NSU-Pretis
| NSU-Pretis Preduzeće Tito Sarajevo | |
| Création | 1948 |
|---|---|
| Dates clés | 1965 - début fabrication voitures 1967 - intégrée dans UNIS1972 - intégration dans Tvornica Automobila Sarajevo (TAS) |
| Disparition | 1972 |
| Forme juridique | Entreprise d'État |
| Siège social | Vogosca (Sarajevo) Bosnie-Herzégovine |
| Actionnaires | État Yougoslave |
| Activité | Armes - 2 roues - Automobiles |
| Produits | Automobile NSU Prinz |
La société Preduzeće Tito Sarajevo, aussi connue sous les noms de NSU-Pretis ou simplement Pretis, est une ancienne société d'ingénierie mécanique yougoslave basée à Vogosca, en Bosnie-Herzégovine, un des sept États formant la Yougoslavie.
Historique
Fondée en 1948 à Vogosca près de Sarajevo, comme entreprise d'État d'armement[1], en 1963, elle se lance dans la production de motos (NSU Maxi) et de scooters (Maxi III et Maxi V) sous licence NSU Motorenwerke AG.
À partir de 1967, elle commence à produire sous licence, en SKD, des automobiles NSU Prinz typ 110 1200 sous les marques Pretis et NSU-Pretis. La voiture coûtait l'équivalent de 18 mois de salaire d'un ouvrier spécialisé de l'usine[2].
Environ 15.000 Prinz 1200 ont été assemblées en SKD et commercialisées sous les marques Pretis et NSU-Pretis entre 1967 et 1972[3].
En 1967, après une fusion avec trois autres fabricants d'armes yougoslaves, la société d'État Pretis devient une filiale de la holding d'État UNIS. À l'époque, la Yougoslavie comptait 4 entreprise de construction automobile :
- Zastava, principal constructeur yougoslave avec plus de 70 % des parts de marché, qui fabriquait plusieurs modèles Fiat, automobiles et camions, à Kragujevac, en Serbie,
- IMV qui assemblait des modèles Austin au début, Renault ensuite, à Novo Mesto en Slovénie,
- Cimos qui assemblait quelques modèles Citroën à Koper - Capodistria, en Slovénie,
- Pretis qui assemblait un unique modèle, la NSU Prinz 1200.
Le 10 mars 1969, Volkswagen AG rachète NSU en faillite et fusionne NSU avec Auto Union AG pour créer Audi NSU Auto Union AG[4]. C'est ainsi que le constructeur allemand va découvrir que depuis 1967 NSU fabriquait des Prinz à Sarajevo avec l’entreprise d’Etat Pretis. La marque de Wolfsburg s’intéressa à cet étrange accord et comprit l'intérêt il pouvait avoir à produire localement des modèles en CKD pour conquérir un marché yougoslave en plein développement dominé par son concurrent italien Fiat.
En 1970, profitant de la campagne, lancée par le Maréchal Tito, d'ouverture de son pays aux investissements étrangers, le constructeur allemand Volkswagen propose une association à la holding ONIS. Pretis, actionnaire majoritaire avec 51 % du capital et VW les 49 % restants, fondent en 1970, la société TAS - Tvornica Automobila Sarajevo, à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, qui deviendra d’une certaine manière la représentante de Volkswagen eu Yougoslavie. s’est intéressé à la Yougoslavie.
Une véritable usine automobile fut construite entre 1970 et 1972. Le premier modèle à sortir des chaînes en 1972 fut une Cox. Les véhicules étaient presque entièrement construits en Allemagne, seuls quelques éléments locaux étaient montés sur place. À partir de 1973, la production devient plus « autonome » avec un système de kits (CKD) provenant d’Allemagne. Entre 1972 et 1976, 31.667 exemplaires de la Coccinelle ont été fabriqués à Sarajevo, sous l’appellation 1200 J et 1300 J (J pour Yougoslavie en Serbe, Југославија). En 1976, l'usine commença l'assemblage en CKD de la Golf. Cette Golf n'était destinée qu'au marché intérieur yougoslave et ne reprenait que les finitions « entrée de gamme » (JGL et JX). Sur la calandre, le logo TAS prenait place aux côtés du logo VW. La TAS Jetta vint la rejoindre peu après.
En 1982, sous la pression des autorités yougoslaves, TAS se voit confier la mission de produire le modèle Caddy, la version pick-up de la Golf, pour l’Europe entière, et allait pouvoir rapporter des devises. La Caddy, jusqu’alors réservée au marché américain, où elle était produite en Pennsylvanie ou sud-africain, produite par l’usine de Uitenhage depuis 1978, allait enfin pouvoir défier ses concurrentes, auprès des artisans et agriculteurs européens. En 1984, TAS a produit 27.700 véhicules, Golf, Jetta et Caddy. En 1989, année record pour l’usine TAS qui employait 3.500 salariés pour produire 37.000 véhicules. En 1991, l’usine célébrait son 300.000 e véhicule et s’apprêtait à lancer la nouveauté de l’année, la Golf 3 mais c’était sans compter l’éclatement de la Yougoslavie après le décès du Maréchal Tito et la guerre sans merci que la Serbie déclara contre la Bosnie. L’usine fut contrainte à la fermeture. Lorsqu’en 1998 Volkswagen revint sur des lieux, on découvrit les ravages de la guerre, les machines dégradées voire volées. Des presses ont été retrouvées chez des entreprises serbes parce qu'elles commandaient les pièces détachées de maintenance auprès du fabriquant allemand.
Il fallut pas mal de temps avant que la production de véhicules puisse reprendre. La société TAS abandonnée, en 2002, l’entreprise devient "Volkswagen doo Sarajevo", filiale à 58 % de Volkswagen AG. Dès la reprise de la production, l’entreprise perd sa spécificité et ne fait qu'assembler des modèles VW, Skoda ou Audi sans aucun signe distinctif. La fabrication s'arrête en 2008 par manque de rentabilité, selon VW. Elle est transformée en usine de fabrication de composants mécaniques alimentant les usines du group VW avec des essieux, freins, réservoirs, tuyauteries, silencieux d’échappements et jantes.
Entre 2009 et 2011, l’entreprise va tenter un come-back en produisant, pour le compte de la société allemande EcoCraft, un petit véhicule utilitaire électrique, l’EcoCarier… dont la production restera très confidentielle[5].
Références
- ↑ Harald H. Linz, Halwart Schrader : L'Encyclopédie internationale de l'automobile - United Soft Media Verlag, Munich 2008, chapitre TAS - (ISBN 978-3-8032-9876-8)
- ↑ (en) « Production of the extended Prinz NSU 1200 started 50 years ago in Sarajevo », sur sarajevotimes.com, (consulté le )
- ↑ (bs) « SFRJ četvorotočkaši: Šta su pravili i vozili Jugosloveni? - Véhicules à quatre roues de la RSFY : que fabriquaient et conduisaient les Yougoslaves ? », sur n1info.ba, (consulté le )
- ↑ « NSU : cette marque méconnue est l’ancêtre d'Audi », sur dna.fr (consulté le )
- ↑ « L’utilitaire électrique EcoCraft EcoCarrier débarque en France », sur avem.fr, (consulté le )
Bibliographie
- (en) "World of Cars" Eligiusz Mazur: "2005 - 2006. One of the largest car directories in the world. World of Cars. Worldwide catalogue. Encyclopedia of today’s car industry."
- (de) Die Chronik des Automobils. Chronik Verlag, Bertelsmann-Lexikon Verlag, Weltbild Verlag, (ISBN 3-86047-137-6), Seite 347 untere Hälfte.
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