Marie von Geldern-Egmond

Marie von Geldern-Egmond
Biographie
Naissance
Décès
(à 95 ans)
Munich
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Paul Schultze-Naumburg
Paul Würzler-Klopsch (d)
Deutsche Werkstätten Hellerau
Kaufhaus Gerson (d)
Kaufhaus Renner, Dresden (d)
Membre de
Maîtres
Maximilian Dasio (en), Paul Schultze-Naumburg

Marie von Geldern-Egmond, née le à Ansbach et morte le à Munich, est une designeuse, illustratrice, brodeuse et styliste allemande. Elle crée des vêtements dans le style de la réforme allemande (de) et de nombreux meubles pour les Deutsche Werkstätten, ainsi que des modèles de papier peints et des broderies.

Biographie

Antonia Feodora Marie Gräfin von Geldern-Egmond (ou Egmont) est née à Ansbach le [1]. Elle est la fille de Louise Luz (1846-1938) et du lieutenant-colonel royal bavarois Eugen Otto Ludwig Gottfried, comte de Geldern-Egmond (1849-1912). Elle a une sœur cadette, Bertha Mathilde Erika Elsa von Gelern-Egmond et une sœur jumelle, la peintre Mathilde Elisabeth Luise Henriette von Geldern-Egmond (1875-1954).

Marie von Geldern-Egmond étudie à l'Académie des femmes de l'Association des femmes artistes de Munich auprès du peintre Maximilian Dasio (de). Plus tard, elle étudie et travaille à Berlin, dans l'atelier du peintre et artisan Paul Schultze-Naumburg. Elle est alors déjà connue pour son travail textile notamment la broderie mais aussi des créations dans le style de la mode réformée (de) qui propose des vêtements permettant le mouvement du corps. Elle s'oriente ensuite vers la décoration d'intérieur et l'ameublement[2],[3],[4].

En 1902, elle travaille comme styliste pour le grand magasin Gerson (de) de Berlin et comme créatrice de meubles et d'intérieurs pour les Deutsche Werkstätten Hellerau[5],[2]. Les meubles de Marie von Geldern-Egmond présentées à l'exposition de 1903/04 des Ateliers d'artisanat de Dresde, marquent une rupture avec les tendances historicistes et les influences de l'Art nouveau par leur clarté et leur rigueur.

Marie von Geldern-Egmond épouse le marchand Max Mezger le , et porte alors le double nom de famille Mezger-Geldern. Jusqu'à leur divorce en 1918, le couple change fréquemment de lieu de résidence et voyage beaucoup. Leur fille naît à Madagascar en 1905. Après le divorce, Marie von Geldern-Egmond obtient la garde de sa fille et reprend son nom Geldern-Egmond[6].

Entre 1908 et 1910, la famille vit à Saint-Cloud, près de Paris. À cette époque, Marie Mezger-Geldern travaille depuis son appartement pour divers clients en Allemagne, comme le cabinet d'architectes Paul Würzler-Klopsch à Leipzig, pour lequel elle dessine des meubles et des intérieurs[3]. En 1910, elle crée des papiers peints pour enfants pour la maison d'édition berlinoise Hollerbaum & Schmidt. On lui doit, entre autres, les lithographies Kleine Strassenmusikanten[7], 7 "blinde Kuh" spielende Kinder[8], Kinder mit Spielzeug Hase et 7 ballspielende Kinder. Elle continue à travailler pour le Kaufhaus Renner (de) de Dresde et le fondateur des ateliers Karl Schmidt Hellerau (de), qui vendent des robes de style réformiste[3].

De 1910 à 1913, Marie Mezger-Geldern vit à Dresde-Hellerau. Elle crée des meubles, des broderies, des vêtements pour enfants et des robes réformistes[3].

Pour les Deutsche Werkstätten, elle conçoit aussi bien des meubles artisanaux qu'une gamme de meubles fabriqués à la machine pour le programme Das Deutsche Hausgerät (Les Appareils Électroménagers Allemands). Son nom et celui d'autres artistes figurent régulièrement dans les catalogues et les listes de prix des Deutsche Werkstätten, ce qui est peu courant pour les hommes du secteur et encore moins pour les femmes. Marie Mezger-Geldern est rémunérée au même titre que ses collègues masculins de cette entreprise. De même que des créatrices telles que Gertrud Kleinhempel et Margarete Junge, elle contribue largement au succès des Deutsche Werkstätten[5].

