Mes 60 meilleures parties

Mes 60 meilleures parties
Auteur Bobby Fischer
Pays États-Unis
Sujet Échecs
Version originale
Langue anglais
Titre My 60 Memorable Games
Lieu de parution États-Unis
Date de parution 1969
Version française
Traducteur Parviz Abolgassemi
Éditeur Éditions Stock
Lieu de parution France
Date de parution 1972

Mes 60 meilleures parties est un livre d'échecs écrit par Bobby Fischer entre 1967 et 1969, avant le Championnat du monde d'échecs 1972 qu'il a remporté, et qui a souvent été qualifié de « match du siècle ». Certains ont suggéré que ce pourrait être « le meilleur livre d'échecs jamais écrit »[1],[2]. Il combine qualité des parties, explications profondes et impact durable.

Qualité des parties

Fischer a sélectionné ce qu'il estime être ses 60 plus belles parties jouées en tournoi — à part une partie amicale contre Reuben Fine (n° 44) et une partie simultanée (n° 50) — entre 1957 et 1967[3]. Fischer inclut trois défaites (Fischer–Tal, Bled-Zagreb-Belgrade (Candidats), 1959 ; Fischer–Geller, Skopje, 1967 et Spassky-Fischer, Mar del Plata, 1960), et omet même la stupéfiante « Partie du siècle » jouée alors qu'il n'avait que 13 ans. Le cours de 59 parties — la base de données omet la partie n° 5 (Fischer-Rossetto, Mar del Plata, 1959[4]) — peut être visualisé dans une base de données Lichess (ces 59 parties ne figurent pas dans le même ordre que dans le livre).

Explications profondes

Les parties sont annotées sous forme de variantes par Fischer lui-même, qui indique ce qu'il avait en tête, et comprennent toutes une introduction verbale donnant vie au monde des échecs rédigée par un autre grand-maître, Larry Evans. Selon les connaisseurs, ce recueil se distingue par la profondeur et la clarté des ses analyses. Fischer expose les considérations stratégiques, les tactiques et parfois les erreurs qui surviennent sous la pression des tournois. Il analyse également le raisonnement de ses adversaires.

Fischer va directement aux grandes lignes, qu'il expose par de longues listes de coups sans aucune explication sur les idées sous-jacentes (un peu comme un programme d'échecs). De ce fait, le livre est trop profond pour les joueurs qui n'ont pas un niveau avancé.

Impact sur le public

Le livre a contribué à humaniser le champion et à montrer son dévouement et sa passion pour les échecs.

Fischer révèle à travers ses commentaires une image de lui-même bien différente de celle véhiculée par ses excentricités et ses caprices. Il mérite d'être loué pour son respect de l’adversaire — Fischer ne cache aucunement son admiration pour quelques-uns de ses opposants — et son respect du lecteur : alors que la publication était initialement prévue pour 1967, Fischer a retardé la parution afin de ne pas révéler tous ses secrets d'une part, mais aussi par perfectionnisme[2].

De fait, ce ne sont pas des parties annotées à chaud, mais des parties analysées avec du recul. Ses commentaires sont d'une rare objectivité[5] et franchise[2]. Fischer se montre, dans ses analyses de parties, d'une sévérité extrême envers les insuffisances de son jeu, qu'il cherche à améliorer, ne pouvant se contenter d'une partie nulle.

Par ailleurs, on trouve une grande proportion de parties d’attaque, ce qui a conduit de nombreux lecteurs à croire que Fischer était un tacticien, alors que les parties sélectionnées montrent un style de jeu universel : il maîtrisait aussi bien les finales techniques que les combinaisons brillantes et les stratégies positionnelles.

Édition chez Batsford controversée

En 1995, l'éditeur britannique Batsford publie une nouvelle édition de My 60 Memorable Games, convertissant la notation descriptive en notation algébrique. Lors d'une conférence de presse en 1996, Fischer dénonce cette édition, reprochant à Batsford d'avoir modifié son œuvre sans autorisation ni rémunération. Batsford affirme avoir légalement acquis les droits et corrigé des ambiguïtés, mais il s'avère qu'ils ont introduit des erreurs et effectué plus de 570 modifications textuelles, supprimant ou ajoutant du contenu sans justification[6]. Critiqué par des experts comme Edward Winter et Hans Ree, Batsford réédite en 2008 une version respectant davantage le texte original, bien que plusieurs erreurs typographiques et erreurs de notation soient également corrigées.

Canular My 61 Memorable Games

En décembre 2007, des exemplaires d'une édition soi-disant mise à jour intitulée « My 61 Memorable Games » ont été mis en vente sur eBay. L'ouvrage contenait une nouvelle préface prétendument écrite par Fischer, mais il s'agissait d'un canular[7]. La vente a été rapidement fermée par eBay[8].

Éditions

Notes et références

  1. British Chess Magazine d'avril 1995, page 188.
  2. Alex Dunne, Great Chess Books of the Twentieth Century in English, McFarland & Company, Inc., , 200 p. (ISBN 978-0-786-42207-4), page 133 et page 134.
  3. Les 60 parties dans l'ordre du livre commentées sur Chessgames.com
  4. Les 6 premières parties du livre que l'on peut animer sous Lichess.
  5. (en) David Hooper et Kenneth Whyld, The Oxford Companion to Chess, Oxford University Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 978-0-19280-049-7), p. 138.
  6. Edward Winter sur "My 60 Memorable Games".
  7. Edward Winter sur le canular "My 61 Memorable Games".
  8. New York Times sur My 61 Memorable games.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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