Méthocarbamol
| Méthocarbamol | |
| Classe | Myorelaxant |
|---|---|
| Identification | |
| No CAS | |
| No ECHA | 100.007.751 |
| Code ATC | M03BA03 |
| DrugBank | DB00423 |
Le méthocarbamol est un agent myorelaxant qui s’utilise pour le traitement de douleurs musculo-squelettiques. Il peut se trouver en combinaison avec des antalgiques tels le paracétamol, l’ibuprofène ou l’acide acétylsalicylique dans des comprimés pour le traitement de la lombalgie[1].
Il est vendu sous le nom commercial Lumirelax en France[2], Metoflex en Suisse[3], Robaxin aux États-Unis et au Canada ou Ortoton en Allemagne. Il n'est pas commercialisé en Belgique[4].
Son efficacité reste incertaine[5] et expose à des effets indésirables graves disproportionnés, comme les angiœdèmes[6]. Afin de limiter les risques, le médicament ne doit pas être pris plus de 8 jours d'affilés[2].
Pharmacologie
Pharmacocinétique
Absorption
L'absorption est rapide et la molécule est détectable dans le sang 10 minutes après la prise. Les taux plasmatiques maximaux sont atteints après 30 à 60 minutes. La demi-vie d'élimination plasmatique moyenne est d'environ 2 heures[3]
Distribution
La liaison aux protéines plasmatiques varie entre 46 % et 50 %.
Métabolisation
Elimination
La demi-vie d'élimination est d'environ 4h et est excrété principalement par les urines. Elle est plus longue chez les personnes âgées, celles souffrant de problèmes rénaux et celles souffrant de problèmes hépatiques[3].
Pharmacodynamie et mécanisme d'action
Le mécanisme d'action précis du méthocarbamol n'est pas connu, il semblerait cependant qu'elle agisse au niveau du système nerveux central, plutôt que d'avoir un effet direct sur les muscles squelettiques[7]. L'efficacité du médicament est probablement liée à son effet sédatif, car il n'inhibe pas la transmission neuro-musculaire ou l'excitabilité du muscle squelettiques[7].
Effets indésirables
Le méthocarbamol peux causer des atteintes allergiques cutanées ou non particulièrement graves, dont des vertiges, des angiœdèmes, des chocs anaphylactiques voir des syndromes de Steven-Johnson[2],[6].
Il peut causer également de la somnolence, effet dose-dépendant, ainsi que de la fièvre, des conjonctivites avec congestions nasales et de la sécheresse buccale[2].
Ces effets sont suffisants pour avoir justifier un déremboursement par la sécurité sociale du méthocarbamol en France, couplé avec une efficacité insuffisante[8].
Sa balance bénéfice-risque est par ailleurs débattu, tout comme pour le thiocolchicoside (également un décontractant similaire)[6].
Surdosage
Un surdosage en méthocarbamol cause une exacerbation des effets indésirables, principalement nausées, somnolence, vision trouble, hypotension, convulsions et coma. La somnolence est particulièrement dose-dépendante et sera plus marquée. La conduite à tenir est alors une surveillance des signes vitaux et des traitements symptomatiques[2].
Interactions
La consommation concomitante d'alcool potentialise les effets sédatifs à la fois de l'alcool et du méthocarbamol. La consommation d'alcool est donc déconseillé au cours du traitement[2].
De même façon, le méthocarbamol agit en synergie d'effets avec d'autres traitements dépresseurs du système nerveux central, comme les benzodiazépines, les barbituriques, les opioïdes, les antipsychotiques, les hypnotiques, les anti-adrénergiques centraux comme la clonidine, ou encore les antihistaminiques[2],[3]. Les dépresseurs du systèmes nerveux central sont donc déconseillés en association avec le méthocarbamol.
Le méthocarbamol diminue l'effet de la pyridostigmine et d'autres anticholinestérases. Cela justifie la contre-indication du méthocarbamol dans ces cas et contre-indique également le méthocarbamol aux patients atteints de myasthénies graves[2],[3].
Contre indications
- Hypersensibilité au méthocarbamol[3], notamment en cas d'antécédents de réactions cutanées sévères[2]
- États comateux ou adjacent[3]
- Myasthénie grave, notamment à cause des interactions avec les traitements anticholinergiques utilisés dans les myasthénies[2].
- Antécédents de crises d'épilepsies et affections du système nerveux central (SNC)[3]
Populations particulières
Femme enceinte
Le méthocarbamol n'a pas été testé pendant la grossesse, que ce soit chez l'homme ou chez les animaux. Il est donc contre-indiqué par principe de prudence. De la même façon, l'allaitement maternelle est déconseillé pendant la prise de ce traitement en l'absence de données clinique[2].
Pédiatrie
Le méthocarbamol n'a pas été testé pour les enfants de moins de 15 ans. Son profil d'effet indésirable et son mécanisme d'action au niveau du système nerveux central étant défavorable, et l'efficacité comme la sécurité de ce médicament n'étant pas prouvé pour les patients, il ne doit pas être utilisé avant l'âge de 15 ans selon les recommandations française[2], 18 ans selon les recommandations suisses[3].
Gériatrie
Le méthocarbamol modifiant l'attention et pouvant causer de la somnolence, il est déconseillé chez les sujets gériatriques, notamment à cause du risque accru de chute.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Methocarbamol » (voir la liste des auteurs).
- ↑ Robitaille, Christine et Fleury, Michel, « Mal de dos ? Relaxez ! », Le Médecin du Québec, vol. 46, no 8, , p. 71-74 (lire en ligne)
- « RCP Lumirelax 500 mg, comprimé » , sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr, (consulté le )
- Compendium suisse, « Metoflex 750 » , sur compendium.ch (consulté le )
- ↑ « Centre belge d'information thérapeutique » , sur cbip.be (consulté le )
- ↑ Jeffrey Sibrack et Rachel Hammer, « Methocarbamol », dans StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 33351427, lire en ligne)
- « Méthocarbamol (Lumirelax°) - un médicament à écarter des soins », sur prescrire.org (consulté le )
- (en) « Methocarbamol Monograph for Professionals », sur Drugs.com (consulté le )
- ↑ « LUMIRELAX (méthocarbamol) », sur Haute Autorité de Santé (consulté le )
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