Omar Denis Junior Bongo

Omar Denis Junior Bongo
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Omar Denis Junior Bongo Ondimba
Nationalité
Formation
Activité
PDG de Yao Corp
Conseiller du président de la République du Congo
Famille
Denis Sassou-Nguesso (grand-père maternel)
Marie-Claire Dirat (grand-mère maternelle)
Brice Oligui Nguema (cousin)
Martin Bongo (cousin)
Noureddin Bongo Valentin (neveu)
Malika Bongo Ondimba (nièce)
Père
Mère
Fratrie
Yacine Bongo
Ali Bongo
Pascaline Bongo
Frédéric Bongo

Omar Denis Junior Bongo Ondimba dit Junior Bongo, né le à Libreville (Gabon), est un homme d'affaires gabonais. Issu des familles présidentielles Bongo et Nguesso, il est le fils de l'ancien président gabonais Omar Bongo et de l'ancienne Première dame Édith Bongo. Par sa mère, il est également le petit-fils du président congolais Denis Sassou-Nguesso. Il est le demi-frère d'Ali Bongo, président du Gabon de à , et le cousin de Brice Oligui Nguema, officiellement président de la République gabonaise depuis le .

Junior Bongo occupe les fonctions de conseiller auprès de son grand-père, le président congolais, et dirige le groupe Yao Corp, dont la filiale Silicone Connect est active dans le secteur des télécommunications.

Biographie

Origines et famille

Junior Bongo est né le à Libreville, capitale de la République gabonaise. Il est le fils cadet du défunt président gabonais Omar Bongo et de l’ancienne Première dame Édith Bongo. Il est le petit-fils de Denis Sassou-Nguesso, père de cette dernière et président de la république du Congo. Il est issu d'une très grande fratrie de 54 enfants. Il est le frère cadet de Yacine Bongo et également le demi-frère de Pascaline Bongo, ancienne ministre des Affaires étrangères, Frédéric Bongo, ancien chef des renseignements et d'Ali Bongo, ancien président du Gabon ( - ). Il est cousin de Brice Oligui Nguema, président de la transition gabonaise à la suite du coup d’État du , élu président en avril 2025 et investi en mai de la même année. Il compte aussi parmi ses proches parents Martin Bongo (cousin), ancien ministre des Affaires étrangères, ainsi que Noureddin Bongo Valentin (neveu), ancien coordinateur des affaires présidentielles, et Malika Bongo Ondimba (nièce), députée et ancienne conseillère spéciale du chef de l'État[1],[2],[3],[4].

Parcours académique

Junior Bongo a suivi une formation universitaire dans des institutions prestigieuses du monde anglo-saxon. Après trois années d’études à l’université Harvard, il y obtient un Bachelor of Arts. Il poursuit ensuite son cursus à l’université d'Oxford, où il obtient un Master en sciences politiques et Études africaines en [1],[5].

Homme d'affaires

Discret sur ses activités économiques, Junior Bongo disposerait de participations dans plusieurs sociétés, notamment au sein de la holding familiale Delta Synergie, par l’intermédiaire du groupe Yao Corp, dont il est le président-directeur général et dont sa sœur Yacine Bongo et lui détiendraient 2,32 % des parts [1],[6],[7].

Yao Corp

Junior Bongo est le PDG de Yao Corp, un groupe dont la filiale Silicone Connect opère dans le secteur des télécommunications, notamment dans le déploiement de la fibre optique en république du Congo. Dans le cadre du développement de ses activités, il collabore étroitement avec Yves Castanou, directeur général de Congo Telecom, et Serge Pereira, président du groupe StartStone[8].

Le , le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique attribue à Yao Corp la concession dans la gestion du réseau de fibre optique aérienne de la société publique Énergie électrique du Congo (E²C). Cette décision suscite des critiques, notamment de la part des syndicats de fonctionnaires et des agents de Congo Télécom, qui dénoncent une absence de transparence dans la procédure ainsi que le risque de privatisation d’un secteur jugé stratégique. Le , le ministre des Finances et du Budget, Calixte Nganongo, adresse une correspondance à son collègue des Télécommunications, Léon Juste Ibombo, pour signaler plusieurs irrégularités. Il y exprime des préoccupations concernant l’opacité du contrat, l’absence d’un cadre juridique clair pour la concession, ainsi que le manque d’informations sur la société Yao Corp, alors peu connue du secteur et du grand public[9],[10].

