Lycée général

Lycée général

Le lycée général Jules Verne à Nantes, dans le centre-ville.
Histoire et statut
Fondation
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Administration
Composante Lycée
Directeur Ministère de l'Éducation nationale
Études
Diplômes requis DNB ou CFG (Niveau 3)
Diplômes délivrés Baccalauréat général
Niveaux délivrés Bac + 0 (Niveau 4)
Localisation
Pays France

En France, le lycée général prépare un cursus de trois ans au baccalauréat général. Le nom vient du Lycée, un gymnase d'Athènes près duquel Aristote enseignait. L'origine de cette appellation serait due à la proximité d'un sanctuaire dédié à Apollon Lykeios[1].

Histoire

Créé à l'origine par Napoléon Bonaparte par la loi du 11 floréal de l'an X () pour former « l'élite de la nation », le lycée, selon l'expression de Napoléon, fait partie avec le Code civil ou encore la Légion d'honneur, des « masses de granit ».

Lycée de garçons

Les lycées de garçons ont été créés en 1802 à partir des plus importantes écoles centrales. Le lycée assure une formation en lettres (français, latin, grec ancien, 3 professeurs) et en sciences (3 professeurs). L'article 5 du décret du 17 mars 1808 en fixe ainsi le programme : « Les langues anciennes, l'histoire, la rhétorique, la logique, et les éléments des sciences mathématiques et physiques ». Le régime usuel est l'internat ; les lycées sont marqués par un encadrement de type militaire et les élèves portent un uniforme. Peu nombreux (il était prévu en théorie un lycée par département), les lycées sont entièrement pris en charge par l'État. Le fonctionnement est assuré par un proviseur, aidé par un censeur[2] et un économe ; l'enseignement est fait par des professeurs agrégés dont la fonction apparaît dans l'enseignement , après l'institution des "agrégés" créés par le roi Louis XV, en 1766, afin de compléter alors les professeurs déjà recrutés dans les collèges royaux. L'accès au lycée se fait après passage d'un examen de contrôle des connaissances apprises auparavant et la scolarité est aussi payante, même s'il est prévu d'accorder des bourses aux élèves qui en auraient besoin, vu les revenus de leurs parents. Les douze premiers lycées créés en l'an XI sont ceux de Bruxelles, Moulins, Marseille, Mayenne, Mayence [3], Besançon, Rennes, Douai, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Rouen et Paris (ancien collège de Paris du Prytanée français). Avec la Restauration, les lycées prennent le nom de « collèges royaux ».

Lycée de jeunes filles

Les lycées de jeunes filles voient le jour avec la loi proposée par Camille Sée et votée le . Cette loi instaure un enseignement secondaire féminin qui peut se dérouler dans des lycées de jeunes filles qui sont au nombre de 36 dès 1896[4].

L'enseignement secondaire est réformé en 1902 : dans les enseignements classique et moderne, quatre années de tronc commun (6e-3e) sont suivies par deux années de préparation du premier bac, dont il existe quatre formes : A : latin-grec, B : latin-langues, C : latin-sciences, D : langues-sciences. A, B et C sont de l'enseignement classique alors que D est de l'enseignement moderne. Dans l'enseignement classique, le grec pouvait être commencé en 5e. Ce premier bac donnait droit à pouvoir préparer, en une année, la seconde partie du bac (Mathématiques élémentaires et Philosophie)[5].

De 1802 à 1959, le terme « lycée » désignait des établissements financés par l'État couvrant l'ensemble de l'enseignement secondaire long (de la sixième à la terminale), par opposition aux « collèges », qui pouvaient également couvrir l'ensemble du cycle secondaire long, mais étaient financés par la municipalité ou par le département. De 1959 à 1963, l'ensemble des collèges et lycées couvrant l'intégralité de l'enseignement secondaire long prirent la dénomination de « lycée ». À partir de 1963, le terme prend sa signification actuelle, le premier cycle de l'enseignement secondaire (de la 6e à la 3e) se transformant progressivement en « collège d'enseignement secondaire »[6].

Réforme de 1965-1968

Avec la réforme du baccalauréat et du lycée de 1965[7], les filières du lycée général[8] s'appellent A (littérature, philosophie, langues), B (économique et sociale), C (mathématiques), D (biologie) et E (mathématiques et technique).

Réforme de 1992-1995

La réforme du baccalauréat et du lycée de 1992-1995[9],[10],[11],[12] remplace les précédentes séries par les trois séries : économique et sociale (ES), littéraire (L), scientifique (S).

