Musée de Vire

Musée de Vire Normandie
Façade du musée de Vire Normandie.
Informations générales
Type
Ouverture
1866
Dirigeant
Marie-Jeanne Villeroy
Visiteurs par an
8000
Site web
Collections
Collections
Nombre d'objets
575 objets exposés, plus de 8000 en réserves
Label
Musée de France, Môm'Art Musée joyeux
Bâtiment
Protection
Localisation
Division administrative
Commune
Coordonnées
48° 50′ 10″ N, 0° 53′ 19″ O
Localisation sur la carte du Calvados
Localisation sur la carte de France

Musée de société, le musée de Vire présente une collection d’objets permettant d’aborder des thèmes divers : l’archéologie, les arts décoratifs, les beaux-arts, l’ethnographie, l’industrie, la gastronomie, le textile, la botanique, l’histoire de la ville et plus généralement de la Normandie.

Histoire

Arcisse de Caumont, fondateur de la Société des Antiquaires de Normandie, a suscité chez les érudits et collectionneurs virois l’envie de créer un musée. Dès 1836, il les engage « à recueillir des fragments d’antiquités dans l’arrondissement de Vire, à les offrir à la ville, pour qu’ils forment le noyau d’un Musée »[1]. Inauguré en 1866 à l’issue d’un congrès de l’Association normande, le musée se résume alors à quelques salles dans l’hôtel de ville. Détruit durant les bombardements de juin 1944, il renaît progressivement[2]. Les Dommages de guerre, les legs et les dons permettent à la ville de reconstituer une collection pluridisciplinaire.

Le musée s’installe en 1956 au premier étage de l’hôtel-Dieu du 18e siècle, acheté par la ville à la communauté des Augustines. Les Augustines cèdent également quelques meubles et œuvres d’art religieux. Vaste de plus de 3000m², l’édifice accueille alors des habitants sinistrés, Vire étant en pleine reconstruction. Le musée se développe dans ce bâtiment historique, sans bénéficier de travaux majeurs. Entre 1972 et 2017, le parcours de visite est marqué par la présence des art et traditions populaires.

Dans les années 2010, après validation du Projet Scientifique et Culturel mené par la conservatrice du musée, la ville et ses partenaires s’engagent dans une rénovation. L’établissement ferme ses portes en novembre 2017 pour rouvrir au public en juin 2021. La superficie du musée passe de 1 200m² à 1657m² pour proposer un parcours de la Préhistoire à la Reconstruction avec plus de 500 objets exposés[2] et qui raconte l’histoire du Bocage virois, et celle des hommes et des femmes qui ont transformé ce territoire[3]. Le parcours est ponctué de multimédias et dispositifs pédagogiques[4].

Du musée des arts et traditions populaires au musée de société

Avant 1944, les collections du musée municipal concernaient principalement l’archéologie et les Beaux-arts. Un catalogue des œuvres est dressé en 1909 par Butet-Hamel, conservateur du musée. Dépôts de l’État, dons et legs enrichissent progressivement la collection, constituée au départ de quelques armoires[5].

Après 1944, un musée des arts et traditions populaires se constitue progressivement. Jusqu’à la fin des années 1960, les nouvelles entrées sont principalement des représentations de la ville, des productions d’artistes virois et normands, du mobilier régional et des objets d’art sacré.

Depuis le début des années 2000, les acquisitions sont réalisées dans le but d’enrichir le nouveau parcours permanent. L’inventaire numérisé est accessible sur le Portail des Collections des Musées de Normandie[6]. Une partie des collections est également consultable sur la base nationale Joconde[7]. Les objets conservés à l’abri dans les réserves du musée sont exposés à l’occasion de rotations et d’expositions temporaires sur place ou sont prêtés pour des expositions temporaires à d’autres musées[8].

Au rez-de-chaussée, le visiteur découvre l’évolution de la ville : premier peuplement durant la Préhistoire, la villa gallo-romaine, les fortifications médiévales, les aménagements de l’Époque moderne et de la Belle Époque, destruction et reconstruction au 20e siècle, jusqu’à la commune d’aujourd’hui.

Au premier étage, une parcours dédié au 19e siècle est proposé au visiteur ; un espace est consacré à Charles Léandre (1862-1934), peintre et caricaturiste normand de la Belle Époque. La nature est ensuite le fil conducteur : la nature admirée avec des peintres comme Paul Huet (1803-1869) ; la nature étudiée par les botanistes Charles-Julien Lioult de Chênedollée (1769-1833), René Castel (1758-1832), Pierre Jean François Turpin (1775-1840), Sébastien-René Lenormand (1796-1871), Dominique Delise (1780-1841) ; la nature exploitée par les manufacturiers du textile et du papier ; enfin, sont proposés les couverts, du Moyen Âge à Guy Degrenne (1925-2006), une galerie des costumes et les productions de beurre, d’andouille et de pomme[4].

