Machinedrum

Machinedrum
Machine Drum live au Chop Suey de Seattle pour le Decibel Festival 2005.
Informations générales
Surnom Syndrone, Tstewart, Machine Drum, Aden
Nom de naissance Travis Stewart
Naissance
Eden, Caroline du Nord, États-Unis
Genre musical Glitch-hop, bass music, juke, hip-hop expérimental, house
Instruments MAO, synthétiseurs, échantillonneur, guitare
Années actives Depuis 2000
Labels Merck, LuckyMe, Planet Mu, Ninja Tune
Site officiel www.machinedrum.net

Machinedrum, de son vrai nom Travis Stewart (né le à Eden en Caroline du Nord[1]), est un musicien américain de musique électronique. Il signe de nombreux disques et apparitions dans des styles allant du hip-hop expérimental à la jungle en passant par le juke, la house et le dubstep.

Biographie

Période Merck (2000–2006)

Né à Eden, en Caroline du Nord, Travis Stewart grandit dans la ville voisine de Hickory. Dès 3 ans, il joue sur le piano parental, mais c'est surtout chez son grand-père, membre d'un groupe de country, qu'il développe son intérêt pour la musique. Dans son studio, il joue avec les guitares, pedal steel guitar, séquenceurs, enregistreurs et pédales d'effets qu'il a à sa disposition[2]. Baigné dans cet environnement musical (auquel s'ajoute un cousin chanteur-parolier), il s'oriente très tôt vers le métier d'artiste. Il joue dans une fanfare, s'y exerce à divers instruments comme le marimba, le vibraphone et la basse, puis s'essaye à la composition personnelle à travers la musique électronique[3],[4].

Après avoir terminé ses études en mastering tout début 2000, où il acquiert de nombreux instruments, modules et samples, il apparait pour la première fois sous le nom de Syndrone chez Merck records, un nouveau label basé à Miami et qui ne tardera pas à se révéler très influent[5]. Intitulé Triskaideka (sorti en ), ce premier album, avec ses doubles beats, coupés, ses contre-rythmes, est assez expérimental et se situe dans la lignée du duo Autechre à leur début[3], avec les douces nappes psychédéliques en plus, et s'apparente à de nombreux autres artistes appartenant pour beaucoup au label Warp, tels qu'Aphex Twin ou LFO.

À partir du début 2001, il prend le pseudonyme de Machine drum (en deux mots) pour une série de trois albums, Now You Know en février, Half the Battle en septembre l'année suivante, et enfin Urban Biology également en . Ces trois albums, déjà marqués par l'éclectisme que développera l'artiste dans les années à venir (le premier est plutôt hip-hop expérimental, à l'image de Prefuse 73, tandis que les deux autres se rapprochent plus des travaux récents d'Autechre, ou éventuellement du Team Shadetek), assoient rapidement sa réputation dans les milieux de la musique underground[5]. Toujours en 2002, il effectue au Japon sa première tournée, en compagnie de son futur complice Jimmy Edgar, et y découvre une notoriété qu'aucun des deux ne soupçonnait[3].

En , Stewart sort son deuxième album sous le pseudonyme Syndrone, Salmataxia. Fondamentalement expérimental, beaucoup plus travaillé et ambitieux que Triskaideka, avec des beats affolés, aléatoires, et ses douces nappes synthétiques en arrière-plan, il repousse les limites de la musique électronique expérimentale et range le producteur aux côtés d'Autechre, Squarepusher, Aphex Twin, Murcof parmi les artistes d'electro les plus innovants. Entre et début 2006, il publie ses trois derniers albums pour le compte de Merck records : deux sous son alias Machine Drum, Bidnezz et la double compilation de remix Mergerz and Acquisitionz, tous deux ancrés dans la veine hip-hop expérimental qu'il a autant contribué à développer que Prefuse 73[6],[7] ; et puis Living Exponentially, cette fois sous le nom Tstewart, beaucoup plus ambient et mélodique.

Consécration et continuité (depuis 2007)

Dès lors, Machinedrum (en un seul mot désormais) étend encore sa palette d'influences, intégrant notamment des éléments venus de la house, du dubstep[8] ou de la jungle. Ainsi parait en 2009 Want to 1 2?, unanimement salué par la critique, puis l'année suivante l'EP His Many Faces sur le label LuckyMe (en) d'Hudson Mohawke, qui lui ouvre les portes d'une plus large audience[5]. Il s'ensuit une collaboration avec Praveen, un comparse de Merck, sous le nom Sepalcure (en), qui, en trois EPs et un album long, enchantera la critique par son atmosphère romantique de voix pitchées sur des rythmiques issues du UK garage[9]. C'est aussi vers cette époque qu'il signe un unique morceau sous le pseudonyme Neon Black pour une compilation du label Gravitas[10].

