Massif-d'uchaux (côtes-du-rhône villages)

Massif-d'uchaux

Vignoble du massif d'Uchaux à Mondragon.

Désignation(s) Massif-d'uchaux
Appellation(s) principale(s) côtes-du-rhône-villages
Type d'appellation(s) dénomination au sein d'une AOC / AOP
Reconnue depuis 2005
Pays France
Région parente vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) vallée du Rhône méridionale
Localisation Nord Vaucluse sud Drôme
Saison deux saisons sèches (hiver et été) et deux pluvieuses (automne et printemps)
Climat tempéré méditerranéen sous influence du mistral
Sol grès siliceux et calcaires
Superficie totale 750 hectares
Superficie plantée 161 hectares (en 2024)[1]
Cépages dominants grenache N, mourvèdre N, syrah N, etc.
Vins produits rouges
Production 4 048 hl (en 2024)[1] avec un potentiel de 30 000
Pieds à l'hectare min. 4 000 pieds par ha, soit max. 2,5 m2 par pied[2]
Rendement moyen à l'hectare 25 hl/ha (en 2024)[1]
Site web massifduchaux.com

Le massif-d'uchaux[3], ou côtes-du-rhône-villages massif d'Uchaux, est un vin rouge produit sur les communes de Lagarde-Paréol, Mondragon, Piolenc, Uchaux et Sérignan-du-Comtat, Rochegude sur les départements du Vaucluse et de la Drôme.

Il s'agit d'une des 21 dénominations géographiques au sein de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) côtes-du-rhône-villages, dans la partie méridionale du vignoble de la vallée du Rhône.

Histoire

De l'Antiquité au Moyen Âge

Tout ce secteur fut largement occupé dès le néolithique. Grâce à la proximité d'Orange et de la via Aurellia, la colonisation romaine fut importante.

Les comtes de Toulouse et les princes d'Orange se partagèrent ce territoire dès le début de la féodalité. La venue des papes en Avignon et la constitution du Comtat Venaissin provoqua, au cours du XIVe siècle des conflits de frontière entre les princes et le siège apostolique.

Période moderne

Diane de Poitiers, née le ou le , soit à Saint-Vallier ou à Étoile-sur-Rhône dans la Drôme, reste la figure la plus marquante de cette période. Si elle fut comtesse de Saint-Vallier et duchesse de Valentinois, la favorite du roi de France Henri II, fut aussi baronne de Sérignan.

Jean-Henri Fabre, qui passa toute une partie de sa vie à Sérignan-du-Comtat et y est mort le , fut un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français, lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix. Il est considéré comme l'un des précurseurs de l'éthologie, science du comportement animal, et de l'écophysiologie[4].

Période contemporaine

L’appellation côtes-du-rhône fut acquise dès 1937, puis, en 1983, les vins purent postuler à l'appellation côtes-du-rhône-villages. Ce fut enfin le , que le Massif d’Uchaux accéda au classement en côtes-du-rhône-villages avec nom géographique.

Le cahier des charges de l'appellation côtes-du-rhône-villages a été modifié en novembre 2024[2].

Étymologie

Le nom de cette appellation conserve le souvenir d'une huitième borne millière romaine Octavis.

Vignoble

Aire de la dénomination

Ce vin est produit sur un massif au nord d'Orange. Son vignoble s'étend sur les communes de Lagarde-Paréol, Mondragon, Piolenc, Uchaux et sur une partie de la commune de Sérignan-du-Comtat.

Orographie et géologie

L'ensemble du terroir est assez vallonné avec des hauteurs oscillant entre 100 et 280 mètres d’altitude. Dans ce paysage encore très boisé, le vignoble s'inscrit en damiers, chaque parcelle étant isolée de l'autre par la garrigue ou des oliveraies.

Ce terroir est composé de grès siliceux et de grès calcaires datant de l'ère secondaire.

Climat

Le climat de ce terroir est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps[5]. Sa spécificité est son climat méditerranéen qui constitue un atout exceptionnel :

  • Le mistral assainit le vignoble
  • La saisonnalité des pluies est très marquée
  • Les températures sont très chaudes pendant l'été.

La station météorologique d'Orange (sur la BA 115 d'Orange-Caritat, à 57 mètres d'altitude : 44° 08′ 40″ N, 4° 51′ 39″ E)[6] est à neuf kilomètres au sud-est de l'aire de production de la dénomination.

