Macaque rhésus

Macaca mulatta

Macaca mulatta
Un mâle dominant à Agra (Inde).
Classification MSW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Sous-ordre Haplorrhini
Infra-ordre Simiiformes
Micro-ordre Catarrhini
Super-famille Cercopithecoidea
Famille Cercopithecidae
Sous-famille Cercopithecinae
Genre Macaca

Espèce

Macaca mulatta
(Zimmermann, 1780)

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Statut CITES

Annexe II , Rév. du 04/02/1977

Répartition géographique

Le Macaque rhésus[1],[2] (Macaca mulatta), aussi appelé Singe rhésus ou Bandar, est l'une des espèces de singes les plus connues de l'Ancien Monde notamment à travers une sexualité débordante permettant une large reproduction, et ainsi un grand nombre de sujets permettant une étude représentative de la population des macaques rhésus (cf. Landsteiner et Levine).

Caractéristiques générales

C'est un macaque typique, commun dans tout l'Afghanistan, jusqu'en Inde septentrionale et en Chine méridionale.

Les macaques rhésus ont un corps mesurant de 45 à 64 cm[3] et une queue atteignant 30 cm. Les mâles pèsent en moyenne 7,7 kg et les femelles 5,3 kg[4].

Ils ont une couleur brune à grise et leur visage est rosé.

Animal de laboratoire

Relativement facile à élever en captivité, les singes rhésus ont été souvent utilisés pour des recherches médicales ou biologiques. Outre les expériences sur le sang, ils ont servi dans les expériences bien connues du psychologue Harry Harlow dans les années 1950 sur la privation maternelle[5],[6]La NASA lança des macaques rhésus dans l'espace durant les années 1950 et 1960[réf. nécessaire][7].

En , le rhésus est devenu le premier primate cloné avec la naissance de Tetra. vit la naissance de ANDi, le premier primate transgénique. ANDi porte des gènes étrangers issus d'une méduse.

Sa séquence ADN diffère de 7% avec celle des Hommes[9] et il possède 21 paires de chromosomes[1].

La plupart de nos connaissances sur le comportement sauvage du macaque rhésus viennent des études menées dans une colonie fondée sur l'île de Cayo Santiago par le Centre de recherche caribéen sur les primates de l'université de Porto Rico. Il n'y a aucun prédateur sur cette île, et la présence humaine n'y est autorisée que pour les recherches scientifiques[réf. nécessaire][10].

Dans la nature

Habitant les zones arides et les terrains découverts, les macaques rhésus peuvent aussi se trouver dans les prairies, les régions boisées et dans des régions montagneuses jusqu'à 2 500 mètres d'altitude. On dit qu'ils sont de bons nageurs et apprécient cette activité. Les rhésus sont connus pour leur tendance à se déplacer des espaces ruraux vers les secteurs urbains, venant chercher les aumônes ou les ordures des humains. Ils sont devenus de vrais parasites dans certaines zones comme la ville de New Delhi, par exemple, où ils sont perçus comme un risque possible pour la sécurité et la santé publiques.

Vivant le jour, les rhésus sont aussi bien terrestres qu'arboricoles. Ils sont pour la plupart herbivores et se nourrissent de feuilles, d'aiguilles de pins, de racines et occasionnellement d'insectes ou de petits animaux. Ces singes ont développé des poches de stockage dans leurs joues, ce qui leur permet d'emmagasiner de la nourriture et de s'enfuir pour manger les morceaux récoltés plus tard, lorsqu'ils sont en sécurité.

Reproduction

La gestation dure en moyenne 166,5 jours (données recueillies sur 700 naissances vivantes en captivité où les dates sont sûres). Les femelles les plus âgées ayant des gestations plus longues et des petits plus lourds, les autres critères comme le sexe du petit, la période de l'année ou l'identité paternelle n'ayant pas d'incidence sur la durée de gestation.

