Meurtre dans un jardin anglais

Meurtre dans un jardin anglais
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Titre original The Draughtsman's Contract
Réalisation Peter Greenaway
Scénario Peter Greenaway
Acteurs principaux

Anthony Higgins
Janet Suzman
Anne-Louise Lambert

Pays de production Royaume-Uni
Genre Comédie dramatique
Durée 103 minutes
Sortie 1982

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Meurtre dans un jardin anglais (The Draughtsman's Contract) est un film britannique réalisé par Peter Greenaway, sorti en 1982[1],[2].

À l'été 1694 dans l'Angleterre des Stuart, Mrs Herbert demande à Mr Neville, un peintre-paysagiste réputé, d'effectuer douze dessins des jardins anglais du domaine de son mari. En contrepartie, elle s'engage à lui payer 8 livres par dessin et à laisser l'artiste jouir de ses faveurs selon ses désirs sans opposer de résistance. Ce dernier acceptera le marché et comprendra trop tard qu'il a été utilisé pour servir un tout autre but.

Résumé

M. Neville, un jeune artiste vaniteux, est engagé par Mme Virginia Herbert pour produire une série de douze dessins de sa propriété à la campagne, représentant le manoir, ses dépendances et ses jardins. Mme Herbert veut les offrir à son époux, qui la délaisse et se trouve actuellement en voyage d’affaires à Southampton mais reviendra sous peu.

Une partie du contrat est que Mme Herbert accepte de se conformer aux exigences sexuelles de M. Neville. Plusieurs rencontres érotiques s’ensuivent, chacune d'entre elles étant une humiliation pour Mme Herbert. Au cours de son séjour, M. Neville finit par être détesté par plusieurs habitants et invités du domaine, en particulier M. Talmann, le gendre allemand de Mme Herbert.

Mme Herbert, fatiguée par l’appétit sexuel de M. Neville, tente de résilier le contrat avant que les dessins ne soient terminés. Refusant cela, Neville l'oblige à continuer, alors que Mme Talmann, la fille mariée mais sans enfant de Mme Herbert, fait chanter Neville pour qu’il signe un second contrat. Ce dernier stipule qu'il accepte de se conformer à ses exigences sexuelles à elles, plutôt qu’elle aux siennes.

Les jours passant, M. Herbert n'apparait toujours pas et son cadavre est finalement découvert dans les douves du manoir. M. Neville termine ses dessins et s’en va, mais revient pour effectuer un treizième dessin. Lors de sa visite, il est surpris lorsque Mme Herbert lui propose de faire l’amour. Elle lui indique que le projet de sa fille, concevoir un enfant de lui, a été couronné de succès.

Dans la soirée, alors que M. Neville est en train de terminer le croquis final, il est approché par un homme masqué, manifestement M. Talmann, qui est ensuite rejoint par d'autres personnages masqués : l'intendant du domaine et l’ancien fiancé de Mme Herbert, M. Noyes, son voisin M. Seymour, et les jumeaux Poulenc, des propriétaires terriens locaux.

Ils accusent M. Neville du meurtre de M. Herbert, sous prétexte que les détails contenus dans ses dessins peuvent être interprétés comme des pièces à conviction détaillant le crime. Ils l’accusent aussi d’avoir abusé sexuellement de Mme Herbert, comme en témoigne sa rencontre avec elle plus tôt dans l'après-midi.

Neville se rend compte, trop tard, qu’il a été piégé par Mme Herbert. Malgré ses protestations, ses agresseurs l’aveuglent, le castrent, puis le battent à mort, avant de jeter son corps dans les douves à l’endroit même où le cadavre de M. Herbert a été retrouvé. Ses dessins finissent dans le feu.

Fiche technique

Distribution

Bande originale

Liste des titres présents dans la bande originale :

  1. Chasing Sheep Is Best Left to Shepherds (en) (min 33 s), d'après le prélude du IIIe acte, scène 2 de l'opéra King Arthur de Henry Purcell
  2. The Disposition of the Linen (min 47 s)
  3. A Watery Death (min 31 s)
  4. The Garden Is Becoming a Robe Room (min 5 s)
  5. Queen of the Night (min 9 s)
  6. An Eye for Optical Theory (min 9 s), inspiré de Ground in C minor (D221) (attribué a William Croft)
  7. Bravura in the Face of Grief (12 min 16 s), d'après The Plaint du Ve acte de l'opéra The Fairy Queen, de Henry Purcell

Le premier morceau qu'on entend dans le film est une partie de Queen of the Night de Henry Purcell.

The Disposition of the Linen, dans la version de Michael Nyman, est une valse, forme inventée un siècle et demi après l'époque de Purcell.

L'album contenant ces titres est paru en disque compact en 1989 chez Virgin Records, commercialisé aux États-Unis par Caroline Records.

L'album entier a à nouveau été enregistré en 2005 par l'orchestre de Michael Nyman, sous le titre The Composer's Cut Series Vol. I: The Draughtsman's Contract (en).

Critique presse

En 1987, Le Monde souligne un film au scénario pervers et policier avec une mise en scène brillante[3].

En 2000, Libération le décrit comme un éblouissement originel, polar gothique, caricature et remake de Barry Lyndon[4].

En 2025, Télérama parle d'un film à la fois brillant et vain[5].

Analyse

Dans Films cultes - culte du film de Gilles Visy, le film est décrit comme une œuvre tour à tour perverse, expérimentale, picturale et montrant la caricature de la société anglaise[6].

L'Encyclopædia Universalis parle pour sa part d'un film dont le récit développé est aussi énigmatique que complexe à mesure que les scènes s'enchainent[7].

Distinctions

Festival

Sauf information contraire les données contenues dans cette section sont confirmables par MUBI[8].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « The Draughtsman's Contract » (voir la liste des auteurs).
  1. « Meurtre dans un jardin anglais : la critique du film » (consulté le )
  2. « Meurtre dans un jardin anglais : la critique du film », sur CinéDweller (consulté le )
  3. « MEURTRE DANS UN JARDIN ANGLAIS: Le pacte de la perversion », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Louis Skorecki, « Meurtre dans un jardin anglais », sur Libération (consulté le )
  5. « “Meurtre dans un jardin anglais” : un film à la fois brillant et vain », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  6. Gilles Visy, Films cultes - culte du film -, Editions Publibook, (ISBN 978-2-7483-8495-6, lire en ligne)
  7. Encyclopædia Universalis, « MEURTRE DANS UN JARDIN ANGLAIS : Le jeu cruel des erreurs », sur Encyclopædia Universalis, (consulté le )
  8. [vidéo] « Meurtre dans un jardin anglais (1982) | MUBI » (consulté le )
  9. « MEURTRE DANS UN JARDIN ANGLAIS », sur Arras Film Festival (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Marie Martin, « D'un double triptyque : Antonioni / Argento / Greenaway, cinéma / peinture / photographie », Ligeia, nos 77-80,‎ , p. 158-168
  • Ruth Johnston (trad. Raphaël Koenig), « Archéologie du cadre cinématique : Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway (1982) », Nouvelle revue d'esthétique, no 16,‎ , p. 109 à 122 (lire en ligne)

Liens externes

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