Son style vire progressivement vers un mélange de juke, de dubstep et de jungle, plus sombre mais toujours très influencé par le hip-hop, comme le montre d'abord son album suivant Room(s), paru en 2011. Le disque est publié sur Planet Mu, le label de μ-Ziq, qui par cette signature suit un conseil de Drew Lustman alias FaltyDL[11]. Stewart retient alors l'attention d'Azealia Banks, qui lui confie la production de son album No Problems, point de départ d'une diffusion à plus grande échelle qui aboutira à la signature sur le célèbre label Ninja Tune[12]. Il y publie le duo conceptuel Vapor City / Vapor City Archives en 2013 et 2014, où il affine un son de plus en plus personnel, urbain et foisonnant, qui n'est pas sans rappeler les productions de SBTRKT et surtout Burial[13],[14]. Stewart explique avoir disposé pour ce disque d'un réservoir de plus de 70 morceaux, écrits dans la foulée de Room(s) et dont les styles respectifs pouvaient être classés par groupes, lesquels deviendront les districts d'une ville imaginaire née d'un rêve récurrent qui le hantait à l'époque[15]. Sur scène, il joue accompagné du batteur Lane Barrington et du vidéaste Weirdcore[4].

Ces trois sorties successives, acclamées par la critique et accompagnées d'une multitude d'EPs dont le public ne se lasse pas, finissent d'assoir Machinedrum parmi les producteurs electro les plus marquants et demandés de sa génération[5],[8]. Il signe ainsi l'essentiel de la production sur l'album Love Apparatus de Jesse Boykins III (en)[8], et rejoint son groupe de scène The Beauty Created. En 2015, marqué par la mort prématurée de DJ Rashad, pilier de la scène footwork, il lui rend hommage dans un EP autoproduit, dans lequel il compile 5 titres initiés en collaboration avec Rashad mais jamais encore vraiment terminés[16].

Toujours enclin à chercher des orientations nouvelles, Stewart s'essaye en parallèle à la pure house sous encore un nouveau pseudonyme, Aden, signant quelques EPs sur le label Ultramajic qu'il dirige avec son ami Jimmy Edgar. Les deux artistes en profitent pour signer la collaboration JETS (pour Jimmy Edgar Travis Stewart), qui sortira différents EP et un mix pour le compte du magazine britannique Fact[17].

Il partage actuellement[Quand ?] son quotidien entre Berlin et le quartier new-yorkais de Brooklyn, la première pour son dynamisme musical et son coût relativement faible, le second parce qu'il y a la plupart de ses amis et que la vie plus chère le « pousse hors de sa zone de confort »[3].

Influences

Stewart se décrit lui-même comme un « MTV kid ». Il estime sa culture musicale fortement redevable des clips de punk rock, de metal, de hip-hop et parfois de reggae qu'il regardait sur la chaîne. Il s’entiche ensuite de l'indus, en particulier grâce aux morceaux NWO (en) de Ministry et Head Like a Hole de Nine Inch Nails, puis découvre Aphex Twin, qui le conduit à creuser le répertoire du label Warp[2]. Il admet ainsi qu'il réserve son alias Syndrone à ses compositions les plus inspirées d'Autechre[3].

Recherchant d'abord la folie et l'imprévisibilité, il s'intéresse aux productions d'autres labels novateurs, parmi lesquels il cite entre autres Astralwerks, Skam (le label d'Autechre), Ninja Tune, Matador et Thrill Jockey. Stewart reconnaît également beaucoup s'inspirer de ses différentes collaborations, avec notamment Praveen Sharma, Jimmy Edgar et bien-sûr DJ Rashad, décédé brutalement en 2014, et à qui il vouera un EP hommage l'année suivante[2]. Son album préféré reste pourtant le Music for 18 Musicians de Steve Reich, dont les polyphonies lui rappellent la complexité rythmique qui le suit depuis ses premières expériences avec une fanfare[3].