Organisation sociale

Comme les autres macaques, les groupes de rhésus comprennent des mâles et des femelles. Le groupe peut compter jusqu'à 180 individus mais la moyenne se situe à une vingtaine. Les femelles sont quatre fois plus nombreuses que les mâles. La hiérarchie sociale est matriarcale (ou matrilinéaire), le rang de chacun dépend de son lien de parenté avec la femelle dominante. Le soin des plus jeunes et la surveillance du territoire sont partagés par les membres du groupe[11]. Si les femelles sont plus ou moins placides, les mâles sont plus turbulents. Les macaques rhésus sont considérés comme des singes bruyants. Le singe qui découvre de la nourriture va normalement avertir le groupe par des cris spécifiques mais on a pu constater que des jeunes ou des dominés évitent de le faire si leur découverte n'a pas été observée par d'autres.

Bien que souvent décrits comme agressifs les uns envers les autres, les macaques rhésus s'avèrent également capables de faire preuve de solidarité envers leurs congénères : ainsi, une plus grande acceptation de proximité entre les individus a été observée à la suite de l'ouragan Maria de 2017, les individus partageant plus volontiers les zones d'ombre restantes pour se protéger de la chaleur[12].

Habitat

Liste des sous-espèces

Il y a diverses sous-espèces de rhésus :

  • Macaca mulatta mulatta
  • Macaca mulatta villosa
  • Macaca mulatta vestita
  • Macaca mulatta lasiota
  • Macaca mulatta sanctijohannis
  • Macaca mulatta brevicauda

Éponymie

Le singe rhésus est surtout célèbre par le nom qu'il a donné à un système de groupe sanguin, du fait d'une communauté antigénique entre les globules rouges du singe et les globules rouges humains.

Voir l'article principal Groupe sanguin et l'article groupe Rhésus.

Dénominations

Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Macaque rhésus[13],[14],[15], Bandar[15].

Systématique

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Macaca mulatta (Zimmermann, 1780)[13].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Cercopithecus sous le protonyme Cercopithecus mulatta Zimmermann, 1780[13].

Macaca mulatta a pour synonymes[13] :

  • Cercopithecus mulatta Zimmermann, 1780
  • Inuus sanctijohannis Swinhoe, 1866
  • Macaca brachyurus (Elliot, 1909)
  • Macaca brevicaudatus (Elliot, 1913)
  • Macaca erythraea (Shaw, 1800)
  • Macaca fulvus (Kerr, 1792)
  • Macaca lasiotus (Gray, 1868)
  • Macaca littoralis (Elliot, 1909)
  • Macaca mcmahoni Pocock, 1932
  • Macaca mulatta subsp. mcmahoni Pocock, 1932
  • Macaca nipalensis Hodgson, 1840
  • Macaca oinops Hodgson, 1840
  • Macaca rhesus (Audebert, 1798)
  • Macaca sancti-johannis (Swinhoe, 1866)
  • Macaca siamica Kloss, 1917
  • Macaca tcheliensis (Milne-Edwards, 1872)
  • Macaca vestita (Milne-Edwards, 1892)
  • Macaca villosa (True, 1894)
  • Macaco mulatta (Zimmermann, 1780)
  • Macacus lasiotus Gray, 1868
  • Macacus oinops Hodgson, 1840
  • Macacus rhesus subsp. villosus True, 1894
  • Macacus rhesus (Audebert, 1798)
  • Macacus tcheliensis A.Milne-Edwards, 1872
  • Macacus vestitus A.Milne-Edwards, 1892
  • Pithecus littoralis Elliot, 1909
  • Simia erythraea Shaw, 1800
  • Simia fulvus (Kerr, 1792)
  • Simia rhesus Audebert, 1798