Relevé à Orange de 1991 à 2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,1 2,4 5,3 7,9 11,9 15,6 18 17,7 14 10,6 6 2,8 9,5
Température moyenne (°C) 6,2 7,2 10,8 13,6 17,7 21,9 24,5 24,2 19,7 15,4 10,1 6,7 14,8
Température maximale moyenne (°C) 10,3 11,9 16,2 19,3 23,6 28,1 31,1 30,8 25,5 20,3 14,2 10,6 20,2
Nombre de jours avec gel 9,2 7,4 2,1 0 0 0 0 0 0 0,1 2,3 8,1 29,2
Précipitations (mm) 54,8 36,6 44,5 63 60,1 37,4 38,4 40,2 105,3 94,5 96,6 48,2 719,6
Source : Météo-France[7].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
10,3
2,1
54,8
 
 
 
11,9
2,4
36,6
 
 
 
16,2
5,3
44,5
 
 
 
19,3
7,9
63
 
 
 
23,6
11,9
60,1
 
 
 
28,1
15,6
37,4
 
 
 
31,1
18
38,4
 
 
 
30,8
17,7
40,2
 
 
 
25,5
14
105,3
 
 
 
20,3
10,6
94,5
 
 
 
14,2
6
96,6
 
 
 
10,6
2,8
48,2
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Vaucluse Massif d'Uchaux moyenne nationale
Ensoleillement 2 595 h/an 2450 h/an 1 973 h/an
Pluie 693 mm/an 700 mm/an (sur 80 jours) 770 mm/an
Neige 4 j/an 7 jours 14 j/an
Vent 110 j/an essentiellement du mistral
Orage 23 j/an 22 j/an
Brouillard 31 j/an 40 j/an

Encépagement

Le cahier des charges de l'appellation autorise un total de 24 cépages différents pouvant être utilisés pour produire du côtes-du-rhône-villages, mais avec des restrictions.

Pour produire ce rouge, il y a trois « cépages principaux » (constituant ensemble au minimum 80 % de l'encépagement) : le grenache N[8] (minimum 40 %), le mourvèdre N et la syrah N (ces deux derniers minimum 25 %). Ils peuvent être complétés par les « cépages accessoires » (dans la limite de 20 % ; pour les cépages blancs, ils ne doivent pas dépasser les 5 % pour la production de vin rouge) que sont le bourboulenc B, le brun argenté N (localement dénommé camarèse ou vaccarèse), le carignan N, le cinsaut N, la clairette B, la clairette rose Rs, la counoise N, le grenache blanc B, le grenache gris G, la marsanne B, le muscardin N, le piquepoul blanc B, le piquepoul noir N, la roussanne B, le terret noir N, l'ugni blanc B et le viognier B. S'y rajoutent les « variétés d'intérêt à fin d'adaptation » (VIFI, limitées à 5 %) : le carignan blanc (de) B, le floréal (de) B, le rolle B et le vidoc (de) N[2].

Méthodes culturales et réglementaires

Les vignes sont conduites en taille courte gobelet ou cordon), chaque cep devant comporter au maximum six coursons à deux yeux francs.

Rendements

Le rendement est limité par le cahier des charges de l'appellation à un maximum de 41 hectolitres par hectare pour les différentes dénominations (44 pour le côtes-du-rhône-villages sans dénomination). Chaque année, ce rendement maximum peut être modifié à la hausse ou à la baisse par un arrêté du ministère de l'Agriculture, dans la limite des rendements butoirs de l'appellation, fixés à 45 hl/ha pour les dénominations (50 sans)[2].

Vins

Gastronomie

Des terrasses caillouteuses, mêlées de sable et d’argile rouge composent ce terroir. Les rouges ont une robe profonde à la couleur chatoyante. Ces vins équilibrés et charpentés, sont caractérisés par un nez qui évolue d’un bouquet juvénile de fruits où domine la marasque (cerise noire) et l'arbouse, vers des nuances de menthe sauvage, de sous-bois et de venaison en vin de garde.

Les rouges évoluent des arômes de fruits à noyau en leur prime jeunesse vers des notes de cuir et de truffes en vieillissant. Ce sont des vins de grande garde - dix ans et plus - traditionnellement conseillé sur du gibier et de la venaison et il s'accorde parfaitement avec les daubes, les civets chevreuil, de lièvre ou de sanglier et les caillettes.

Millésimes

Ils correspondent à ceux du vignoble de la vallée du Rhône. Ils sont notés : année exceptionnelle , grande année , bonne année ***, année moyenne **, année médiocre *.

Millésimes 2000
2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
Caractéristiques *** *** ***
Millésimes 1990
1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990
Caractéristiques *** *** ** *** ** ** ** ***
Millésimes 1980
1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980
Caractéristiques *** ** ***
Millésimes 1970
1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 19722 1971 1970
Caractéristiques ** *** *** ** **
Millésimes 1960
1969 1968 1967 1966 1965 1964 1963 1962 1961 1960
Caractéristiques ** * *** *** ** ** ***
Millésimes 1950
1959 1958 1957 1956 1955 1954 1953 1952 1951 1950
Caractéristiques *** **
Millésimes 1940
1949 1948 1947 1946 1945 1944 1943 1942 1941 1940
Caractéristiques ** ** **
Millésimes 1930
1939 1938 1937 1936 1935 1934 1933 1932 1931 1930
Caractéristiques * *** ** ** ** **
Millésimes 1920
1929 1928 1927 1926 1925 1924 1923 1922 1921 1920
Caractéristiques ** ** **
Sources : Yves Renouil (sous la direction), Dictionnaire du vin, Éd. Féret et fils, Bordeaux, 1962 ; Alexis Lichine, Encyclopédie des vins et alcools de tous les pays, Éd. Robert Laffont-Bouquins, Paris, 1984, Les millésimes de la vallée du Rhône & Les grands millésimes de la vallée du Rhône

