Nik Bärtsch

Nik Bärtsch
Nik Bärtsch (2008)
Informations générales
Naissance
Zürich
Genre musical Jazz, Musique minimaliste, Funk. Musique classique
Instruments piano, claviers
Labels ECM, Ronin Rhythm Records
Site officiel http://www.nikbaertsch.com

Nik Bärtsch est un compositeur, pianiste, producteur de musique, chef d'orchestre et auteur-compositeur-interprète suisse né le à Zurich[1],[2],[3].

Biographie

Bärtsch commence à étudier le piano à 8 ans.

Il a été très tôt un fan et un collectionneur de bandes dessinées. C'est surtout le style classique du dessinateur belge de Tintin Hergé, la Ligne Claire, qui l'a fortement influencé. Ce style, qui consiste à dessiner un motif en quelques traits et avec un certain élan, l'aurait plus aidé que l'étude des grands modèles musicaux[4].

Son affinité avec la musique rythmique remonte à son enfance. Il a ainsi d'abord appris la batterie, puis le piano. Dès son plus jeune âge, il a fait la connaissance de Kaspar Rast, avec qui il joue encore aujourd'hui[5]. Dès l'âge de 14 ans, il a été fasciné par l'énergie et la musique du film Ran du légendaire réalisateur japonais Akira Kurosawa. Depuis, il s'intéresse de près à la culture japonaise[6].

À 18 ans, sa mère l'a initié à la méditation zen et lui a offert le livre Esprit zen, esprit neuf du maître zen Shunryu Suzuki. Ce livre a été pour lui une source d'inspiration importante. L'idée d'un "esprit débutant" ouvert, curieux et modeste a marqué sa vie[7].

Avant ses études au conservatoire, il a suivi pendant 5 ans (1986-1991) l'enseignement de Boris Mersson (1921-2013). En 1997, il sort diplômé du conservatoire de Zurich[2],[8].

A partir de 1993, il a collaboré avec les musiciens et compositeurs schweitzerois Daniel Mouthon et Philipp Schaufelberger, et à partir de 1996, il a joué dans le Gershwin Piano Quartet fondé par le pianiste suisse André Desponds (* 1958)[9]. En 1997, il part en tournée avec Harald Haerter. La même année, il a fondé l'Ensemble Mobile avec Mats Eser (Nicolas Stocker depuis 2013), Kaspar Rast et Sha. Entre 1989 et 2001, il étudie la philosophie, la linguistique et la musicologie à l'université de Zurich.

En 2001, Bärtsch est parti en tournée avec un projet solo ; depuis la même année, il joue dans son "quartet zenfunk" Ronin (avec Sha, Kaspar Rast, Björn Meyer, 2011-2020 Thomy Jordi, depuis 2020 Jeremias Keller), qui s'est parfois élargi en quintette avec Andi Pupato (2002-2012) et avec lequel il s'est produit dans de nombreux festivals internationaux tels que le North Sea Jazz Festival, le Portland Jazzfestival, le London Jazz Festival et le Jazzfest Berlin. Le nom du groupe fait référence au terme utilisé pour désigner les samouraïs sans maître, Rōnin.

Depuis 2005, il est sous contrat avec le label ECM Records, où est sorti un premier album en 2006, Stoa[10]. En 2006, il a fondé son propre label, Ronin Rhythm Records.

Bärtsch est membre fondateur et copropriétaire du Club Exil à Zurich (depuis 2009). Avec Judd Greenstein et Etienne Abelin, il est le directeur artistique du festival Apples & Olives à Zurich (depuis 2014)[11].

Bärtsch est/était professeur invité entre autres à la Haute école de musique de Winterthur, à la Haute école des arts de Zurich, à l'école de jazz de Lucerne, à la Haute école de Stuttgart et au Trinity Laban à Londres.

En 2003/2004, il part 6 mois au Japon. Bärtsch vit avec sa femme, docteur en biologie, thérapeute en shiatsu et professeur d'aïkido, et ses trois filles à Zurich, où il joue tous les lundis dans le Club "Exil"à Zurich.[pas clair][12].

Aspects musicaux

La répétition et le changement sont des motifs centraux dans la musique et les performances de Nik Bärtsch[12].

Le travail de Nik Bärtsch est à l'intersection de la musique contemporaine, du jazz, et se nourrit d'influences venues du funk. L'utilisation de la répétition, ainsi que de structures à base d'entrelacement d'éléments dans sa musique laisse entrevoir l'influence de la musique minimaliste, et en particulier de Steve Reich[13]. Bärtsch est aussi influencé par la philosophie orientale et les ostinato de James Brown[13]. Il s'est aussi intéressé de près aux travaux des compositeurs américains John Cage et Morton Feldman[14].