Réforme de 1999-2001

réforme des lycées de 1999-2001[13],[14], dite « réforme Allègre[15] »

Réforme de 2010-2012

L'organisation des cursus au sein des lycées généraux français a été partiellement modifiée lors de la réforme du lycée général et technologique[16],[17],[18],[19], dite « réforme Chatel[20] » créée par les ministres Darcos et Chatel de 2007 à 2009, et dont l'application a commencé à la rentrée 2010 pour les secondes, 2011 pour les premières et 2012 pour les terminales.

Réforme de 2018-2022

La seconde réforme du lycée général et technologique, initiée en 2019 par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l'Éducation nationale, a modifié en profondeur le parcours au sein du lycée général comme suit.

Organisation du lycée général

Niv 4
Bac
+0
17
Baccalauréat général
Arts, SES, SVT, HGGSP, Humanités,
LCA, LLCE, Maths, PC, NSI, SVT, SI
Terminale générale
Baccalauréat technologique
STAV, ST2S, STD2A, STMG,
S2TMD, STI2D, STHR, STL
Terminale technologique
Baccalauréat professionnel
Alimentaire, Vente, Beauté, Bâtiment,
Santé, Design, Véhicules, Numérique
Terminale professionnelle
BMA BP CS5
CS4
CS3
BM BTM
Niv 3
16
Première générale Première technologique Première professionnelle CAP 2e année
15
Seconde générale et technologique
Seconde professionnelle CAP 1re année
RNCP
Âge
Lycée technologique Lycée professionnel Centre de formation d'apprentis (CFA)

Seconde générale et technologique

La classe de seconde générale et technologique est dite indifférenciée : indépendamment de la filière à laquelle ils se destinent, les élèves suivent le même enseignement de tronc commun, complété s'ils le souhaitent par des enseignements optionnels généraux ou technologiques :

À la fin de l'année de seconde, l'élève choisit de continuer en voie générale ou en voie technologique.

Première générale

À son entrée en première, l'élève dispose d'un tronc commun auquel s'ajoutent trois enseignements de spécialité qu'il a choisis. À ces enseignements peuvent s'ajouter des enseignements optionnels. 3 enseignements de spécialité au choix parmi :

  • Arts : Arts du cirque ou Arts plastiques ou Cinéma-audiovisuel ou Danse ou Histoire des arts ou Musique ou Théâtre
  • Biologie-écologie (uniquement dans les lycée d'enseignement général et technologique agricole)
  • Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques
  • Humanités, littérature et philosophie
  • Langues, littératures et cultures étrangères : Allemand ou Anglais ou Espagnol ou Italien
  • Littérature et Langues et cultures de l'Antiquité : Grec ou Latin ou Enseignement commun en langues anciennes (ECLA)
  • Mathématiques
  • Numérique et sciences informatiques
  • Physique-chimie
  • Sciences de la vie et de la Terre
  • Sciences de l'ingénieur
  • Sciences économiques et sociales

1 enseignement optionnel au choix parmi :

Terminale générale

La classe de terminale est celle du baccalauréat. L'élève dispose d'un tronc commun auquel s'ajoute 2 des 3 enseignements de spécialité choisis en première. A ces enseignements peuvent s'ajouter des enseignements optionnels : 2 enseignements de spécialité au choix parmi :

  • Arts : Arts du cirque ou Arts plastiques ou Cinéma-audiovisuel ou Danse ou Histoire des arts ou Musique ou Théâtre
  • Biologie-écologie (uniquement dans les lycée d'enseignement général et technologique agricole)
  • Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques
  • Humanités, littérature et philosophie
  • Langues, littératures et cultures étrangères : Allemand ou Anglais ou Espagnol ou Italien
  • Littérature et Langues et cultures de l'Antiquité : Grec ou Latin ou Enseignement commun en langues anciennes (ECLA)
  • Mathématiques
  • Numérique et sciences informatiques
  • Physique-chimie (avec 2 h en plus de physique-chimie)
  • Sciences de la vie et de la Terre
  • Sciences de l'ingénieur
  • Sciences économiques et sociales

Un premier enseignement optionnel au choix parmi :

  • Mathématiques complémentaires (pour les élèves n'ayant pas choisi la spécialité Mathématiques en terminale)
  • Mathématiques expertes (pour les élèves ayant choisi la spécialité Mathématiques en terminale)
  • Droits et grands enjeux du monde contemporain

Un deuxième enseignement optionnel au choix parmi :

Au terme de ces trois années, l'élève obtient un baccalauréat général annoté des deux spécialités suivies en terminale.

