Mothra

Mothra

Mothra en plein vol.

Nom original モスラ (Mosura)
Sexe Féminin
Espèce Kaijū (Papillon divin)
Activité Monstre
Famille Larve de Mothra

Créée par Tomoyuki Tanaka
Dernière apparition [2024] "Godzilla x Kong: Le Nouvel Empire"

Mothra ( モスラ, prononcé « Mo-su-ra » en version originale) est l'un des personnages de kaijū eiga (« cinéma de monstres ») les plus connus. Elle est apparue pour la première fois en 1961, dans le film Mothra. Depuis, il s'agit du monstre le plus récurrent dans la franchise Godzilla.

Mothra est une femelle lépidoptère de taille gigantesque. Elle vit paisiblement sur l'île de l'Infant, la plupart du temps accompagnée de deux petites fées appelées « Shobijin » (jouées dans les premiers films par les sœurs jumelles du duo pop The Peanuts). Mothra est l'un des seuls monstres bienveillants de l'univers de la Tōhō. Elle apparaît dans plusieurs films aux côtés de Godzilla, tantôt comme son alliée, tantôt comme son ennemie, avant d'avoir sa propre série de trois films, dans lesquels elle combat de terribles monstres, tels Desghidorah[1], Dagahra[2] ou encore King Ghidorah.

En tant que protectrice de la Terre, Mothra représente à la fois la bienveillance de la Terre-mère et le cycle de vie et de mort de la nature.

Analyse thématique

Mothra (1961), réalisé par Ishirō Honda, se distingue dans le genre kaijū eiga par sa représentation singulière de la féminité et de la nature. Contrairement à d'autres monstres emblématiques comme Godzilla, Mothra est dépeinte comme une divinité protectrice, incarnant des valeurs maternelles et spirituelles. Accompagnée des Shobijin, deux prêtresses miniatures, elle symbolise une force naturelle bienveillante, n'intervenant que pour restaurer l'équilibre perturbé par l’avidité humaine[3].

Le film établit une opposition entre une nature féminine (Infant Island, Mothra) et une modernité masculine et destructrice (les personnages capitalistes et scientifiques venus de Rolisica). Cette dichotomie illustre une critique du colonialisme, du capitalisme et de l’exploitation technologique[3],[4]. Les Shobijin, par leur taille et leur apparence fragile, renvoient à une vision d’un Japon vulnérable mais porteur d’une sagesse pacifique[3].

La musique joue un rôle central dans le récit. Les chants des Shobijin, interprétés par The Peanuts, permettent d’établir une communication non-violente entre les peuples, illustrant l'idée que l'harmonie peut naître du dialogue plutôt que de la force[3].

Sur le plan visuel, Mothra innove par ses effets spéciaux, en particulier grâce au travail d’Eiji Tsuburaya et à la technique du "suitmation"[5]. Le contraste entre les décors luxuriants de l’île et les villes modernes accentue la portée écologique et morale du récit.

En somme, Mothra s’inscrit dans une tradition critique du cinéma de monstres japonais, en valorisant des figures féminines positives et en interrogeant les relations entre l’homme, la nature et la technologie[3],[5],[6].

Apparitions

Films

Jeux vidéo

Télévision

Dans la culture populaire

Ennemis de Mothra

-Godzilla (anciennement) -Battra (anciennement) -Rodan (anciennement) -Gigan -Monster X -King Ghidorah -Dagahra -Desghidorah -Ebirah

Notes et références

  1. Voir sa fiche sur le site Wikizillia (en).
  2. Voir sa fiche sur le site Wikizillia (en).
  3. (en) Rhoads, S. & McCorkle, B., Japan’s Green Monsters : Environmental Commentary in Kaiju Cinema, Caroline du nord, McFarland & Company, , 226 p. (ISBN 978-1476663906), p. 60–71
  4. (en) « « Naturalized Woman and Feminized Nature » », dans Soper, Kate. « Naturalized Woman and Feminized Nature », What is Nature ?, New Jersey, Wiley Blackwell, (ISBN 978-0631188919), p. 139–143
  5. (en) Ragone, August. Eiji Tsuburaya: Master of Monsters, Chronicle Books, 2007, p. 89–104, Eiji Tsuburaya: Master of Monsters, San Francisco, Chronicle Books, (ISBN 0811860787), p. 89–104
  6. (en) Barr, Jason, The Kaiju Film: A Critical Study of Cinema’s Biggest Monsters, McFarland, Caroline du Nord, , 212 p. (ISBN 978-0786499632)
  7. Perdido Street Station, éd. Fleuve noir, coll. « Rendez-vous ailleurs », 2003, trad. Nathalie Mège, deux volumes).
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