Manoir du Mesnil-Vitey

Manoir du Mesnil-Vitey
Vue du sud-ouest.
Présentation
Type
Fondation
XVe siècle
Propriétaire
Lucas Acher (XVe siècle)
Patrimonialité
Inscrit MH (partie en )
Localisation
Localisation
Coordonnées
49° 13′ 10″ N, 1° 04′ 54″ O

Le manoir du Mesnil-Vitey est une ancienne demeure fortifiée, de la fin du XVe siècle, qui se dresse sur le territoire de la commune française d'Airel, dans le département de la Manche, en région Normandie. L'édifice est partiellement inscrit au titre des monuments historiques.

Localisation

Le manoir du Mesnil-Vitey est situé, sur les bords de la vieille Vire, à 400 mètres au sud-ouest de l'église Saint-George, sur le territoire d'Airel, dans le département français de la Manche. Il protégeait le pont Saint-Louis sur la Vieille Vire[1].

Historique

En 1229, le fief du Mesnil-Vitey était la possession de la famille de Fierville, puis aux La Luzerne. Ces derniers se le virent confisqué en 1435, lors de la seconde phase de la guerre de Cent Ans, par Henri V d'Angleterre qui le donna à John Fastolf, chevalier, maître d'hôtel du duc de Bedford, Jean de Lancastre[2].

En 1457, ses anciens propriétaire s'étaient vu restitué le Mesnil-Vitey comme indiqué dans une charte dans laquelle est cité « Robert de Fierville, escuyer, seigneur du Mesnil-Vitey à cause de damoiselle Marguerite de la Luiserne, sa femme »[2].

Vers 1480, le domaine est acquis par Lucas Acher, administrateur pour l'évêque de Bayeux de la baronnie de Neuilly[2]. C'est lui qui bâtit la maison forte, connue sous le nom de Mesnilvité[3],[note 1] à la fin du XVe siècle[5]. À sa mort, en 1506, le domaine échut à son fils Guillaume[2].

D'après la recherche de noblesse de Roissy, en 1598, le domaine est la possession d'Henri Acher[note 2], fils de Jean, seigneur du Mesnilvité.

En 1613, Jean Acher, seigneur du Mesnil-Vitey obtint de Louis XIII la concession d'un marché le samedi et de deux foires annuelles en avril et octobre. Celle du printemps, dite foire du Bourgais, perdure sous la forme d'un vide grenier[1]. Son fils, Henri ( ), gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, chevalier de Saint-Michel, capitaine général des côtes maritimes du bailliage de Cotentin, lui succéda, puis Jean II ( )[2].

Jean II, dernier Acher du Mesnilvité, n'eut que deux filles. La cadette, Claude Acher, épousa Jean Regnault de Segrais, l'aînée, Lucrèce Acher, qui hérita de sa sœur, donna ses biens à son époux premier président au présidial de Caen, Jean-Claude de Croisilles, qui mourut sans enfants[6]. Ce sont les sœurs de celui-ci qui héritèrent[4].

Le manoir passa ensuite par les femmes dans la famille Le Bedey, puis du Boscq de Beaumont avec Michel, sieur de Beaumont, conseiller du roi, receveur des tailles` en l'élection de Bayeux, et que la famille conservera pendant près de deux siècles[2].

Lors des troubles révolutionnaire on détruisit deux tours couronnées par des plates-formes crénelées ainsi que toutes les armoiries[4].

Au XXe siècle, le manoir est la propriété de l'homme politique Jean Michel Guérin du Boscq de Beaumont.

Description

Une enceinte quadrangulaire entourée de douves détruite à la Révolution, dont il subsiste des vestiges de mur crénelé[note 3], abrite un logis en équerre. Une tourelle polygonale à usage d'escalier en occupe l'angle intérieur[8].

Au-dessus de la porte d'entrée, on trouve les armoiries de Lucas Acher : « d'azur à la fasce d'argent, accompagnée de trois écus d'or, deux en tête, un en pointe ».

Protection

Les façades, les toitures, les vestiges du mur d'enceinte sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [9].

Notes et références

Notes

  1. Selon Gerville, le Mesnilvité était la possession, avant la famille Acher, des Creully de Saint-Clair[4].
  2. La famille Acher ou Achier portait : d'azur à la fasce d'argent, accompagnée de trois écus d'or, deux en tête, un en pointe[4].
  3. Ses créneaux sont analogues à ceux du château de Franquetot[7].

Références

  1. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 46
  2. Naudé des Moutis 1976, p. 7.
  3. de Gerville 1829, p. 244 lire en ligne sur Gallica.
  4. Charles de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris), (lire en ligne), p. 245.
  5. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 11-12.
  6. Jean-Marie Vallez, « Tréfonciers et propriétaires de loges du champ de foire de Guibray (XVIe – XVIIIe siècles) », Annales de Normandie, no 23,‎ , p. 457-458 (lire en ligne sur Gallica.).
  7. Jean Barbaroux, 120 Châteaux et Manoirs en Cotentin, Bayeux, Éditions Heimdal, , 112 p. (ISBN 978-2-9021-7157-6), p. 15.
  8. Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 78 (Airel).
  9. « Manoir du Mesnil-Vitey », notice no PA00110318, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (la désignation choisie pour la base Mérimée, « de Mesnil-Vitey », n'est pas la plus commune).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Pierre Naudé des Moutis, Vieux logis de la Manche, Paris, Éditions d'art des anciennes demeures françaises, , p. 7.

Articles connexes

Liens externes

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