Notes et références

  1. Lykeios renvoie aussi bien à un souvenir « oriental » (la Lycie) qu'à l'idée de lumière (cf. latin lux, luna) ou au nom qui en grec désigne le loup : Ð lÚkoj. Apollon devient ainsi « dieu-au-loup », « tueur de loups », mais aussi « dieu-loup ». Académie de Nancy
  2. chargé de maintenir le bon ordre et la discipline, équivalent d'un actuel Conseiller principal d'éducation
  3. Arrette qui ordonne l'établissement d'un lycée à Mayence - de 24 vendémiaire an 11, sur Recueil des loix de la République française et des actes des autorités constituées, depuis le Régime constitutionnel de l'an VIII: servant de suite au Recueil des loix, proclamations, arrêtés, etc. émanés depuis ... le 21 Messidor, l'an 2 de la Républ, tome 10
  4. A. Prost, « Des lycées pour les filles », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe – XXe siècles), p. 113-116.
  5. A quoi sert le baccalauréat ? : La réforme de 1902, Sénat, 2007-2008 (lire en ligne)
  6. Jean-Michel Chapoulie, Les professeurs de l'enseignement secondaire : Un métier de classe moyenne, page 3.
  7. Nathalie Bulle, « Annexe - Les effets immédiats de la réforme de 1965 sur l’orientation des élèves », Sociologies,‎ , p. 299–312 (ISSN 0154-215X, lire en ligne, consulté le )
  8. Présentation des trois voies de formation en lycée, MEN/DGSCO.
  9. Henri Aron, « La réforme des lycées : grandes ambitions ou grands renoncements ? Regard sur les propositions du Conseil national des programmes », Raison présente, vol. 98, no 1,‎ , p. 93–104 (DOI 10.3406/raipr.1991.2933, lire en ligne, consulté le )
  10. Marceline Laparra, « La réforme des lycées et le statut des disciplines », Pratiques, vol. 71, no 1,‎ , p. 78–87 (DOI 10.3406/prati.1991.1645, lire en ligne, consulté le )
  11. Marie-Christine Weidmann Koop, « La Réforme du baccalauréat en France », The French Review, vol. 69, no 4,‎ , p. 566–582 (ISSN 0016-111X, lire en ligne, consulté le )
  12. Dominique Galiana, « Les pratiques expérimentales dans les manuels scolaires des lycées (1850-1996) », Aster : Recherches en didactique des sciences expérimentales, vol. 28, no 1,‎ , p. 9–32 (DOI 10.4267/2042/8714, lire en ligne, consulté le )
  13. https://new.societechimiquedefrance.fr/wp-content/uploads/2019/12/2003-261-fev-Davous-p.31.pdf
  14. Henri Mitterand, « Le français au lycée : radiographie des programmes », Le Débat, vol. 135, no 3,‎ , p. 37–49 (ISSN 0246-2346, DOI 10.3917/deba.135.0037, lire en ligne, consulté le )
  15. Hélène Buisson-Fenet, « Les innovations pédagogiques comme outils de gestion de l'engagement professoral : le cas des "nouveaux enseignements" de la réforme Allègre », IXèmes Journées de Sociologie du travail, Centre Pierre Naville, Travail et mobilités, Paris, 27 et 28 novembre 2003,‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
  16. Alexis Sierra, « Les nouveaux programmes scolaires de géographie au Lycée », EchoGéo, no 14,‎ (ISSN 1963-1197, DOI 10.4000/echogeo.12225, lire en ligne, consulté le )
  17. Paul-Marie Conti, « Quel avenir pour le « nouveau lycée » ? », Commentaire, vol. 126, no 2,‎ , p. 413–422 (ISSN 0180-8214, DOI 10.3917/comm.126.0413, lire en ligne, consulté le )
  18. Isabelle Harlé et Xavière Lanéelle, « Enjeux et tensions autour de la réforme du lycée (2010-2012) en Sciences économiques et sociales », Éducation et Sociétés, vol. 35, no 1,‎ , p. 51–66 (ISSN 1373-847X, DOI 10.3917/es.035.0051, lire en ligne, consulté le )
  19. https://www.afae.fr/wp-content/uploads/2017/02/L_AP_transgression_incertitude.pdf
  20. Camille Giraudon, « "Une école pour chacun" ? L'autonomie enseignante face à l'injonction à la personnalisation. Enquête ethnographique au sein de trois lycées sur la réforme Chatel », theses.hal.science, Université de Rennes 1,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Sous la direction de Pierre Caspard, Jean-Noël Luc, Philippe Savoie, Lycées, lycéens, lycéennes, deux siècles d'histoire, no 28, Institut national de recherche pédagogique, Paris, 2005 (lire en ligne)

Articles connexes

Lien externe

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