Marie von Geldern-Egmond est membre du Deutscher Werkbund et du Bund Niederdeutscher Künstlerinnen (Association des femmes artistes de Basse-Allemagne), fondée par Ida Dehmel en 1913 et incorporée au GEDOK en 1926. Elle présente ses œuvres dans des expositions d'art et d'artisanat et dans des revues d'art contemporain[5].

En 1916, elle crée sa propre entreprise. Pendant la guerre, ses créations de meubles ne prospèrent pas et elle tire son principal revenu du textile. En 1921, un an après son mariage avec l'affichiste Karl Maria Stadler (de) (1888-1943), elle radie son entreprise. En 1928, elle divorce et ré-enregistre une entreprise de production d'objets d'art, d'artisanat et de mode.

Marie von Geldern-Egmond décède à Munich le [1].

Expositions (sélection)

  • 1900 : Moderne Kunst-Stickereien (Broderie d'art moderne) au Grand Office central du commerce de Darmstadt[9]
  • 1902 : Expositions de costumes à Berlin et à Wiesbaden[10]
  • 1902 : Die Austellung der neuen Frauentracht (Exposition du nouveau costume féminin), Hohenzollern-Kunstgewerbehaus, Berlin[11]
  • 1903 : Exposition d'hiver des ateliers d'artisanat d'art de Dresde Schmidt & Müller, Dresde[12]
  • 2018-2019 : Gegen die Unsichtbarkeit.Designerinnen der Deutschen Werkstätten Hellerau 1898 bis 1938, Musée des arts décoratifs de Dresde[13],[14]

Œuvres

  • 1900 : Couverture de livre brodée[15]
  • 1902 : Robe d'intérieur[10]
  • 1902 : Tenue de soirée
  • 1902 : Meuble de coin en bois d'acajou rouge[16]
  • 1902 : Cabinet en bois d'érable clair[16]
  • 1902 : Partie d'une chambre. Meuble-lavabo en érable blanc poli[16]
  • 1902 : Cabinet en merisier poli[2]
  • 1902 : Horloge de parquet en merisier poli[2]
  • 1902 : Partie d'un fumoir et salle de jeux
  • 1903 : Projet de cheminée[17]
  • 1903 : Salle à manger en acajou teinté[18]
  • 1908 : Tenue de soirée
  • 1908 : Salon de l'épouse du metteur en scène de théâtre Robert Volkner à Leipzig
  • 1908 : Parvis d'un appartement à Leipzig, Paul Würzler-Klopsch et Marie Comtesse de Geldern-Egmond,
  • 1909 : Vitrine dans les toilettes pour dames de Mme V. Bois de citronnier avec garnitures dorées au feu (attribué accidentellement à l'architecte P. Würzeler-Klopsch)
  • 1909 : Bureau et fauteuil des toilettes des dames (attribué par erreur à l'architecte P. Würzeler-Klopsch)

Bibliographie

  • (de) Tulga Beyerle (éd.), Klara Nemeckova (éd.) et Staatliche Kunstsammlungen Dresden (éd.), Gegen die Unsichtbarkeit: Designerinnen der Deutschen Werkstätten Hellerau, 1898 bis 1938, Hirmer, (ISBN 978-3777434186)

