Mathieu Ngudjolo Chui

Mathieu Ngudjolo Chui
Biographie
Naissance

Bunia (Province orientale, république démocratique du Congo (d))
Nationalité
Allégeances
Activités
Homme politique, militaire
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit

Mathieu Ngudjolo Chui (né le à Bunia, en république démocratique du Congo (RDC))[1] est un colonel des Forces armées de la république démocratique du Congo et ancien commandant en chef du Front des nationalistes intégrationnistes (FNI) et de la Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI)[1].

Le , il est arrêté par les autorités congolaises et remis à la Cour pénale internationale (CPI) afin qu'il soit jugé pour sept chefs d'accusations de crimes de guerre et trois chefs d'accusations de crimes contre l'humanité. Les accusations portent nottament sur des meurtres, des violences sexuelles à l'égard des femmes et l'enrôlement d'enfants-soldats âgés de moins de quinze ans[1]. En , il est acquitté de toutes ces charges par le juge Bruno Cotte, la cour estimant que l’accusation n’a pas prouvé au-delà de tout doute raisonnable sa responsabilité dans les crimes commis lors de l’attaque de Bogoro. Une décision qui a suscité des critiques envers la CPI[2],[3]. Le , cette décision est confirmée en appel.

Vie personnelle

Mathieu Ngudjolo Chui est né le à Bunia, dans la province d'Ituri au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Il est considéré comme appartenant à l'ethnie Lendu et parle lingala, français, swahili et kilendu. Il est marié à Semaka Lemi et a deux enfants[1].

Carrière

Procédure devant la CPI

La Cour pénale internationale (CPI) délivre un mandat d'arrêt contre Mathieu Ngudjolo Chui le . La république démocratique du Congo (RDC) procède à son arrestation le , et il est transféré à La Haye le jour suivant son arrestation.

Il est accusé de sept chefs de crimes de guerres, notamment pour avoir fait participer des enfants de moins de 15 ans à des hostilités, ainsi que de trois chefs de crimes contre l'humanité, incluant le viol et esclavage sexuel. Ces crimes auraient été commis dans le cadre du conflit en Ituri lors de l'attaque contre le village de Bogoro en [4].

Le procès de Mathieu Ngudjolo Chui débute le et se s'achève par son acquittement le . Cette décision est rendue à l'unanimité par les trois juges qui composent la Chambre. Le juge président Bruno Cotte déclare alors ne pas posséder assez de preuves pour attester, au-delà de tout doute raisonnable, que Ngudjolo était le commandant en chef des combattants lors de l'attaque contre Bogoro, et donc qu'il ne pouvait être retenu coupable des crimes commis. La Chambre précise que cette décision ne signifie pas que des crimes n'ont pas été commis à Bogoro, ni que l'accusé est innocent, mais simplement que les preuves était insuffisantes pour le condamner[5].

Le , il est libéré en attendant la procédure d'appel[6].

Le , Mathieu Ngudjolo Chui est définitivement acquitté par la Cour pénale internationale[7]. Cette décision est adoptée à la majorité, deux juges ayant exprimé une opinion dissidente conjointe[8].

Références

  1. Mathieu Ngudjolo Chui - TRIAL : Profils.
  2. La CPI acquitte Mathieu Ngudjolo sur Radio Okapi le .
  3. (en) "DR Congo: Mathieu Ngudjolo Chui acquitted of war crimes by ICC" sur BBC News, le .
  4. « Ngudjolo Chui », sur International Criminal Court (consulté le )
  5. « La Chambre de première instance II de la CPI acquitte Mathieu Ngudjolo Chui », sur International Criminal Court (consulté le )
  6. « La CPI a libéré Mathieu Ngudjolo Chui suite à son acquittement », sur International Criminal Court (consulté le )
  7. Mathieu Olivier, « RDC : que faire de Mathieu Ngudjolo Chui, l’acquitté indésirable de la CPI ? », sur Jeune Afrique, (consulté le )
  8. « Affaire Ngudjolo Chui: la Chambre d'appel de la CPI confirme la décision d'acquittement », sur Cour pénale internationale (consulté le )

Bibliographie

  • Stéphanie Maupas, « Mathieu Ngudjolo, ex-milicien acquitté par la CPI mais sans papier », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  • Stéphanie Maupas, « Acquitté par la CPI, un ex-milicien congolais craint d’être expulsé à Kinshasa », Le Monde,‎ (lire en ligne)
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