Musée Pio-Clementino

Musée Pio-Clementino
Informations générales
Nom local
(it) Museo Pio-Clementino
Type
Site web
Localisation
Localisation
Coordonnées
41° 54′ 24″ N, 12° 27′ 13″ E

Le musée Pio-Clementino fait partie de l'ensemble des Musées du Vatican, à Rome. Situé dans le Petit Palais du Belvédère, il est le plus important complexe des musées du Vatican. Comptant une douzaine de salles, il abrite de riches collections des périodes grecque et romaine, dont certains chefs-d'œuvre de l'art mondial.

Histoire

Fondation

Le musée a été fondé par le pape Clément XIV en 1770, à la suite de l'achat des collections Fusconi et Mattei[réf. nécessaire]. Enrichi par son successeur le pape Pie VI jusqu'en 1793, le musée doit son nom (Pio-Clementino) aux deux souverains pontifes.

Dès l'origine, le musée est installé dans l'ancien Petit Palais du Belvédère, construit à la Renaissance par Donatio Bramante et remanié à la fin du XVIIIe siècle par Michelangelo Simonetti, Alessandro Dori et Giuseppe Camporese.

Le catalogue de la collection est dressé par Giovanni Battista Visconti et son fils Ennio Quirino Visconti : il est publié en sept tomes, dont les parutions s'échelonnent entre 1782 et 1807[1].

En 1792, Pasquale Massi publie un guide synthétique du musée pour accompagner le parcours des visiteurs. Bilingue, l'ouvrage paraît sous le titre Indicazione antiquaria del Pontificio Museo Pio-Clementino in Vaticano[2].

Les saisies napoléoniennes

À la suite des conquêtes de Napoléon et du traité de Tolentino (1797), le musée est vidé de ses principaux chefs-d'œuvre, qui sont envoyés à Paris. Ils ne sont restitués au Vatican qu'après la chute de Napoléon et le Congrès de Vienne (1815).

XIXe et XXe siècle

Collections et parcours muséographique

Le musée, aujourd'hui réparti en douze salles, dont la Cour octogonale, abrite d'importantes collections des périodes grecque et romaine. Il est réputé pour ses sculptures et ses mosaïques[3]. La collection est particulièrement riche d'oeuvres liées aux rites funéraires (sarcophages, autels, etc.)

Le parcours de visite se déroule aujourd'hui en sens inverse de la numérotation des salles.

Galerie des Candélabres

La galerie, ouverte en 1788 par le pape Pie VI, présente six sections délimitées par des candélabres géants en marbre[4].

Salle du Bige (Sala della Biga)

Cette salle abrite :

  • Le Bige (char d'apparat à deux chevaux). Assemblage de plusieurs sculptures anciennes (la caisse du char et une partie du cheval de droite) et majoritairement d'ajouts modernes. La caisse au décor végétal est du début du Ier siècle. Le Bige est mentionné dès le début du XVIe siècle, lorsque la caisse du char servait de siège épiscopal dans l'église San Marco. Le cheval de droite, incomplet, faisait partie de la collection de Marcantonio Borghese : il a été complété en 1788 par le sculpteur Francesco Antonio Franzoni, qui créa de sa main le second cheval, celui de gauche, considéré comme un chef-d'œuvre[5].
  • Le Discobole, type Lancelotti. Le corps est une copie romaine du IIe siècle, d'après un original grec de Myron du Ve siècle av. J.-C. La tête est un ajout du XVIIIe siècle. Trouvé en 1791 à Tivoli, dans la zone de la Villa Hadriana.

XII - Vestibule carré

Le vestibule carré abrite :

  • Sarcophage en pépérin de Lucius Cornelius Scipio Barbatus, ca. -270. Trouvé dans le tombeau des Scipions sur la voie Appienne, pour la première fois en 1614-16, et de nouveau vers 1782. Il porte une inscription sur le couvercle et une autre en latin archaïque gravée sur la cuve. L'inscription sur la cuve se lit : CORNELIVS · LVCIVS · SCIPIO · BARBATVS · GNAIVOD PATRE PROGNATVS FORTIS VIR SAPIENSQVE QVOIVS FORMA VIRTVTEI PARISVMA FVIT — CONSOL CENSOR AIDILIS QVEI FVIT APVD VOS — TAVRASIA CISAVNA SAMNIO CEPIT — SVBIGIT OMNE LOVCANA OPSIDESQVE ABDOVCIT Traduction : « Cornelius Lucius Scipio Barbatus, descendant de Gnaeus son père, homme courageux et cultivé, dont la beauté n'eut d'égal que le courage, qui fut consul, censeur, édile auprès de vous ; il conquit Taurasia, Cisauna, le Samnium, soumit toute la Lucanie et emmena des otages. Dans la présentation du musée (2022), la façade du sarcophage et la plaque du couvercle de Lucius Cornelius Scipio Barbatus et de son fils sont apposées au-dessus du sarcophage.


