Millionnaire (calculatrice)

La Millionnaire est une calculatrice mécanique conçue et commercialisée à la fin du XIX^e siècle. Elle est la première machine industrialisée permettant de réaliser directement des multiplications, sans passer par une suite d'additions.

Histoire

Conçue par Otto Steiger, un ingénieur suisse, elle a été brevetée pour la première fois en 1892 en Allemagne^[1]. Des brevets ont également été déposés en France, en Suisse^[2], et aux États-Unis^[3] en 1893.

La production, qui a commencé en 1893 jusqu'à 1937, était assurée par Hans W. Egli de Zurich. 4 655 exemplaires ont été fabriqués^[4].

Caractéristiques

Cette calculatrice est la première faisant l'objet d'une industrialisation, permettant de multiplier directement un nombre par un chiffre, en utilisant une plaque contenant des tiges de longueur proportionnelle aux termes des colonnes de la table de Pythagore. Les calculateurs précédents décomposaient une multiplication en une suite d'additions^[4]. Auparavant, Léon Bollée avait présenté à l'exposition universelle de 1889 une machine fondée sur les mêmes principes, permettant de faire une multiplication directe^[5].

Sa taille et son poids sont assez importants : L67 × H20 × P31 cm, pour 40 kg^[4].

Usages notables

William Pickering s'en est servi, vers 1905, pour les calculs permettant de mettre en évidence une Planète X au-delà de l'orbite de Neptune^[4].

En 1919, Ronald Aylmer Fisher, considéré comme le premier statisticien moderne, affirmait qu'il ne pouvait pas faire son travail sans sa calculatrice Millionnaire, même si son coût était supérieur à son salaire annuel^[6].

Références

↑ (de) Otto Steiger, « Rechenmaschine », brevet allemand n^o 72870, déposé le 23 décembre 1892, publié le 11 janvier 1894, sur rechnerlexikon.de.
↑ (de) Otto Steiger, « Rechenmaschine », brevet suisse n^o 6787, déposé le 10 mars 1893, publié le 15 janvier 1894, sur Espacenet.
↑ (en) Otto Steiger, « Multiplying or dividing machine », brevet américain n^o 538710, déposé le 12 août 1893, publié le 7 mai 1895, sur Google Patents.
Claude Cargou et Marie-Paule Cargou, Multipliez ! (catalogue de l'exposition Instruments de calcul de la multiplication : 200 ans de traits de génie, 200 ans d'industrialisation, 8 février - 23 juin 2012, Bibliothèque universitaire du Bouguen, organisée par Frédérique Plantevin), Brest, IREM de Brest, Université de Bretagne-Occidentale, 2012, 82 p. (ISBN 2-908887-53-3), p. 11.
↑ André Devaux, « Évolution des machines à calculer mécaniques » [PDF], sur apmep.asso.fr, Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public (version du 20 octobre 2007 sur Internet Archive).
↑ Stuart Russell et Peter Norvig (trad. de l'anglais américain par Laurent Miclet, Fabrice Popineau, Claire Cadet), Intelligence artificielle : une approche moderne [« Artificial Intelligence: A Modern Approach »], Paris, Pearson, 2021, 4^e éd., XIV-985 p. (ISBN 978-2-326-00221-0, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), chap. 1.2.2 (« Mathématiques »), p. 8.

Voir aussi

Bibliographie

(en) Herbert Bruderer, « Mystery Dating of the World-famous ‘Millionaire’ Calculating Machine Solved », Communications of the ACM, 15 octobre 2018.

Article connexe

Calculatrice mécanique

Lien externe

(en) « The Millionaire of Otto Steiger », sur History of Computers (version du 6 décembre 2009 sur Internet Archive).

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[1] (de) Otto Steiger, « Rechenmaschine », brevet allemand n^o 72870, déposé le 23 décembre 1892, publié le 11 janvier 1894, sur rechnerlexikon.de.

[2] (de) Otto Steiger, « Rechenmaschine », brevet suisse n^o 6787, déposé le 10 mars 1893, publié le 15 janvier 1894, sur Espacenet.

[3] (en) Otto Steiger, « Multiplying or dividing machine », brevet américain n^o 538710, déposé le 12 août 1893, publié le 7 mai 1895, sur Google Patents.

[UBO-4] Claude Cargou et Marie-Paule Cargou, Multipliez ! (catalogue de l'exposition Instruments de calcul de la multiplication : 200 ans de traits de génie, 200 ans d'industrialisation, 8 février - 23 juin 2012, Bibliothèque universitaire du Bouguen, organisée par Frédérique Plantevin), Brest, IREM de Brest, Université de Bretagne-Occidentale, 2012, 82 p. (ISBN 2-908887-53-3), p. 11.

[5] André Devaux, « Évolution des machines à calculer mécaniques » [PDF], sur apmep.asso.fr, Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public (version du 20 octobre 2007 sur Internet Archive).

[6] Stuart Russell et Peter Norvig (trad. de l'anglais américain par Laurent Miclet, Fabrice Popineau, Claire Cadet), Intelligence artificielle : une approche moderne [« Artificial Intelligence: A Modern Approach »], Paris, Pearson, 2021, 4^e éd., XIV-985 p. (ISBN 978-2-326-00221-0, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), chap. 1.2.2 (« Mathématiques »), p. 8.

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