En mathématiques, et plus précisément en analyse, le n-ième noyau de Dirichlet — nommé ainsi en l'honneur du mathématicien prussien Johann Dirichlet — est le polynôme trigonométrique défini par :
.
C'est donc une fonction 2π-périodique de classe 
. Elle vérifie de plus :
- si x n'est pas un multiple entier de 2π, alors 
 ; 
- si x est un multiple entier de 2π, alors 
. 
Le noyau de Dirichlet permet notamment d'améliorer la convergence des séries de Fourier. Il intervient aussi en optique, pour rendre compte des franges et des compositions d'ondes cohérentes.
Considérations élémentaires
Équivalence des deux écritures du noyau de Dirichlet
Lorsque 
, c'est-à-dire lorsque x appartient à 2πℤ, le noyau de Dirichlet est la somme de 2n + 1 termes chacun égaux à 1, et vaut donc 2n + 1.
Lorsque 
, l'identité trigonométrique qui apparaît au début de l'article peut être établie par le calcul d'une somme d'une suite géométrique de raison 
 et en utilisant la formule d'Euler[1].
Propriétés du noyau de Dirichlet
.
Démonstration
L'idée générale est de se ramener à une fonction sinus cardinal. En effet, pour 
,

On reconnaît dans le second terme de cette somme une fonction prolongeable par continuité en 0, donc continue, et bornée indépendamment de n.
Dès lors, il suffit de montrer la propriété pour le premier terme de la somme qui est un sinus cardinal.
Pour ce dernier, il s'agit d'un résultat classique. On introduit la valeur moyenne du numérateur :

et alors :
.
La démonstration, se faisant par comparaison série-intégrale, est suggérée dans l'article « Intégrale de Dirichlet ».
 
 
Opérateur associé
Le n-ième terme de la série de Fourier d'une fonction 2π-périodique et intégrable 
 s'écrit :
.
L'identité précédente est un produit de convolution, ou l'application d'un opérateur à noyau.
C'est à partir de cette expression et des propriétés du noyau de Dirichlet qu'on démontre le théorème de Dirichlet sur la convergence des séries de Fourier.
Cet opérateur est un opérateur borné sur l'espace des fonctions continues, dont la norme d'opérateur est majorée par 
.
En spécialisant l'étude en un point x particulier, l'application 
 a pour norme d'opérateur 
 lui-même, qui tend vers l'infini avec n. À l'aide du théorème de Banach-Steinhaus, on peut en déduire qu'il existe des fonctions continues dont la série de Fourier diverge au point x.
Le noyau de Dirichlet est 2π fois la somme d'ordre n du développement en série de Fourier du peigne de Dirac δp, qui est la distribution de période 2π donnée par

où δ est la « fonction » delta de Dirac, qui en réalité n'est pas une fonction mais une distribution. En d'autres termes, le développement en série de Fourier de la distribution δp s'écrit

La distribution périodique δp est l'élément neutre pour le produit de convolution défini sur l'ensemble des fonctions de période 2π par

Autrement dit,
- pour toute fonction 
 de période 2π, 
 
Le produit de convolution de Dn avec n'importe quelle fonction 
 de période 2π est égal à la somme d'ordre n du développement en série de Fourier de 
, c.-à-d. qu'on a

où

est le k-ième coefficient de Fourier de 
.
Notes et références
Articles connexes