Octaviens

Octaviens
Présentation
Type
Commission, groupe d'humains (en)

Les Octaviens est une commission financière de huit au sein du gouvernement écossais nommé par Jacques VI et Ier le 9 janvier 1596[1],[2],[3].

Origines

Le ministre de Jacques VI, John Maitland, meurt le et sa situation financière est difficile[4].

Les Octaviens sont partiellement tirés d'un comité nommé en 1593 par le Parlement d'Écosse afin de veiller sur les domaines d'Anne de Danemark[4],[5],[6]. À cette époque, le roi Jacques a de la difficulté à financer les deux foyers royaux, et, quelques années plus tard, il rédige qu'Alexander Seton avait plaisanté concernant son « foyer ne pouvant pas être gardé sur des épigrammes », signifiant que les belles paroles, à elles-seules, ne récolteraient pas d'argent[7].

Un courtisan anglais en Écosse, Roger Aston, décrit les événements en décembre 1595 dans une lettre adressée à James Hudson, un diplomate écossais basé à Londres : « Le conseil de la reine se joint au prieur (Alexander Seton) et d'autre du conseil du roi pour la réforme des affaires particulières du roi[8]. » Le comité pour les domaines de la reine se poursuit après l'Union des Couronnes, et de nouvelles nominations s'effectuent en .

Administration

On raconte qu'en fin décembre 1595, le conseil de la Reine, nouvellement nommé en tant qu'Octaviens, donne une bourse d'or à Anne de Danemark qu'elle présente au roi comme étrennes[9],[10]. Les détails de cet incident sont obscurs[4]. Les Octaviens font de spectaculaires efforts afin de réduire le coût des foyers royaux de Jacques VI et Anne de Danemark. Le chambellan, le Duc de Lennox, et le Maître de maison sont encouragés à réduire le nombre de courtisans recevant des honoraires ainsi que des repas à la cour, et jusqu'à 70 emplois sont coupés[11].

Les Octaviens sont un corps réformateur, pressé d'apporter l'ordre aux finances royales et d'appuyer avec force sur le patronage. Ils imposent une taxe d'importation de 5 % et promeuvent une expédition dans les Highlands afin de retrouver les recettes fiscales[12]. Les Octaviens nomment Henry Wardlaw de Pitreavie, en tant que Receveur Général, responsable des recettes du Contrôleur de gestion, des Nouvelles augmentations (droits payés sur d'anciens terrains de l'Église), ainsi que de l'hôtel des monnaies[13].

La commission initiale des Octaviens ne dura qu'une année et fut fort peu appréciée. Les presbytériens tentent un coup d'État le [14]. Ils demandent à ce que les Octaviens se séparent[15],[16]. Jacques VI réside dans l'hôtel de ville d'Édimbourg avec la majorité du Conseil privé d'Écosse ainsi que des Octaviens. Après un sermon donné par Walter Balcanquhall au sein de la Cathédrale Saint-Gilles, la congrégation sort en hurlant « l'épée de Gédéon » et certains émeutiers appellent aux armes[17]. La garde royale escorte Jacques VI jusqu'au Palais de Holyrood[6].

Lorsque leur commission est renouvelée en 1597, ils sont confrontés à une opposition paralysante de la part d'intérêts particuliers, et certains Octaviens sont suspectés de sympathiser avec les Catholiques[18]. Mais le concept de la commission en tant qu'extension au ministère des Finances au sein du gouvernement persiste et, sous le nom de Nouveaux Octaviens, elle joue un rôle dans l'administration écossaise lors du règne de Charles Ier.

Nouveaux Octaviens de 1611

Références

  1. (en) Julian Goodare, The Government of Scotland 1560-1625, Oxford University Press, , 360 p. (ISBN 978-0199243549), p. 157.
  2. (en) Julian Goodare, « The debts of James VI of Scotland » [« Les dettes de Jacques VI d'Écosse »], The Economic History Review, vol. 62, no 4,‎ , p. 926-952 (JSTOR 27771527).
  3. (en) David Moysie, Memoirs of the affairs of Scotland, vol. 38, Bannatyne Club, , 176 p. (lire en ligne).
  4. (en) Julian Goodare, « The Octavians », dans James VI and Noble Power in Scotland 1578-1603, Abingdon, Routledge, , p. 176-193.
  5. (en) Thomas Thomson, The Acts of the Parliaments of Scotland, vol. 4, .
  6. (en) Annie Cameron, Calendar of the State Papers Relating to Scotland, vol. 11, .
  7. (en) Jacques VI et Ier, Letters of King James VI & I, George Philip Vernon Akrigg, , 568 p. (ISBN 978-0520047075), p. 360.
  8. (en) Thomas Birch, Memoirs of the Reign of Queen Elizabeth [« Mémoires du règne de la reine Elizabeth »], vol. 1, Londres,
  9. (en) Maureen Meikle, « A meddlesome princess : Anna of Denmark and Scottish court politics 1589–1603 », dans Julian Goodare & Michael Lynch, The Reign of James VI [« Le règne de Jacques VI »], , 288 p. (ISBN 978-1862320956), p. 126–140.
  10. (en) Steven Veerapen, The Wisest Fool : The Lavish Life of James VI and I [« Le plus sage des fous : la vie somptueuse de Jacques VI et Ier »], , 432 p. (ISBN 978-1780278162), p. 196.
  11. (en) Adrienne McLaughlin, « Rise of a Courtier », dans James VI and Noble Power in Scotland, Routledge, , 236 p. (ISBN 9781138946064), p. 146.
  12. (en) Mark Nicholls, A History of the Modern British Isles, 1529-1603 : The Two Kingdoms [« Histoire des îles britanniques modernes, 1529-1603 : Les deux royaumes »], , 416 p., p. 306.
  13. (en) Julian Goodare, State and Society in Early Modern Scotland, Oxford University Press, , 366 p., p. 122.
  14. (en) Julian Goodare, « The Attempted Scottish Coup Of 1596 », dans Sixteenth-Century Scotland [« L'Écosse du XVIe siècle »], vol. 166, Éditions Brill, , p. 311–336.
  15. (en) Julian Goodare, The Scottish Witch-Hunt in Context, Manchester University Press, , 230 p., p. 52.
  16. (en) Alan MacDonald, « James VI and the General Assembly », dans The Reign of James VI,
  17. (en) Gareth Russel, Queen James : The Lives and Loves of Britain's First King [« La reine Jacques : la vie et les amours du premier roi de Grande-Bretagne »], Londres, , 496 p., p. 176.
  18. (en) Felicity Heal, Reformation in Britain and Ireland [« La Réforme en Grande-Bretagne et en Irlande »], Oxford, Oxford University Press, , 568 p. (ISBN 978-0-19-928015-5), p. 415.
  19. (en) Sidney Lee, « Spottiswood, John (1565-1637) », dans Dictionary of National Biography, vol. 53, Londres, .
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