Marie-Henriette Heiniken
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| Décès | |
| Nationalité | 
prussienne, française  | 
| Activité | 
officier  | 
| Membre de | 
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Marie-Henriette Heiniken, parfois Henriette Xaintrailles, née à Berlin au XVIIIe siècle et morte en 1818, est une officier prussienne puis française des armées révolutionnaires françaises.
Biographie
Marie-Henriette Heiniken naît à Berlin au XVIIIe siècle. Elle fait en 1790 la connaissance du capitaine-comte de Lauthier-Xaintrailles, alors âgé de 27 ans[Note 1]. Quand celui-ci est promu adjudant-général en 1792 puis maréchal de camp en 1793, elle reste à ses côtés au 6e bataillon d'infanterie légère[1] en tant qu'aide de camp[2].
Elle se distingue à plusieurs reprises dans des combats, reprenant aux Prussiens un parc d'artillerie, étouffant une révolte au sein de la 44e demi-brigade, sauvant le 11e bataillon du Doubs et un gros détachement de gendarmerie, intervenant pour porter assistance aux habitants d'Edenhoffen, etc[2]. Le , elle contribue à sauver l'armée du Rhin que l'ennemi encercle en traversant à la nage la rivière qui sépare Kaiserslautern de Neustadt pour porter des informations au quartier général des forces françaises[2].
Elle est un temps forcée de quitter l'armée dans un contexte de purge générale de ses éléments féminins mais s'engage à nouveau en 1795, peut-être avec l'appui de Lazare Carnot[1].
Séparée de Xaintrailles en 1798[1], elle est chargée d'une mission confidentielle en Égypte par Bonaparte, alors Premier consul[2]. Elle y est l'aide de camp du général Menou[1], prend part à un combat naval au large d'Aboukir[2] et se blesse grièvement en chutant de cheval en 1799. Elle se retire du service actif en 1801[1].
Elle est initiée à la Franc-maçonnerie[3] dans la loge Les Frères artistes[1], dirigée par Jean-Guillaume-Augustin Cuvelier[4]. Elle aurait été la ou une des premières femmes initiées en France, arguant qu'elle avait « été un homme pour sa patrie [i-e : à la guerre], et [qu'elle] le serai[t] pour [s]es Frères »[4].
Elle obtient des autorités de l'Empire une pension — davantage semble-t-il au titre d'ancienne femme du général qu'à celui de combattante —[1], qui cesse de lui être versée en 1814[2].
Elle meurt dans la pauvreté en 1818[2].
Bibliographie
- (en) Rudolf M. Dekker et Lotte C. van de Pol, Republican heroins: corss-dressing women in the French revolutionary armies, vol. 10 #3, coll. « History of European ideas », , p. 353-363
 - Léon Henned, Madame Xaintrailles, chef d'escadron, aide de camp, Carnet de la Sabretache,
 
Notes et références
Notes
- ↑ Il n'est pas clair s'ils se sont mariés ou sont restés amants.
 
Références
- (en) Julie Wheelwright, Sisters in Arms: Female warriors from antiquity to the new millennium, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-4728-3801-8, lire en ligne), p. 192-194
 - Eugène Cruyplants et Winand Aerts, Dumouriez dans les ci-devant Pays-Bas autrichiens, A. de Boeck, (lire en ligne), p. 376
 - ↑ (en) Dominic Selwood, Anatomy of a Nation: A History of British Identity in 50 Documents, Little, Brown Book Group, (ISBN 978-1-4721-3188-1, lire en ligne), p. 278
 - (it) Francesco Guida, « Una storia di Amore e Massoneria », (consulté le )
 
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