cette espèce est une espèce-sœur de la Paruline de Swainson (Limnothlypis swainsonii)[9].
Description
La paruline orangée est longue de 13 cm ; elle pèse environ 14,3 g[10] ses ailes ont une envergure de 22 cm[11].
Son dos est de couleur olive, ses ailes et sa queue bleu-gris, le ventre jaune et les jambes noires. Son bec est relativement long et pointu. Le mâle adulte a une tête d'un jaune-orangé brillant ; les femelles et le jeunes sont moins flamboyants et ont une tête jaune. Vu en vol du dessous, la queue courte et large a un aspect à deux tons distinct, blanc à la base et sombre au bout[12].
Répartition et habitat
La paruline orangée se reproduit principalement dans les marais de la pointe sud-est d'Ontario (Canada) et l'est des États-Unis. Mais elle peut aussi construire son nid près d'autres étendues d'eau, comme des ruisseaux, étangs et piscines.
L'habitat de la paruline pendant sa migration est mal connu. Cependant elle est particulièrement présente à Belize pendant la migration de printemps[13].
Cette espèce passe l'hiver dans les Caraïbes, en Amérique Centrale et dans le nord de l'Amérique du Sud, essentiellement dans les mangroves[13],[14].
On la rencontre parfois dans l'ouest des États-Unis[15], plus particulièrement en Californie.
Comportement et écologie
La paruline orangée est la seule fauvette de l’est (des États-Unis) qui construise son nid dans des cavités naturelles ou artificielles. Elle utilise parfois des trous creusés par le pic mineur. Le mâle construit souvent plusieurs nids incomplets, non utilisés, sur son territoire ; la femelle construit le nid qui est effectivement utilisé et y pond 3 à 7 œufs[16].
Son habitat préféré est fait de nombreux ruisseaux dans un terrain boisé, où elle recherche insectes et escargots[16].
Son chant est un simple « sweet-sweet-sweet-sweet-sweet » fort et résonnant. Son appel ressemble à celui de la paruline à capuchon. En vol, son appel est un « seeep » fort[17]
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Chant simple
Statut de conservation
La perte d'habitat a fortement réduit les populations. De plus les couvées sont parasitées par le vacher à tête brune (Molothrus ater), et les sites de nidification sont envahis par le troglodyte familier (Troglodytes aedon)[18].
Les parulines sont listées comme espèce en danger au Canada : en 2008, seulement environ 30 individus reproducteurs sont connus en Ontario[19].
L'espèce survit dans des environnements protégés, comme la forêt Francis Beidler en Caroline du Sud qui en abrite quelque 2 000 couples, la plus dense population connue[20].
Notes et références
- ↑ Georges-Louis Leclerc de Buffon, « Le figuier protonotaire », dans Histoire Naturelle des Oiseaux, vol. 9, Paris, Imprimerie Royale, (lire en ligne [sur biodiversitylibrary]), p. 465.
- ↑ Georges-Louis Leclerc de Buffon, François-Nicolas Martinet, Edme-Louis Daubenton et Louis-Jean-Marie Daubenton, « Figuier à ventre et tête jaunes de la Louisiane », dans Planches Enluminées D'Histoire Naturelle, vol. 8, Paris, 'Imprimerie Royale, (lire en ligne [sur biodiversitylibrary]), planche 704, fig. 2.
- ↑ Pieter Boddaert, Table des planches enluminéez d'histoire naturelle de M. D'Aubenton : avec les denominations de M.M. de Buffon, Brisson, Edwards, Linnaeus et Latham, precedé d'une notice des principaux ouvrages zoologiques enluminés, Utrecht, (lire en ligne [sur biodiversitylibrary]), cité p. 44, no 704 fig. 2.
- ↑ (en) Jon Curson, David Quinn et David Beadle, New World Warblers, London, Christopher Helm, (ISBN 0-7136-3932-6, OCLC 727647957), p. 159–161.
- ↑ (en) Spencer F. Baird, Reports of explorations and surveys to ascertain the most practical and economical route for a railroad from the Mississippi River to the Pacific Ocean made under the direction of the secretary of war in 1853-1856, vol. 9 : Birds, Washington, Beverly Tucker, , p. xix, xxxi, 235 et 239.
