Ministère Lammasch

Ministère Lammasch
(de) Ministerium Lammasch

Gouvernement des pays autrichiens (Cisleithanie)

Heinrich Lammasch vers l'an 1910.
Empereur d'Autriche Charles Ier
Ministres-Présidents Heinrich Lammasch
Formation
Fin
Durée 15 jours
Composition initiale
Coalition Sans-parti
Représentation

Le ministère Lammasch (en allemand : Ministerium Lammasch) est le dernier gouvernement des pays autrichiens (« Cisleithanie ») sous la monarchie austro-hongroise, au terme de la Première Guerre mondiale.

Il est composé par le juriste indépendant Heinrich Lammasch lorsqu'il est désigné ministre-président d'Autriche par l'empereur Charles Ier le . Face à l'effondrement de la monarchie austro-hongroise, ce ministère reste en fonction à la demande de l'empereur jusqu'à son renoncement à toute participation aux affaires de l’État autrichien le .

Gouvernement

Lors de la crise de la double-monarchie et la défaite militaire qui se dessine, Charles Ier pendant son court règne a nommé successivement un total de quatre ministres-présidents autrichiens, sans que la situation se soit significativement améliorée.

Lammasch a été nommé premier ministre à l'initiative de plusieurs représentants politiques du Parti chrétien-social (CS), le prêtre Ignaz Seipel en tête. Seipel, pragmatique, ne croit guère en la possibilité de survie de l'Empire austro-hongrois ; la nouvelle administration, appelée « ministère de liquidation » dans le journal Neue Freie Presse[1], doit principalement dissoudre l'État multinational en qualité de médiateur impartial. Le représentant des sociaux-démocrates a fait remarquer que la désignation de Heinrich Lammasch visait à faire bonne impression auprès des puissances rivales.

Composition du ministère

Les nominations effectuées par Lammasch ont été présentées le dans la gazette officielle Wiener Zeitung[2] ; parmi les ministres figuraient notamment Ignaz Seipel[3], l'économiste Friedrich von Wieser (qui avait déjà appartenu aux gouvernements précédents) et le politique national-allemand Josef Redlich.

  • Heinrich Lammasch - Ministre-président
  • Ernst Graf von Silva-Tarouca - Ministre de l'agriculture
  • Friedrich von Wieser - Ministre du Commerce
  • Richard Edler von Hampe - Ministre des Cultes et de l’Éducation
  • Josef Redlich - Ministre des Finances
  • Edmund Ritter von Gayer - Ministre de l'Intérieur
  • Paul von Vittorelli - Ministre de la justice
  • Emil Freiherr Homann von Herimberg - Ministre des Travaux publics[4]
  • Karl Freiherr von Banhans - Ministre des chemins de fer
  • Ignaz Seipel - Ministre des Affaires sociales[5]
  • Jan Horbaczewski - Ministre de la Santé
  • Friedrich Freiherr Lehne von Lehenstein - Ministre de la Défense nationale
  • Kazimierz Galecki - Ministre sans portefeuille

Ministres impériaux et royaux des affaires communes :

Sortie du pouvoir

Dès le lendemain de la nomination de nouveaux ministres, l'indépendance de la Tchécoslovaquie est proclamée à Prague et jusqu'à la fin du mois octobre, les pays non allemands de la Cisleithanie se sont déclarés indépendants de l'administration centrale à Vienne. Il est apparu qu la désagrégation de la monarchie ne pouvait plus être stoppée, que ce soit par le Conseil d'Empire (Reichsrat) ou le gouvernement autrichien. Face à cette situation, le premier gouvernement de la république d'Autriche allemande conduit par le chancelier d'État Karl Renner a tenu sa première réunion le . Dès le , une assemblée nationale provisoire a tenu séance.

À la fin du mois, le royaume de Hongrie déclara la fin de l'union réelle avec l'Autriche ; en accomplissant ce pas, toutes les institutions impériales et royales (k. u. k.) ont cessé d'exister juridiquement. Des emblèmes impériaux ont été supprimés et le , Johann Schober, commissaire de police à Vienne, prêta serment au gouvernement de l'Autriche allemande. La déclaration du gouvernement Lammasch devant le Reichsrat a été reportée au . Le , l'armistice de Villa Giusti est signé par les représentants des forces austro-hongroises ; ni le ministère Lamasch, ni le gouvernement de Karl Renner n'ont pas été associés.

Après l'annonce de l'abdication de l'empereur allemand le , le ministère Lammasch a attiré l'attention sur la démission de Charles Ier. Dans l'après-midi du , le souverain a signé la déclaration de renonciation au château de Schönbrunn. En même temps, il limoge le ministre-président et son cabinet. Les deux démarches étaient publiées le jour même dans la Wiener Zeitung. Le , l'assemblée nationale de l'Autriche allemande a annoncé la dissolution de tous les ministères impériaux[6].

Notes et références

  1. (de) « Ein Ministerium Lammasch », Neue Freie Presse,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  2. (de) « Lieber Dr. Lammasch!. », Wiener Zeitung,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  3. (de) Angelo Maria Vitale, « Das politische Denken Ignaz Seipels zwischen Scholastik und Korporativismus », dans F.S. Festa, E. Fröschl, T. La Rocca, L. Parente, G. Zanasi (dir.), Das Österreich der dreißiger Jahre und seine Stellung in Europa, Francfort, Peter Lang Verlag, (ISBN 978-3-653-01670-3).
  4. (de) « Homann von Herimberg, Emil Frh. (1862-1945), Verwaltungsbeamter », dans Österreichisches Biographisches Lexikon, (lire en ligne), vol. 2, p. 411-412.
  5. Verax, « Quelques maître du destin : monseigneur Seipel », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 54-87 (lire en ligne ).
  6. (de) « Die Ausrufung Deutschösterreichs als Republik und als Bestandteil Deutschlands », Neue Freie Presse,‎ , p. 3 (lire en ligne).

Bibliographie

  • (de) Klaus Berchtold, Verfassungsgeschichte der Republik Österreich, Vienne / New York, =Springer, (ISBN 978-3-211-83188-5), vol. 1, p. 2–34.
  • « Finis Austriae », dans Jean-Paul Bled, L’agonie d’une monarchie : Autriche-Hongrie, 1914-1918, Paris, Tallandier, (ISBN 979-10-210-0440-5, lire en ligne ), p. 397-428.
  • (de) « Lammasch, Heinrich (1853-1920), Jurist », dans Österreichisches Biographisches Lexikon, (lire en ligne), vol. 4, p. 415-416.
  • (de) Rudolf Neck (dir.), Österreich im Jahre 1918. Berichte und Dokumente, Munich, Oldenbourg, , 204 p..
  • (de) Helmut Rumpler (dir.) et Peter Urbanitschresponsabilité1=dir., Verfassung und Parlamentarismus (vol. VII de Die Habsburgermonarchie 1848–1918), Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, wien, 2 vol. (ISBN 978-3-7001-2869-4 et 978-3-7001-2871-7).

Liens externes

Voir aussi

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