Conseiller du président congolais

Junior Bongo, conseiller de son grand-père le président congolais Denis Sassou-Nguesso, a contribué à rapprocher ce dernier du nouveau dirigeant gabonais Brice Oligui Nguema, dans le contexte postérieur au coup d’État d’[11].

Positionnement politique

Junior Bongo a été aperçu à plusieurs reprises aux côtés de dirigeants africains tels que le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema ou le président sénégalais Macky Sall. Une photographie largement relayée le montre également avec le président russe Vladimir Poutine Malgré ces apparitions, il adopte une attitude de réserve vis-à-vis de la scène politique gabonaise et n’a jamais exprimé publiquement de critiques envers le régime de son frère Ali Bongo Ondimba[1],[12].

Rumeurs sur une ambition politique

Officiellement conseiller du président congolais Denis Sassou-Nguesso, Junior Bongo Ondimba est surtout actif dans les affaires. Bien qu’il n’ait jamais annoncé d’ambition présidentielle, Omar Denis Junior Bongo Ondimba est perçu par certains comme une figure montante au sein de la famille Bongo. Si une candidature venait à se concrétiser, elle se déroulerait dans un contexte de rivalités internes, notamment avec Frédéric Bongo, figure de l’appareil sécuritaire, et Nourredine Bongo Valentin, fils d’Ali Bongo, présenté comme le dauphin désigné[1],[2],[12].

Relations avec le pouvoir gabonais

Après plusieurs années d’éloignement de la scène publique gabonaise, notamment depuis le décès de son père Omar Bongo en , Junior Bongo reprend progressivement le chemin de Libreville à partir de , à la suite du coup d’État militaire ayant renversé Ali Bongo. Il s'était auparavant tenu à distance de la vie politique nationale, tout comme sa sœur Yacine Queenie Bongo Ondimba. Aucun des deux n'est mentionné sur le testament de leur père[2],[13].

Le , Junior Bongo assiste à la cérémonie d’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema. Sa présence dans les tribunes du stade de l’Amitié est remarquée par la presse, dans un contexte de transition politique majeure marqué par la fin du système du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir depuis [14].

Incident frontalier en avril 2021

Le , alors qu’il tente de se rendre à Franceville pour assister aux obsèques de son oncle Fidèle Andjoua, Junior Bongo est refoulé à la frontière entre le Congo et le Gabon. Sa délégation de 59 personnes (dont 20 militaires précurseurs du président Sassou-Nguesso) est interceptée par un important dispositif militaire gabonais, qui lui impose de ne passer qu’avec une dizaine de personnes. Refusant cette condition, il fait demi-tour. L'incident, largement médiatisé, alimente les tensions déjà latentes entre les autorités gabonaises et congolaises[1],[15],[16],[17].

Soutien à un mouvement citoyen

Le , en réaction aux mesures gouvernementales prises durant la pandémie de Covid-19, un mouvement de protestation pacifique surnommé « concert de casseroles » émerge au Gabon. Omar Denis Junior Bongo apporte publiquement son soutien à cette initiative en se filmant une casserole à la main. Ce geste, salué par une partie de l’opinion publique, n’empêche pas une répression du mouvement par les autorités. À la suite de cet épisode, plusieurs commentateurs évoquent de potentielles ambitions présidentielles de sa part[1].

Affaire des « biens mal acquis »

En, Omar Denis Junior Bongo fait l’objet d’une information judiciaire par la justice française dans le cadre de l’affaire dite des « biens mal acquis » impliquant plusieurs membres de la famille Bongo. La justice le met en cause pour avoir bénéficié, en connaissance de cause, d’une partie du patrimoine immobilier acquis illicitement par son père en France, dont la valeur est estimée à au moins 85 millions d’euros. Son avocat, Me Jean-Marie Viala, conteste ces accusations et rejette toute lecture morale de la procédure[18],[19],[20],[21]. Depuis , c'est Me Luc Brossollet qui est dorénavant en charge de la représentation légale de Junior Bongo et de sa soeur Yacine [22].