Expositions temporaires

Chaque année depuis 2007, l’équipe du musée propose une exposition temporaire. Elle se tient durant la haute saison, d’avril à novembre.

Dates Titres
1978 Edmond Legrain, peintre virois
1981 André Hambourg
1989 Futura 2000, Œuvres récentes. Exposition en collaboration avec la Philippe Briet Gallery, New York.
2000 Objets d'orfèvrerie, matières et manières
2001 Claude Yvel, trompe-l'œil et œuvres récentes
2002 De la vie et des œuvres des frères Grimm (Musée Grimm de Cassel)
2003 Hommage à Louis-Henry Lemirre, peintre virois
2004 Mois de la Photo ; La Route du papier ; Clotilde Vautier
2005 La route du papier (organisée par une association)
2006 Biennale du Mois de la Photo (organisée par une association)
2007 Le Goût des Matières. La nature morte en Normandie, 1850-1950
2008 Paul Huet (1803-1869). La Normandie romantique
2008 Dans le Vif ! Créations de la Grande Guerre
2008 Évolution du costume porté dans le Bocage virois au cours du XIXe siècle (partenariat avec S. Henri)
2009 Réouverture de trois salles consacrées à Charles Léandre
2009 Impressionnisme et curiosités normandes.

Chefs-d'œuvre de la collection Peindre en Normandie

2010 Chanter, jouer, danser... Traditions musicales en Normandie, XVIIIe – XXe siècles (en association avec La Loure)
2010 Le corset ou l'élégance contrainte
2010 Le gilet: pièce maîtresse du costume masculin, XVIIIe-XIXe siècles
2011 Flore, passionnément ! Les botanistes de Vire au XIXe siècle
2012 Permis de [re]construire. Vire, 1944-1965 (exposition du musée)

L’architecture de la reconstruction dans le Calvados (en partenariat avec le CAUE du Calvados)

2013 L'eau, Eden ou Enfer ? (dans le cadre du festival Normandie impressionniste)
2014 Sombre élégance. La couleur noire dans la mode vestimentaire (galerie des costumes)
2014 Création d'un parcours sur l'animal dans les arts et d'une salle d'exposition permanente
2014 Après le débarquement… Vire 1944-1965
2014 Ernest Pignon-Ernest et les peintres caravagesques
2015 Gilbert Bazard, la Normandie ensorcelée (sur la gravure)
2015 Un Œil sur le crime. Alphonse Bertillon, précurseur de la police scientifique
2016 A Table ! La Normandie des gastronomes, du XVIIe au début du XXe siècle. Les arts de la table et la place de la Normandie dans la gastronomie française, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO (en partenariat avec le musée de Normandie)
2016 Tabliers : accessoire de mode et vêtement de travail (galerie des costumes)
2022 Adolfo Kaminsky. Faussaire et photographe. En partenariat avec le Musée d'art et d'histoire du judaïsme de Paris.
2023 La fabrique des parfums. Roger&Gallet, une marque iconique. En partenariat avec l'Osmothèque.
2024 Magie noire Magie blanche en Normandie. En partenariat avec l'association les Blancs Montagnards.
2025 Home Sweet Home, une histoire du chez-soi.

Architecture

L'hôtel-Dieu

L'hôtel-Dieu de Vire[9] est un édifice de style classique ; ses plans sont conçus à la fin du 17e siècle par Jean-Baptiste Flotard, architecte et moine bénédictin. Sa construction a lieu au 18e siècle sous le règne de Louis XV, par la volonté des religieuses de l’ordre de Saint-Augustin.

La façade principale de l’hôtel-Dieu offre une élégante ordonnance sur deux étages. Chaque niveau présente un rythme de quinze ouvertures aux linteaux incurvés. Au milieu, un large fronton triangulaire en légère avancée est percé d’un oculus dissimulant un mécanisme d’horlogerie. Le bâtiment abrite un escalier d’origine, à balustres de bois.

Côté cour, on entre sous un porche composé de deux pilastres de granit. Au fond de cette cour, le corps de logis réunit les deux ailes latérales : la chapelle, à gauche, construite au début du 18e siècle et, à droite, la salle des malades, dite « salle Polinière » (partie la plus ancienne) qui est aujourd’hui une salle municipale indépendante du musée.

Une aile a été construite à la fin du 18e siècle perpendiculairement au corps de logis. Elle longe le fleuve et ferme d’un côté le jardin « à la française ». Les façades en pierre de granit roux et bleu, et les toitures d’ardoises (la toiture du logis est garnie de lucarnes de bois à oculus) sont inscrites sur la liste de l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1975[10].

La chaumière

Cette ancienne ferme de Saint-Germain-de-Tallevende, construite entre le 15e et le 17e siècle, est rachetée par la ville de Vire en 1962. Elle a été remontée près de l’actuel musée entre 1972 et 1979. D'une superficie d'environ 260 m2, elle comprend quatre pièces, un escalier intérieur escarpé et un escalier extérieur, une charreterie ouverte sur les jardins. La pièce principale est ornée d’une cheminée monumentale[11].