Bärtsch est fasciné par la culture zen japonaise. Son attitude musicale est également influencée, entre autres, par son intérêt pour l'art martial japonais (Aikido) et le zen. C'est sa pratique zen de l'attention qui ne se perd pas dans la multitude, mais réduit la multitude autant que possible et se concentre sur l'essentiel[15].

Nik Bärtsch note à propos de sa musique qu'il essaie de « se laisser aller, de trouver un flow dans le morceau ; de surmonter l'envie de forcer la musique et de trouver ainsi un niveau de liberté plus élevé en accord avec la forme de l'œuvre »[16].

Influences et style

En dépit de la diversité de ses influences, cette musique révèle toujours sa propre signature. Bien que des éléments issus des univers musicaux les plus divers y aient trouvé leur place - du funk et du jazz à la nouvelle musique classique et aux sons de la musique rituelle japonaise[17] - ces formes ne sont pas superposées ou citées de manière postmoderne, mais fusionnent pour former un nouveau style. Le résultat est une musique qui groove, très différenciée sur le plan sonore et rythmique, composée de quelques phrases et motifs, qui sont combinés et superposés encore et encore de manière nouvelle et variée[18].

Nik Bärtsch travaille en parallèle sur plusieurs projets: en solo, avec son groupe de « zen funk » Ronin, et avec le groupe acoustique Mobile . En solo, il joue ses propres compositions sur piano préparé et percussions. La musique de son groupe Ronin, qu'il appelle le « zen-funk » est plus inspirée par le jazz et le funk. Le groupe est composé de Kaspar Rast, Björn Meyer (à partir de 2011 Thomy Jordi), Andi Pupato (de 2002 à 2012) et Sha. Il y construit des rythmiques complexes à partir d'entralecement de rythmes pairs et impairs[13].

Module

Un principe de composition important de Nik Bärtsch est le module. Pour Nik Bärtsch, un "module" est une forme de composition spécifique qu'il numérote et utilise comme cadre musical. Ces modules sont de petits thèmes ou structures rythmiques qui peuvent être adaptés de manière flexible à l'environnement instrumental. Ils sont caractéristiques de son travail, tant en tant que soliste qu'au sein d'ensembles tels que Ronin et Mobile. Dans ses compositions, des éléments de jazz, de funk, de minimalisme et de musique rituelle se combinent pour créer un univers sonore unique. Un module est une unité composée et combinable. Bärtsch appelle presque tous ses morceaux "modules" et les numérote dans l'ordre de leur création. Bärtsch compare également ses modules à "un entraînement de base dans les arts martiaux, qui peut être adapté à toutes les situations possibles". Ces modules peuvent être variés ou complétés par des improvisations[19]. Les modules sont des unités indépendantes qui font en même temps partie d'un ensemble plus grand (holon) et dont la composition et la forme sont souvent variables[20]. Le terme holon a été inventé par Arthur Koestler et signifie un ensemble qui fait partie d'un autre ensemble.

Prix et distinctions

Lors du concours européen de jazz des Leverkusen Jazztage en 1995, Bärtsch a atteint la finale avec le groupe Groove Cooperative de Menico Ferrari. En 1999 et 2002, il a reçu le prix de promotion de la Fondation culturelle UBS. En 2002, il a été gratifié du Werkjahr de la ville de Zurich. En 2004, il a reçu le prix de la culture de la municipalité de Zollikon (prix de reconnaissance). En 2007, il a reçu une commande de composition de Pro Helvetia pour un programme de musique et de danse avec Hideto Heshiki. Bärtsch a été en même temps soutenu par Pro Helvetia dans le cadre de l'encouragement prioritaire du jazz 2007-2009. En 2015, il a été nommé pour le prix suisse de la musique de l'Office fédéral de la culture[21]. En 2016, il a remporté la catégorie Rising Stars Keyboards du magazine DownBeat[22]. En 2019, il a reçu le Prix artistique de la ville de Zurich. En 2021, il remporte pour la deuxième fois un prix du magazine DownBeat, cette fois dans le cadre des Critics Poll dans la catégorie Rising star piano[23]. Ces récompenses comptent parmi les prix les plus importants du monde du jazz.