X - Cabinet de l'Apoxyomène

  • L’Apoxyomène (« celui qui se racle le corps »), figure un athlète qui, à l'aide d'un strigile, racle l'huile étendue sur sa peau avant les compétitions, emportant avec elle la sueur et la poussière accumulées pendant l'épreuve ou le combat. Copie de l'âge claudien (41-54 apr. J.-C.) d'un original grec en bronze de Lysippe (vers 320-310 av. J.-C.). Trouvé dans le Trastevere en 1849. Inv. 1185.

XI - Vestibule

VIII - Cour octogonale

Construite au XVe siècle par l'architecte Bramante[6], la cour octogonale accueille dès la Renaissance un jardin d'orangers orné de statues antiques. De fait, elle est considérée comme le premier embryon des musées du Vatican[réf. nécessaire]. Intégrée au Musée Clementino, la cour est entièrement remodelée par Michelangelo Simonetti en 1772[6] qui la dote d'un portique octogonal comportant plusieurs cabinets (cabinets d'Apollon, de Laocoon, d'Hermès, de Canova).

C'est dans cet espace que sont concentrés les plus importantes pièces de la collection de sculptures antiques :

  • Antinoüs du Belvédère, en fait un Hermès du type Andros-Farnèse, copie romaine d'un original grec sans doute du second classicisme (IVe siècle av. J.-C.)
  • Creugante et Damoxène, de Canova également, sur un sujet de Pausanias
  • Le Fleuve Tigre, ensemble formé d'une statue allongée représentant le fleuve et d'un sarcophage servant de bassin et illustrant une scène avec les Amazones.

Dans cette cour se trouve également le Persée triomphant d'Antonio Canova (v. 1800), commandé par Pie VII pour compenser la perte d'œuvres confisquées par Napoléon.

IV - Salle des Animaux

Cette salle doit son nom aux sculptures à thème animalier qu'elle regroupe[6]. La plupart représentent des animaux domestiques ou sauvages, mais également des animaux fantastiques comme le centaure, le griffon et le Minotaure. On y trouve aussi deux personnages liés à un animal :

  • Mithra, représentation traditionnelle de la tauroctonie : Mithra sacrifiant un taureau, alors qu'un scorpion et un chien cherchent à l'en empêcher

La plupart des sculptures de cette salle ont été restaurées au XVIIIe siècle par le sculpteur toscan Francesco Antonio Franzoni[6].

V - Galerie des Statues

Elle est située dans l'ancienne galerie du Petit Palais du Belvédère.

VI - Salle des Bustes

VII - Cabinet des Masques

II - Salle ronde ou rotonde

D'un style néoclassique, cette rotonde a été construite par l'architecte Michelangelo Simonetti en 1779 en s'inspirant du dôme du Panthéon[6]. Les niches, surmontées de coquilles et peintes en rouge pompéïen abritent des sculptures :

Au centre de la salle est positionnée une imposante vasque de porphyre rouge[6].

III - Salle des Muses

Il s'agit d'une salle bâtie vers 1780 par l'architecte Michelangelo Simonetti[6]. Le plafond est décoré de fresques de Tommaso Conca[6]. La salle doit son nom aux neufs muses disposées autour de la statue d'Apollon citharède, représentant le dieu jouant de la lyre. Sept de ces statues ont été découvertes lors de fouilles à la Villa di Cassio près de Tivoli.

Au centre de la salle, est exposé depuis 1973[6] le Torse du Belvédère , l'une des sculptures majeures de l'art antique, qui a exercé une fascination sur les artistes de la Renaissance : Michel-Ange lui vouait une véritable admiration. Il s'agit d'un torse fragmentaire, en marbre, généralement daté du Ier siècle av. J.-C. Il porte la signature du sculpteur athénien Apollonios, fils de Nestor[7], qu'on ne connaît pas par ailleurs. Son style est caractéristique de la sculpture hellénistique.

Par ailleurs, la salle abrite deux statues figurant les muses Calliope, muse de l'élégie et Thalie, muse de la comédie.

La statue de la muse Calliope est un marbre du IIe siècle av. J.-C., trouvé à la villa de Cassius à Tivoli en 1774. La tête idéalisée, du Ier siècle av. J.-C., n'appartient pas à la statue originelle.