Matériel

S'il est convaincu que l'évolution technologique a eu un grand apport sur la musique et sa démocratisation, Travis Stewart se contente lui-même d'assez peu d'instruments, pour la plupart de MAO. Parmi eux[4],[18] : ordinateur portable MacBook Pro, Séquenceur logiciel Cakewalk Sonar, séquenceur logiciel Ableton Live, tracker logiciel Impulse Tracker, studio virtuel Native Instruments Reaktor, synthétiseurs logiciel Propellerhead Software Rebirth et Native Instruments Massive, plugins Michael Norris' SoundMagic Spectral, synthétiseur Yamaha CS1x et Moog Prodigy, échantillonneur Boss Dr Sample 202, et guitare Epiphone Emperor Swingster. Il utilise aussi divers pédales d'effets et contrôleurs MIDI (notamment Livid Alias 8 et Akai MPD et MPK25)

Discographie

Albums studio

Syndrone

  • 2000 : Triskaideka (Merck Records) (sorti en mars)
  • 2004 : Salmataxia (Merck Records) (sorti en mars)

Machine Drum

Date Album Label Critique
février 2001 Now You Know Merck Records AllMusic [19]
septembre 2002 Half the Battle Merck Records AllMusic [20]
septembre 2002 Urban Biology Merck Records
octobre 2004 Bidnezz Merck Records AllMusic [21]
Pitchfork [22]
avril 2006 Mergerz and Acquisitionz Merck Records
octobre 2006 Cached The Inside

Tstewart

  • 2006 : Living Exponentially (Merck Records) (sorti en février)

Machinedrum

Date Album Label Critique
avril 2009 Want to 1 2? Normrex
juillet 2011 Room(s) Planet Mu Clash Mag [23]
Fact [24]
Pitchfork [25]
Resident Advisor [26]
octobre 2013 Vapor City Ninja Tune AllMusic [27]
Clash Mag [28]
Drowned in Sound [29]
Fact [30]
Les Inrockuptibles [13]
NME [31]
Pitchfork [32]
Resident Advisor [33]
Rolling Stone [34]
The Guardian [35]
novembre 2014 Vapor City Archives Ninja Tune AllMusic [36]
Clash Mag [37]
Les Inrockuptibles [14]
Pitchfork [38]
Resident Advisor [39]
XLR8R [40]

EP

Syndrone

  • 2001 : Triskaideka (Djak-Up-Bitch) (sorti en juin)

Machine Drum

  • 2002 : Half the Battle - Merck Records (sorti en avril)
  • 2003 : Half the Battle 2 - Merck Records (sorti en juin)
  • 2004 : Half the Battle 3 - Merck Records (sorti en février)
  • 2010 : Let it - Innovative Leisure Records (sorti en décembre)

Machinedrum

Date Album Label Critique
avril 2009 Late Night Operation Normrex
juillet 2010 Many Faces LuckyMe
juin 2011 Sacred Frequency Planet Mu
juin 2011 Alarma LuckyMe
janvier 2012 SXLND LuckyMe Pitchfork [41]
XLR8R [42]
février 2012 Nastyfuckk The Index Resident Advisor [43]
octobre 2013 Gunshotta Ave. Ninja Tune
décembre 2013 Vizion Center (autoproduit) Resident Advisor [43]
janvier 2014 Vapor Park (autoproduit)
mars 2014 Fenris District Ninja Tune Pitchfork [44]
avril 2015 Vapor City Remixes Ninja Tune
avril 2015 Movin' Forward - A Tribute To DJ Rashad (autoproduit) Resident Advisor [45]
septembre 2016 Human Energy Ninja Tune
octobre 2020 A View Of U Ninja Tune

Aden

Date Album Label Critique
mars 2014 Four Ultramajic
janvier 2015 Tanz Ultramajic Resident Advisor [46]

Collaborations

Sepalcure

Date Album Label Critique
juin 2010 Love Pressure (EP) Hotflush
janvier 2011 Fleur (EP) Hotflush
novembre 2011 Sepalcure (album) Ultramajic Pitchfork [47]
Resident Advisor [48]
Sputnikmusic [49]
XLR8R [50]
avril 2012 Eternally Yrs (EP) Hotflush
avril 2013 Make You (EP) Hotflush Pitchfork [51]
XLR8R [52]

Dream Continuum

Date Album Label Critique
mars 2012 Reworkz Planet Mu Resident Advisor [53]

JETS

Date Album Label Critique
octobre 2012 Jets Leisure System
mai 2015 The Chants Ultramajic Resident Advisor [54]

