Mégafaune

Le mot mégafaune désigne l'ensemble des espèces animales de grande taille, mais répond à différentes acceptions selon le domaine étudié. On définit ainsi arbitrairement l'ensemble des mammifères les plus lourds selon le milieu concerné. Pour la faune du sol, il s'agit d'animaux de taille supérieure à 80 mm[1]. On parlera par extension de mégafaune pour les acariens de l'ordre du millimètre vis-à-vis d'acariens de l'ordre de dizaine de micromètres. La faune de plus petite taille est classée dans la macrofaune et la microfaune.

Mégafaune des mammifères

Ces animaux suivent généralement une stratégie d'évolution K, présentent une grande longévité et un faible taux de renouvellement démographique, un bas taux de mortalité, et surtout peu ou pas de prédateurs capables d'attaquer des adultes en bonne santé. Ces caractéristiques rendent la mégafaune fortement vulnérable face aux activités humaines et au changement climatique.

L'intérêt[pas clair] de la notion de megafaune est de mettre en évidence une réduction brutale partout sur le globe du nombre de ces espèces durant les dernières dizaines de milliers d'années, témoignage d'une modification importante de leur environnement. Cette modification peut toucher aux écosystèmes, à la diversité de la faune ou de la flore disponibles servant de source d'alimentation, aux ressources en eau, à la qualité des sols ou des eaux, aux différentes pollutions, à un phénomène de chasse intensive, ou à des modifications du climat. La limite inférieure comme poids pour ces animaux est variable en fonction des étapes et des milieux. La limite actuelle est de 45 kg, elle était de plus d'une tonne durant l'Holocène. Les cétacés constituent toujours un exemple de mégafaune géante[réf. nécessaire].

On peut associer alors ce terme soit à la région, soit à la période, exemple : mégafaune américaine du Pléistocène. La mégafaune sud-américaine, désignant les espèces de mammifères de grande taille presents en Amérique du Sud, est une mégafaune existant encore actuellement. Habituellement, la mégafaune australienne désigne une mégafaune disparue entre 50 000 et 20 000 ans.

Mégafaune et fertilité des sols

La disparition de la mégafaune a eu un impact important sur le cycle de redistribution de la matière organique et la fertilité des sols[2]. La redistribution de matière organique aujourd'hui serait équivalente à 8 % de ce qu'elle était à l'époque de la mégafaune[2]. Le ralentissement du recyclage des éléments par les animaux pourrait avoir des conséquences sur la fertilité générale de la planète.

Mégafaune d'Amérique du Nord

L'extinction d'une partie de la mégafaune d'Amérique du Nord au Quaternaire s'est produite en quelques siècles, et coïncide avec la période pendant laquelle les premiers hommes ont commencé à s'étendre sur ce continent.

Liste de la mégafaune disparue (non exhaustif) :
Proboscidiens
Castors géants
Paresseux géants
Félins
Sirénien
Autre

Sites paléontologiques aux États-Unis :

Mégafaune malgache

L'ile de Madagascar a connu une mégafaune parmi laquelle l'oiseau-éléphant, la tortue géante, le lémurien géant, l'hippopotame nain ou le crocodile Voay robustus. Toutes ces espèces ont disparu il y a un millier d'années.

Cette date correspond à l'arrivée de populations malayo-polynésienne et bantoue pratiquant l'agriculture ce qui a conduit à un essor important du peuplement humain. La mégafaune malgache n'a pas été décimée par la chasse mais par une réduction drastique de son espace vital[3],[4].

Voir aussi

Références

  1. Jean-Michel Gobat, Michel Aragno, Willy Matthey, Le sol vivant. Bases de pédologie, biologie des sols, PPUR Presses polytechniques, , p. 49.
  2. « Animaux géants moins nombreux : fertilité des sols menacée ».
  3. https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/la-megafaune-malgache-decimee-par-l-homme-mais-pas-par-la-chasse_167826.
  4. (en) Sean W. Hixon, Alejandra I. Domic, Kristina G. Douglass, Patrick Roberts, Laurie Eccles, Michael Buckley, Sarah Ivory, Sarah Noe & Douglas J. Kennett, « Cutmarked bone of drought-tolerant extinct megafauna deposited with traces of fire, human foraging, and introduced animals in SW Madagascar », Scientific Reports, Macmillan Publishers et NPG, vol. 12, no 18504,‎ (ISSN 2045-2322, OCLC 732869387, PMID 36414654, DOI 10.1038/S41598-022-22980-W)..
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