Discographie

Année d'admission Titre Label Groupe Musicien
2001 Ritual Groove Music (en) Ronin Rhythm Records Mobile Nik Bärtsch, Don Li, Mats Eser, Kaspar Rast
2002 Randori (en) Ronin Rhythm Records Ronin Nik Bärtsch, Björn Meyer, Kaspar Rast, Andy Pupato
2002 Hishiryo (en) Ronin Rhythm Records Solo Nik Bärtsch
2003 Live (en) Ronin Rhythm Records Ronin Nik Bärtsch, Björn Meyer, Kaspar Rast, Andy Pupato
2004 Rea (en) Ronin Rhythm Records Ronin Nik Bärtsch, Björn Meyer, Kaspar Rast, Andy, Pupato und Gäste Sha, Thomy Geiger, Michael Gassmann
2004 Aer (en) Ronin Rhythm Records Mobile Nik Bärtsch, Sha, Kaspar Rast, Mats Eser
2006 Stoa (en) ECM Ronin Nik Bärtsch, Sha, Björn Meyer, Kaspar Rast, Andy Pupato
2008 Holon (en) ECM Ronin Nik Bärtsch, Sha, Björn Meyer, Kaspar Rast, Andy Pupato
2010 Llyria (en) ECM Ronin Nik Bärtsch, Sha, Björn Meyer, Kaspar Rast, Andy Pupato
2012 Nik Bärtsch's Ronin Live (en) ECM Ronin Nik Bärtsch, Sha, Björn Meyer, Kaspar Rast, Andy Pupato, Thomy Jordi
2016 Continuum (en) ECM Mobile Nik Bärtsch, Sha, Rast, Nicolas Stocker, String quintet mit Etienne Abelin, Ola Sendecka, David Schnee, Ambrosius Huber, Solme Hong (Celli)
2018 Awase (en) ECM Ronin Nik Bärtsch, Sha, Thomy Jordi, Kaspar Rast
2021 Entendre ECM Solo Nik Bärtsch
2024 Spin Ronin Rhythm Records Ronin Nik Bärtsch, Sha, Kaspar Rast, Jeremias Keller

Bibliographie

  • Nik Bärtsch: Listening - Music, Movement, Mind. Lars Müller publishers, Zürich 2021, (ISBN 978-3-03778-670-3)

Notes et références

  1. Rythmique Bärtsch Jazz Magazine Jazzman n°648, avril 2013, p. 62-45
  2. Nastos, Michael G. Allmusic: Nik Bärtsch Biography, accessed May 25, 2018
  3. (de) « Musiktipps von Nik Bärtsch„Was hörst Du?“ », Deutschlandfunk (consulté le )
  4. (de) Jan Paersch, « »Meine Musik soll Räume öffnen« », sur nd-aktuell.de (consulté le )
  5. (de) « Musikalische Verzweigungen aus dem Nichts | skug MUSIKKULTUR », sur https://skug.at/ (consulté le )
  6. [vidéo] « Stars extra: Nik Bärtsch - Play SRF » (consulté le )
  7. (en) Nik Bärtsch et Andreas Pfisterer, Listening: music - movement - mind a useless guide for everything, Lars Müller Publishers, (ISBN 978-3-03778-670-3), p. 104
  8. (de) « FN - Biographies Jazz, Detail », sur www.fonoteca.ch (consulté le )
  9. (de) « Gershwin Piano Quartet », sur www.gershwinpianoquartet.com (consulté le )
  10. (en) « Nik Bärtsch », sur ECM Records (consulté le )
  11. (en) « Apples & Olives Indie Classical Festival Zurich - European Festivals Association », sur www.festivalfinder.eu (consulté le )
  12. (de) Ulrich Stock, « Immer wieder, immer weiter », sur Schaffhausener Jazzfestival (consulté le )
  13. Steve Lake et Paul Griffiths, Horizons touched: the music of ECM, Granta UK, (ISBN 978-1-86207-880-2) [détail des éditions] p. 361-362
  14. Agnès Jourdain, Critique de Stoa, de Ronin, 2006.
  15. (de) « Jazz und Zen », https://www.aargauerzeitung (consulté le )
  16. (de) « Nik Bärtschs Solo-Album Entendre », Jazzzeitung (consulté le )
  17. Rohheit und Abstraktionswille. Website de Nik Bärtsch (PDF; 95 kB). Récupéré le 14 juin 2021
  18. « Module – zu meiner musikalischen Konzeption », (archivé sur Internet Archive). Website de Nik Bärtsch, 14 juin 2021
  19. (de-CH) Florian Bissig, « Nik Bärtsch: Der Pianist erklärt seine Musik mit einem Buch », Neue Zürcher Zeitung,‎ (ISSN 0376-6829, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Nik Bärtsch, « The Module: About my Musical Conception » [PDF] (consulté le )
  21. « Lauréat et nommés 2015 :: Prix suisse de musique », sur www.schweizermusikpreis.ch (consulté le )
  22. « Washington, Iyer Among Winners in 2016 DownBeat Critics Poll », DownBeat Magazine, (consulté le )
  23. (en) « 96 th Downbeat Critic Pols », sur DownBeat August 2021 Cirtic Polls (consulté le )

Liens externes

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