Nikkal

Nikkal (ougaritique 𐎐𐎋𐎍 « nkl Â», ou son nom complet Nikkal-wa-Ib), Ă©tait considĂ©rĂ©e dans les mythologie ougaritique et cananĂ©enne comme la dĂ©esse d'Ougarit/Canaan et par la suite les PhĂ©niciens l'ayant incluse dans le panthĂ©on phĂ©nicien. Elle est assimilĂ©e Ă  la dĂ©esse Ningal. C'est la dĂ©esse des vergers, dont le nom signifie « Grande Dame Â» et « celle qui est fructueuse Â» et est dĂ©rivĂ© de l'akkadien/sĂ©mitique occidental « 'Ilat 'Inbi Â» signifiant « DĂ©esse des fruits Â». De Moor traduit le « ib Â» ougaritique par « fleur Â», qui a survĂ©cu en hĂ©breu biblique sous le nom de ڐ֔ڑ (Concordance Strong 3), et cite Cantique des Cantiques 9 : 11 comme une survivance de son utilisation.

Elle est Ă©galement considĂ©rĂ©e comme une dĂ©esse lunaire (liĂ©e Ă  la lune), mĂȘme s’il n’y a pas d’unanimitĂ© sur ce point car dans les cultures sĂ©mitiques, la lune est presque toujours considĂ©rĂ©e comme masculine.

Fille du dieu cananĂ©en Jirjibi, roi de l'Ă©tĂ©, elle Ă©pousa le dieu lunaire Yarij, qui lui offrit des colliers en lapis-lazuli. Leur mariage est dĂ©crit lyriquement dans le texte ougaritique « Nikkal et le Kathirat Â». Elle Ă©tait probablement cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  la fin de l'Ă©tĂ©, lorsque les fruits des arbres avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s. Son Ă©quivalent sumĂ©rien est la dĂ©esse Ningal, la « grande dame Â», Ă©pouse de Nannar et mĂšre d'Inanna et Ereshkigal.

La plus ancienne Ɠuvre complĂšte annotĂ©e de musique ancienne est un chant hourrite, un hymne Ă©crit en syllabique ougaritique cunĂ©iforme dĂ©diĂ© Ă  Nikkal. Il a Ă©tĂ© publiĂ© aprĂšs sa dĂ©couverte Ă  Ougarit par Emmanuel Laroche, d'abord en 1955 et avec une version plus complĂšte en 1968, et a fait l'objet de nombreuses Ă©tudes ultĂ©rieures en palĂ©omusicologie par, entre autres, Anne Draffkorn Kilmer, Ă  qui il a donnĂ© c'est le nom "Hymne Ă  Nikkal".

Hymne Ă  Nikkal

Parmi les chants hourrites a Ă©tĂ© retrouvĂ© un morceau de musique gravĂ© sur une tablette qui remonte approximativement Ă  Presque complĂšte, elle contient l’hymne Ă  Nikkal (aussi connue sous le code h.6), le plus ancien exemple connu de notation musicale au monde[1],[2].

Références

  1. ↑ [1].
  2. ↑ Laure Cailloce, « Sur un air de musique antique Â», sur Le journal du CNRS, (consultĂ© le ).

Littérature

  • Pilote, Godfrey Rolles (1956, 2e Ă©d., 1971). Mythes et lĂ©gendes cananĂ©ennes (2e Ă©d.). Édimbourg : T. &T. Clark.
  • Kilmer, Anne Draffkorn. "La chanson culte avec la musique de l'ancienne Ougarit : une autre interprĂ©tation." Revue d'Assyriologie 68 (1974) : 69-82.
  • Kilmer, Anne Draffkorn, Richard L. Crocker et Robert R. Brun. Les sons du silence : dĂ©couvertes rĂ©centes de la musique ancienne du Proche-Orient . Berkeley : Bit Enki Publications, 1976. Avec enregistrement musical.
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