Trouvée dans la même zone, la seconde statue date de la première moitié du IIe siècle apr. J.-C., et est inspirée d'un modèle du IIe siècle av. J.-C. La tête, datée de la première moitié du IIe siècle apr. J.-C., a été réalisée à partir d'un original du IVe siècle av. J.-C.. Restaurée pour figurer la muse Thalie, la sculpture figurait peut-être originellement Érato, la muse de la poésie amoureuse[réf. nécessaire].

I - Salle en croix grecque

Construite en 1780 par Michelangelo Simonetti, la dernière salle du circuit (autrefois la première) présente, en plus d'une magnifique mosaïque polychrome, deux tombeaux sculptés monumentaux.

  • Mosaïque d’Athéna à l'Égide : Cette mosaïque romaine entourée d'un cadre du XVIIIe siècle orne le sol de la Salle à croix grecque. Elle est parfois datée du IIIe siècle apr. J.-C., mais plus souvent de la fin de l'ère républicaine, au milieu du Ier siècle av. J.-C. Elle est mentionnée dans cette dernière période dans le catalogue des Musées du Vatican. Elle a été trouvée en 1741 à Villa della Rufinella, près de Tusculum.
  • Sarcophage d'Hélène : Datant de 310-320 apr. J.-C., l'immense sarcophage de porphyre était peut-être initialement destiné à un personnage masculin, peut-être Constance Chlore, père de Constantin, ou à Constantin lui-même. Il a été utilisé pour l'enterrement de sa mère Hélène, décédée vers 335, dont les restes ont été rapidement transférés à Constantinople. Situé à l'origine dans le mausolée d'Hélène à Tor Pignattara, le sarcophage a été transféré en 1154 à la basilique Saint-Jean-de-Latran ou au palais du Latran, utilisé comme tombeau du pape Anastase IV, endommagé par un incendie en 1308. En 1609, il a été déplacé près du baptistère de Saint-Jean-de-Latran. À partir de 1777 ou 1778, entré dans les Musées du Vatican, il a été fortement restauré et placé sur quatre lions sculptés par Francesco Antonio Franzoni.
  • Sarcophage de Constantine : Sarcophage de Constance, ou Constantina, fille de l'empereur Constantin et de Fausta. Également fait de porphyre, il présente des scènes de vendanges avec des Érotes (Amours) et des guirlandes. Il provient du mausolée de Constance à la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs, sur la Via Nomentana.

Bibliographie

  • (fr + it) Pasquale Massi, Indicazione antiquaria del Pontificio Museo Pio-Clementino in Vaticano, Rome, Lazzarini, , 216 p. (lire en ligne). Ouvrage disponible sur Wikisource
  • (de) Hans Steuben, « Das Museo Pio-Clementino », dans Hebert Beck, Römische Antikensammlungen im 18. Jahrhundert, Berlin, Mann, , p. 154-155
  • (it) Carolina Brook (dir.) et Valter Curzi (dir.), Roma e l'antico: realtà e visione nel '700, Milan, Skira, (ISBN 978-88-572-0690-5). L'ouvrage contient plusieurs essais consacrés au Musée Pio-Clementino.
  • Marie-Anne Dupuy-Vachey (dir.), Dominique-Vivant Denon: l'oeil de Napoléon, Paris, Réunion des Musées nationaux, , 538 p. (ISBN 978-2-7118-3958-2)
  • Sylvain Laveissière (dir.), Napoléon et le Louvre, Paris, Fayard, Musée du Louvre, , 255 p. (ISBN 978-2-901785-89-7)

Sources et références

  1. Antonella Gioli, « Le "Vedute del Museo Pio-Clementino" di Vincenzo Feoli », Bollettino-Monumenti, Musei e gallerie pontificie, no 30,‎ , p. 221-297
  2. Pasquale Massi, Indicazione antiquaria del Pontificio Museo Pio-Clementino in Vaticano, Rome, Presso i Lazzarini, , 216 p. (lire en ligne)
  3. Musée Pio-Clementino, Musées du Vatican
  4. Galerie des Candélabres, Musei Vaticani
  5. Le Bige, Musei Vaticani
  6. Enrico Bruschini (trad. Mireille Ribière), Les chefs-d'œuvre du Vatican, Florence et Londres, Scala, , p. 24-37
  7. Ἀπολλώνιος // Νέστορος // Ἀθηναῖος // ἐποίει (« œuvre d'Apollonios, fils de Nestor, d'Athènes ») ; Inscriptiones Græcæ, 1234 = Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN 2-84056-087-9), no 2809.

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