Mouvement du 2 Juin
| Fondation | |
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Groupe armé non étatique, organisation armée, organisation anarchiste  | 
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Le Mouvement du (allemand : Bewegung 2. Juni) est un groupe anarchiste armé d'Allemagne de l'Ouest basé à Berlin-Ouest et actif dans les années 1970.
Le nom du mouvement se réfère à la date du décès de l'étudiant Benno Ohnesorg, tué par un policier d'une balle de pistolet dans la tête lors d'une manifestation contre la venue du chah Mohammad Reza Pahlavi à Berlin-Ouest. Les mouvements d'extrême gauche alimentent alors l'idée que « l'État a tiré le premier »[1].
Historique
Créé en , son nom est choisi en référence à la date où l'étudiant Benno Ohnesorg est tué par Karl-Heinz Kurras, un agent de police de Berlin-Ouest, le . Le groupe choisit comme moyen la lutte armée. Son objectif est d'enclencher un processus révolutionnaire à travers la guérilla urbaine, dans le but ultime d'abolir l'impérialisme et le capitalisme[2].
Le groupe enlève le , Peter Lorenz, candidat de la CDU à la mairie de Berlin. Le mouvement obtient la libération de quatre des membres des Fraction Armée Rouge, qui s'envolent le pour Aden, en Yémen du Sud. Lorenz est libéré le lendemain[réf. nécessaire].
Le Mouvement du est plutôt d'obédience anarchiste tandis que la fraction armée rouge est d'orientation marxiste-léniniste. Cependant, ces deux groupes terroristes entretiennent des relations entre eux, plus ou moins proches en fonction des circonstances. Au début des années 70, des membres de la fraction armée rouge rejoignent le mouvement du 2 juin et inversement[2]. Par ailleurs, au cours de la même période et afin de financer leur vie clandestine, les deux groupes joignent leurs forces et commettent une série d'attaques à main armée contre des banques berlinoises, pour un butin total de plus de 200'000 DM[3].
Aux alentours de 1978, le groupe est en proie à d'importantes dissensions internes. Finalement, il ne reste plus que deux partisans de la poursuite à l'identique de la lutte armée, Inge Viett et Juliane Plambeck, lesquelles rejoignent toutes deux la fraction armée rouge[4]. Le 2 juin 1980, Gabriele Rollnick lit lors de son procès une déclaration annonçant la dissolution du groupe ; des militants ne partageant pas les positions pro-RAF de ce dernier font cependant savoir que ce texte n'est pas représentatif de leur mouvement[5].
On apprendra bien des années plus tard que le policier Karl-Heinz Kurras a travaillé pour le ministère de la Sécurité d'État (Stasi) est-allemand. Mais aucun historien n'établira de lien entre la mort de Benno Ohnesorg et les activités d'espionnage de Kurras en faveur de la Stasi[6].
Membres
- Ralf Reinders[7]
 - Fritz Teufel[7]
 - Juliane Plambeck[7]
 - Gabriele Rollnick[7]
 - Inge Viett[7]
 - Ulrich Schmücker[8]
 - Harald Sommerfeld[8]
 - Bommi Baumann[9]
 - Werner Sauber (1947–1975), photographe et réalisateur suisse[10]
 - Georg von Rauch[9]
 
Notes et références
- ↑ (de) Reiner Burger, « Der Polizist und sein Mörder », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 14 juin 2015, [lire en ligne].
 - Pfahl-Traughber 2020, p. 177.
 - ↑ (de) [vidéo][Production de télévision] « Die RAF Folge 1:Tödliche Illusion », à 18:18 sur Zweites Deutsches Fernsehen,
 - ↑ Pfahl-Traughber 2020, p. 172-173.
 - ↑ Pfahl-Traughber 2020, p. 173.
 - ↑ Nathalie Versieux, « L'ombre de la Stasi sur les années de plomb », Libération, 28 mai 2009
 - Pfahl-Traughber 2020, p. 172.
 - (de) jerry cotton, « Mordfall Schmücker - das Ende eines V-Mannes », Die Tageszeitung: taz, (ISSN 0931-9085, lire en ligne, consulté le )
 - (de) Michael Sontheimer, « Nachruf auf Bommi Baumann: Wie alles endete », Die Tageszeitung: taz, (ISSN 0931-9085, lire en ligne, consulté le )
 - ↑ (de) Uwe Soupuk, « Das Puzzle des bewaffneten Kampfes », sur taz.de, (consulté le )
 
Voir aussi
Bibliographie
- Bommi Baumann, Tupamaros Berlin-Ouest ou Comment tout a commencé, préf. Daniel Cohn-Bendit et Heinrich Böll, Presse d'aujourd'hui, La France sauvage, 1976, (OCLC 461821916), notice éditeur
 - Ulrike Edschmid (trad. de l'allemand par Anna de Fries), La Disparition de Philip S. (roman), Paris, Piranha, , 151 p. (ISBN 978-2-37119-024-5, BNF 44401482, SUDOC 188502130, présentation en ligne).
 - (de) Armin Pfahl-Traughber, « Terroristischer Linksextremismus II: „Bewegung 2. Juni“ und RZ », dans Linksextremismus in Deutschland: Eine kritische Bestandsaufnahme, Springer Fachmedien, (ISBN 978-3-658-30209-2, DOI 10.1007/978-3-658-30209-2_13, lire en ligne), p. 167–179.
 
- Articles
 
- Vincent Chambarlhac, Michael Baumann. Passages à l'acte. Violence politique dans le Berlin des années 70, Paris, Nautilus, 2008, revue électronique Dissidences, Bibliothèque de comptes rendus : , , lire en ligne.
 - Frédérique Fanchette, « Philip S., le prix de la révolte », Libération, (lire en ligne).
 - Ronald Fritzsch, Gerald Klöpper, Ralf Reinders et Fritz Teufel, Mouvement du , les irréductibles de Berlin, Les Temps modernes, n°396-397, juillet-, [lire en ligne].
 
Articles connexes
- Tupamaros West-Berlin
 - Revolutionäre Zellen
 - Anarchisme en Allemagne
 - Liste d'organisations anarchistes
 
Liens externes
- Programme du Mouvement du 2 juin, 1972.
 - Autour du Mouvement du 2 Juin, entretien avec Norbert Knofo Kröcher, 2008.
 - (de) « die Bewegung 2. Juni : Haschrebellen - wie alles anfing ... », sur haschrebellen.de.
 
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