Mariage

Selon Africa Intelligence, le mariage de Junior Bongo et de sa campagne Julia Otto Mbongo (fille du défunt opérateur économique Pierre Otto Mbongo) serait prévu pour la seconde moitié de l'année . Des cérémonies sont attendues au Congo et au Gabon. L’événement, à la fois familial et protocolaire, devrait rassembler près d'un millier d'invités, dont plusieurs chefs d’État africains[23].

Références

  1. « Omar Denis Junior Bongo: un recours pour le Gabon », sur Mondafrique, (consulté le )
  2. « De Libreville à Brazzaville, les réseaux de Pascaline, l’influente aînée du clan Bongo » , sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  3. « La très complexe succession de feu le président Omar Bongo, père de 54 enfants », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Gabon: dix ans après la mort d'Omar Bongo, un héritage familial complexe », sur RFI, (consulté le )
  5. « Gabon: après Harvard, Omar D. Jr Bongo obtient un master à Oxford et nourrit les fantasmes », sur LSi Africa, (consulté le )
  6. « Congo/Gabon : Audit de Delta Synergie : Denis Sassou-Nguesso inquiet des intentions de Brice Clotaire Oligui Nguema - 18/06/2024 » , sur Africa Intelligence, (consulté le )
  7. « Gabon: BGFIBank au coeur des hostilités entre Brice Clotaire Oligui Nguema et le clan Bongo », sur Matin Libre Congo, (consulté le )
  8. « Congo : Loin du Haut-Ogooué, Omar-Denis Junior Bongo se relance dans le haut débit - 18/09/2023 » , sur Africa Intelligence, (consulté le )
  9. « Congo : Nouveau maître de la fibre optique, Omar Denis Jr Bongo provoque une crise sociale - 15/12/2020 » , sur Africa Intelligence, (consulté le )
  10. « Congo: inquiétudes autour de l’octroi à Yao Corp du contrat d’exploitation du réseau de fibre optique aérienne », sur Agence Ecofin, (consulté le )
  11. « Collaborateurs, intermédiaires, stratèges… Les relais de Denis Sassou Nguesso à l’international », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  12. « Élection Présidentielle de 2023 / Omar Denis Junior Bongo (...) - Gabonews - Pour l'information juste ! », sur gabonews.com, (consulté le )
  13. « Après des années de brouille, les retrouvailles du Gabon et du Congo sur la tombe d’Edith Bongo », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Junior Denis Omar Bongo Ondimba présent à l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema », sur Mediaposte Gabon, (consulté le )
  15. SIKA Jean Jacques, « Omar Denis Bongo Ondimba bloqué à la frontière Gabon-Congo : aucune arme de guerre n'a été trouvée », sur Les Echos du Congo Brazzaville, (consulté le )
  16. « Parti du Congo, Omar Denis Junior Bongo veut entrer au Gabon avec... 45 hommes armés ! », sur La Libreville, (consulté le )
  17. « Omar D. Jr Bongo, ce fils, frère, et petit-fils de Président qui fait trembler le Palais du bord de mer », sur LSi Africa, (consulté le )
  18. « Gabon – Biens mal acquis : plusieurs enfants d’Omar Bongo Ondimba mis en examen en France », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  19. « Affaire des «biens mal acquis»: cinq enfants d’Omar Bongo mis en examen en France », sur Libération, (consulté le )
  20. « Biens mal acquis gabonais : cinq enfants d’Omar Bongo mis en examen en France », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. « Gabon: une nouvelle série de mises en examen cible 4 autres enfants d'Omar Bongo en France », sur RFI, (consulté le )
  22. « CONGO : Biens mal acquis : Luc Brossollet, nouvel avocat d'Omar Denis Junior Bongo - 16/05/2023 » , sur Africa Intelligence, (consulté le )
  23. « Gabon : D'Oyo au Haut-Ogooué, mariage princier pour Omar Denis Junior Bongo » , sur Africa Intelligence, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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