Main II de Fougères

Main II de Fougères
Biographie
Décès
Vers
Père
Alfred de Fougères (d)
Enfants
Raoul I de Fougères (d)
Godehildis de Fougères (d)

Main II de Fougères, mort vers 1060, est le premier seigneur de Fougères cité.

Biographie

Fidèle des comtes de Rennes

Main II de Fougères est cité à partir de 1008/1030[1]. Il est seigneur de Fougères de vers 1030 à vers 1060[2]. Toutefois, il ne porte pas le titre de seigneur[3], mais est qualifié de miles (chevalier)[3],[4]. Dans une donation en faveur de l'abbaye de Marmoutier datée des années 1040, il se dit fils d’Alfred, lui-même fils de Main Ier[5],[6]. C'est la seule trace de Main Ier, alors qu'Alfred, chevalier également, est cité dans d'autres sources[7],[8]. Alfred a aussi un fils bâtard nommé Alvered[9].

Main II est fréquemment cité dans l'entourage des comtes de Rennes Alain III, Éon Ier de Penthièvre et Conan II[7],[3]. Dans leurs actes, il est le premier cité après les comtes, ce qui montre qu'il exerce un pouvoir important dans le nord-est du comté de Rennes, autour du château de Fougères, sans doute avec l'accord des comtes[3].

Main II de Fougères apparaît aussi dans l'entourage du duc de Normandie Guillaume le Conquérant à partir du début des années 1050. Il reçoit des fiefs en Normandie autour de Savigny, et à Hudimesnil, dans l'Avranchin[10],[11],[12].

Seigneur de Fougères

Main II est l'auteur de plusieurs actes dans les années 1030-1050, où il apparaît comme un riche propriétaire, doté d'un patrimoine important, dont de nombreuses églises et les dîmes qui en dépendent, dans le nord-est du comté de Rennes. Il possède la vicaria de Louvigné et des biens dans d'autres villages, dont Fougères[8]. Ses biens sont d'abord organisés autour de deux centres : Louvigné et Saint-Sauveur-des-Landes. Main II, sa femme Adélaïde et son fils Juhel sont enterrés dans l'église prieurale Saint-Sauveur de Saint-Sauveur-des-Landes[13]. En 1040/1047, il organise l'établissement des moines de Marmoutier à Saint-Sauveur-des-Landes[14],[15].

Toutefois, le château de Fougères, dès son apparition dans les actes vers 1040-1045/1047, devient le centre du pouvoir de Main II. Il commence à être appelé Main de Fougères[13],[1], surnom toponymique transmis à son fils Raoul[13]. Le site de Fougères est plus favorable à l'implantation d'un château fort que celui de Saint-Sauveur[16]. Michel Brand'honneur y voit une stratégie des comtes de Rennes qui organisent l'implantation à Fougères de Main II, contre les ducs de Normandie[17]. Pour Florian Mazel, cette interprétation est excessive[3], mais il relève qu'Adélaïde, épouse de Main II, pourrait être fille d'Éon Ier de Penthièvre[3],[18]. De même, Julien Bachelier considère que la création du château de Fougères ne peut se réduire à une optique défensive[19].

Main II meurt probablement vers 1060. Son fils aîné, Juhel, lui succède, mais meurt rapidement. La seigneurie est alors sous la tutelle d'Adélaïde, pendant la minorité de Raoul Ier[20].

Mariage et descendance

Main II de Fougères épouse Adélaïde[21],[2], peut-être fille du comte Éon Ier de Penthièvre[2]. Ils ont quatre enfants :

Notes et références

  1. Bachelier 2011, p. 441.
  2. Mazel 2006, p. 111.
  3. Mazel 2006, p. 109.
  4. Amiot 2010, par.20.
  5. Mazel 2006, p. 107.
  6. Bachelier 2011, p. 425.
  7. Brand'honneur 2001, p. 112.
  8. Mazel 2006, p. 108.
  9. Brand'honneur 2001, p. 178.
  10. Brand'honneur 2001, p. 114.
  11. Mazel 2006, p. 110.
  12. Bachelier 2011, p. 445-447.
  13. Mazel 2006, p. 112.
  14. Bachelier 2011, p. 442.
  15. Pichot 2012, par.11-12.
  16. Mazel 2006, p. 114.
  17. Brand'honneur 2001, p. 113.
  18. Bachelier 2011, p. 440-441.
  19. Bachelier 2011, p. 433.
  20. Brand'honneur 2001, p. 115.
  21. Brand'honneur 2001, p. 276.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christophe Amiot, « Lignages et châteaux de la baillie de Rennes avant la guerre de Succession (XIe – XIVe siècles) », dans Sylvain Soleil et Joëlle Quaghebeur (dir.), Le pouvoir et la foi au Moyen Âge en Bretagne et dans l’Europe de l'Ouest : Mélanges en mémoire du Professeur Hubert Guillotel, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 750 p. (ISBN 978-2-7535-6739-9, DOI 10.4000/books.pur.141622, lire en ligne), p. 695–734.
  • Julien Bachelier, « Une histoire en Marche : Fougères et la Normandie au Moyen Âge (début XIe siècle – milieu du XIVe siècle) », Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, vol. 88,‎ , p. 423-529 (lire en ligne).
  • Michel Brand'honneur, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes : Habitat à motte et société chevaleresque (XIe – XIIe siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 317 p. (ISBN 978-2-86847-561-9 et 978-2-7535-2564-1, DOI 10.4000/books.pur.11260, lire en ligne).
  • Florian Mazel, « Seigneurs, moines et chanoines : pouvoir local et enjeux ecclésiaux à Fougères à l’époque grégorienne », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, nos 113-3,‎ , p. 105–135 (ISSN 0399-0826, DOI 10.4000/abpo.796, lire en ligne, consulté le ).
  • Daniel Pichot, « Les prieurés bretons de Marmoutier (XIe – XIIe siècle) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, nos 119-3,‎ , p. 153–175 (ISSN 0399-0826, DOI 10.4000/abpo.2483, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

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