Soit sur 90 ans, 24 années exceptionnelles, 26 grandes années, 16 bonnes années, 22 années moyennes et 2 années médiocres.

Structure des exploitations

La production viti-vinicole est assurée par une cave coopérative à Sétignan et plusieurs domaines indépendants.

Commercialisation

La commercialisation, sur le marché intérieur, se fait à partir des CHR, cavistes, grande distribution, salons pour les particuliers et les professionnels. À l'exportation, les plus importants marchés se trouvent en Europe.

Principaux producteurs

  • Cave Les Coteaux du Rhône à Sérignan
  • Château Saint-Estève
  • Château de la Renjardière
  • Château Simian
  • Château Fonsalette
  • Domaine de la Cabotte
  • Domaine de la Guicharde
  • Domaine des Lauzes
  • Domaine des 5 Sens

Place parmi les côtes-du-rhône-villages

Les côtes-du-rhône-villages avec dénomination géographique
Dénomination (année d'obtention)[9] Superficie
2024 (ha)
Production
2024 (hl)
Liste des communes[2]
chusclan (1967) 200 6 795 Bagnols-sur-Cèze, Chusclan, Codolet, Orsan et Saint-Étienne-des-Sorts.
gadagne (2012) 117 3 442 Caumont-sur-Durance, Châteauneuf-de-Gadagne, Morières-lès-Avignon, Saint-Saturnin-lès-Avignon et Vedène.
massif-d'uchaux (2005) 161 4 048 Lagarde-Paréol, Mondragon, Piolenc, Sérignan-du-Comtat (en partie) et Uchaux.
nyons (2020) 73 2 713 Mirabel-aux-Baronnies, Nyons, Piégon et Venterol.
plan-de-dieu (2005) 1 219 41 793 Camaret-sur-Aigues, Jonquières, Travaillan (en partie) et Violès.
puyméras (2005) 15 486 Mérindol-les-Oliviers, Mollans-sur-Ouvèze, Faucon, Puyméras et Saint-Romain-en-Viennois.
roaix (1967) 125 3 682 Roaix.
rochegude (1967) 124 3 067 Rochegude.
rousset-les-vignes (1969) 21 590 Rousset-les-Vignes.
sablet (1974) 351 10 756 Sablet.
saint-andéol (2017) 56 1 658 Bourg-Saint-Andéol, Saint-Just-d'Ardèche, Saint-Marcel-d'Ardèche et Saint-Martin-d'Ardèche.
saint-gervais (1974) 71 2 327 Saint-Gervais.
saint-maurice (1967) 106 3 313 Saint-Maurice-sur-Eygues.
saint-pantaléon-les-vignes (1967) 21 680 Saint-Pantaléon-les-Vignes.
sainte-cécile (2016) 301 9 489 Suze-la-Rousse (en partie), Tulette (en partie), Sainte-Cécile, Sérignan-du-Comtat (en partie) et Travaillan (en partie).
séguret (1967) 485 14 361 Séguret.
signargues (2005) 513 17 410 Domazan, Estézargues, Rochefort-du-Gard et Saze.
suze-la-rousse (2016) 183 4 978 Bollène, Bouchet, Suze-la-Rousse (en partie) et Tulette (en partie).
vaison-la-romaine (2016) 188 6 214 Buisson, Saint-Marcellin-lès-Vaison, Saint-Roman-de-Malegarde, Vaison-la-Romaine et Villedieu.
valréas (1967) 457 11 855 Valréas.
visan (1966) 547 15 603 Visan.

Notes et références

  1. « Encyclopédie des vins AOC du Rhône et vallée du Rhône 2025 » [PDF], sur vins-rhone.com, p. 30-31.
  2. « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « CÔTES DU RHÔNE VILLAGES » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  3. Le nom d'un vin est un nom commun, donc il s'écrit en minuscules ; cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  4. Voir M. Fontaine et Y. Delange, « Jean-Henri Fabre, précurseur de l'écophysiologie » in Actes du congrès J.-H. Fabre, 1985
  5. La climatologie du Vaucluse
  6. « 84087001 – ORANGE – CARITAT » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  7. « Fiche 84087001 Orange-Caritat » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  8. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  9. « L'AOC Côtes du Rhône Villages », sur vins-rhone.com.

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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