- (en) Frank Gill et David Donsker, « New World warblers, mitrospingid tanagers », IOC World Bird List Version 9.2, sur worldbirdnames.org, International Ornithologists' Union, (consulté en ).
- ↑ (en) James A. Jobling, The Helm Dictionary of Scientific Bird Names, London, éd. Christopher Helm, (ISBN 978-1-4081-2501-4), p. 110, colonne 1 ("citrina") et p. 318.
- ↑ (en) Bird: The Definitive Visual guide, DK Publishing, (ISBN 978-0756655747).
- ↑ (en) Irby J. Lovette, Jorge L. Pérez-Emán, John P. Sullivan, Richard C. Banks, Isabella Fiorentino, Sergio Córdoba-Córdoba, María Echeverry-Galvis, F. Keith Barker, Kevin J. Burns, John Klicka, Scott M. Lanyon et Eldredge Bermingham, « A comprehensive multilocus phylogeny for the wood-warblers and a revised classification of the Parulidae (Aves) », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 57, no 2, , p. 753–770 (PMID 20696258, DOI 10.1016/j.ympev.2010.07.018, Bibcode 2010MolPE..57..753L, lire en ligne).
- ↑ (en) John B. Dunning, Jr., CRC Handbook of Avian Body Masse, Boca Raton, FLs, CRC Press, , 2e éd. (ISBN 978-1-4200-6444-5), p. 526.
- ↑ (en) « Prothonotary Warbler », État du Tennessee, Wildlife Resources Agency (consulté le ).
- ↑ (en) Pete Dunne, Pete Dunne's Essential Field Guide Companion, Houghton Mifflin, (ISBN 978-0-618-23648-0, lire en ligne ).
- (en) Lisa J. Petit, « Prothonotary Warbler (Protonotaria citrea), version 1.0 », Birds of the World, (DOI 10.2173/bow.prowar.01, lire en ligne ).
- ↑ (en) Gary Stiles et Alexander Skutch, A Guide to the Birds of Costa Rica, Cornell University Press, (ISBN 0-8014-9600-4).
- ↑ (en) « Prothonotary Warbler », (consulté en ).
- (en) Leigh Atwell, « Protonotaria citrea (prothonotary warbler) », sur animaldiversity.org (consulté le ).
- ↑ (en) Jonathan Alderfer, National Geographic Complete Birds of North America, National Geographic Society, .
- ↑ (en) David J. Flaspohler, « Nesting success of the prothonotary warbler in the upper Mississippi River bottomlands », The Wilson Bulletin, vol. 108, no 3, , p. 457–466 (JSTOR 4163713, lire en ligne).
- ↑ (en) Recovery Strategy for the Prothonotary Warbler (Protonotaria citrea) in Canada, Ottawa (Canada), Environment Canada, (ISBN 978-1-100-17433-4, lire en ligne [PDF] sur registrelep-sararegistry.gc.ca), p. 1.
- ↑ (en) Jim Burns, « 158. Francis Beidler Forest, Harleyville, South Carolina », sur birdwatchingdaily.com, (consulté en ).
Liens externes
- (en) Atwell, L., Animal Diversity Web : Protonotaria citrea, 2001 (consulté le )
- (en) Congrès ornithologique international : Protonotaria citrea (Boddaert, 1783) (consulté le )
- (en) Catalogue of Life : Protonotaria citrea (Boddaert, 1783) (consulté le )
- (fr + en) GBIF : Protonotaria citrea (Boddaert, 1783) (consulté le )
- (en) IRMNG : Protonotaria citrea (Boddaert, 1783) (consulté le )
- (fr + en) ITIS : Protonotaria citrea (Boddaert, 1783) (consulté le )
- (en) NCBI : Protonotaria citrea (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Taxonomicon : Protonotaria citrea (Boddaert, 1783) (consulté le )
- (en) WoRMS : espèce Protonotaria citrea (Boddaert, 1783) (consulté le )
- (en) Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Protonotaria citrea dans Parulidae
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