Mémorial du SIDA de Francfort

Mémorial du SIDA
Le mémorial du SIDA de Francfort sur le Peterskirchhof, vu depuis le sud-est
Artiste
Tom Fecht (d)
Date
Type
Localisation
Peterskirchhof (d)
Coordonnées
50° 07′ 03″ N, 8° 41′ 03″ E

Le mémorial du SIDA est un monument sité à Francfort-sur-le-Main dans l’ancien cimetière Saint-Pierre, qui entoure l’église Saint-Pierre (de). Conçu par l’artiste allemand Tom Fecht (de), qui a vécu et travaillé en Bretagne, il a pour titre artistique français À l’amour blessé, et en allemand Verletzte Liebe. Il commémore les personnes décédées du SIDA à Francfort.

Historique

Le projet de création d’un monument aux victimes du SIDA naît en 1994 de la volonté des responsables locaux de Act Up et de l’association allemande AIDS-Hilfe[1]. Un concours est organisé, lors duquel la proposition de Tom Fecht est retenue[2]. Les 17 000 marks nécessaires à la réalisation du projet sont récoltés par souscription, notamment dans les milieux gays[1]. Il est inauguré le [3].

Situation

Le monument occupe un angle du mur de soutènement de l’église, à l’est de celle-ci. Le terrain autour de l’église était auparavant un cimetière dont les tombes ont été déménagées dans une démarche de sécularisation[2]. Le quartier choisi est significatif, car il est habité ou visité à l’époque par plusieurs catégories de personnes marginalisées : travailleurs et travailleuses du sexe, usagers de drogues, clients des établissements gays proches ; tous susceptibles d’être surreprésentés dans les victimes de la maladie[2].

Il est également à proximité de l’Ange de Francfort.

Conception

Pour d’autres monuments en hommage aux victimes du SIDA, Fecht avait utilisé des pavés ou des pierres gravés des noms des défunts ; ce n’est pas l’idée retenue pour celui de Francfort, Act Up s’y étant notamment opposée pour éviter de rappeler le cimetière préexistant sur le lieu choisi[2].

Le mur a donc été utilisé par Fecht pour y planter des clous en bronze d’environ 15 cm de long[3] symbolisant chaque victime, tous différents par leur orientation et leur facture[2]. Ils rappellent le sens historique et religieux de la crucifixion, châtiment qui était appliqué aux étrangers et aux marginaux[1]. Initialement, ils étaient au nombre de 690 pour 690 décès mais de nouveaux clous ont été rajoutés au fur et à mesure pour tenir compte des victimes depuis la construction du monument[2].

Lors de l’inauguration, Tom Fecht a spontanément accroché une fleur sur un des clous ; ce geste a été repris et les clous servent de support pour des fleurs, des lettres ou d’autres formes d’hommages laissés par des proches ou de simples visiteurs[2].

Les mots "Verletzte Liebe" (À l’amour blessé) sont gravés en lettres majuscules à mi-hauteur du mur ; le titre en français est inscrit sur une des pierres, sous la signature de l’auteur.

Hommages

Le mémorial du SIDA, ainsi que l’ange de Francfort, font partie des points de passage du cortège de la célébration œcuménique de Christopher Street Day à Francfort.

Lors de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, le 1er décembre, des clous sont rajoutés pour représenter les morts de l’année écoulée[4].

Notes et références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « AIDS-Memorial (Frankfurt am Main) » (voir la liste des auteurs).
  1. (de) « AIDS-Memorial | AHF e. V. », sur www.frankfurt-aidshilfe.de (consulté le )
  2. Stéphane Abriol, « Art et mémoire : des mémoriaux pour les victimes du sida », Ethnologie française, vol. 28, no 1,‎ , p. 127–134 (ISSN 0046-2616, lire en ligne, consulté le )
  3. « Mahnmal - Verletzte Liebe (AIDS-Memorial) », sur www.kunst-im-oeffentlichen-raum-frankfurt.de (consulté le )
  4. (de) Christian Setzepfand et Frank Berger, 101 Unorte in Frankfurt, Societäts-Verlag, (ISBN 978-3-942921-58-9, lire en ligne), p. 16-17

Liens externes

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