Notes et références

  1. Michel Pertué et Philippe Bourdin, « Procès-verbal du Conseil d’administration de la Société des Études Robespierristes du 21 mai 2005 », Annales historiques de la Révolution française, no 342,‎ , p. 271–275 (ISSN 0003-4436 et 1952-403X, DOI 10.4000/ahrf.1970, lire en ligne, consulté le )
  2. Vire Normandie, « Dossier de presse, Réouverture du musée » [https://www.virenormandie.fr/media/dp2021-reouverture-musee.pdf%5D, sur virenormandie.fr, (consulté le ).
  3. Vire Normandie, « Programmation culturelle 2022 » [https://www.virenormandie.fr/media/saison2022.pdf%5D, (consulté le ).
  4. Vire Normandie, « Offre pédagogique 2022 » [PDF], sur virenormandie.fr, (consulté le ).
  5. Pierre Butet-Hamel, Catalogue sommaire des peintures, sculptures, dessins, gouaches et aquarelles, miniatures, gravures, objets d'art... exposés au musée de Vire... / Ville de Vire. Musée municipal, (lire en ligne)
  6. Réseau des musées de Normandie, « Page du musée de Vire Normandie » , sur collections.musees-normandie.fr (consulté le ).
  7. Joconde, « Page du musée de Vire Normandie » , sur Base nationale Joconde (consulté le ).
  8. Ouest-France, « Un tableau du musée de Vire Normandie exposé au château de Versailles », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  9. Louis Huet, Histoire de l'hôtel-Dieu de Vire,
  10. Ministère de la Culture, « hôtel-Dieu de Vire » , sur Base Mérimée.
  11. « Au musée de Vire, le toit de chaume de la ferme rénové », sur actu.fr, (consulté le ).

Sources bibliographiques

Histoire du musée de Vire

  • Butet-Hamel, Catalogue sommaire des peintures, sculptures… exposées au musée de Vire, 1909, 118 p.
  • Yvonne Lelegard, « Le Musée de Vire », Annuaire des cinq départements de la Normandie, Association normande, Congrès de Vire, 1997, p. 81-82
  • Henry Lesage, « Note sur le musée », Annuaire des cinq départements de la Normandie, Association normande, Congrès de Vire, 1957, p. 152-154
  • Michel Pigeon, « Arcisse de Caumont, Vire et les Virois », La Voix - Le Bocage, 15 et
  • « Le musée», Art de Basse-Normandie, no 30 sur Vire, été 1963

Histoire des collections du musée de Vire

  • Pierre Dehaye (préface), Charles Léandre (1862-1934), Montreuil-Bellay, éd. Buron, 1990, 151 p.
  • Frédérique, Peintres et sculpteurs virois de 1600 à 1898, Vire, 1898
  • Michel Pigeon, « Un artiste virois, Edmond Legrain (1820-1871) », La Voix - Le Bocage,  ;
  • Jacques Pougheol, « Le fonds d’atelier de Charles Léandre », La Revue du Louvre, no 6, 1968, p. 374-376
  • « Les Guernier, artistes virois (1816-1906) », La Voix - Le Bocage,

Histoire de l'hôtel-Dieu

  • Abbé R. Heurtevent, « Un religieux architecte, Dom Jean-Baptiste Flotard », Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XLII, 1934, p. 81 à 106
  • Abbé Louis Huet, Histoire de l’hôtel-Dieu de Vire, Domin, Caen, 1886, in-8°
  • Michel Pigeon, « Vieux Livres et vieux Couvents », Annuaire des cinq départements de la Normandie, Association normande, Congrès de Vire, 1957, p. 33-38
  • Jean Porquet, « La communauté de l’hôtel-Dieu », Mon clocher, Bulletin paroissial de Notre-Dame de Vire, no 14, , p. 13-17
  • « Il y a 40 ans… le départ des Augustines », La Voix - Le Bocage,

Catalogues édités par le musée

  • André Hambourg, Vire, 1981.
  • Futura 2000, Œuvres récentes, Vire, 1989.
  • Le Goût des Matières. La nature morte en Normandie, 1850-1950, Vire, 2007.
  • Paul Huet (1803-1869). La Normandie romantique, Vire, 2008.
  • Dans le Vif ! Créations de la Grande Guerre, Vire, 2008.
  • Chanter, jouer, danser... Traditions musicales en Normandie, XVIIIe – XXe siècles, Vire, 2010.
  • Flore, passionnément ! Les botanistes de Vire au XIXe siècle, Vire, 2011
  • Permis de [re]construire. Vire, 1944-1965. L’architecture de la reconstruction dans le Calvados, Vire, 2012.
  • L’Eau, Eden ou Enfer ? Vire, 2013.
  • Ernest Pignon-Ernest et les peintres caravagesques, 2014 (journal de l'exposition, 20 pages).
  • À Table ! La Normandie des gastronomes du XVIIe au début du XXe siècle, Vire, 2016.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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