Parcoprésie
Mise en garde médicale
La parcoprésie, également appelée rétention fécale psychogène ou familièrement syndrome de l'intestin timide, est l'incapacité ou la très grande difficulté psychologique de déféquer en l'absence d'un certain niveau d'intimité ou de la certitude absolue que personne ne peut en être témoin d'une façon ou d'une autre. Il s'agit de la peur plus ou moins obsessionnelle et handicapante d'être vu ou entendu durant la défécation.
Définitions et caractéristiques
Elle est définie comme la peur phobique de déféquer en présence ou à la connaissance réelle ou supposée (voire sauf certitude de l'absence) de qui que ce soit, ou encore ailleurs que chez soi, comme la hantise de se trouver en public ou dans l'espace public au moment de la défécation[1], et spécifiquement comme la peur des toilettes publiques et d'y déféquer[2].
Elle est souvent associée à la parurésie, peur d'uriner sans intimité[3], et à l'évitement général des situations sociales[4].
Trouble social et dimension sociologique
La parcoprésie est un trouble relativement courant qui n'est pas médicalement reconnu[5]. Cependant, cette altération de la santé mentale peut avoir de sévères conséquences sanitaires et sociales, y compris dans la vie affective, le partage d'intimité et l'image de soi, et est considérée comme une phobie sociale qui exagère les niveaux de pudeur communs ; la parcoprésie, également appelée familièrement syndrome de la princesse ou par anglicisme poop-shaming, a en outre une dimension genrée, étant nettement plus répandue chez les femmes, dont un très grand nombre pourrait en remplir les critères diagnostiques. Cela est aggravé par la mixité des toilettes publiques et lié à l'usage de celles-ci qui est associé à des niveaux objectivement plus élevés d'insécurité pour la population féminine. Cela se rapporte aussi, y compris pour la peur apparemment moins rationnelle qui se rapporte proprement à la seule angoisse d'être vue ou entendue durant la défécation jusque dans l'espace privé, professionnel ou amical, à la manière dont les filles et les femmes sont éduquées et socialisées. En effet, elles sont à la fois spécifiquement dévalorisées en étant associées aux fonctions corporelles et brimées dans l'expression de ces fonctions car élevées dans la honte et le dégoût d'elles-mêmes[6].
Notes et références
- ↑ « Parcoprésie : d'où vient la peur de faire caca en public ? », sur Caminteresse.fr, (consulté le )
- ↑ Julia Garcia, « La peur des toilettes publiques : comment surmonter la "parcoprésie" ? », sur Science et vie, (consulté le )
- ↑ (en) Régis Eric Maia Barros, « Paruresis and Parcopresis in Social Phobia: a case report », Brazilian Journal of Psychiatry, vol. 33, , p. 416–417 (ISSN 1516-4446 et 1809-452X, DOI 10.1590/S1516-44462011000400019, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Kuoch, Kenley LJ, Austin, David W et Knowles, Simon R, « Latest thinking on paruresis and parcopresis », sur Australian Journal of General Practice (consulté le )
- ↑ (en) Simon R. Knowles, « Socio-cognitive processes are associated with parcopresis symptoms and public toilet avoidance in university students », Current Psychology, vol. 42, no 3, , p. 1762–1772 (ISSN 1936-4733, DOI 10.1007/s12144-021-01586-x, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Par Christine Mateus Le 27 avril 2021 à 20h23, « Les femmes victimes du syndrome de «la princesse» qui ne va pas aux toilettes », sur leparisien.fr, (consulté le )
Liens externes
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