Liens externes

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Marie von Geldern-Egmond » (voir la liste des auteurs).
  1. « Marie von Geldern-Egmond (1875-1970) - Sächsische Biografie | ISGV e.V. », sur saebi.isgv.de (consulté le )
  2. (de) Felix Commichau, « Kritische Umschau », Innendekoration: mein Heim, mein Stolz ; die gesamte Wohnungskunst in Bild und Wort, no 13,‎ , p. 232 (lire en ligne)
  3. (de) Isabelle Voßkötter-Berens, « Der "Renner" !Werbemedien eines Dresdner Kaufhauses », Netzwerk Mode textil Jahrbuch 2003,‎ , p. 7-18 (ISSN 2566-4875, lire en ligne [PDF])
  4. (de) « Der Verein für Verbesserung der Frauenkleidung und Reformmode in Dresden – Frauen*stadtarchiv Dresden », (consulté le )
  5. (de) « The Deutsche Werkstätten Hellerau (Hellerau German Workshops) designers | Dawn of a new era », sur Hellerau entdecken (consulté le )
  6. (de) Friederike Berger, Tulga Beyerle (éd.) et Klára Němečková (éd.), « Marie von Geldern-Egmond », Gegen die Unsichtbarkeit., Staatliche Kunstsammlungen Dresden,‎ , p. 189-190
  7. « (Kleine Strassenmusikanten). par Geldern-Egmont, Marie von: (1910) Art / Affiche / Gravure | EOS Buchantiquariat Benz », sur www.abebooks.fr (consulté le )
  8. (en) « (7 "blinde Kuh" spielende Kinder). by... », sur www.biblio.com (consulté le )
  9. (de) « Die Ausstellung moderner Kunst-Stickereien », Deutsche Kunst und Dekoration: illustr. Monatshefte für moderne Malerei, Plastik, Architektur, Wohnungskunst u. künstlerisches Frauen-Arbeiten, no 6,‎ , p. 535 (lire en ligne)
  10. (de) Max Osborn, « Ausstellungen für Frauen-Kleidung zu Wiesbaden und Berlin », Deutsche Kunst und Dekoration: illustr. Monatshefte für moderne Malerei, Plastik, Architektur, Wohnungskunst u. künstlerisches Frauen-Arbeiten, no 11,‎ , p. 168 (lire en ligne)
  11. (de) Valentin Scherer, « Die Ausstellung der neuen Frauentracht », Kunstgewerbeblatt: Vereinsorgan der Kunstgewerbevereine Berlin, Dresden, Düsseldorf, Elberfeld, Frankfurt a. M., Hamburg, Hannover, Karlsruhe I. B., Königsberg i. Preussen, Leipzig, Magdeburg, Pforzheim und Stuttgart, no 14,‎ , p. 76 et suiv.
  12. (de) Alfred Lehmann, « Heirat und Hausrat : Bemerkungen zur Ausfüllung ber „Dresdener Werkstätten für Handwerks-Kunst von Schmidt & Müller in Dresden », Deutsche Kunst und Dekoration: illustr. Monatshefte für moderne Malerei, Plastik, Architektur, Wohnungskunst u. künstlerisches Frauen-Arbeiten, no 13,‎ 1903-1904, p. 211 et suiv. (lire en ligne)
  13. « Designerinnen », sur www.fresko-magazin.de (consulté le )
  14. (de) « Kunstgewerbemuseum: Gegen die Unsichtbarkeit », sur Kunstgewerbemuseum (consulté le )
  15. (de) « Anregungen und Vorschläge zur Reform », Deutsche Kunst und Dekoration: illustr. Monatshefte für moderne Malerei, Plastik, Architektur, Wohnungskunst u. künstlerisches Frauen-Arbeiten, no 7,‎ , p. 75 (lire en ligne)
  16. (de) Hans Schmidkunz, « Dekoration, Kunst und Täuchung », Innendekoration: mein Heim, mein Stolz ; die gesamte Wohnungskunst in Bild und Wort, no 3,‎ (lire en ligne)
  17. (de) Hans Schliepmann, « Billige, geschmacksvolle Wohnungseinrichtungen, », Innendekoration: mein Heim, mein Stolz ; die gesamte Wohnungskunst in Bild und Wort, no 14,‎ , p. 13 (lire en ligne)
  18. (de) « Ein deutsches Kunst-Ministerium », Deutsche Kunst und Dekoration: illustr. Monatshefte für moderne Malerei, Plastik, Architektur, Wohnungskunst u. künstlerisches Frauen-Arbeiten, no 13,‎ 1903-1904 (lire en ligne)
  • Portail de l’Allemagne
  • Portail du design
  • Portail de la mode