Notes et références

  1. (en) « Machinedrum », sur Discogs (consulté le ).
  2. (en) « Machinedrum on Sepalcure's Future: "Expect a New Album Very Soon" », sur miaminewtimes.com, (consulté le ).
  3. (en) « 20 Questions: Machinedrum Talks New York vs. Berlin, Steve Reich, and Staying Motivated », sur XLR8R, (consulté le ).
  4. (en) « Machinedrum on Live Performance: Balancing Simplicity and Presence », sur djtechtools.com, (consulté le ).
  5. (en) « Machinedrum », sur jambase.com (consulté le ).
  6. (en) « Bidnezz », sur Pitchfork, (consulté le ).
  7. (en) « Machine Drum: Mergerz & Acquisitionz », sur gridface.com, .
  8. (en) « Artist Biography by Mark Pytlik », sur AllMusic (consulté le ).
  9. (en) « Rising: Sepalcure », sur Pitchfork, (consulté le ).
  10. « Various – Virtus In Sonus », sur Discogs (consulté le ).
  11. (en) « Q&A: Planet Mu's Mike Paradinas », sur XLR8R, (consulté le ).
  12. (en) « Exclusive: Machinedrum Signs to Ninja Tune », sur Billboard, (consulté le ).
  13. « Machinedrum, libre et indiscipliné », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  14. « Machinedrum : dubstep urbain », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  15. (en) « Machinedrum Talks Dreams, BPM, And Reveals All About New Album "Vapor City" », sur thecreatorsproject.com, (consulté le ).
  16. (en) « Machinedrum unveils ‘Understand’ from DJ Rashad tribute Movin’ Forward », sur FACT, (consulté le ).
  17. « JETS (6) – FACT Mix 358 », sur Discogs (consulté le ).
  18. (en) « Machinedrum: Sacred Frequencies », sur Ableton, (consulté le ).
  19. (en) « Machinedrum - Now You Know », sur AllMusic (consulté le ).
  20. (en) « Machinedrum - Urban Biology », sur AllMusic (consulté le ).
  21. (en) « Machinedrum - Bidnezz », sur AllMusic (consulté le ).
  22. (en) « Machinedrum - Bidnezz », sur Pitchfork, (consulté le ).
  23. (en) « Machinedrum - Room(s) », sur Clash Mag, (consulté le ).
  24. (en) « Machinedrum - Room(s) », sur Fact, (consulté le ).
  25. (en) « Machinedrum - Room(s) », sur Pitchfork, (consulté le ).
  26. (en) « Machinedrum - Room(s) », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  27. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur AllMusic (consulté le ).
  28. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur Clash Mag, (consulté le ).
  29. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur Drowned in Sound, (consulté le ).
  30. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur Fact, (consulté le ).
  31. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur NME, (consulté le ).
  32. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur Pitchfork, (consulté le ).
  33. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  34. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur Rolling Stone, (consulté le ).
  35. (en) « Machinedrum - Vapor City », sur The Guardian, (consulté le ).
  36. (en) « Machinedrum - Vapor City Archives », sur AllMusic (consulté le ).
  37. (en) « Machinedrum - Vapor City Archives », sur Clash Mag, (consulté le ).
  38. (en) « Machinedrum - Vapor City Archives », sur Pitchfork, (consulté le ).
  39. (en) « Machinedrum - Vapor City Archives », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  40. (en) « Machinedrum - Vapor City Archives », sur XLR8R, (consulté le ).
  41. (en) « Machinedrum - SXLND EP », sur Pitchfork, (consulté le ).
  42. (en) « Machinedrum - SXLND EP », sur XLR8R, (consulté le ).
  43. (en) « Machinedrum - Nastyfuckk », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  44. (en) « Machinedrum - Fenris District EP », sur Pitchfork, (consulté le ).
  45. (en) « Machinedrum - Movin' Forward », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  46. (en) « Aden - Tanz », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  47. (en) « Sepalcure - Sepalcure », sur Pitchfork, .
  48. (en) « Sepalcure - Sepalcure », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  49. (en) « Sepalcure - Sepalcure », sur Sputnikmusic, (consulté le ).
  50. (en) « Sepalcure - Sepalcure », sur XLR8R, (consulté le ).
  51. (en) « Sepalcure - Make You EP », sur Pitchfork, (consulté le ).
  52. (en) « Sepalcure - Make You EP », sur XLR8R, (consulté le ).
  53. (en) « Dream Continuum - Reworkz EP », sur Resident Advisor, (consulté le ).
  54. (en) « JETS - The Chants », sur Resident Advisor, (consulté le ).

Liens externes

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