Notes et références

  1. (en) P. Perticone, M. Rizzoni, F. Palitti et P. di Chiara, « Banding patterns of the chromosomes of the Rhesus monkey (Macaca mulatta) », Journal of Human Evolution, vol. 3, no 4,‎ , p. 291–295 (ISSN 0047-2484, DOI 10.1016/0047-2484(74)90023-2, lire en ligne, consulté le )
  2. « Diversité génétique et évolution des Gammaherpesvirinae de primates » dans la revue Virologie, volume 11, numéro 1, pp. 43-62, janvier-février 2007 Lire le résumé en ligne
  3. Collectif, Histoire naturelle, Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Macaque rhésus page 542
  4. (en) [1], sur pin.primate.wisc.edu
  5. (en) H F Harlow, R O Dodsworth, and M K Harlow, « Total social isolation in monkeys », Proceedings of the National Academy of Science, vol. 54,‎ , p. 90 (lire en ligne)
  6. (en) Harry Harlow, Philip Plubell, Craig Baysinger, « Induction of psychological death in rhesus monkeys », Journal of Autism and Childhood Schizophrenia, vol. 3,‎ , p. 299 (lire en ligne )
  7. Cl. Milhaud, « Modèles animaux et études des effets de la microgravité. II. Programmes de recherche », Bulletin de l'Académie Vétérinaire, vol. 140, no 4,‎ , p. 501-508 (lire en ligne [PDF])
  8. Daniel T. Meehan, Mary Ann Zink, Melissa Mahlen et Marilu Nelson, « Gene targeting in adult rhesus macaque fibroblasts », BMC Biotechnology, vol. 8, no 1,‎ , p. 31 (ISSN 1472-6750, PMID 18366794, PMCID PMC2292692, DOI 10.1186/1472-6750-8-31, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « DNA sequence of Rhesus macaque has evolutionary, medical implications », sur EurekAlert! (consulté le )
  10. Ronald Ávila-Claudio, « Cayo Santiago, l'île-laboratoire fascinante où 1 800 singes sont étudiés pour la compréhension du comportement humain » [url], sur BBC NEWS AFRIQUE, (consulté le )
  11. Bernard Chapais, Liens de sang: Aux origines biologiques de la société humaine, Montréal, Boréal, , 368 p. (ISBN 9782764623862), p. 63-64
  12. Caroline Barathon, « Comment un ouragan a rendu des singes plus tolérants », Pour la Science, no 563,‎ , p. 9 (lire en ligne )
  13. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 27 juillet 2025.
  14. CITES, consulté le 27 juillet 2025.
  15. Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 27 juillet 2025.

Bibliographie

  • (en) M. S. Gerald, C. Waitt, A. C. Little et E. Kraiselburd, 2007, « Females Pay Attention to Female Secondary Sexual Color: An Experimental Study in Macaca mulatta », International Journal of Primatology, vol. 28, p. 1-7.
  • (en) M. D. Matheson, 1999, « Social Contact Following Severe Aggression in Rhesus Macaques (Macaca mulatta): A New Test of the Consolation Hypothesis », International Journal of Primatology, vol. 20, p. 961-975.
  • (en) J. Fooden & G. H. Albrecht, 1999, « Tail-Length Evolution in Fascicularis-Group Macaques (Cercopithecidae: Macaca), International Journal of Primatology, vol. 20, p. 431-440.
  • (en) Q. Wenyuan, Z. Yongzu, D. Manry & C. H. Southwick, 1993, « Rhesus monkeys (Macaca mulatta) in the Taihang mountains, Jiyuan county, Henan, China », International Journal of Primatology, vol. 14, p. 607-621.
  • (en) I. S. Bernstein, 1993, « Seasonal influences on rhesus monkey (Macaca mulatta) behavior », International Journal of Primatology, vol. 14, p. 383-403.
  • (en) J. Silk, J. Short, J. Roberts & J. Kusnitz, 1993, « Gestation length in rhesus macaques (Macaca mulatta) », International Journal of Primatology, vol. 14, p. 95-104.
  • (en) R. L. JohnsonL, I. Malik & C. M. Berman, 1991, « Age- and dominance-related variation in feeding time among free-ranging female rhesus monkeys », International Journal of Primatology, vol. 12, p. 337-356.
  • (en) J. C. Deutsch & P. C. Lee, 1991, « Dominance and feeding competition in captive rhesus monkeys », International Journal of Primatology, vol. 12, p. 615-628.

Liens externes

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